Charlton Heston est mort. Et sa nécro, balayée par les
télés et journaux internet met l’accent sur ses rôles dans les peplums de Cecil
Billet de Mille et son rôle peu reluisant à la fin de sa vie, de président de la NRA de 1998 à 2003, bref un
gros facho…
J’ai plutôt envie de me souvenir du président du syndicat
des acteurs, la Screen
Actors Guild, et l'American Film Institute, du militant pour
les droits civiques dans les années 50 qui a participé en 1963 à la marche sur
Washington de Martin Luther King.
Et j’ai surtout envie de me souvenir de 3 films tournés
dans les années 60-70 : La planète
des singes, Soleil vert et Le survivant. 3 films de science-fiction
qui méritent plus d’attention que la presse actuelle ne veut bien leur
accorder.
En me baladant sur la toile, j’ai trouvé ce site qui parle
à merveille de La planète des
singes : Décors minéraux
respirant le carton-pâte c’est certain, mais le film conserve toute sa force
d’anticipation dans les séquences mettant en scène les bases de la société
simiesque, à savoir le religieux, la justice et la science. Ces trois pôles,
piliers de toutes organisations sociales, s’entrecroisent et s’entrechoquent
pour peindre le tableau d’un monde proche de celui du Moyen Age, choix
scénaristique en rupture avec les écrits de Pierre Boulle mais se révélant
judicieux tant il met en avant l’universalité des travers humains. Ainsi,
Taylor se voit traîné en justice par ces bêtes qu’il dominait jadis, dans un
simulacre de procès que Schaffner nous offre comme la représentation d’une
controverse, un reflet de différents procès historiques mettant en balance la Foi et la Science, l’Homme Blanc et
le Noir. Date importante dans le cinéma de science-fiction et d’anticipation, la
Planète des
Singes reste aujourd’hui encore
porteur d’un discours novateur, certes moins appuyé que celui de l’ouvrage,
renvoyant à l’Homme un regard sur lui-même.
Avec Soleil vert,
le réchauffement de la planète, les conditions de travail, la crise du
logement, le pouvoir des classes dominantes sont déjà des questions d’actualité
dans les années 70. Vision d’un futur possible ou caricature improbable ? Entre
polar et SF, après Metropolis et
avant Blade runner, j’avais 15 ans
quand j’ai vu ce film à sa sortie, je crois que je ne m’en suis jamais remise…
Mais le film le plus traumatisant, tiré d’un roman de
Richard Matheson que j’avais déjà lu, c’est assurément Le survivant traduction de I
am a legend ou The omega man. L’histoire
du dernier représentant de la race humaine sur terre après une catastrophe
bactériologique, attaqué sans cesse par les mutants. Un remake est sorti
récemment avec Will Smith. Plus de mutants mais des zombies. Le zombie d'aujourd'hui est enragé, il est
encore plus celui avec qui aucun dialogue n'est possible, celui qui ouvre grand
sa bouche pour vous mordre, pour vous blesser. La synthèse parfaite de ce
qui fait peur dans les sondages, insécurité, terrorisme... Sans doute moins
d’effets spéciaux dans la version avec Heston, où les méchants sont des mutants albinos regroupés dans une secte qui rejete
toute technologie. Ils ne sont pas morts, ils sont totalement conscients de ce
qu'ils font, ils ne mangent pas de chair humaine, bref, ce ne sont pas des
zombies.
Alors il a sûrement très mal vieilli mais je m’en fous, j’ai
juste envie de me souvenir de l’astronaute Taylor, du détective Thorn et du médecin
Robert Neville.
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