Mais le chef de l’Etat porte également d’autres ambitions, il souhaite aujourd’hui imposer à tous sa vision de l’Histoire. Son storytelling berlinois est en cela assez révélateur. Il semble loin le temps où Jacques Chirac clamait qu’il faut « Laisser l’Histoire aux historiens ». Aujourd’hui le pouvoir exécutif les remet sans cesse en question. Henri Guaino n’hésite plus à affirmer que « Chacun peut avoir sa propre lecture de l’Histoire, cela n’a rien à voir avec le travail de l’historien, avec le travail de la science historique… C’est aussi un choix politique, la manière dont on lit le passé de son pays, et dont on parle. »
Le conseiller spécial de l’Elysée va plus loin en revendiquant « le droit imprescriptible de chercher les références que l’on veut dans le passé de son pays ou dans l’histoire du monde. » Face à cela, « L’historien n’a strictement rien à dire. Il est là pour attester la véracité des faits ; après l’interprétation que chacun souhaite en donner appartient à chacun d’entre nous. » Tanpis si par cette déclaration, il n’hésite pas à remettre tout simplement en cause la fonction même d’historien ; à savoir l’interprétation, la recontextualisation et l’analyse des faits afin d’en définir le sens historique.
via reversus.fr
Le storytelling pour remplacer l'histoire ?
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