Blog de Laure Leforestier

A l’inauguration du 106

Je ne goûte guère les inaugurations officielles et leurs cortèges de discours convenus, où les politiques, chefs des exécutifs locaux, tiennent absolument à nous faire subir une séance d’autosatisfaction tendant à démontrer à quel point ils ont su être généreux avec l’argent du contribuable et comment ce projet qu’ils ont eu le génie de financer est un élément marquant, et essentiel du territoire sur lequel ils règnent. Financements croisés obligent, l’assistance se doit de subir dans un ordre que seuls les responsables des relations extérieures et les chefs de cabinet, experts en protocole maîtrisent, au moins quatre à cinq allocutions.
Pourtant, je tenais à aller à l’inauguration du 106. J’avais envie de le visiter car je  me réjouis de voir enfin à Rouen un espace de concerts doté de locaux de répète et d’un studio de radio.  Au ministère de la culture, on appelle ce genre d'équipement une SMAC, acronyme de salle de musiques actuelles. Les musiques actuelles étant une dénomination fourre-tout où l'on colle aussi bien le rock, que le jazz, hip-hop, électro et tout le toutim. J’ai habilement évité les discours en profitant de ce temps (mort) pour aller visiter les espaces dédiés à l’administration, les loges, les studios de répète. Rien à dire, c’est beau, c’est classe, c’est bien conçu, ça fait envie.

Il n’y a qu’un truc qui fait tâche. Le bar ne vendra que des jus de fruits et des sodas, Laurent Fabius ayant décidé que l’alcool c’est mal  et que la jeunesse tout ça… Bien vu, Libé parle de la prohibition réinventée et je souhaite bien du courage aux gestionnaires et à la sécurité qui devront se démerder avec un public qui arrivera chargé comme une mule, histoire de tenir la soirée. Mais il paraît, selon Laurent le Magnifique qu’on peut bien apprécier un concert sans alcool. Il y a des gens comme ça, je me demande s’ils ont jamais été jeunes ou s’ils ont observé comment se comportaient leurs mômes.

Au bar, où l’on servait donc uniquement des jus de fruits et des sodas, je croise Gene Clarksville et Mimi l’ancien batteur des Dogs qui me racontent cette brillante sortie de Didier Marie, président du Conseil Général de Seine-Maritime (et de ce fait généreux donateur autorisé à s’exprimer sur scène) : « Et dans ce hangar 106, j’ai une pensée particulière pour le rocker rouennais David Labourée. »

Et moi ce soir j’ai une pensée pour Dominique Laboubée, et oui, il y a pas à chier Dominique, tu étais définitivement too much class pour ce genre de neighborhood !

 

Il est interdit d’interdire ! A Rouen, nous soutiendrons les inculpés de Villiers-le-Bel le 19 mai…

Hier, les élus écologistes ont été saisis par le comité de soutien aux inculpés de Villiers-le-Bel. Ils nous écrivaient ceci :

Dans le cadre d'un mois de solidarité avec les inculpés de Villiers-le-Bel dont le procès s'ouvrira le 21 juin, une série de concerts de Rap, de débats, projections, manifestations et tournois de foot est organisée un peu partout en France. Le premier événement de cette "campagne" est prévu à Rouen le 19 mai prochain (19h, salle sainte Croix des Pelletiers).

Samedi, dans le journal Paris-Normandie, on pouvait lire qu'un syndicat de policiers tente de faire pression sur le préfet pour que cette première soirée de soutien soit interdite. Le même syndicat menace d'une manifestation de policiers contre la tenue du concert, à proximité de la salle.

Le comité de soutien vient d'émettre une réponse à ce qu'il qualifie de tentative d'intimidation. La voici :

Le 11 mai dernier, alors que la campagne de soutien aux inculpés de Villiers-le-Bel était à peine lancée, nous découvrions simultanément dans le Figaro et sur le site d’extrême droite Novopress.info que le syndicat de police Union Unité police/SGP FO se disait scandalisée par notre démarche et en appelait à son ministre de tutelle, Brice Hortefeux, afin qu’il vienne mettre un coup d’arrêt à cet élan de solidarité qu’il ne semblait vouloir partager.

Aujourd’hui, Samedi 15 mai, c’est par voix de presse, dans l’édition quotidienne du Paris-Normandie que nous découvrons la nouvelle tentative d’intimidation des syndicats de police. Le syndicat Unité SGP Police, par la voix d’Olivier Marin et de Frédéric Desguerre (sic) en appelle au préfet afin qu’il interdise le concert prévu le 19 mai à Rouen à la salle Sainte Croix des Pelletiers. Tentative de censure qu’ils modèrent dans les pages du Paris-Normandie mais assument entièrement dans la-dite lettre au préfet. L’article du journal se clôt par la menace d’une manifestation des forces de l’ordre aux abords du concert.

Nos deux scribouillards syndicaux – qui avaient entre temps créé un groupe sur le réseau social facebook où les commentaires d’injures, de menaces et de diffamation la plus crasse s’étalent à longueur de page– justifient confusément leur tentative d’intimidation et de censure de deux manières. (Il est à noter que ce groupe sur lequel on pouvait prendre connaissance du courrier envoyé au Préfet par les représentants du syndicat, n’est plus public depuis aujourd’hui. NDLR)

Tout d’abord, le soutien aux inculpés de Villiers-le-Bel n’étant pas de leur gout, il devrait être interdit. Ou comment un simple syndicat de forces de l’ordre s’essaie à jouer la police politique. Ne leur en déplaise, jusqu’à nouvel ordre, soutenir des personnes inculpées parce que l’on conteste ce qui leur est reproché ou parce que l’on est solidaire de leur cause n’est ni un crime ni un délit. L’appel à la “révolte contre le pouvoir” que nous impute ce syndicat est au contraire, pour beaucoup un précieux héritage. Jusqu’à Eric Cantona qui déclarait il y a quelques mois que c’était là l’idée qu’il se faisait de l’identité française.

Faut-il préciser ici qu’en insinuant qu’il serait délictueux de soutenir des inculpés pas encore jugés, ce syndicat porte ouvertement et directement atteinte à la présomption d’innocence.

La deuxième justification apportée par ces messieurs concerne le contenu des paroles de certains des artistes qui se produiront ce soir-là. Les textes leur paraissent trop peu chaleureux à leur endroit. Serait-il interdit de ne pas aimer la police? Nous ne rentrerons pas ici dans une explication de texte, nous nous contenterons d’encourager ces fonctionnaires précautionneux à mener leur démarche jusqu’au bout et sans discrimination. Nous attendons donc de leur part qu’ils réclament l’interdiction de vendre et de diffuser les œuvres de milliers de groupes de rap français, y compris de ceux qui ont reçu des victoires de la musique, ainsi que de toute l’œuvre de Georges Brassens, de Renaud et que d’une partie de celle de Johnny Halliday et pourquoi pas même le sketch nommé “la police” des Inconnus.

Concernant la tentative d’intimidation qui nous parait la plus grave, à savoir la menace d’une manifestation de policiers aux abords et contre le concert du 19 mai : il semblerait que l’autorité du préfet – dans son rôle de garant de l’ordre – se trouve mise à l’épreuve par ses propres forces de l’ordre. Cocasse. Mais nous ne laisserons pas notre concert être perturbé par une émeute de policiers. Nous ne laisserons pas la police faire du centre ville de Rouen son territoire, sa zone de non-droit. Et cela par tous les moyens qui nous paraîtront nécessaires, y compris par le biais de nos avocats.

Nous appelons toutes les personnes solidaires des inculpés de Villiers-le-Bel ainsi que toutes celles et ceux qui trouvent intolérable que ce concert puisse être menacé, à venir, quoi qu’il arrive, le 19 mai à 19H à la Salle Ste Croix des Pelletiers de Rouen.

Merci de faire passer cette information à tous vos amis et réseaux.

Plus que jamais, nous avons besoin de solidarité.

Voici le communiqué de presse que les élus écologistes ont envoyé ce soir :

Les élus écologistes tiennent à apporter leur soutien au concert du 19 mai dont la tenue est remise en cause par un syndicat de police

Nous avons appris avec stupéfaction par voie de presse (cf. Paris-Normandie du samedi 15 mai) qu’un syndicat de policiers tente de faire pression sur le Préfet pour faire interdire un concert de rap prévu le 19 mai à la salle Sainte Croix des Pelletiers à Rouen.

L’objet de ce concert, organisé par le collectif de Soutien aux inculpés de Villiers-le-Bel est de reverser directement l'argent récolté par l’évènement au comité de soutien afin de pouvoir payer les avocats et autres frais liés au procès des personnes mis en examen, qui doit se tenir le 21 juin prochain. Rouen est la première étape d’une tournée nationale qui prévoit une série de concerts de rap, de débats, projections, manifestations et tournois de foot.

Dans un courrier envoyé au Préfet par le syndicat Unité SGP Police, nous notons le glissement sémantique de « soutien aux inculpés » à « soutien aux émeutiers ». Nous tenons à rappeler que tant que la justice n’aura pas statué, les prévenus emprisonnés depuis plus de deux ans sont présumés innocents. Nous sommes pleinement conscients de la gravité des évènements qui se sont déroulés à Villiers-le-Bel en novembre 2007. Nous déplorons les actes de violence quels qu’en soient les responsables.

Cependant, il n’existe à ce jour aucun motif légal d’interdiction du concert prévu le 19 mai.

Nous,  écologistes de Rouen et de la Région Haute Normandie avons été alertés par le collectif et souhaitons apporter notre soutien plein et entier au déroulement de ce concert. Il nous apparaîtrait impensable que cet évènement puisse être interdit car cela représenterait une grave atteinte aux libertés publiques ainsi qu’à la liberté d’expression et de création.

Les élus du groupe Vert à la mairie de Rouen -Les élus du groupe Europe Ecologie à la Région Haute-Normandie-Le groupe des verts de Rouen 

Fait à Rouen, le 17 mai 2010.

Et nous serons plusieurs élus écologistes à aller assister au concert mercredi soir pour apporter notre soutien au collectif. 19 Mai - Rouen - Concert: Demon One, DJ Plaiz, Abou2ner, Rdelite + d'autres à confirmer.

Epinglée par la fusée

Il est un air, pour qui je donnerais,
Tout Rossini, tout Mozart et tout Weber.
Un air très vieux, languissant et funèbre,
Qui pour moi seul a des charmes secrets!

Or, chaque fois que je viens à l'entendre,
De deux cents ans mon âme rajeunit...

Extrait de Gérard de Nerval

Il en est de ces airs comme cela… Madame rêve en fait partie. Souvenirs de vacances lumineuses en Bretagne avec B. et nos gamins. B. venait d’être opérée et traitée pour un cancer du sein. L’album Osez Joséphine venait de sortir et B. l’adorait. Et nous l’écoutions à l’infini, en voiture lors de nos balades sur la côte, à la cuisine tout en préparant le dîner, au retour de la plage, avant d’aller dormir… Et le morceau qui touchait B. au plus profond de son être, Madame rêve me tire toujours des larmes parce je pense encore à B. Qui a fini par nous quitter, quelques mois et chimios plus tard…

Comme Alain.

MADAME REVE ALAIN BASHUNG CLIP CHANSON MUSIQUE FILM FR TV HQ
envoyé par kirivalse

Je n’ai presque pas triché

Taggée par Narvic lui-même inspiré par Vinvin, je joue à la chaîne de l’iPod. Le principe du jeu selon Narvic :

Vous prenez votre iPod et vous le mettez en lecture aléatoire. Vous prenez les chansons comme elles viennent, sans tricher, pour répondre aux 13 questions suivantes. Première chanson = première réponse, etc, etc.

Bon d’accord, il faut un iPod et je n’en ai pas. J’ai donc pris mes playlists Deezer et j’ai oublié l’aléatoire. Et voilà le résultat :

1. Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?

Comme un jour où je me sens bien, la lumière est belle, le café fume et normalement j’ai enfin vendu ma maison !

My favourite things John Coltrane

Découvrez John Coltrane!

2. Comment les autres vous voient ?

En fait, je n’en sais rien ou je n’ai pas envie de savoir, alors j’ai décidé de me faire plaisir !

Sexy The Black Eyed Peas

Découvrez The Black Eyed Peas!

3. Quelle est l’histoire de votre vie ?

Sans commentaires…

Ah tu verras, tu verras Claude Nougaro

Découvrez Claude Nougaro!

4. Quelle chanson pour votre enterrement ?

I loved you so much, all of you, my family, my friends, my people…

Ain’t no mountain high enough Marvin Gaye

Découvrez Marvin Gaye & Tammi Terrell!

5. Comment allez-vous de l’avant dans la vie ?

En changeant régulièrement de niveau de conscience

Insert A Mental relaxation Guru

Découvrez Guru!

6. Comment être encore plus heureux ?

Arrêter de se prendre la tête, les cons ne connaissent pas leur bonheur. Vamos todos a bailar y guarachar !

Que rico boogaloo La 33

Découvrez La 33!

 

7. Quelle est la meilleure chose qui vous soit arrivée dans la vie ?

Jean, Lola et Ange parce ce sont eux qui me relient à la terre.

Family affair Sly and the Family Stone

Découvrez Sly & The Family Stone!

+ une spéciale dédicace à Princesse Inès

Isn’t she lovely ? Stevie Wonder

Découvrez Stevie Wonder!

8. Pour décrire ce qui vous ravit ?

It’s allright, I feel it ! Nuyorican soul

Découvrez Nuyorican Soul!

9. Votre boulot pour vous c’est…

En fait, je suis une vraie paresseuse

I’m feeling like a slave getting whipped on my backside

Down the backstreets Guru

Découvrez Guru!

10. Que devriez-vous dire à votre boss ?

Là tout de suite, j’en ai plus de boss, mais c’est bien ce que j’aurais dit au précédent…

Esto te pone la cabeza mala Los Van Van

Découvrez Los Van Van!

11. Pour vous, l’amour c’est… ?

Le titre se suffit à lui-même, pas besoin d’en rajouter

Joy and pain Maze

Découvrez Maze!

12. Pour vous, la sexualité ça doit être…

And all our reasons got to fade

Reasons Earth Wind and Fire

Découvrez Earth, Wind & Fire!

13. Bloguer pour vous c’est… ?

Chuis pas sûre que ça ait un rapport, mais je n’aurais jamais pu terminer cette revue musicale sans la déesse Erikah

Next lifetime Erikah Badu

Découvrez Erykah Badu!

Et pour finir en beauté, c’est une chaîne de blog libre, reprend qui veut. N’empêche, j’aimerais bien entendre la musique de Franpi…

Bouffeurs de yaourt

Dernier jeudi des Terrasses et l’habitude définitivement prise d’aller écluser une bière en backstage. Il y aura eu cette année, les habitués de la bière du jeudi, affalés dans les canapés d’Emmaüs et vieilles connaissances. Nous aurons vécu tous ces concerts « têtes d’affiche » programmés au Clos les jeudis soirs de juillet fort agacés par la qualité du son et très sceptiques quant à l’intérêt musical.

Il est amusant mais aussi troublant de confronter notre ressenti à celui de nos rejetons. Hier soir, avec quelques vieux potes, nous avons ainsi pu échanger avec mes deux fistons, enchantés, comme leurs petits camarades, du concert qu’ils venaient d’entendre, à savoir la prestation d’High Tone dont le programme officiel des Terrasses du Jeudi résume de cette manière le style musical : High Tone, c’est un métissage unique, plus que du dub, c’est un groove tribal abouti. High Tone, sans paroles mais pas sans conscience, sait par ses samples et ses sonorités traduire un état d’esprit, évoquer un monde pluriel où les cultures, toutes les cultures, peuvent cohabiter.

Ouais ! Ca pue la mélasse ce truc… Un très vieil ami qui se prend pour Hunter Thompson ces temps-ci, a résumé l’affaire de manière cruelle mais à mon sens, bien sentie : « High Tone, ces tarlouzes végétariennes ! », provoquant nos ricanements et la consternation de mes fils chéris qui ne voudraient surtout pas être pris pour des fils à Maman.

Mes fils seraient-ils des bouffeurs de yaourt ? Question préoccupante… Allez donc lire cet article de Métal Hurlant, scanné en deux parties, là et là. N’ayant pas gardé le numéro, je suis bien contente de le retrouver par la magie du ouaib.

Est-ce que les gamins ont raison, est-ce que finalement nous sommes trop vieux pour comprendre et apprécier, aurions-nous tous aussi mal vieilli que Philippe Manœuvre ?

N’empêche, il avait raison le bougre, quand il écrivait :

Mais où sont-ils passés, les hommes, bordel de merde, qu’on soit obligé d’imposer ces artefacts odieux pour faire l’unanimité des masses décervelées ?

Non mais, on ne va tout de même pas bouffer du tofu !

Tout en écrivant ce post, j’ai tenté, pour m’imprégner de ce son que je ne réussis pas à goûter, d’écouter High Tone. J’ai failli m’endormir en mourant d’ennui, vous trouverez ci-dessous le seul morceau qui ne m’ait pas trop gavée.

Découvrez High Tone!

Maman les p’tits bateaux

Vite, vite, une dernière fois, parler de l’évènement, profiter du buzz avant qu’il ne soit trop tard, tout est question de timing dans le monde du ouaib…

Petite revue de toile sur ce qui s’est raconté pendant cette Armada. Qui aime bien châtie bien, j’en profite donc pour égratigner au passage Grand Rouen, transformé en publi-reportage le temps de cette sauterie.

Ce fut, à n’en pas douter, la grande Armada du numérique, chacun se précipitant sur les quais pour y aller de sa photo des p’tits bateaux. Peu trouvent grâce à mes yeux et j’ai considéré avec un profond ennui tous ces cordages, proues, marins, défilés, concerts, feux d’artifices… J’ai un petit faible pour les photos et les légendes de Fred.

Et comme je suis très old school, j’ai une nette préférence pour ceux qui écrivent pour de vrai. Ainsi Michel Perdrial décrit admirablement le début de la fête avec l’arrivée de l’Amerigo Vespucci :

Il y a foule sur le quai, on photographie, on filme, on commente. Deux filles apprennent à faire coucou aux marins qui pour l’instant ont autre chose à faire. Lassée, l’une d’elle suggère à sa copine d’aller s’asseoir sur une bitte. C’est un bon début.

Parce que le marin, il n’y a que ça de vrai pour animer les quais, la ville et le cœur des filles. A condition qu’il soit en uniforme :

Parmi le public, un soldat mexicain collé à une fille d’ici enlève sa casquette et devient subitement quelconque, quasiment laid. Tout le charme du militaire marin tient dans sa casquette.

C’est aussi ce qu’a remarqué Arnaud Faugère, qui poursuit pour la 5^e édition, sa grande thèse sur les marineros du Cuauthémoc :

Leurs sorties se font en civil, et personne ne remarque ces types trapus et burinés aux regards doux. Complètement décalés.

Je ne peux que souscrire à cette appréciation de mélomane averti :

Il est agréable de penser qu’une chanson attache ses notes à chaque moment. Alors il va falloir essayer d’oublier la médiocrité de nombre de musiques d’ambiance censées satisfaire le plus grand nombre. Salsa épicée façon supermarché, rock balancé au tractopelle, variété avariée et autres digressions pathétiques imposées à de pauvres tympans surexposés.

Voici un autre amoureux de la musique qui a souffert pendant ces dix derniers jours :

Si les éditions précédentes étaient synonymes d'euphorie, de concerts parfois surréalistes (ah... la Campagnie  des musiques à ouïr en première partie de Manau) et de chaleur incroyable, celle-ci aura été synonyme d'ennui profond, de concerts en coma dépassé, de pluie et d'évènements religieux dont on se demande bien ce qu'ils viennent foutre là !

Je laisse Franpi conclure :

Depuis quelques heures, Rouen a repris son visage, il n'y a plus de mâts qui dépassent, plus de benêts avides de chapeaux publicitaires à l'effigie de la Matmut, plus de bruits lancinants d'hélicoptères stationnaires goinfres d'essence pour surveiller une manifestation avec des bateaux qui se targuent de respecter le protocole de Kyoto. Oui, c'est aussi ridicule que de faire des sandwiches bios aux 24h motonautiques.

Et encore, je suis gentille, je ne vous détaille pas tout le mal que j’ai pensé des feux d’artifices. Si vous voulez voir à quoi ressemble une vraie magie pyrotechnique, allez donc faire un tour par là et soyons fous, imaginons ensemble ce qu’aurait pu être l’embrasement du pont Flaubert !

Découvrez Le Top des Tout P'Tits!

Madame rêve

Je ne peux pas dire que je passe mes journées à arpenter les quais de l’Armada. D’ailleurs, j’ai toujours préféré l’évènement de nuit. La grande différence entre chaque édition, sempiternellement copiée-collée de la précédente, c’est ce qui se passe sur les quais.

Un mot d’abord sur l’insupportable musique passée pendant les feux d’artifice. Samedi soir, il fallait subir une espagnolade battue et rebattue. Je sais pas moi, et si plutôt on nous passait un mix des artistes qui se produisent aux concerts de  la Région ?

Cette année, le pont Flaubert vient, et c’était prévisible, marquer une frontière dans la déambulation. Tout ce qui se passe après paraît loin, si loin… Et cette année, les hangars rénovés (d’après une charte architecturale de qualité, convenons-en) ajoutent un peu au désert nocturne. Que faire après 1 heure du matin ? Les brasseries installées dans les hangars sont fermées. Scène vécue en direct samedi dernier, tous arpentaient les quais à la recherche de  la Bodega, ou de la Cantina, ou du Kallaghan, tous ces lieux où la fête continuait fort tard en 2003, a  bailar y guarachar. Avec mon chevalier servant, nous croisons au niveau de l’agence de l’Eau, donc au milieu de nulle part, une connaissance. Déjà fort éméchée, cette personne nous indique de manière assez sybilline, qu’il y aurait un lieu où ça bouge encore, mais loin, très loin, au-delà… Nous en concluons que ce fameux dance-floor annoncé se situerait en aval du pont Flaubert. Et nous entamons la longue marche qui, finalement au bout du bout nous amène devant le Black Pearl. Simple chapiteau, déco pas trop chiadée et surtout le sentiment d’arriver dans la boîte de nuit du casino de Forges-les-Eaux. Bof ! L’envie de danser s’envole aussitôt et nous rebroussons chemin.  
Le même phénomène s’était produit pour l’édition de 99. Cette année-là non plus, foin de  la Cantina  de 94. Pourquoi faut-il que les Armadas sous les mandatures socialistes soient moins fun ?

Et je me suis couchée trop tard pour aller à la messe du lendemain, c’est ballot !

Découvrez Alain Bashung!

Youpi ! C'est dimanche

De quoi aimer le dimanche, mon rendez-vous hebdo favori du moment : standing ovation

Terrasses du jeudi : une sélection totalement arbitraire

J’ai écouté pour vous la compil des groupes qui se produisent aux Terrasses du Jeudi et je vous livre ici ma sélection totalement arbitraire et orientée. Autant le dire, la chanson française c’est pas mon truc, je l’ai donc complètement zappée. Alors jeudi par jeudi, voyons ce que cela donne : 

Le 5 juillet : Bad Joke place de la Pucelle et 39th & Norton   place de l’Hôtel de Ville. 

Le 12 juillet : Yé-Yé , électronique pop place de l’Hôtel de Ville et Equation  place de la Calende, pour la voix d’Emilienne et le groove de Jean « drumz ». 

Le 19 juillet : Nina Bobsing, place de la Pucelle  « un drap de garage-rock sur un matelas fait de contre-culture 60’s » et Nascimento Quartet (même si le lien est un trio, forcément avec le sax ça sera encore meilleur…) à l’espace du Palais.

Le 26 juillet : Ca se bouscule avec la soirée « Too much class », hommage à Dominique Laboubée et les Dogs place de  la Pucelle (désolée, chaque fois que j’essaye de mettre un lien, ça fait bugger l’ordi, chuis pas un as de l’électronique et ça finit par m’énerver),  Jazzpel place du 19 avril 44 et Melting Pot (désolée, pas de lien mais c’est un combo salsa) à l’espace du Palais. Quand vous vous serez bien échauffés sur les rythmes latinos, terminez la soirée avec Raul Paz au Clos Saint-Marc. A bailar y guarachar !   

Finalement, soucieuse de vous donner une information presque objective, voici aussi la sélection de mon échantillon familial :
Jean (27 ans musicien et Meetic lover) : Equation, Nascimento Quartet et Raul Paz.
Quentin (22 ans, étudiant et déjà papa) : Color Island, Marcel et son orchestre, 39th & Norton, Equation, Nascimento Quartet, Yé-Yé, otopodoragi, 21x29set, Jazpel.
Lola (étudiante, 21 ans et déjà maman) : Zifka, Equation, Romain Dudek, Nina Bobsing, Melting Pot, Jazpel, Allons-y tant qu’c’est chaud, Bad joke, Marcel et son orchestre et Raul Paz.
Ange (16 ans, mutant de la 1^ère génération et petit dernier trop gâté) : Bad Joke, 39th & Norton, Marcel et son orchestre, Equation, soirée « Too much class » 

De quoi s’occuper les 4 jeudis qui viennent et si en plus il faisait beau…

La pérégrination du solstice

Hier soir, j’ai bien aimé cette fête de la musique. Le bon truc, éviter l’espace entre la cathédrale et le Vieux Marché et rentrer avant minuit comme Cendrillon. On croise la ville entière, des gens qu’on n’avait pas vu depuis des lustres, tout ça dans une ambiance bon enfant. Pas de grands podiums, des petites formations éclatées un peu partout. Mes meilleurs spots : j’ai pas trop quitté le quartier Damiette, saint Maclou, saint Amand, Eau-de-Robec. Ca m’a réconciliée avec mes souvenirs de l’année dernière d’une nuit barbare et sauvage.