Blog de Laure Leforestier

Le parlement se rachète

Hadopi suite et fin ? Ce midi, les députés ont rejeté le texte de la commission mixte paritaire. Ils étaient peu nombreux dans l’hémicycle, une fois de plus, mais cette fois-ci, ce sont les rangs de la majorité qui étaient les plus clairsemés. La loi a été rejetée par 21 voix contre 15. Le gouvernement se contentera-t-il de ce camouflet ou persistera-t-il ? A suivre…

Mise à jour à 18h30 :

En attendant, pour l’instant, Christine Albanel tire un peu la gueule.

Les internautes eux, ils se marrent comme des gamins, ils font des jeux de mots, des montages photos, des dessins rigolos. Les plus sérieux se perdent en suppositions et se méfient de l’avenir. Et moi j’ai pitié, pensez donc, la seule parlementaire locale qui se préoccupait du sujet, voilà tout son boulot à refaire-:)))

Mise à jour du potron-minet : Vinvin, toujours excellent !

Juste à côté du chien qui fume…

Deuxième semaine de la p’tite normande futée et cette fois-ci, pas de méchancetés, mais au contraire un palais réjoui par les saveurs et le porte-monnaie satisfait par la modicité du prix. Nouvellement installé au 59 rue d’Amiens, ce restaurant est une excellente adresse à ne donner qu’aux bons copains. Ne vous laissez pas désorienter par l’aspect extérieur ni par la décoration intérieure qui mériterait de s’améliorer mais je suppose que les nouveaux patrons ont mis tous leurs sous dans l’acquisition du fonds.

Une formule servie uniquement le midi pour 10,70  Euros vous propose au choix entrée et plat ou plat et dessert avec un verre de vin. Pour ce prix plus que raisonnable, j’ai dégusté un Parmentier de canard et une tarte aux poires Bourdaloue. Du fait maison délicat et délicieux. Une bonne adresse pour le soir aussi puisque le premier prix de menu est à 18 Euros. Le café vous est servi avec des mignardises et l’on est étonné du décalage entre les prix pratiqués et la qualité des mets dans l’assiette. Ne le dites pas aux patrons mais ils pourraient sans complexes augmenter leurs tarifs.

La photo ci-dessous date du passage de la voiture gougueule, c’était encore Chez Omar, depuis la devanture a été repeinte en gris et bordeaux. Facile à trouver, c’est juste à côté du Chien qui fume, j’ai toujours adoré le nom de ce tabac.

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La punaise du net (semaine 4)

Quatrième semaine de la punaise, avec un très léger retard. J’en profite pour saluer la constance d’un autre blog, pas normand celui-là, qui vient de publier sa 100^e semaine en Sarkofrance.

Cadavres pas exquis

J’ai d’abord cru à un poisson d’avril puisque l’info est parue dans Paris-Normandie le 1^er de ce mois. C’est tellement énorme :

Exposition Our body. De quoi s'agit-il ? De dix-sept cadavres, écorchés et conservés sous le procédé de la « plastination » (les fluides corporels sont remplacés par des polymères afin de les conserver), naturalisés dans diverses positions (l'un a l'attitude d'un footballeur, l'autre d'un joueur d'échecs…) qui sont depuis le 12 février exposés à l'Espace 12 Madeleine à Paris. L'exposition avait auparavant fait un carton tant à Lyon qu'à Marseille et des expositions de même nature auraient, selon les organisateurs de l'événement, attiré 30 millions de visiteurs curieux de voir les organes humains mis à nu selon un procédé inventé par le Dr Gunther von Hagens.

Problème : d'où viennent les cadavres, leur exposition contre de l'argent ne pose-t-il pas un problème éthique ?

Sur l'origine des restes humains, les organisateurs disent qu'ils ont été prêtés par une fondation d'anatomie de Hong-Kong.

Car il y a un gros doute sur l’origine des corps, dont sait seulement qu’ils sont d’origine asiatique et vraisemblablement chinoise. Rue 89 avait déjà mené l’enquête en février dernier.

Renseignement pris auprès de l'importateur en France de l'événement, Pascal Bernardin, ce sont bien des corps asiatiques, chinois plus précisément. Le dossier de presse n'en dit pas plus, l'exposition non plus.

Producteur de spectacles (des concerts de rock principalement), Pascal Bernardin ne cache pas ses intentions lucratives : 

« Cette expo a coûté 2 millions d'euros à ma société, Encore Productions, il faudra beaucoup de monde avant de dégager des bénéfices. A Lyon, elle a fait 110 000 entrées, à Marseille 35 000, et à Paris nous atteignons 10 000 visiteurs la première semaine.

Nous visons 300 000 visiteurs minimum sur les deux lieux (elle ira au Parc floral après la Madeleine fin août). Mais nous comptons bien ne pas en rester là si nous voulons être rentables. »

L'homme reste en revanche très flou sur la manière dont il s'est procuré les corps : 

« J'avais vu la même exposition à Orlando aux Etats-Unis, et je me suis dit, c'est fantastique ! J'ai alors pris contact avec l'Anatomical Sciences and Technologies Fundation basée Hongkong qui fournit les corps.

Ils m'ont montré comment ils obtiennent leurs corps, ce sont les mêmes conditions en Chine qu'en France, des gens qui ont donné leur corps à la science. Bien sûr, le lien est coupé entre le donneur et le corps exposé, par respect pour celui qui a fait ce geste. »

Ce dont doutent les associations Ensemble contre la peine de mort et Solidarité Chine :

Selon Marie Holzman, sinologue et présidente de l’association Solidarité Chine, il faut se demander si les corps présentés à Paris, qui appartiennent à des hommes dans la force de l’âge, ne proviennent pas d’un trafic lié à la police chinoise. La Chine exécute en effet au moins 6000 Chinois par an. Dans de nombreux cas, les parents des suppliciés se plaignent de n’avoir pas pu voir recueillir la dépouille de leur proche. Selon la tradition chinoise, la mise en terre d’une personne décédée correspond à l’acte le plus sacré de la vie familiale. On comprend donc dans la culture chinoise le caractère profondément choquant d’exposer des corps qui sont ainsi privés de sépulture.

Le Comité d’éthique avait d’ailleurs émis un avis défavorable :

Pierre Le Coz, vice-président du Comité consultatif national d'éthique, explique : 

« Sur 39 membres du comité d'éthique, seuls deux ont estimé qu'il n'y avait rien de répréhensible, les autres ont jugé que la visée scientifique de l'exposition n'était pas suffisante, qu'il n'y avait pas d'autre sens que de flatter le voyeurisme.

C'est abject ! Un corps peut être utilisé après sa mort seulement à des visées scientifiques, même si les personnes sont consentantes. Qu'est-ce que ça veut dire le consentement d'un Chinois quand on connaît le respect des droits de l'homme dans ce pays ? On n'aurait jamais fait cela avec des Français. »

L'affaire, portée par les associations Ensemble contre la peine de mort et Solidarité Chine a été plaidée le 1er avril en référé devant le tribunal de Grande instance de Paris, par maître Richard Sédillot, avocat rouennais. Extraits de ses arguments exposés dans Rue 89.

L'exposition semble d'ailleurs organisée au mépris des dispositions du code civil (article 16 et suivants) qui prévoient que le respect dû au corps humain ne cesse pas avec la mort, que les restes de personnes décédées doivent être traités avec dignité et décence, que l'atteinte portée à l'intégrité du corps ne peut se concevoir qu'en cas de nécessité médicale. Cette exhibition parait également contrevenir au principe, prévu par le code de la santé publique, qui dispose que le prélèvement d'organes sur une personne dont la mort a été dument constatée ne peut être effectué qu'à des fins thérapeutiques ou scientifiques.

(…) Reste enfin l'aspect mercantile de la manifestation. Le droit d'entrée est de quinze euros, le catalogue coûte quinze euros cinquante, et le producteur de l'événement explique qu'il espère en tirer un bénéfice. Que penser dès lors d'une société qui accepte qu'on fasse profit de cadavres, d'organes et des restes de personnes décédées dans des conditions ignorées et qui se trouvent ainsi privées d'une sépulture décente ?

L’analyse politique de papy

L’info régionale, le top du glamour chez France 3 régions. Quatre jeunes élus sur le plateau de La voix est libre pour débattre des jeunes et de la politique, 2UMP, 1PS, 1PC… Classique clivage droite-gauche : « Dans le cadre d’un rapport logique droite gauche, nous avons demandé à droite à l’UMP et au Nouveau Centre. » Un rapport droite-gauche logique ? Au moins ils mettent le Nouveau centre à sa place. On peut en revanche s’interroger sur sa représentativité…  Mais ça les rassure ces vieilles badernes de journalistes de placer le débat politique là où il n’est plus. Tiens, je remercie la fédération PS 76, une fois n’est pas coutume, de m’avoir avertie sur cet excellent sujet.

Guerre des gangs

Après le PS et les Verts, c’est au tour du PC de régler son compte au NPA : La Gauche unitaire s’insurge également contre la note interne comparant leur participation au Front de gauche « à une opération hostile au NPA orchestrée par la direction du PCF et du PG ». Comme si un complot fomenté par ces deux formations « ferait de nous une sorte de cheval de Troie » d’une démarche « manoeuvrière », s’indigne la Gauche unitaire.

Elle demande à la direction du NPA de faire cesser « ces pratiques indignes et ces méthodes de traitement des divergences politiques ».

Pendant ce temps-là les quelques chevènementistes de chez nous, font acte de désobéissance à leur chef et rallient le Front de gauche.

Vous étiez où nos députés ?

Hadopi, je vous en ai déjà vaguement parlé, pas plus que cela, c’est trop chiant à expliquer. Surtout que je partage l’avis de Marc, c’est un combat de bobos et de geeks.

N’empêche… La loi création et internet présentée par notre excellente ministre de la culture et de la communication Christine anêfé Albanelator a été adoptée à la sauvette dans la nuit de jeudi avec 16 députés présents dans l’hémicycle… Y-avait-il un député seinomarin dans la salle ? J’ai bien peur que non… Pourtant j’ai pu lire qu’avec ce projet de loi, le gouvernement fait une triple erreur.

Je veux bien admettre que la loi aurait du être votée solennellement mardi prochain et que les députés ont été priés de voter dès la fin de la discussion, contrairement à l’usage. Mais tout de même… 16 députés, 2,5 % de l’assemblée nationale. Il est des mandats qui nécessiteraient d’être véritablement des full-time jobs et que l’on cesse de les cumuler avec ceux de maire et vice-président d’agglo. Mesdames et messieurs les députés, ne vous désolez pas trop si vous constatez que les citoyens ne vous font plus confiance, vous en portez seuls la responsabilité.

Protection des mineurs

En lien avec ce qui précède, notre bibliothécaire favorite se retrouve chargée de vérifier si certaines lectures ne pourraient pas gravement nuire à la bonne santé mentale de notre jeunesse…

Je mérite la taule

C’est chez Rouen socialiste : Comme le précise l’article L 622‐1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile : « toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger en France sera puni d’un emprisonnement de 5 ans et d’une amende de 30 000 euros ».

Alors moi aussi comme beaucoup : Mercredi 8 avril, nous serons donc des milliers affirmant avoir un jour aidé un homme ou une femme sans papiers en difficulté. Nous serons des milliers de citoyens décidés à rester des « aidants » et à affirmer que l’humanité et la solidarité sont des principes supérieurs sans lesquels il n’y a pas de société digne de ce nom.

Encore un petit effort

Eric de Falco, conseiller général PS, soutient la maternité du Belvédère et nous appelle à la soutenir également. Je voudrais bien, mais dans ce cas Eric, ne jamais oublier de mettre le lien.

Encore un de foutu !

C’est ce que s’exclame Cidrolin, le héros du roman de Queneau Les Fleurs bleues à la fin de chacun de ses  repas. C’est aussi ce que j’ai eu envie de m’écrier en sortant de chez Hardy.

La maison située place du Vieux Marché est surtout réputée pour sa boutique charcuterie-traiteur. Je découvre qu’il y a aussi un restaurant vanté sur un site publicitaire : Fondée en 1935, la maison Hardy est aussi précieuse que le patrimoine architectural rouennais. Ses spécialités sont, entre autres, la galantine de canard aux pistaches, l’andouillette de la maison, le pied de mouton farci. Depuis quelques temps, la maison Hardy propose de la restauration sur place à l’heure du déjeuner.

Il ne se porte décidément pas bien le patrimoine rouennais. A l’entrée, je surmonte ma phobie des fleurs et plantes en plastique qui m’inciterait à aller me jeter directement dans la Seine et je m’installe dans une salle dont la décoration ne m’inspire guère.

Parmi les plats du jour, je commande un petit salé aux lentilles, ce qui a priori, ne représente pas une grande prise de risques. Las ! On m’apporte une assiette sur laquelle trône une tranche de petit salé où le gras est aussi majoritaire que le nombre de députés UMP à l’Assemblée nationale… Pas le moindre petit bout de Morteau ou autre saucisse pour accompagner cette bidoche plantée au milieu d’une sauce relativement solide couleur rose gerbi. Côté présentation, il faudra que l’on m’explique l’intérêt de surmonter la viande et les légumes d’une salade assaisonnée et de deux rondelles de citron.

Je tente péniblement d’ôter le gras de la viande tout en me lamentant sur des lentilles pas assez cuites, qui n’ont à l’évidence pas mitonné avec le petit salé et n'offrent aucune saveur.

Ce n’est pas une consolation mais la sauce rose gerbi accompagne aussi le plat de poisson servi à la table voisine.

A chaque fois qu’un dessert est commandé, une chape glacée me tombe dessus car j’ai eu la mauvaise idée de m’asseoir dos à ce que je croyais être une vitrine et qui s’avère être une énorme armoire réfrigérante dans laquelle sont entreposés quelques gâteaux.

La serveuse en retirant mon assiette n’a pas l’air chagrinée qu’elle soit encore bien remplie. « Un dessert ? » Non merci, je suis assez déprimée et frigorifiée comme cela.

Ainsi se termine cette première chronique gastronomique de la p’tite normande futée. La prochaine fois, promis, nous irons visiter une meilleure table.

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