« Cela a été sportif ! ». Exclamation de Corinne Lepage au sortir de cette rencontre avec mes camarades du collectif Européennes 2009. Deux heures de questions ininterrompues posées par des blogueurs, qui, le moins que l’on puisse dire, est qu’ils avaient travaillé le sujet et affûté leurs questions… Et qui tous, au regard de leur propre parcours, ne sont pas des perdreaux de l’année en matière de politique !
Bon moi, ce coup-là, j’avais le rôle de la gentille. C’est même un peu stressant quand c’est sa candidate qui est sur le grill. Enfin, ça, c’est fait ! Et dans les prochaines interviews, je pourrai me lâcher, gniark, gniark !
Dominique et Edgar ont déjà dégainé leurs papiers. Amusant de lire leurs réactions assez similaires pour deux adversaires politiques. L’un comme l’autre s’accordent à reconnaître chez Corinne Lepage une sincérité, une force de conviction et une maîtrise des sujets européens abordés. Mais l’un et l’autre lui reprochent une forme d’ambiguïté. Pourquoi ? Au motif que le groupe où siègeront les élus Modem pourra être soit l’ADLE, soit le PDE. Euh, késaco ? S’interroge le lecteur, à juste titre à des années lumière de ces préoccupations culinaires.
Arrêtons-nous un instant sur ces considérations. Que ce soit à l’UMP comme au PS, on raisonne politiquement de manière manichéenne et alternative, un coup à toi, un coup à moi le pouvoir. Et de fait, c’est ainsi que fonctionne notre Assemblée nationale, où la majorité, quelle qu’elle soit, est constituée principalement de députés godillots qui votent sans états d’âme là où on leur dit de faire. Considérons maintenant la composition du parlement européen.
Pas besoin d’avoir une maîtrise de maths pour constater qu’aucun parti n'a la majorité absolue. Ce qui implique donc que tout texte, pour être approuvé, doit faire l’objet d’un consensus, d’une discussion, d’un compromis avéré entre plusieurs groupes. Et bizarrement, c'est plutôt comme cela que je conçois la démocratie...
Ce que revendique Corinne Lepage, est qu’elle votera toujours en son âme et conscience et que personne ne lui dictera ce qu’elle doit faire. Elle affirme des positions claires sur l’économie, la politique étrangère, l’écologie, le social et ce sont ces positions qu’elle défendra. Moi, ça me va, une candidate qui s’engage ainsi, dont la parole est libre au sein d’un parti qui défend le principe même du débat démocratique.
Il y a beaucoup d’autres éléments du discours de Corinne Lepage qui m’ont convaincue, s’il en était encore nécessaire, que cette femme-là est taillée pour le mandat auquel elle aspire.
Elle sera la femme d’un seul mandat, elle ne cherchera pas à le cumuler avec une autre fonction élective. Elle affirme d’ailleurs clairement, haut et fort, que c’est un mandat européen qu’elle souhaite et pas un autre. Contrairement à d’autres, elle ne cherche pas à passer d’un mandat à l’autre, abandonnant au passage, si besoin, une autre charge élective.
Elle s’engage à afficher une véritable transparence en informant, bien en amont, des futures décisions dont le Parlement européen aura à se saisir. A ce jour, seul les lobbys ont connaissance de tout cela dans les couloirs de Bruxelles. Comment associer les citoyens qui souvent reprochent à l’Europe une absence de transparence quand ils apprennent au dernier moment que telle ou telle directive va être débattue ? En organisant et relayant l’information avec les élus locaux, les associations bien en amont des décisions. Comment modérer l’impact des lobbys ? Corinne Lepage s’engage à la transparence en rendant publiques toutes les rencontres qu’elle fera, faisant ainsi état du nom de l’organisme rencontré et de l’objet de la rencontre.
Mais ce qui m’a particulièrement séduite, au-delà de la communauté de pensée que je partage avec la candidate, c’est son approche toute féminine de la question politique. Elle s’inscrit dans un pragmatisme qui, au lieu de fixer des buts inatteignables qui se cantonnent le plus souvent aux déclarations de principes et aux concepts imbitables, privilégie l’avance à petit pas, une pierre après l’autre. En pratique, si l’on a une idée de ce qu’il faudrait faire mais que le chemin s’avère compliqué, à tout le moins, évitons de faire le contraire de ce qu’il faudrait faire. Tiens, c’est marrant, ça me rappelle la présidence d’Angela Merkel qui est arrivée pour retricoter une Europe en vrac après le non cinglant au TCE, et cela me paraît assez éloigné des rodomontades d’un matamore qui fête aujourd’hui ses deux ans d’exécution, non pardon d’exécutif à la tête de mon beau pays.
Une chose est certaine, sur laquelle mes petits camarades ne me contrediront pas. En démarrant avec nous cette série d’entretiens, Corinne Lepage a placé la barre très, très haute pour les futurs candidats qui viendront nous rencontrer. Au-delà des idéologies que les uns ou les autres pourront défendre, il leur faudra nous convaincre de leur sincérité, de leur pertinence et de la force de leur engagement personnel. On y reviendra, mais je pense que la performance établie par Corinne, sera difficilement égalable par d’autres concurrents. D’avance je les préviens, bien que courtois, notre « jury » est implacable !
Merci pour ce compte-rendu et cette présentation.
Corinne Lepage dont je ne doute pas une seconde de la sincérité a cette indépendance vis à vis des appareils et des clans qui fera d'elle une vraie REPRESENTANTE européenne!
Bon je vais aller lire les billets des autres témoins!
Rédigé par : Nelly | 06 mai 2009 à 21:27
Bonjour, aprés ce beau billet où j'ai l'impression d'avoir une "femme parfaite" comme candidate, je prefère ne pas en rajouter ici sur ce sujet. J'ai mis ce que je pensais ici:
http://fredericquillet.e-monsite.com/blog.html
Un tel billet truffé d'angelisme me navre. Je préfère encore ma niaiserie et mes fautes d'orthographe.
Punaise, ca c'est l'info piquante !
Rédigé par : fredquillet | 07 mai 2009 à 08:26
@ fred quillet
Je ne vois pas trop où est l'angélisme. Je me suis rendu sur votre propre blog, et l'essentiel de votre argument consiste à condamner Corine Lepage pour sa position sur la Turquie. Vous pensez qu'à l'heure actuelle, la Turquie est intégrable dans l'Europe ? Je m'accorde avec vous sur l'idée qu'il ne faut pas lui fermer la porte, mais pour l'instant, ce n'est pas faisable. Considérez l'état du droit (on y condamne encore des écrivains pour ce qu'ils écrivent sur l'Islam, et son président cherche à faire échouer la nomination d'un danois parce que le gouvernement de ce dernier a laissé "passer" les caricatures de Mahomet quand il était au gouvernement) là-bas !
Enfin, le poids démographique est une vraie question. Imaginez le nombre de députés dont disposeraient alors les Turcs, puisque l'Europe a choisi d'attribuer les députations non selon le poids économique mais selon le poids démographique...
Rédigé par : L'hérétique | 07 mai 2009 à 13:05
Oui, et ce poids démographique c'est bien une des raisons du non Irlandais de l'an dernier, (rien à voir avec le non nationaliste des gauchistes et fachistes Français)
Cependant, les Arméniens se rejouissaient de cette entrée de la Turquie en Europe, justement parce que c'était une promesse d'ouverture et de remédiation d'une certaine pensée dont ils sont les victimes.
Rédigé par : Krasue | 07 mai 2009 à 14:21
Tellement sympa cet article dans paris-normandie. Le jour où l'un de vos copains devient rédac-chef, ouf ça y est, vous pourrez devenir Maire de Rouen. (Non que je m'en plaigne)
Rédigé par : Ghost | 09 mai 2009 à 13:14
@ ghost : ki ? ki ? ki kintègre l'armée mexicaine ?
Rédigé par : Laure | 09 mai 2009 à 20:18
Les candidats du Modem vont sièger avec les démocrates et les libéraux, c'est à dire avec la droite au Parlement européen, c'est bien ça ? C'est qu'on s'y perdrait...autant dire les choses clairement ;-)
Rédigé par : Monsieur Julien | 17 mai 2009 à 22:17