J'ai décidé, après quelques réflexions, de soutenir la candidature de Nicolas Hulot dans la primaire de l'écologie.
Petit retour en arrière : lorsque l'été dernier, la candidature d'Eva Joly est propulsée sur le devant de la scène, je ne saute pas au plafond d'enthousiasme. L'image que j'en garde pour l'avoir entendue lors d'une table ronde sur la justice organisée à Rouen à l'occasion de la campagne des régionales, me fait nourrir quelques doutes quant à sa capacité de soutenir le marathon que représente une campagne présidentielle qui suppose d'aller à la rencontre des Français et d'être à leur écoute.
Nonobstant, un certain nombre de mes petits camarades la considéraient comme une icône, une sorte de madone qui fairait se pâmer les foules à sa simple apparition. Depuis mon passage au Modem, je nourris une grande méfiance à l'égard du culte de la personne, j'ai déjà donné, merci !
Pour autant, quand Nicolas Hulot a déclaré à son tour sa candidature pour l'investiture, j'avais en tête les mêmes schémas que ceux que l'on entend chez ses détracteurs et je me sentais bien incapable d'opérer un choix.
J'ai écouté les arguments des uns et des autres, les pro-Joly, les pro-Hulot. J'ai apprécié le changement de position de Nicolas Hulot sur le nucléaire, changement que l'on retrouve d'ailleurs dans une grande partie de la population depuis la catastrophe de Fukushima. Je me suis souvenue qu'en 2007, c'est bien lui qui avait réussi à mettre l'écologie dans le débat politique en invitant tous les présidentiables à signer son pacte écologique, auquel plus de 800 000 Français avaient souscrit (dont moi d'ailleurs...)
Je pense que l'homme a évolué dans sa vision politique, qu'il est devenu plus radical, rejoignant en cela les solutions prônées par Europe Ecologie Les Verts. Je vous invite à regarder son film Le syndrome du Titanic à ce propos. Je suis assez atterrée par les procès en sorcellerie qui lui sont intentés, procès qui entretiennent de la part de ceux qui les instruisent l'idée que l'écologie ne pourrait être défendue que par les « purs », les seuls combattants de la première heure.
J'ai rencontré Nicolas Hulot à La Rochelle. J'ai été séduite à la fois par sa simplicité d'approche, sa sincérité et sa capacité d'être à l'écoute de ses interlocuteurs. Je considère que sa popularité est un atout, notamment parmi la jeunesse. C'est aussi un excellent pédagogue qui saura porter nos idées dans la société.
Avec Europe Ecologie Les Verts, l'écologie politique est entrée dans une nouvelle phase. Nous ne devons plus être les alibis écolos du parti socialiste, les gentils supplétifs qui se contentent des quelques miettes d'action publique que l'on veut bien nous accorder. La doxa de la croissance prônée par les productivistes a fait son temps et la preuve de son ineptie. En ce début de siècle, deux forces politiques émergent : à l'extrême-droite, les conservateurs xénophobes et identitaires du Front National ; symétriquement à l'opposé, comme une réponse et leur antithèse, les forces vives de l'écologie.
Si aujourd'hui, nous considérons que parler et nous conforter entre nous ne suffit pas, que le mouvement d'ouverture d'Europe Ecologie Les Verts doit se prolonger, interpeler ceux qui hier encore ne nous entendaient pas, alors je suis persuadée que notre meilleur porte-parole pour affirmer une écologie de construction, de proposition et d'ouverture sera Nicolas Hulot.
Le truc avec lui, c'est que c'est un homme bon et sincère !
Malheureusement se ne sont pas des bons atouts en politique...
Mais je voterai pour lui (je rentre d'ailleurs exprès en France pour cela)
Rédigé par : LGV | 16 juin 2011 à 04:31
Mon intérêt pour la candidature de Nicolas Hulot est un peu différent. Je crois qu'il est en mesure de rassembler la famille écolo bien au delà du périmètre dans lequel se sont parfois enfermés les responsables de l'organisation politique. J'espère, de tout cœur qu'il finira le boulot que Dany n'a jamais voulu - ou pu - finir à l’automne 2009 !
Sa candidature peut bénéficier d'un effet Coluche non négligeable, susceptible de fixer des abstentionnistes ou bien des égarés qui iraient se défouler en 2012. Un bon score serait aussi une modification importante du rapport de force avec le PS et un passeport vers la sortie du nucléaire. Espérons-le en tout cas !
Rédigé par : Denis | 16 juin 2011 à 08:32
Peu malins sont ceux qui « résonnent » ici ou ailleurs comme si le candidat écolo avait la moindre chance d’être au second tour, même avec une centrale qui pèterait la veille du scrutin.
Le véritable enjeu de ces primaires n’est pas pour l’ « élite » du parti celui qu’ils veulent faire croire avec l’aide des médias
Une seule chose intéresse certains arrivistes éGologiques : « le score effectif (et pas les sondages) du premier tour me permettra-t-il d’être quasiment pré-élu dans une circonscription où les socialistes n’auront mis personne devant moi ? » Très démocratique !
Avec heureusement parmi eux quelques rares exceptions, c'est-à-dire de vieux écolos de terrains altruistes (s’étant déjà engagés, j'espère, à ne pas demander le renouvellement de leur mandat comme ceux qui se croient indispensables à vie), qui seront éventuellement élus aussi au milieu des crabes verts ….. et non verts encore généralement plus crabes, sinon vauriens, pardon sauriens dans le marigot politicard.
Quant aux engagements "écolos" et autres des socialistes pour avoir les suffrages de certains (seulement !!!) électeurs écolos du premier tour, ils n’engageront que ceux qui y croiront.
Le pouvoir est ailleurs : au CFR et/ou au Club Bilderberg.
Pour autant, il ne faut surtout pas se retrancher dans sa tour d’ivoire, ni voter FN, mais, après s’être ou non réalistement abstenu, se battre pertinemment localement pour limiter la casse et retarder la mort probablement anticipée de la planète pour rester estimable à ses propres yeux et aux yeux des siens.
Rédigé par : Sprikritik | 18 juin 2011 à 07:08
Chère Laure,
Il est clair qu'avec E. Joly, les 3% annoncés par DCB aux présidentielles se réaliseront... Tu le sais bien, d'où l'idée de beaucoup de "formater" N. Hulot façon EELV. Le sieur Hulot parle de Borloo, au secours fuyons! Ce n'est pas un reproche que je te fais, puisque tu te montres ouverte dans ton billet.
Mais est-ce le cas des Verts historiques, ceux qui ne pensent qu'aux législatives de 2012, et qui quelque part voudraient le beurre (un bon score lors des présidentielles) et l'argent du beurre (une alliance avec le PS pour les législatives)? Dans ce cas, à N. Hulot le simple rôle de "guignol", de faire-valoir qui va au charbon pour faire le bonheur d'autres?
Rédigé par : JF le démocrate | 20 juin 2011 à 00:08
Christianisme social, le retour ?
Dans ce melting pot qu'est le EE-Les Verts, la communication a pris le dessus et les calculs politiques siéent à une force politique d'appoint rêvant de gouvernement et de pouvoir.
Ce qui semble à portée de main.
Nicolas Hulot est un conservateur modéré, un républicain. Habitué de porter une parole consensuelle, il prétend, sans le dire vraiment orienter l'écologie de la politique vers la technocratie active de la notabilité.
Elle est suivie par une grande partie des cadres des Verts dont la position d'élu est si fragile et dépendante des humeurs de l'opinion.
Les Élus ont soif.
S'établir est le mot d'ordre tacite.
La raison fait dire à Cécile Duflot que la crise économique actuelle est due à la surproduction. Sous-entendre, on consomme trop de produits étrangers et qui en font beaucoup trop.
C'est, ni plus ni moins l'analyse du conservateur André Tardieu qui figure dans son programme des droites aux élections législatives de juin ... 1932.
La gauche, du moins cette gauche de compromis, et dans laquelle les Vert et EE viennent d'entrer, en virant à droite du PS, est fascinée par l'exemple allemand, des réalos qui, après avoir longtemps gouvernés en coalition avec le SPD, s'apprête à s'allier, s'il le faut, avec la CDU d'Angéla Merkel, en raison du choix de la chancelière de "sortir du nucléaire".
Ce pari n'est pas si risquée qu'il y parait tant la chute est inattendue et irrémédiable du presque président Strauss-Khan et qui change la donne de la reine des votations.
Alors l'Orient sera-t-il rouge ou bleu pour EE-les verts?
Un an, c'est long pour les idéaux.
Rédigé par : Égide Méon | 27 juin 2011 à 22:43
"J'ai été séduite à la fois par sa simplicité d'approche, sa sincérité et sa capacité d'être à l'écoute de ses interlocuteurs. Je considère que sa popularité est un atout, notamment parmi la jeunesse. C'est aussi un excellent pédagogue qui saura porter nos idées dans la société."
Tout ça est bien vrai, et constitue une longue liste de handicaps pour être choisi par les Verts ! Bravo aux Europe-écologistes qui tentent d'aider M. Hulot à être choisi malgré tout.
Ceci dit, mon espoir, ce n'est pas d'avoir un bon porte-parole écologiste dans la campagne, en laissant de côté la question de savoir qui présidera la France...
... c'est d'avoir à partir de 2012 un Président plus proche de l'écologie, dans ses convictions personnelles, que le Président actuel ou les leaders du PS.
Je laisse donc EELV faire ses choix !
Rédigé par : FredericLN | 08 juillet 2011 à 16:30
Finalement, je suis entièrement d'accord avec toi Laure. On ne naît pas écologiste, on le devient.
D'ailleurs personne n'est né écologiste. Le plus écologiste de la bande était sans doute N. Hulot, celui qui a perdu.
Alors je pense que tu devrais ré-intituler ton titre, neutre et appréciable, en "on ne naît pas de gauche, on le devient". Cela serait plus en phase avec les Verts historiques.
Rédigé par : JF le démocrate | 14 juillet 2011 à 01:05
"Le plus écologiste de la bande était sans doute N. Hulot, celui qui a perdu."
mouais... sauf quand il se promène en hélico...
:-|
Rédigé par : kit écologique | 16 novembre 2011 à 14:56