Dans la région de Bombardopolis, à l’extrême est, les paysans en sont réduits depuis des années à déterrer les racines des arbres pour les transformer en charbon de bois. Parce qu’ils ont déjà coupé les arbres depuis longtemps. Ils vendent ce charbon, celui là et celui produit à partir des troncs qu’ils trouvent encore, pour gagner quelques gourdes, la monnaie locale qui n’a guère de valeur. La plupart des Haïtiens, notamment dans la région de Gonaïves et dans le Nord, cuisent avec ce combustible le peu de nourriture qui les empêchent de mourir de faim. Les deux tiers des Haïtiens, surtout dans le Nord et dans l’Est, n’ont rien d’autre que ce charbon de bois vendu en sac le long des routes. La couverture forestière de Haïti est désormais inférieure à 1%. Des arbres qui furent d’abord victimes de la culture de la canne à sucre et du café puis d’une exportation non contrôlée qui a enrichi la classe dominante et des Américains. Le peu qui reste sert de « bois de feu » comme on dit en Afrique ou de base au charbon de bois. La compétition entre paysans pauvres et les paysans –un million- sans terre se confond avec les affrontements des bandes armées. Les forces des Nations Unies n’ont pas plus réglé ces problèmes que la classe politique qui, se reproduisant à l’identique depuis des lustres, a perdu tout lien avec une population à l’abandon : 1% de la population truste au moins 60% de la richesse d’un pays qui s’autodétruit.
via www.politis.fr
Les commentaires récents