Cette affaire concernant la Clio n’est que l’arbre qui cache la forêt des délocalisations organisées par Renault, et sur lesquelles Sarkozy et Estrosi n’ont rien dit. En attestent deux exemples récents. Au Maroc d’abord. En 2008, Renault a signé un accord avec le Maroc pour construire une gigantesque usine sur 300 hectares à Tanger, pour 600 millions d’euros d’investissements. L’objectif étant de passer de 30 000 véhicules produits au Maroc à 200 000 puis 400 000 par an. Mais ces voitures ne seront pas destinées aux marocains. 90 % de la production, centrée sur la gamme économique Logan, sera destinée à l’exportation hors du Maroc. Renault a présenté ce projet comme ayant vocation à devenir « le site le plus compétitif du monde » pour le groupe. Ce n’est pas tout. Voici l’Inde ! Toujours en 2008, Renault a finalisé avec l’Inde un accord industriel pour construire une grande usine à Chennai pour sa filiale Nissan. Pour 780 millions d’euros d’investissements et un objectif de 400 000 véhicules produits par an. Et ces voitures ne sont pas seulement destinées au marché indien comme l’a indiqué le n°1 de Nissan lui-même : « l'Inde sera une nouvelle base d'export qui permettra à Nissan d'être compétitif dans la chaîne d'approvisionnement internationale. » Les premières voitures sont sorties de l’usine en janvier 2010. Estrosi ment donc ouvertement quand il affirme : « une voiture française, destinée à être vendue en France, doit être fabriquée en France ! »
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