Désarroi ? Dégoût ? Découragement ? Déception ?
Nombreux sont ceux qui, l’un après l’autre, referment la porte du Modem. Des blogueurs
qui n’ont pas la langue dans leur poche, dont les billets ne se sont jamais
contentés d’être le relais fade d’annonces presse, ni d’odes à la gloire de
leur chef. Des hommes et des femmes qui ont mis toute leur intelligence et leur
énergie au service d’un nouveau parti dans lequel ils voulaient croire car il
représentait une alternative à la hauteur de leurs espérances. Daniel Riot dans
son expérience strasbourgeoise parle de Modem consumé sans modération. Damien Roets s’en va au lendemain du
congrès de Villepinte, prédisant que la stratégie d’alliances « à géométrie
variable » du MoDem pour les municipales est à la fois indéfendable et
suicidaire. Depuis quelques semaines on assiste à une nouvelle vague de portes refermées.
Qu’en disent ceux qui restent ? Il y a plusieurs réactions possibles.
Le mépris : Votre liberté de
pensée… la résistance vous ne devez pas savoir ce que cela veut dire, c'est
pourtant grâce à elle que nous sommes libres aujourd'hui… Dommage pour vous et
aussi pour nous mais nous on continue...
Je lis, et je vous
dis, triste, triste, continuez à vous coucher et à oublier votre éthique et ce
"moi je" qui résonne très fort en vous lisant, et votre entrée en
politique ressemble fort à une démarche de "consommatrice".
Genre « t’es qu’une moule ! », faire de la politique, ce n'est pas prendre
la carte d'une salle de sport, faire deux mois d'abdos-fessiers avec toutes les
bonnes intentions du monde puis passer à autre chose à la première occasion
venue. Ou alors « t’es qu’un vendu », celle-là on ne me l’a
pas servie, mais on l’a servie à d’autres : De grâce, épargnez-nous votre
mauvaise foi. Dites : “j’ai besoin d’aller à la soupe”, mais pas autre chose.
La satisfaction voire le soulagement : En fait cela fait du bien que des militants
comme vous s’éloignent car ils ont en eux les prémisses du totalitarisme
intellectuel et la non acceptation du vote de la majorité du parti auquel on a
adhéré.
Mais la plupart du temps, c’est une désolation amicale et
un encouragement sincère à rester dedans,
à rester avec ceux qui partagent le même projet d’espoir :
Il n'y a qu'une
façon d'être un citoyen : c'est d'entrer dans le combat pour imposer la liberté
à tous les échelons de la société, la démocratie, la république, et leur
cortège de transparence, de vérité, de dignité, d'espérance.
Mais nous devons
tenir bon, ensemble, dans la tempête.
Nous sommes
différents, ce qui fait notre richesse, mais parfois crée des tensions et
génère des comportements opposés. Mais nous partageons une vision commune, et
elle ne se trouve pas ailleurs.
Parce que ceux là même croient encore qu’avec leur volonté
militante les lignes vont bouger, que c’est juste une question de temps :
Le découragement est
compréhensible, mais ce qui réunit les adhérents les plus sincères, n'est-ce
pas ce que prône Bayrou au début de "Projet d'espoir", à savoir la RESISTANCE ?
Pour donner une
dernière chance à François Bayrou de mettre les actes en conformité avec les
mots.
Oui, donner une dernière chance :
Aujourd'hui nous
avons cette chance de pouvoir en tirer les leçons, de remettre tout à plat et de
faire changer les choses au Modem... je ne pense pas que ce soit le moment de
quitter le navire. il est clair, que comme vous, je m'en irai si nous
continuons dans cette voie, mais donnons nous tout de même le temps d'une
dernière chance.
Parfois j’hésite entre naîveté et calcul pour qualifier ce
type d’arguments qui visent à garder le plus de monde possible :
Ces élections auront
été une formidable occasion de nous tester et de servir de base
pour avancer dans notre construction. Désormais tous les éléments
sont entre nos mains. Nous pouvons alors enfin nous mettre au travail.
J’aurais bien envie de répondre ça : En l'état, je ne me sens pas capable de
réparer des tympans délibérément mutilés par celles et ceux qui ne sont sourds
que parce qu'elles et ils ne veulent pas entendre. Si l'autosatisfaction sert
de consolation, tant mieux...
Parce qu’une fois sorti, on
écoute avec amitié mais un peu d’effarement tous ces arguments, sans doute avons-nous
perdu la foi et nous n’arrivons plus à accepter les dogmes.
Nick Carraway alias Julien Rivet parle déjà de secte en
novembre dernier quand il observe un café démocrate :
Toutefois, je me doutais bien qu'il se trouverait, sur le
lieu du prêche, une foule d'ouailles attentives, venant de loin, de Paris
hors-les-murs, voire des vertes contrées des lointains évêchés de Rouen ou
d'Orléans. (…) Déjà, voilà un mois, le prêche prémâché de la Papesse avait rameuté les foules et pourtant, la Papesse
est loin d'être en odeur de sainteté...
Foule il y avait,
dans un silence de cathédrale, l'oreille aux aguets, écoutant là un prêche
replâtré cent fois, mâtiné de sermons péremptoires, d'exégèse de la Bible du parti, de son
histoire biblique. Une sorte de discours paré de mots mais vide de sens, une
occasion manquée, ou plutôt un coup de maître : celui d'emballer une
foule, de la ragaillardir en lui promettant les délices de l'Orient, le luxe de la Terre Sainte.
Il y a deux écueils
à la religiosité. Pour l'homme politique, prêcher sans l'appliquer à
soi-même ; pour le fidèle, la bigoterie. Et à cette rencontre, il y avait,
par malheur, de la bigoterie.
Ce n’est pas exagéré quand on peut lire ce type d’informations
sur e-soutiens :
Il semble se
murmurer que François BAYROU va bientôt venir voir ses ouailles. Il est évident que nous devons l'accueillir dignement et
organiser, à cette occasion, une grande réunion des adhérents locaux. Chacun
doit pouvoir s'exprimer, poliment, courtoisement mais sincèrement et
franchement. Les adhérents ne doivent pas être empêchés.
Il ne doit pas y
avoir un cordon de sécurité autour de François qui l'empêche de nous rencontrer
personnellement. Il ne doit pas s'agir uniquement pour lui de venir voir les
cadres mais surtout de rencontrer les troupes, les fourmis anonymes.
On appellerait ça une dérive sectaire : Le groupe développe une idéologie alternative radicale, exclusive et intolérante. Sa structure est autoritaire et autocratique, sous la forme d'un gourou vivant ou d'une organisation bureaucratique héritière du message. (…) Il récupère à son profit les forces vives, I'initiative, la créativité, l'énergie des adeptes, réalisant ainsi une instrumentalisation des individus au seul service du groupe et de ses chefs.
Tout ceci est injuste et repose sur une analyse sommaire. Faire des alliances tous azimuths est exactement ce que Bayrou a prôné durant la campagne présidentielle. Personne ne peut l'ignorer, c'était écrit noir sur blanc.
Julien Rivet alias Nick Carraway part pour le motif le plus désintéressé du monde : on lui a promis une sucette au PS ! Voilà un bel exemple à citer en modèle !
Franchement, Laure, je comprends votre amertume au sujet d'Albertini, je partage votre opinion sur les exclusions illégales, mais je trouve que votre argumentaire mériterait d'être mieux étayé.
Rédigé par : Hervé Torchet | 02 avril 2008 à 16:15
je rejoins hervé, vraiment le Nick ce n'est pas le modèle à suivre. Et après il a fait le kéké à la république des blogs en évoquant Toulouse.
Tout le monde ne part pas, mais des blogs ferment. Il faut savoir lâcher l'affaire et faire autre chose.
Sincèrement Laure, tu fais un peu du "si tu tapes sur le modem, si tu te casses, tu dois être trop génial, trop fort et top désintéressé". J'ai dit la même chose à ma copine Hypos. Ouais bof, il y a des cons partout...
Pq le "nouveau" grognard ? Sans blog, je vais être plus libre. D'ailleurs, elle est où la bretonne ?
bisous
Rédigé par : le nouveau petit grognard | 02 avril 2008 à 16:31
Ouaf, je me marre.
C'est pas facile de lâcher l'affaire voyez-vous quand on s'est impliqués aussi pleinement. Faut déjà régler les comptes avec soi même, se pardonner d'avoir été aussi crédule, et laisser la colère se consumer sans l'étouffer. C'est une bonne colère.
Et pis y a pas de raison de disparaître, y a pas qu'le Modem tout de même. Et si on a à redire contre le Modem, on va pas se gêner non plus. Pourquoi bénéficierait-il d'un traitement de faveur ?
Rédigé par : ciboulette | 02 avril 2008 à 16:59
@ hervé :
Julien Rivet est brillant. On s'en est rendu compte au PS et pas au Modem ? cherchez l'erreur... Quant à agiter le projet présidentiel de Bayrou, le paysage politique a un peu bougé depuis. Le plus gênant dans cette affaire c'est la non conformité des paroles aux actes. Mais c'est bien l'illustration que nous sommes en plein dans le dialogue de sourds que je décris, nous ne parlons pas de la même chose.
@ new little grognard :
enjoy your freedom ! et les concours, ça a donné quoi ?
@ cib : t'es une vraie copine toi !
Rédigé par : Laure Leforestier | 02 avril 2008 à 17:23
Vous avez une propension impressionnante à donner des leçons de morale :
c'est QUOI les adhérents sincères ? et pourquoi VOS adhérents seraient plus sincères que MES adhérents à moi ? De quel droit vous permettez-vous de juger ?
Quand on a eu l'honneur d'être investie et que l'on arrive à un dénigrement incessant contre le MoDem, comme vous le faites depuis des mois, qu'imaginez-vous qu'un adhérent lambda va penser de vous ?
Vous n'êtes restée que quelques mois, et vous jugez un mouvement bouleversé en pleine mutation comme aucun autre parti n'en a connu encore en un aussi laps de temps.
De grâce, svp, vous avez parfaitement le droit de lâcher le MoDem, mais ne vous réclamez pas de la masse adhérente et/ou militante pour faire valoir votre dénigrement incessant.
Par ailleurs, Ginisty a raison : faire de la politique nécessite de l'endurance. Le PS a perdu 150 000 adhérents. Le MoDem perdra sans doute la moitié des siens. Cela ne me choque pas, parce que c'est l'ordre normal des choses. Je ne critique pas non plus ceux qui partent, SAUF quand ils se permettent de cracher à la gueule de ceux qui restent, comme vous le faites. Plusieurs Nouveaux Centres ont été plus élégants que vous quand ils sont partis...
Rédigé par : L'Hérétique | 02 avril 2008 à 17:25
@ L’hérétique : j’aurais plutôt tendance à vous appeler le grand inquisiteur… Votre commentaire est rempli de jugements de valeurs et d’interprétations. Ai-je jamais parlé d’adhérents sincères ? Non, j’ai parlé d’adhérents déçus. Loin des jugements, je me contente de mettre bout à bout des commentaires. J’ai fait grâce à mes lecteurs des vôtres, quand vous traitez tous ceux qui osent lever le doigt pour réclamer un fonctionnement démocratique et transparent de « charognards ». J’ai effectivement eu l’honneur d’être investie et de m’endetter pour assurer le financement de l’UDF. J’ai le droit de considérer que ce parti fonctionne mal comme vous avez le droit de considérer que tout va bien. Et la différence entre vous et moi, c’est que je ne vous crache pas à la figure.
Rédigé par : Laure Leforestier | 02 avril 2008 à 17:41
Quand on a des valeurs, il n'y a rien d'étonnant à ce que l'on ait, en effet, des jugements de valeur.
Ne dites pas que vous vous contentez de mettre bout à bout des commentaires. la widget, dont vous vous servez largement alors qu'il s'agit d'une widget MODEM, comporte un peu plus de 110 blogs. Vous en avez sélectionné moins d'une demi-douzaine, et vous parlez "des adhérents déçus"...qu'est-ce que vous essayez de faire croire, exactement ?
Les réactions que vous citez sont des réactions souvent isolées, qui ne reflètent pas l'opinion de la majorité. D'ailleurs, comment se faire exactement une idée de l'opinion de la majorité, quand on trouve en tout et pour tout aux alentours d'une cinquantaine de personnes pour commenter les mêmes blogs ?
Par ailleurs, quand vous parlez de dérive sectaire, et ce sont bien vos mots, qui ne sont pas entre guillemets, même s'ils renvoient sur un lien, si, vous me crachez bien au visage, moi qui suis adhérent du MoDem. Vous savez ce que c'est qu'une secte, je présume ?
Par ailleurs, j'ai bien parlé de charognards dans un message, mais certainement pas pour désigner ceux qui réclament un fonctionnement démocratique. Vous êtes priée de ne pas projeter sur moi vos a priori, svp...
J'ai parlé de charognards dans l'entre deux tours en m'en prrenant à ceux qui critiquaient la position du MoDem parisien sous prétexte que Delanoë avait refusé notre main tendue et que nous n'étions qu'à 9% là-bas. Voilà le contexte. J'estimais que ces critiques pouvaient venir, mais APRES les élections, pas au beau milieu. Quand on a un minimum de loyauté, on ne tire pas sur son propre candidat, d'autant que le MoDem parisien a suivi une ligne indépendante depuis fort longtemps.
Je préfère remettre clairement les choses dans le contexte, parce que vous n'hésitez pas à tirer des mots ou des citations d'un contexte pour en faire ce qui vous arrange. mais ce qui vous arrange et la vérité sont très loin d'être nécessairement similaires...
Rédigé par : L'Hérétique | 02 avril 2008 à 18:02
@l'hérétique
"Le MoDem perdra sans doute la moitié des siens. Cela ne me choque pas, parce que c'est l'ordre normal des choses"
C'est la déclinaison concrète de l'idée de rassemblement.. axe fondateur du Mouvement Démocrate ?
Rédigé par : Spaulding | 02 avril 2008 à 18:42
Quelques uns d'entre nous sont aussi passés par ces moments. Si le but était d'évincer les gêneurs pour faire de la tambouille électorale, nous sommes toujours là, à soutenir les "vrais" démocrates et nous savons qui ils sont vraiment.
Il est vrai que je me sens mieux "dehors", plus libre de "parler".
Bises, courageuse Laure.
Rédigé par : aliciabx | 02 avril 2008 à 18:48
@ Spaulding
Non, bien sûr, mais ne demande pas à un tanker de réagir comme un hors-bord, surtout quand l'équipage est devenu squelettique...
@ Alicia
Bonjour Alicia,
L'opposition vrais / faux démocrates est stérile. Ne vous laissez pas abuser par cette formule que l'on trouve beaucoup chez les aigris et les démagogues. Qu'est-ce que, concrètement, vous appelez tambouille électorale ?
Rédigé par : L'Hérétique | 02 avril 2008 à 18:55
Chère Laure,
Au final, nous nous serons connus uniquement par blog interposé. Pour autant, je comprends parfaitement votre décision de quitter le Mouvement Démocrate. C'est votre droit. Dommage pour votre cotisation perdue! (oups, le matérialisme de la jeunesse ressort de mes lignes)
En revanche, je suis absolument scandalisé lorsque je lis: "Parfois j’hésite entre naîveté et calcul pour qualifier ce type d’arguments qui visent à garder le plus de monde possible"
La naïveté? Ainsi, tous ceux qui restent, et qui sont majoritaires (ne focalisons pas sur les arbres qui cachent la forêt), seraient des imbéciles heureux? Il y aurait d'un côté ceux qui "ont compris", qui sont "partis à temps". Et de l'autre, les naïfs, ceux qui croient bêtement ce qu'on leur dit?
Et si, tout simplement, il y avait des gens qui ont à coeur de changer le Mouvement de l'intérieur? Et si, tout simplement, il y en a qui, comme moi, se sentent très bien au MoDem plutôt que dans la boue politique actuelle (parce que parler de paysage politique, vu son état, on est plus proche de Dix que du Caravage!), parce qu'ils y ont fondé beaucoup d'espoir, après avoir vécu l'UDF? Et que, parce qu'ils ont vécu l'UDF, ils n'ont pas envie de tout ruiner! Parce qu'ils veulent améliorer ce rejeton qui vient d'un père mi-glorieux, mi-disgracieux!
Ceux qui restent au MoDem, ils ne sont pas naïfs. Ils sont optimistes! Ce qui ne les empêche pas d'être réalistes, d'ailleurs. Oui, nos statuts sont merdiques! Oui, il y a des incohérences dans notre stratégie! Oui, il faut rapidement structurer le Mouvement au niveau local!
Mais quoi? C'est en le quittant et en crachant sur le bébé que l'on parvient à l'éduquer? Ou en continuant d'être à ses côtés? En apportant, avec persévérance, son énergie à le faire grandir?
Hier, j'écrivais sur mon blog un message "à tous ceux qui, Démocrates, s'en sont allés ou comptent le faire". Vous constaterez que contrairement à certains, je ne retire pas le nom de "Démocrates" à ceux qui partent. Je n'ai aucune légitimité à le faire. Dans ce message, je disais que vos départs sont autant de "lettres de mission". Que, implicitement, vous nous incitez à changer les choses de l'intérieur. Je concluais par: "notre espoir, c'est de vous voir, à nouveau, y croire". Ce ne sont pas des vains mots! Nous parviendrons à vous donner tort (je parle de vos accusations).
Quant à votre allusion à un "calcul", je trouve tout simplement cela abject.
Nous pouvons nous quitter, les uns les autres. Nos routes peuvent se séparer. Mais le respect, lui, doit subsister.
Vous n'avez pas apprécié la façon dont le MoDem vous a traitée? Ne lui réservez pas le même sort! Ou vous seriez à égalité avec ce que vous semblez considérer comme sa bassesse.
Nicolas Vinci
Rédigé par : Nicolas Vinci | 02 avril 2008 à 19:14
c'est pas mal ce qu'il écrit vinci, une fois n'est pas coutume.
A l'Hérétique : c'est quoi ce fameux billet où tu as écris charognard.
A Laure : foiré le concours. "Y'aura d'autres batailles, y'aura d'autres batailles, et je vous le promets, d'autres victoires" ;-)
Rédigé par : le petit grognard | 02 avril 2008 à 19:21
Je l'ai dit chez toi (Nico) et je le redis ici, cette très belle formule "notre espoir, c'est de vous voir, à nouveau, y croire" résume tout à fait mon état d'esprit et celui, j'en suis sur, de nombreux adhérents et sympathisants! (sinon celle de l'hérétique "ne demande pas à un tanker de réagir comme un hors-bord" est tout aussi vraie mais moins poétique, lol)
Rédigé par : ArnaudH | 02 avril 2008 à 19:27
@ L'hérétique : Bonne analyse, je m'y retrouve, bon courage pour la suite au Modem !!! L'optimisme c'est mieux que l'aigreur
Rédigé par : la corrida | 02 avril 2008 à 21:51
@Laure
Quand même, un hérétique qui met le feu au bucher, et un Léonard qui souffle sur les braises !!!
Mais SVP lâchez-pas...
@l'hérétique
J'avoue ne pas voir le moindre rapport entre ma question et votre réponse... mais, surtout, c'est pas grave du tout...
Rédigé par : Spaulding | 02 avril 2008 à 21:55
@ Nicolas
Te fatigue pas, on est des c..., puisqu'on reste au MoDem, et de toutes façons, on n'est pas des "vrais" démocrates. Tu vois pas qu'il n'existe que deux camps ? d'un côté les purs, de l'autre, les impurs, à envoyer au bûcher ?
@ Grognard
http://heresie.hautetfort.com/archive/2008/03/10/modem-a-paris-marielle-philippe-et-veronique-vous-serez-nos.html
Tu me connais, et tu sais que j'ai mon franc parler...D'autres, en revanche, que veux-tu, se bouchent le nez et font les indignés alors qu'ils n'ont vraiment, mais alors vraiment, aucune leçon à me donner en matière de morale politique...
@ Spaulding
Je vous mets sur la voie : il était une fois un gros bateau qui s"appelait MoDem. C'était un bon gros paquebot tout plein de passagers, mais l'équipage s'était barré. Or, vint le jour où il fallut amarrer l'esquif. Hélas, le navire n'avait plus qu'un équipage rikiki, et la manoeuvre, afin de ne pas couler la mastodonte, devait être longue et patiente. Hélas, les passagers vinrent à s'impatienter. Quelques uns prirent leur mal en patience, beaucoup râlèrent, d'autres décampèrent en prenant les derniers canots de sauvetage, mais quelques uns haranguèrent les foules et tentèrent de provoquer une mutinerie contre l'équipage, se voyant déjà cali...euh non, capitaine à la place du capitaine...
Je suis sympa , je vous laisse deviner la suite de mon histoire.
Rédigé par : L'Hérétique | 02 avril 2008 à 22:57
hé hé hilarant...
Lisez ceci, Laure, http://www.nickcarraway.fr/2008/04/02/la-peche-aux-moules/ et dites-moi si vous ne vous sentez pas totalement ridicule, désormais...
Vous pouvez abandonner votre opération de dénigrement, elle a fait long feu, et c'est un hérétique qui vous le dit...
Rédigé par : L'Hérétique | 02 avril 2008 à 23:05
Ah mon Dieu, on remarque de manière récurrente que celles et ceux qui critiquent le Modem ne sont que des aigris et des démagos. Je trouve ça.... extraordinaire. Le Modem ne peut être qu'adulé, honoré, vanté. Et de ce fait assimilé à un organisme de propagande. Elle est plutôt là, la démagogie. La classification arbitraire de tout ce qui ne marche pas dans la doctrine, jeté dans le pot commun des mal foutus, est volontairement dégradante. Cela fait peur à ceux qui voudraient bien mais qui ne veulent pas être traités comme des déchets . Cela s'appelle aussi de la manipulation.
La droite française a instauré l'uniformité du dialogue. Tout ce qui ne pense et ne dit pas comme elle est aussitôt rejeté, méprisé, moqué. La suffisance est de rigueur. Rabaisser les gens est un exercice quotidien.
Tant qu'il y aura autant de haine entre les partis politiques, tant d'intransigeance, tant de menaces, tant de suffisance et de condamnations, ceux-ci perdront leurs militants qui se retrouveront ailleurs, suivant un concept libre et productif plutôt que réducteur. Car ce dont nous avons besoin, c'est d'une France éclairée avec un peuple épanoui et confiant, non pas soumis à la perpétuelle crainte de ne pas être comme tout le monde.
Les gens qui quittent le Modem ne sont ni aigris, ni démagos. C'est une accusation gratuite et volontairement infamante. De même que le PS n'a pas perdu 150 000 adhérents. C'est une fausse information.
Le Modem est devenu une religion et donc un outil de manipulation. Le doigt accusateur est sans cesse pointé sur l'impie. Et le faible est rapidement ramené dans le troupeau. Ne pas être au Modem, c'est péché. Vite, se confesser et à nouveau communier.
Vu sous cette angle, la politique devient un fléau, une maladie grave.
Et Laure n'a pas changé du jour au lendemain parce qu'elle ne fait plus partie du Modem. Elle est toujours Laure, une femme intelligente, lucide, qu'on appréciait et que l'on continue d'apprécier.
Il n'y a pas plus à stigmatiser ceux qui partent que ceux qui restent. Chacun fait sa route à son rythme et doit trouver librement et consciemment la voie qui se rapproche le plus de ses convictions.
Rédigé par : Ciboulette | 03 avril 2008 à 10:51
@Ciboulette: Ces mots de "religion", d'autres parlent de "secte", sont profondément dérangeants. On peut très bien défendre le bébé que l'on a fait naître sans en faire son Dieu. La justice divine, c'est le Ciel qui la rend, pas François Bayrou. Je pense que les adhérents du MoDem (enfin, ceux qui croient en la justice divine, précisément), en sont bien conscients.
Si je comprends bien, dès qu'on défend une organisation humaine, alors on l'érige au statut de religion?
Et si, tout simplement, ceux qui restent avaient envie de redonner de l'ambition à leur mouvement?! En toute lucidité!
Nicolas Vinci
Rédigé par : Nicolas Vinci | 03 avril 2008 à 10:55
Salut Laure,
Oui, il est bien naturel que ceux qui restent dans le MoDem te disent : "mais de quoi je me mêle ?".
De toutes façons il est trop tôt pour savoir où cela va les mener car ils n'en savent rien eux-même et s'ils découvrent l'Amérique tant mieux !
De mon côté, mon bilan provisoire, après la campagne des Présidentielles, des Législatives et des Cantonales, c'est qu'il y a sûrement beaucoup de choses justes dans les analyses de F. Bayrou mais, après mûres réflexions et après l'épreuve des derniers déboires du MoDem, c'est que l'idée d'un "centre" ne tient pas la route. Non seulement par la faute d'un scrutin majoritaire qu'il faudrait changer mais parce qu'il n'y a sans doute rien de mieux que le scrutin majoritaire. Et qui dit suffrage majoritaire dit clivage.
Là dessus, il y a un livre passionnant d'un américain nommé James M Buchanan dont le titre est "The calculus of consent". Boudon en donne un commentaire dans son livre sur "Idéologie" aux pages 219 et suivantes. En substance, le calcul optimal du mode de consentement serait fonction non seulement du nombre de personnes qu'il faut consulter mais du temps libre dont elles disposent et de la plus ou moins interdépendance de leurs activités.
S'ajoute à cela que la démocratie ce n'est pas tant de pouvoir élire que de pouvoir virer ses élus. Et qu'enfin, si j'aimais "démocrate", "centriste" est exaspérant : car, à la fin, il faut toujours choisir sauf à être accusé, à bon droit, de couardise ou de duplicité.
Bref, de mon côté, après une séquence d'intense militantisme, je n'ai décidé ni de quitter le MoDem ni de m'y réinvestir mais de prendre du champ. Je voudrais arriver à comprendre comment on peut gagner des élections dans un système à scrutin majoritaire sans prendre parti pour un bord contre l'autre et sans varier au grè des vents.
Il est juste de dire, pour finir, qu'en politique il faut savoir s'accrocher et tenir la distance. Là c'est un argument que j'ai trouvé convaincant. Mais d'une, il faut aimer, et de deux, personne n'est marié pour la vie à un parti.
Amitiés,
F.
Rédigé par : Franck Lelièvre | 03 avril 2008 à 14:00
Le PS a bien perdu 150 000 adhérents : il s'agir des adhésions à 20 euros dont la plupart n'ont pas été renouvelées.
En revanche si l'on part d'avant la présidentielle, les effectifs sont stables.
Et je tiens cette info du Canard Enchaîné, qui a toute ma confiance.
Rédigé par : L'Hérétique | 03 avril 2008 à 14:31
A Franck : "je n'ai décidé ni de quitter le MoDem ni de m'y réinvestir mais de prendre du champ."
C'est la solution la plus sage, peut-être. Je ne parle pas pour vous, mais ce qui me gonflerait serait les retours... en cas de succès (bien que cette probabilité de succès s'éloigne de plus en plus, notamment à cause de modes de scrutin). J'aurais tendance à dire aussi : à cause des gens eux-mêmes...
Rédigé par : le petit grognard | 03 avril 2008 à 16:12
Vu de l'extérieur, pour moi qui n'ai jamais adhéré, ni voté Modem, vos débats sont amusants...
Ce que je vois surtout, c'est que le grand écart qui est demandé à chacun des militants, vu l'énorme fossé entre la promesse de Bayrou et la réalité du Modem, est vraiment très inconfortable pour tous.
Certains privilégient l'honnêteté intellectuelle et changent de point d'appui pour retrouver l'équilibre. D'autres privilégient la loyauté envers leur engagement initial et supportent leur inconfort en attendant mieux. Enfin, il y a les acrobates, du genre l'hérétique, qui voudrait faire passer son équilibrisme pour une nouvelle danse de salon...
Les deux premiers ont le mérite de la cohérence dans leur position, car ils reconnaissent qu'il y a un gros problème au Modem (et pas qu'un seul !). Après, c'est à chacun de voir comment il se situe vis à vis de ces problèmes : y croire encore, et supporter, en espérant que ça s'arrange, ou ne plus y croire et se détourner. Les deux positions sont, à mon sens, légitimes, cohérentes et honnêtes.
Pour ce qui est des acrobates en revanche, c'est une autre affaire. On est carrément dans le déni de réalité et dans la construction d'un discours totalement artificiel qui vise à se masquer à soi-même autant qu'aux autres l'ampleur de la déception. C'est une position de fuite et d'irresponsabilité, en effet comparable au fonctionnement sectaire. Pour ces acrobates... plus dure sera la chute.
Rédigé par : narvic | 03 avril 2008 à 16:40
Petit grognard : il faut arrêter d'accuser les "gens", "qui n'ont pas la foi", qui "trahissent" etc., etc.
Il y aurait des débats de fond à avoir et ils n'ont jamais eu lieu car s'il y a des débats entre démocrate, il n'y a pas de débats dans le Mouvement en tant que tel. Il n'y a jamais eu discussion ni délibération sur la ou les lignes choisies. Pas plus avant qu'après Villepinte. Seignosse c'était la joyeuse kermesse. C'est cela qui est le plus problématique car sinon vous savez avec les copains militants cela fait des mois que l'on s'est défoncé alors les leçons des uns et des autres (je ne parle pas pour vous) cela lasse.
J'ai déjà mis ces questions sur mon blog, je les offre à votre sagacité :
Nous n'avons jamais su qui était le "Delors en plus jeune", s'il y en avait un, s'il s'est dérobé, s'il s'agissait d'un bluff ; en somme, nous n'avons jamais su avec qui F. Bayrou gouvernerait.
Nous n'avons jamais su pourquoi F. Bayrou avait choisi de s'afficher sur BFM avec Ségolène Royal, contre tous les conseils de ses amis (je le sais de première main) au risque de perdre tous ses députés et de trahir sa position de neutralité et de récolter, en prime, aux Législatives, la gamelle que l'on sait.
Nous n'avons jamais su pourquoi F. Bayrou avait ensuite choisi, dès le mois d'août, de revenir sur sa droite - la carte Juppé - et de construire son parti "nouveau" avec des cadres anciens ni comment avec des centristes de droite élus en mars grâce aux voix de l'UMP une alliance avec la gauche pour conquérir un jour l'Elysée serait un jour concevable.
Nous n'avons jamais su pourquoi F. Bayrou n'avait pas voulu saisir l'opportunité d'enfoncer le côté droit du PS en occupant clairement le "centre gauche" durant l'été 2007 pour préparer l'alternance dans une position claire et forte lors des Municipales.
Et je conclus ainsi : cela fait beaucoup de questions sans réponses et pas le moindre commencement de débat, de pensée et de vie démocratique au sein de ce Mouvement.
That's all folks !
Rédigé par : Franck Lelievre | 03 avril 2008 à 19:47
@ Franck:
Permets-moi d'être à la fois en acoord et en désaccord avec toi sur certains points. Effectivement, on n'a pas encore trouvé de Delors en plus jeune... Effectivement, Seignosse a été assez burlesque: tu qualifies ce rassemblement de "kermesse", moi personnellement je l'ai appelé la "foire à la merguez" et Laure peut en témoigner...
La raison pour laquelle F. Bayrou s'est affichée avec S. Royal est je crois assez claire: la simple volonté de jouer une 3ème mi-temps et de se positionner comme arbitre dans la présidentielle. D'ailleurs, il avait fait la même proposition à N. Sarkozy qui a décliné. Alors oui, le Nouveau Centre s'est créé, parce que de nombreux députés élus ne pouvaient concevoir de perdre leur place faute d'une alliance claire avec l'UMP! Et s'il n'y avait pas eu cet acte d'indépendance de la part de F. Bayrou, alors personnellement jamais je n'aurais adhéré au MoDem, pour la bonne et simple raison que jamais je n'ai adhéré à l'UDF!
Si F. Bayrou est revenu ensuite un peu sur sa droite, c'est pour une raison que je crois nous connaissons tous: le magot de l'UDF! Il fallait bien faire des concessions pour faire passer la résolution objet du congrès UDF du 30 novembre dernier... Sinon, pas de financement!
Maintenant, contrairement à toi, je pense qu'un centre indépendant (au niveau national, pas au niveau local), prônant le rassemblement peut exister: rassemblement des centre-droits déçus du Sarkozysme (et combien y en a t-il déjà?!), rassemblement des centre-gauches qui depuis le départ de DSK au FMI, ainsi que le retour d'une M. Aubry par exemple au sein du PS au niveau national, ne savent plus vraiment vers qui se tourner.
Dans un scrutin majoritaire, tu as raison de faire remarquer que le clivage est nécessaire. Mais cela ne m'inquiète pas outre mesure, car quel que soit le parti en place, la nature est ainsi faite qu'aussitôt des personnes de bonne intention prendront le contrepied parfait de ce qui existe.
Mais bien sûr, tout cela sous-entend que le MoDem est une perspective de long terme. Pour tout dire, même si j'espère qu'un "socle" va bientôt se dessiner - et tant mieux, j'ai vu qu'enfin F. Bayrou voulait donner priorité au projet et à l'organisation -, je pense que le MoDem est une aventure de long terme. Une aventure post-2012 probablement, où en cas d'élection de F. Bayrou aux présidentielles, on verrait j'en suis sûr un bouleversement radical du paysage politique français.
Amitiés.
JF
Rédigé par : JF le démocrate | 04 avril 2008 à 00:46