Lu ce jour avec agacement dans Paris-Normandie :
« Il faut en finir avec les prérogatives
exorbitantes dont disposent les architectes de France. Ils peuvent bloquer les
chantiers. Ensuite, le service des monuments historiques devrait basculer dans
le domaine de compétence des régions avec naturellement un transfert de fonds
correspondant. Cela permettrait plus de souplesse et plus de dialogue entre les
collectivités locales et les élus. »
Allez, ça mérite quelques petites précisions : ne pas
confondre architecte des bâtiments de France et architecte en chef des monuments historiques.
Le premier, dans une ville comme Rouen exerce principalement
des fonctions liées à l’urbanisme et intervient sur l’entretien (donc pas des
travaux d’envergure) des monuments historiques quand le second est celui qui
intervient sur la restauration des mêmes monuments.
Dire de ces architectes (qu’ils soient des bâtiments de
France ou en chef des monuments historiques) « qu’ils peuvent bloquer les chantiers » c’est méconnaître leur
rôle, ignorer ce qui s’est passé à Rouen en 2005. Oui, deux chantiers à saint
Maclou et saint Ouen se sont arrêtés. La faute aux architectes ? Que
nenni, mais plutôt à l’Etat qui n’avait plus les fonds nécessaires pour
financer les travaux. Parce que le ministère de la Culture , malgré les
annonces de financement faites par ses ministres successifs, se préoccupe
d’abord des monuments dont il est le propriétaire.
Un exemple, le budget 2004 : sur 122 millions d’euros dépensés par l’Etat, seulement 10 millions d’euros pour les monuments
historiques n'appartenant pas à l'Etat. Alors, l’Etat peut toujours transférer
aux régions les fonds qu’il n’a pas…
Je ne vais pas vous remonter le moral, mais aujourd’hui j’ai
ma dose des yaka faucons : à part la Cathédrale et le Palais de Justice (propriétés de
l’Etat), la chapelle du lycée Corneille (cédée récemment par la Ville à la Région), l’hôtel de
Bourgtheroulde (en passe de devenir un hôtel 4 étoiles), tous les autres
monuments emblématiques du patrimoine rouennais sont propriétés de la Ville.
A part pleurnicher, quelles solutions ? En dehors des travaux d’urgence qui peuvent s’avérer nécessaires pour garantir la sécurité de ces bâtiments, je pense qu’il faut définir des priorités (aujourd’hui on ne peut pas tout faire). Se concentrer sur un monument et mener sa restauration de bout en bout (exemple : le Gros Horloge). Inscrire ces restaurations d’ampleur dans un projet global (lié au devenir du bâtiment, à son rôle dans le quartier, à son usage, à son ouverture au public et garder à l’esprit son coût de fonctionnement ultérieur) ce qui peut permettre de trouver des financements (exemple : la teinturerie Auvray qui se transforme en Auberge de Jeunesse). Ne pas croire que l’on pourra transformer toutes les églises désaffectées en musées car les moyens financiers ne suivront pas et réfléchir dans le respect de l’esprit du lieu, aux utilisations possibles, y compris privées de ces bâtiments (et il n’y a pas que des églises mais aussi un certain nombre d’édifices civils). Je donne quelques exemples de bâtiments réaffectés mais jusque là pour des usages publics : les bâtiments conventuels de saint Ouen en hôtel de Ville, l’Hôtel Dieu en préfecture de Région, le bureau des Finances en Office de Tourisme, etc.
Et la flèche éclairée de la Cathédrale ? Réponse
documentée d’ici la fin de la semaine.
oui on ne manque pas de vieux cailloux et l'état plus pauvre chaque jour, chaques ministères mettant sa pièce, jamais assez pour nos puzzles.
une auberge de jeunesse loin de la gare et complètement loin du cente, bravo les artistes, je ne connais pas encore le cout brut de cette erreur, un bateau de plus pour albertini, rien ne soubli
a plus tard
Rédigé par : aldrin feuillye | 08 octobre 2007 à 18:25
@ aldrin
l'auberge a une station TEOR a son pied. De la gare à l'auberge, il faudra 5 minutes jusqu'au théâtre des Arts, changement et 10 à 15 minutes de plus. Je rajouterai qu'au-delà de l'équipement nécessaire, on restaure un patrimoine industriel remarquable, que le coin du Robec c'est un petit coin de paradis et qu'on est à côté du centre à pied. Cette erreur là, je la revendique !
Rédigé par : laure leforestier | 08 octobre 2007 à 18:32
rien de mieux que la marche a pied pour nos jeunes et restaurer son patrimoine industriel sont plutot positive comme idée mais a quel coût ?
Si notre hospitalité était en mesure de leurs laisser un gout de revenir avec leurs petites familles dans les décenie a venir, on aurra répondu a l'utilisation d'une auberge de jeunesse. Prendre le budget pour un autre budget, mauvais mariage.
A l'époque et a cent mètres de la gare SNCF a énorme espace était vacant, maintenant occupé par tous ce qu'on avait déjà dans le centre, le fonctionel et la simplicité n'était pas dans les espries.
vivement qu'elle ouvre pour enfin invité le reste de la planette a découvrir nos travaux de restauration, a table
a plus tard
Rédigé par : aldrin feuillye | 08 octobre 2007 à 19:33
j'oubli toujours, les visiteurs d'aujourd'hui sont nos meilleurs représentants, vendeurs ou camelot de Rouen et c'est aux rois nés de leur donner le maximun d'argument a leur récit, le touriste n'a pas fini de venir faire un tour ici.
a plus tard
Rédigé par : aldrin feuillye | 08 octobre 2007 à 19:39
Le projet de l'auberge de jeunesse est une bonne chose. C'est faire d'une pierre (ou un Pierre) deux coups : rénover un bâtiment industriel patrimonial et faire un beau lieu d'accueil pour la jeunesse voyageuse. Le Teor passe juste à côté. On ne peut pas rêver plus sympathique endroit. Loin des turpitudes bruyantes du centre-ville.
Quant à l'état de la cathédrale, je suis de ceux qui pleurnichent et qui pensent que l'Etat devrait vraiment faire quelque chose. J'ai l'impression qu'on agit sur ce sujet toujours dans l'urgence. Finalement, il faudrait peut être qu'une autre catastrophe se produise pour que l'Etat se réveille.
Et pourquoi la communauté d'agglomération ne prendrait pas en charge la rénovation de certains momunments ?
Bon, d'accord je suis dans le yaka faucons, je sors...
Bien à vous.
Rédigé par : M.Julien | 08 octobre 2007 à 23:08
Une précision tout de même : le commentaire que vous citez n'émane pas du journaliste de Paris-Normandie, qui se contente de rapporter des propos de Bruno Devaux, conseiller UMP. Commentaire effectivement peu pertinent, mais pas seulement : il est difficile de ne pas faire le lien avec le récent débat autour de l'ancien palais des congrès...
Sinon, j'apprécie votre analyse de la situation des monuments rouennais, dénuée de langue de bois. Il est effectivement frappant de voir la différence de traitement entre la Palais de Justice, géré par l'état et le ministère de la justice, et d'autres monuments rouennais tout aussi remarquables mais moins bien traités.
Disons, pour conclure, que l'impatience de tous est à la hauteur de la beauté de la ville.
Rédigé par : Nicolas | 09 octobre 2007 à 09:39
@ Nicolas
Votre précision est exacte mais dans la mesure où j'ai mis un lien vers l'article de PN, le lecteur le comprend en lisant.
Rédigé par : laure leforestier | 09 octobre 2007 à 10:28
Landry, la mieux placé pour vous donner un bilan locale des prestations pour le patrimoine, demander plutot au manuel sur la pierre qu'a celui qui imagine demain sans ses mains.
Rédigé par : aldrin feuillye | 09 octobre 2007 à 14:31
@ M.julien
une pierre deux couqs = un ricoché qui fini comme un pavé dans la mare pour la jeunesse, mais si ce pavé est daté du passé des lieux. La transformation en maison de retraite n'est pas loin quant vous précisez le rêve de la tranquillité, mais la jeunesse est turbulente et agitée, là encore son energie est mal placé. Un relais, un foyer, vivra verra
a plus tard
Rédigé par : aldrin feuillye | 09 octobre 2007 à 14:47
Sinon Aldrin, c'est quoi que tu fumes ?
:-)
Rédigé par : M.Julien | 09 octobre 2007 à 20:49
Le mauvais état général des monuments historiques n'est malheureusement pas une spécialité rouennaise, mais bel et bien française. Mêmê si la situation rouennaise est amplifiée par l'incroyable richesse patrimoniale en monuments de premier ordre de cette ville bien trop petite pour en financer seule la conservation...
L'Italie a bien des leçons à nous donner en la matière. Après des investissements massifs ces quinze dernières années, l'Italie a remis en état son patrimoine monumental de manière spectaculaire. Venise en est un exemple éclatant, mais Rome n'est pas mal non plus...
Vos efforts, Laure Leforestier, pour faire comprendre aux Rouennais ces dernières années que l'investissement dans la valorisation du patrimoine historique était créateur d'activité économique, grâce au tourisme, n'en sont pas moins courageux.
Et on se souviendra que vous avez eu quelques succès : Gros-Horloge, "de Monnet aux Pixels", teinturerie Auvray, hôtel de Bourgtheroulde, et que vous avez porté des projets intéressants qui n'ont - pas encore ?- eu les développements (et l'écoute?) qu'ils méritent : aître Saint-Maclou, cour d'Albane...
Au terme de votre mandat, vous n'avez pas à rougir de ce bilan. Et vous avez démontré la justesse du pari qui a consisté pour la ville à détacher la gestion du patrimoine du secteur de la culture pour le rattacher à celui du tourisme.
Il reste que cette ville manque terriblement d'ambitions, malgré des atouts considérables, auxquels on a l'impression qu'elle ne croit pas elle-même.
Une politique d'urbanisme intelligente et volontariste sur dix ou vingt ans, avec l'objectif de redonner à tout le centre historique une unité architecturale qui lui fait aujourd'hui défaut, ferait de cette ville l'une des plus belles de France (ce qu'elle est loin d'être aujourd'hui).
Le potentiel est là, mais je ne vois pas la volonté générale. Votre dynamisme personnel n'aura pas suffit à fédérer toute l'agglomération autour d'une telle ambition. Mais peut-être que ça va enfin venir...
Rédigé par : gb66 | 09 octobre 2007 à 22:42
@ m;julien
le calumé de la paix vieil indien, autant de plume que tout nos pigeons tu porte
Rédigé par : aldrin feuillye | 10 octobre 2007 à 04:47
les municipales à rouen en 2008, vous êtes partante ou déjà parti, farouchement décidé a partir en campagne pour rouen ?
Rédigé par : aldrin feuillye | 10 octobre 2007 à 04:55
son de clochet, j'attend plus celui du gros horloge, le tamdatam tam tadamdam tam, bon je ne suis ford en note, disparu depuis l'ouverture des lieux, bien vu et beau panorama. a table a plus
Rédigé par : aldrin feuillye | 11 octobre 2007 à 19:02