Dernier dimanche de marché hier midi. Non, ce n’est pas la
dernière fois que j’irai au Clos, j’adore ce rite social rouennais, mais la
prochaine fois, les allées seront sans doute dégagées des tracteurs. Hier
matin, je ne suis même pas allée jusqu’à la place. Je croise tant de monde rue
Armand Carrel que je reste à papoter en terrasse.
Il est fort question du dernier Carnet de Route, le n° 8
dont le contenu (hum hum… comment dire ?) aurait gagné à moins d’agressivité
pour la liste concurrente et plus d’espoir et d’envie pour Rouen. On y dénigre,
on y pointe du doigt, on y stigmatise certains colistiers de la liste Rouen
motivée. Toute cette vindicte qui cherche à l’évidence à pousser à la faute la
liste concurrente m’inspire à contrario ces vers de Musset :
Les plus désespérés
sont les chants les plus beaux,
Et j'en sais
d'immortels qui sont de purs sanglots.
et la réponse d’Aragon :
On demande l’espoir du côté de Vincennes
Et je veux que l’espoir ait l’accent du midi
Les chants désespérés Niez ce qu’on en dit
N’ont que faire aujourd’hui sur les bords de la Seine
Je croise les S. Tous deux
retraités et conseillers de quartier, ils me disent leur désolation de cette
situation dans laquelle se trouve le maire sortant pour qui ils avaient de l’estime.
Ils font partie de cet électorat qui a voté Bayrou au premier tour des
présidentielles, qui ne se sont pas reconnus dans la volte-face précipitée de Pierre
Albertini et qui porteront leurs voix sur la candidate socialiste.
Et puisque j’ai l’humeur poète,
je termine avec ces vers du rouennais Marc Antoine Girard de Saint-Amant, époustouflante
météore de la poésie du XVIIe siècle et j’emmerde Malherbe !
Fagoté plaisamment comme un vrai Simonnet,
Pied chaussé, l'autre nu, main au nez, l'autre en poche,
J'arpente un vieux grenier, portant sur ma caboche
Un coffin de Hollande en guise de bonnet.
Là, faisant quelque fois le saut du sansonnet,
Et dandinant du cul comme un sonneur de cloche,
Je m'égueule de rire, écrivant d'une broche
En mots de Pathelin ce grotesque sonnet.
Mes esprits, à cheval sur des coquecigrues,
Ainsi que papillons s'envolent dans les nues,
Y cherchant quelque fin qu'on ne puisse trouver.
Nargue : c'est trop rêver, c'est trop ronger ses ongles ;
Si quelqu'un sait la rime, il peut bien l'achever.
@ Laure,
Les regroupements au clos. Je trouve ces moments sympas mais ca manque de vie!!!
La fanfare qui venait régulièrement a pris congès certainement à cause du ce temps incertain. Ca manque! Vivement les beaux jours.
Et puis, nous devrions avoir aussi des moments festifs. Artistes de rues, animations décallées.... J'aimerai bien m'engager dans une réflexion à ce sujet.
Qu'en penses tu?
Rédigé par : fredéric Quillet | 03 mars 2008 à 12:54
Frédéric, sur ce coup là je te suis
très bonne idée à creuser
Rédigé par : edouard lefevre | 03 mars 2008 à 14:40
Vous penserez aux pauvres assesseurs dimanche prochain quand vous y serez ;)
Rédigé par : Bob | 03 mars 2008 à 16:18
@ bob : dimanche prochain, pas de marché pour moi non plus, je suis de bureau de vote toute la journée
@ frédéric et édouard :
contente de vous voir d'accord. et l'idée est bonne
Rédigé par : Laure Leforestier | 03 mars 2008 à 16:30
@bob
Dimanche prochain, le clos, ce ne sara pas pour moi non plus!!!
Mais oui Edouard, des projets comme ceux-ci fédèrent et permettent de se retrouver au delà de ce qui nous sépare. (snif, c'est beau.....)
Rédigé par : fredéric Quillet | 04 mars 2008 à 02:43
Lorsque monsieur le maire avait recopié une récitation pour ses vœux 2008 (""Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime" etc) une récente co-listière, au demeurant fécampoise et astrologue, lui adressa ce commentaire d'une profondeur, euh, indicible:
"lire et dire de la poésie, cela témoigne d'un esprit attaché à la culture, à l'apaisement et à la beauté des choses"
Les cheveux ça pousse, et la guerre, c'est mal.
Rédigé par : Jean Le Pitre | 04 mars 2008 à 06:56
est-ce que la dite astrologue a vu le succés de la liste sur laquelle elle se présente????
Rédigé par : coccigrue | 04 mars 2008 à 11:16
Je l'ai été alors vous voila à votre tour taguée...
Cordialement
E. MEYZA
Rédigé par : Emmanuel MEYZA | 04 mars 2008 à 13:18
@Laure: Les S. font une grave erreur. Peut être même que quelqu'un les y a poussé, n'est ce pas ?
Si ces personnes ont voté François Bayrou et qu'elles portent leurs suffrages sur Valérie Fourneyron alors elles détruisent tout ce pourquoi elles se sont battues aux présidentielles et aux législatives.
Il y avait encore une porte pour la liberté et le débat, ils sont en train de la refermer en reniant leurs propres valeurs démocrates.
Si certains et certaines sont perdues corps et âmes, il est encore temps pour beaucoup d'autres de changer et de se battre pour les valeurs du MoDem en votant pour ceux qui sont sur la liste de Pierre Albertini.
François Bayrou soutient Pierre Albertini dans son combat contre la candidate fabiusienne qui est à l'opposé des valeurs du MoDem !
Rédigé par : le paladin | 04 mars 2008 à 13:47
@ le paladin : personne n'a poussé les S. à faire le choix qu'ils vont faire. Tu as toujours tendance à mélanger les militants et les électeurs. Quant à évoquer un renoncement à la démocratie en votant pour Valérie Fourneyron, ce serait comique si tu ne le prenais pas autant au tragique...
@ coccigrue : j'étais ravie de pouvoir vous faire ce petit clin d'oeuil via le poème de Saint-Amant
Rédigé par : laure leforestier | 04 mars 2008 à 15:13
Grrrrr ! Pan sur le bec, Laure !
Vous faites une erreur bien rouennaise, difficilement pardonnable toutefois pour une fine lettrée telle que vous !
Marc-Antoine Girard de Saint-AmanT (avec un T, comme la Taverne du même nom, seul lieu de la ville à rendre hommage à cette gloire locale oubliée), et non Saint-AmanD, avec un D, comme la rue du même nom (où se trouve en effet la Taverne, mais la rue, elle, doit son nom à un prieuré dont il reste quelques ruines et pas au poète).
Personne, à Rouen, ne remarque jamais que ça ne s'écrit pas de la même manière ! Et personne ne remarque non plus qu'aucune rue ou édifice public de la ville ne porte le nom de Saint-Amant.
Références:
Sa vie : http://fr.wikipedia.org/wiki/Marc-Antoine_Girard_de_Saint-Amant
Son oeuvre : http://gallica.bnf.fr/scripts/catalog.php?Mod=i&Titre=&FondsTout=on&FondsTxt=on&FondsImp=on&FondsPer=on&FondsImg=on&FondsAud=on&FondsMan=on&Auteur=Saint-Amant&Sujet=&RPT=
Rédigé par : Guy76 | 04 mars 2008 à 20:09
@ guy : voilà, voilà c'est corrigé espèce de maniaque. En même temps d ou t c'est bien des tracasseries à la Malherbe ça !
Rédigé par : Laure Leforestier | 04 mars 2008 à 20:31
@ Laure
"c'est bien des tracasseries à la Malherbe ça !"
Certainement ! ;-)
Rédigé par : guy76 | 04 mars 2008 à 22:16