On s'est donc tous réveillés hier matin avec ces annonces terribles, un tremblement de terre au Japon d'une magnitude exceptionnelle, suivi d'un tsunami, suivi de répliques. Je retrouve Claude Taleb en compagnie d'Hélène Flautre, députée européenne venue soutenir les candidats Europe Ecologie Les Verts à l'occasion de la campagne des cantonales. Nous évoquons l'effroyable actualité et sa première réaction est de noter qu'il y a énormément de centrales nucléaires au Japon.
Au cours de la journée de vendredi, les nouvelles arrivent, de plus en plus inquiétantes, même si les autorités japonaises se veulent rassurantes, affirmant à propos des centrales nucléaires que tout est sous contrôle. La soirée s'avance et comme nombre d'entre vous sans doute, je suis scotchée à mes fils d'actus. Comme beaucoup d'autres de mes camarades sur Twitter, je suis la progression inquiétante des évènements à la centrale nucléaire de Fukushima.
Malgré l'angoisse, on réussit à sourire ou s'énerver devant un article du Figaro
qui ose affirmer sans vergogne : Les ingénieurs nucléaires japonais peuvent respirer : quelques heures après le plus violent tremblement de terre de l'histoire du Japon, les centrales nucléaires, soumises à des secousses d'une ampleur inégalée, ont bien résisté à la catastrophe et sa conséquence immédiate, un tsunami encore plus dévastateur.
Et puis ça part en vrille...
Alors que nous sommes atterrés et partageons cette affliction,
une partie de ma time line, à tendance socialiste mais il vrai que je fréquente peu les gens de droite, une partie de nos amis socialistes donc, commence à nous attaquer, nous accusant d'outrance, de catastrophisme et de récupération. Avec aussi parfois des remarques étonnantes...
Le combat pour la sortie du nucléaire est inscrit dans l'ADN écologiste. 25 ans après Tchernobyl, nous voyons se dessiner une nouvelle catastrophe même si notre gouvernement, avec une célérité étonnante, tente de la minimiser. A l'heure où j'écris ces lignes, le nombre de personnes priées de quitter la zone augmente de manière exponentielle : de 6 000, nos sommes passés à 45 000 et maintenant 140 000 personnes à évacuer. Après le réacteur N°1, c'est au tour du réacteur N°3 de présenter des problèmes. Avec bien sûr, toujours des informations délivrées au compte-goutte et qui se veulent rassurantes. Cela ne vous rappelle rien ? Vous remarquerez que quel que soit le pays, le nucléaire s'enveloppe toujours de secret pour ne pas dire de désinformation.
On ne peut s'empêcher de faire un parallèle entre le Japon et la France. Deux pays fortement nucléarisés, où il ne s'est jamais tenu de débat public et démocratique sur le sujet, où les entreprises et les autorités chargées de la sécurité minimisent les incidents qui surviennent.
J'ai juste en mémoire que lors des chutes de neige cet hiver, le toit de l'usine de La Hague, pas si loin de chez moi s'est effondré ! Mais pourtant nos ingénieurs avaient tout prévu... Ou encore plus près de chez moi, à Paluel en 2004, une tempête en mer a provoqué une arrivée massive d'algues dans les tambours filtrants de la station de pompage du circuit de refroidissement. Tous les réacteurs de la centrale ont alors été arrêtés. Le phénomène de prolifération des algues serait lié, au moins partiellement, aux nitrates d'origine agricole qui se retrouvent entraînés en mer par les eaux de ruissellement.
Et merde ! Tout en écrivant, je consulte régulièrement mon fil d'infos : de 3 personnes hier, nous sommes passés à 160 personnes irradiées, du combustible aurait fondu dans le réacteur N°1 et le N°3 présente à son tour un risque d'explosion.
Oui, il serait temps d'envisager la sortie du nucléaire !
Je me souviens d'une réunion à laquelle j'avais participé, à l'époque du Grenelle de l'environnement, avec des blogueurs, invités par Jean-Louis Borloo.
Borloo nous parlait des discussions en cours et il a lâché: "ce qui est sûr, c'est qu'on va relancé le nucléaire".
J'ai failli tomber de ma chaise, pour deux raisons: 1) les conclusions étaient déjà posées avant la fin des débat (une méthode de travail bien étrange en démocratie!)
2) je pensais que le nucléaire était derrière nous, et, franchement, j'avoue que j'étais mal informé.
Oui, il serait bien temps qu'il y ait un réel débat sur le sujet.
Rédigé par : Eric | 13 mars 2011 à 09:42
the tsunami happened in Japan is a great disaster and the nuclear leakage is even more worse, we hope that these Japanese people would brace up.
Rédigé par : chevsky | 02 juin 2011 à 16:04