Hier, les élus écologistes
ont été saisis par le comité de soutien aux inculpés de Villiers-le-Bel. Ils nous écrivaient ceci :
Dans le cadre d'un mois de
solidarité avec les inculpés de Villiers-le-Bel dont le procès s'ouvrira le 21
juin, une série de concerts de Rap, de débats, projections, manifestations et
tournois de foot est organisée un peu partout en France. Le premier événement
de cette "campagne" est prévu à Rouen le 19 mai prochain (19h, salle
sainte Croix des Pelletiers).
Samedi, dans le journal Paris-Normandie, on pouvait
lire qu'un syndicat de policiers tente de faire pression sur le préfet pour que
cette première soirée de soutien soit interdite. Le même syndicat menace d'une
manifestation de policiers contre la tenue du concert, à proximité de la salle.
Le comité de soutien vient d'émettre
une réponse à ce qu'il qualifie de tentative d'intimidation. La voici :
Le 11 mai dernier, alors que
la campagne de soutien aux inculpés de Villiers-le-Bel était à peine lancée,
nous découvrions simultanément dans le Figaro et sur le site d’extrême droite
Novopress.info que le syndicat de police Union Unité police/SGP FO se disait
scandalisée par notre démarche et en appelait à son ministre de tutelle, Brice Hortefeux,
afin qu’il vienne mettre un coup d’arrêt à cet élan de solidarité qu’il ne
semblait vouloir partager.
Aujourd’hui, Samedi 15 mai,
c’est par voix de presse, dans l’édition quotidienne du Paris-Normandie que
nous découvrons la nouvelle tentative d’intimidation des syndicats de police.
Le syndicat Unité SGP Police, par la voix d’Olivier Marin et de Frédéric
Desguerre (sic) en appelle au préfet afin qu’il interdise le concert prévu le
19 mai à Rouen à la salle Sainte Croix des Pelletiers. Tentative de censure qu’ils
modèrent dans les pages du Paris-Normandie mais assument entièrement dans
la-dite lettre au préfet. L’article du journal se clôt par la menace d’une
manifestation des forces de l’ordre aux abords du concert.
Nos deux scribouillards
syndicaux – qui avaient entre temps créé un groupe sur le réseau social facebook où
les commentaires d’injures, de menaces et de diffamation la plus crasse
s’étalent à longueur de page– justifient confusément leur tentative
d’intimidation et de censure de deux manières. (Il est à noter que ce groupe sur lequel on pouvait prendre connaissance du courrier envoyé au
Préfet par les représentants du syndicat, n’est plus public depuis aujourd’hui.
NDLR)
Tout d’abord, le soutien aux
inculpés de Villiers-le-Bel n’étant pas de leur gout, il devrait être interdit.
Ou comment un simple syndicat de forces de l’ordre s’essaie à jouer la police
politique. Ne leur en déplaise, jusqu’à nouvel ordre, soutenir des personnes
inculpées parce que l’on conteste ce qui leur est reproché ou parce que l’on
est solidaire de leur cause n’est ni un crime ni un délit. L’appel à la “révolte
contre le pouvoir” que nous impute ce syndicat est au contraire, pour beaucoup
un précieux héritage. Jusqu’à Eric Cantona qui déclarait il y a quelques mois
que c’était là l’idée qu’il se faisait de l’identité française.
Faut-il préciser ici qu’en
insinuant qu’il serait délictueux de soutenir des inculpés pas encore jugés, ce
syndicat porte ouvertement et directement atteinte à la présomption
d’innocence.
La deuxième justification
apportée par ces messieurs concerne le contenu des paroles de certains des
artistes qui se produiront ce soir-là. Les textes leur paraissent trop peu
chaleureux à leur endroit. Serait-il interdit de ne pas aimer la police? Nous
ne rentrerons pas ici dans une explication de texte, nous nous contenterons
d’encourager ces fonctionnaires précautionneux à mener leur démarche jusqu’au
bout et sans discrimination. Nous attendons donc de leur part qu’ils réclament
l’interdiction de vendre et de diffuser les œuvres de milliers de groupes de
rap français, y compris de ceux qui ont reçu des victoires de la musique, ainsi
que de toute l’œuvre de Georges Brassens, de Renaud et que d’une partie de
celle de Johnny Halliday et pourquoi pas même le sketch nommé “la police” des Inconnus.
Concernant la tentative
d’intimidation qui nous parait la plus grave, à savoir la menace d’une
manifestation de policiers aux abords et contre le concert du 19 mai : il
semblerait que l’autorité du préfet – dans son rôle de garant de l’ordre – se
trouve mise à l’épreuve par ses propres forces de l’ordre. Cocasse. Mais nous
ne laisserons pas notre concert être perturbé par une émeute de policiers. Nous
ne laisserons pas la police faire du centre ville de Rouen son territoire, sa
zone de non-droit. Et cela par tous les moyens qui nous paraîtront nécessaires,
y compris par le biais de nos avocats.
Nous appelons toutes les
personnes solidaires des inculpés de Villiers-le-Bel ainsi que toutes celles et
ceux qui trouvent intolérable que ce concert puisse être menacé, à venir, quoi
qu’il arrive, le 19 mai à 19H à la Salle Ste Croix des Pelletiers de Rouen.
Merci de faire passer cette
information à tous vos amis et réseaux.
Plus que jamais, nous avons
besoin de solidarité.
Voici le communiqué de presse que les élus écologistes ont envoyé ce soir :
Les élus écologistes tiennent à apporter leur soutien
au concert du 19 mai dont la tenue est remise en cause par un syndicat de
police
Nous avons appris avec stupéfaction par
voie de presse (cf.
Paris-Normandie du samedi 15 mai) qu’un syndicat de policiers tente de
faire pression sur le Préfet pour faire interdire un concert de rap prévu le 19
mai à la salle Sainte Croix des Pelletiers à Rouen.
L’objet de ce concert, organisé par le
collectif de Soutien
aux inculpés de Villiers-le-Bel est de reverser directement l'argent
récolté par l’évènement au comité de soutien afin de pouvoir payer les avocats
et autres frais liés au procès des personnes mis en examen, qui doit se tenir
le 21 juin prochain. Rouen est la première étape d’une tournée nationale qui
prévoit une série de concerts de rap, de débats, projections, manifestations et
tournois de foot.
Dans un courrier envoyé au Préfet par le
syndicat Unité SGP Police, nous notons le glissement sémantique de
« soutien aux inculpés » à « soutien aux émeutiers ». Nous
tenons à rappeler que tant que la justice n’aura pas statué, les prévenus
emprisonnés depuis plus de deux ans sont présumés innocents. Nous sommes
pleinement conscients de la gravité des évènements qui se sont déroulés à
Villiers-le-Bel en novembre 2007. Nous déplorons les actes de violence quels
qu’en soient les responsables.
Cependant, il n’existe à ce jour aucun
motif légal d’interdiction du concert prévu le 19 mai.
Nous,
écologistes de Rouen et de la Région Haute Normandie avons été alertés
par le collectif et souhaitons apporter notre soutien plein et entier au
déroulement de ce concert. Il nous apparaîtrait impensable que cet évènement
puisse être interdit car cela représenterait une grave atteinte aux libertés
publiques ainsi qu’à la liberté d’expression et de création.
Les élus du groupe Vert à la mairie de
Rouen -Les élus du groupe Europe Ecologie à la Région Haute-Normandie-Le
groupe des verts de Rouen
Fait à Rouen, le 17 mai 2010.
Et nous serons plusieurs élus écologistes à aller assister au concert
mercredi soir pour apporter notre soutien au collectif. 19 Mai - Rouen -
Concert: Demon One, DJ Plaiz, Abou2ner, Rdelite + d'autres à confirmer.
Mais qui donc, qui donc, surveille les surveillants et nous protège de la police?
J'essaierais d'y être.
Rédigé par : Le Major | 18 mai 2010 à 01:27
Gesticulations, gesticulations... Il n'en demeure pas moins que les soutiens aux gentils amis des braves garçons de Villiers-le-Bel sont les "idiots utiles" des casseurs, les compagnons de route bêlant de la violence anti-Etat. S'ils savaient combien les démolisseurs se moquent d'eux...
Rédigé par : François de Rouen | 19 mai 2010 à 18:15
Tu ne trouves pas ton billet un peu trop démago sur le coup, Laure?!
Très franchement, sans être du tout réac', je crois qu'il est digne des pires bobos et qu'il dessert Europe-Ecologie...
Tous des salauds sauf les braves petits gars des banlieues???
Rédigé par : JF le démocrate | 20 mai 2010 à 23:08
@JF le démocrate : c'est moi qui ne sait pas écrire ou toi qui me lis avec des a priori ?
Il était question d'une tentative d'intimidation pour faire interdire un concert. Au final, le syndicat de policiers a renoncé à sa manif, rappelé à l'ordre par FO, le concert s'est très gentiment déroulé, je peux témoigner, j'y étais et je n'ai pas vu de bobos, à part moi peut-être :-)
Rédigé par : Laure Leforestier | 21 mai 2010 à 07:57
(Jf et consort) Il s'agissait à la fois d'un cas particulier et d'un problème général de liberté d'expression. Si vous aimez vivre dans une société qui serre de partout c'est que votre esprit doit l'être aussi.
Rédigé par : Le Major | 21 mai 2010 à 11:48
À noter toutefois que la salle et la rue Sainte-Croix des Pelletiers ont été recouvertes de tags assez haineux, à la gloire de l'"Anti-France" (???) - Photos disponibles.
Les paroles s'en vont, les écrits restent... :)
Rédigé par : Grégory Le Garec | 23 juin 2010 à 23:28
"(Jf et consort) Il s'agissait à la fois d'un cas particulier et d'un problème général de liberté d'expression. Si vous aimez vivre dans une société qui serre de partout c'est que votre esprit doit l'être aussi."
voila qui ne souffre aucune discussion! (sourire).
comme le dit ce brave Victor
la forme c'est le fond qui remonte à la surface.
Fermez le ban.
Rédigé par : ecolo98 | 27 juin 2010 à 11:47