Blog de Laure Leforestier

PS, Aubry, Frèche et l'indignation qui tombe à pic

Ainsi donc, le PS, dans un sursaut de vertu désavoue Georges Frèche, le potentat de Septimanie et décide d'investir la maire de Montpellier contre lui. Et Solférino d'entonner en choeur l'air de l'anti-sémitisme sur fond de morale républicaine. Un petit tour dans les casseroles de l'arrière-cuisine socialiste laisse entrevoir des dessins moins nobles. Je publie ici le décryptage qu'en fait David Cormand, co-listier Europe Ecologie Haute-Normandie, fin connaisseur des moeurs du Languedoc-Roussillon :

Ce qu'il faut comprendre de la situation en Languedoc et l'affaire Frèche.

Il y a plusieurs semaines, le Président de la Région Languedoc Roussillon a prononcé une phrase inacceptable contre Laurent Fabius. La raison de son « dérapage »? Sur Canal+, l'ancien premier ministre avait expliqué que s'il habitait en Languedoc, il ne serait pas sûr de voter pour Georges Frèche. Doux euphémisme... En « réponse », ce dernier, lors d'un Conseil d'agglomération de Montpellier, le 22 décembre 2009, prononce alors sa fameuse phrase: «voter pour ce mec en Haute-Normandie me poserait problème, il a une tronche pas catholique ».

Comme d'habitude, face à une phrase nauséabonde, le PS tarde à réagir.

A ce moment là, malgré son caractère clairement antisémite, cette phrase ne suscitera aucune réaction. Le Parti Socialiste continue de soutenir Georges Frèche.

Or, localement, des élu(e)s PS ne tiennent plus. Parmi eux, Hélène Mandroux, maire qui a succédé à Georges Frèche avec son consentement, et certains de ses adjoints à Montpellier. Celle-ci discute, localement, avec les candidat(e)s Europe Ecologie et leur chef de file, Jean-Louis Roumegas, afin de proposer une alternative à Georges Frèche à l'occasion des élections régionales.

Mais les élu(e)s locaux savent que Georges Frèche jouit d'une popularité importante en Languedoc.

En 2004, à la tête d'une liste de Gauche rassemblée dés le premier tour, celui qui est alors le Maire de Montpellier depuis près de 30 ans avait arraché la Région Languedoc-Roussillon à une alliance majoritaire Droite-FN. Il s'agit donc d'organiser l'orientation de la campagne non pas « contre » Frèche, même s'il est hors de question de s'allier avec lui, mais « pour » un projet alternatif, afin d'espérer arriver devant la liste Frèche à l'issue du premier tour. En effet, cette attaque frontale de dernière minute contre Frèche risque de transformer l'élection régionale en référendum pour ou contre Georges Frèche. Cette situation serait idéale pour le Président sortant, passé maître dans l'art de se victimiser et dès lors d'incarner sa Région contre Paris ; la périphérie contre le centre ; les « petites gens d'ici » contre les « méchants Partis là-haut ».

Comment Martine Aubry va aider Georges Frèche à être réélu Président de Région...

Le mercredi 27 janvier, Hélène Mandroux est prête à rejoindre la liste Europe Ecologie en Languedoc Roussillon. Elle a juste une dernière formalité à remplir : en informer la direction du PS et la première secrétaire, Martine Aubry. Mais lorsque Martine Aubry est informée de cette décision, elle réagit... en interdisant à Hélène Mandroux de rejoindre Europe-Ecologie. En effet, ce choix affaiblirait le PS sur toute la France. Pire, il ferait apparaître Europe-Ecologie comme une force de renouveau, là où le PS a échoué et refusé de désavouer Le « tyran de Septimanie ». Le lendemain, jeudi 28 janvier, un article sur Georges Frèche paraît dans l'Express. La phrase sur Laurent Fabius y est retranscrite. Instantanément, Europe Ecologie Languedoc Roussillon condamne cette déclaration. Le PS réagit alors... en investissant Hélène Mandroux pour être tête de liste PS dans le Langudeoc-Roussillon. Martine Aubry appelle tous les autres partis à participer à cet « axe anti-Frèche »... Ce zèle des nouveaux convertis heurte et choque toutes celles et tous ceux, dont les Verts, qui travaillent depuis des mois à la construction d'une alternative à Frèche sur le terrain. En divisant les votes de gauche et écologistes alternatifs à Frèche, Martine Aubry sacrifie la Région Languedoc-Roussillon à Georges Frèche, sur l'autel de l'image nationale du Parti Socialiste.

Ce que le PS aura refusé de faire depuis des années, il décide de l'imposer à 6 semaines du premier tour, sans concertation avec les acteurs politiques locaux.

S'en sortir par le haut, maintenant.

Les jours qui viennent vont démontrer que la planète socialiste en Languedoc-Roussillon gravite toujours autour de Georges Frèche. Hélène Mandroux finira par composer une liste, mais sans aucun des secrétaires de fédération socialiste, sans aucun cadre important du PS dans la Région, à part les quelques opposants déjà connus. Il est temps de revenir à l'option initialement prévue qui consiste à rassembler les forces progressistes alternatives à Frèche dans la dynamique Europe Ecologie. Cette dynamique était en cours de réalisation avant que la première secrétaire du Parti Socialiste y mette un terme en ajoutant la division à la confusion.

Rappelons que lorsque Jean-Louis Roumegas était candidat des Verts à Montpellier lors des dernières élections municipales de 2008, Hélène Mandroux était toujours la candidate de Georges Frèche.

Une dynamique ne se crée pas à 6 semaines d'un scrutin. En revanche, ce qu'il est possible de faire, c'est élargir la dynamique Europe-Ecologie déjà initiée avec les quelques socialistes languedociens qui souhaitent une autre Gauche que celle incarnée par leur ancien camarade, Georges Frèche.

David Cormand, le 3 février 2010.

Conseiller régional sortant

Candidat Europe Ecologie Haute-Normandie

 Pour compléter votre information, deux lecteurs attentifs vous recommandent de prendre connaissance de :

Acrimed : une bronca médiatique "pas très catholique" contre Georges Frèche

Novo-Ideo : derrière l'affaire Frèche...

Europe Ecologie Haute-Normandie : Réunion publique

Réunion publique - Débat sur la reconversion économique et le logement

Mercredi 27 janvier à Rouen 20 h 30

Avec Claude Taleb, tête de liste régionale, Véronique Bérégovoy, porte-parole  des Verts 76 et Laure Leforestier (CAP 21) , toutes deux candidates. Animateur du débat, Stéphane Martot, porte-parole des Verts de Rouen.

Lieu : Place de la Haute vieille tour – Halle aux toiles –salle 1 – Rouen

Il n’est pas interdit de rêver…

Pluie battante ce samedi matin en allant prendre le train pour Montreuil  qui me fait regretter de ne pas avoir suivi les conseils du vendeur qui voulait me fourguer un imperméabilisant pour mes bottes achetées la veille en soldes. J’ai rendez-vous pour déjeuner avec des militants Cap21, candidats eux aussi sur des listes Europe Ecologie.

Arrivée dans le restaurant annoncé, j’aperçois une grande tablée autour d’Eric Loiselet avec les copains de Convergence(s) Evreux et, installée là par mégarde, Evelyne Gareaux, déléguée régionale Cap21 et candidate en Lorraine. Plus de place dans l’estaminet, je récupère Evelyne et nous partons retrouver les militants d’Ile de France, installés dans une pizzeria à quelques mètres. Dès l’entrée, j’avise dans un coin Claude Taleb, notre tête de liste en Haute-Normandie en compagnie de Perrine, tête de liste dans l’Eure et de Cyrille, notre directeur de campagne. A quelques tables de là, je fais la connaissance de Nathalie, de Pierrick et d’Estelle, tous trois candidats Cap21 en Ile-de-France. Echaudés par leur passage au Modem les Cap21 ? En tout cas une belle unanimité sur le fait qu’ils ne sont pas près de retomber dans un parti basé d’abord et avant tout sur le culte du chef et la confiance aveugle en ses seules décisions. Des envies de démocrates quoi !

En chemin vers le meeting de lancement de la campagne Europe Ecologie, je converse longuement avec Nathalie. Nos expériences au sein du parti de Bayrou présentent des similarités. Militante anticor, elle me parle aussi de son blog Femme engagée, qu’elle a dû débaptiser à cause de notre collectif. A propos de femme engagée, nous retrouvons dans un bar des blogueurs, dont Olympe, mais aussi Seb Musset, Ronald, Vogelsong et Mancioday, invités là par les écologeeks. Nous nous acheminons tous ensemble vers le centre de congrès. A l’entrée, j’ai le plaisir de faire la connaissance IRL d’un de mes twittos les plus bavards.

Seb n’a pas lâché sa caméra, aussi je vous recommande la vision de ce montage qu’il a réalisé.

Ce qui m’a le plus frappée dans ce meeting, c’est d’abord la diversité des candidats et leur envie énorme, de bousculer les codes habituels du jeu politique. Ainsi ai-je apprécié l’intervention en début de réunion de Marie-Christine Blandin. Elle nous a raconté «une histoire qui n'est pas un conte», son expérience à la présidence de la région Nord-Pas-de-Calais entre 1992 et 1998 et le travail réalisé : le désamiantage, les éoliennes, les corridors écologiques, la cogénération, les comités d'usagers… Et la région n'a pas été ruinée, ni les impôts augmentés !» et de conclure : «L'aventure du Nord-Pas-de-Calais est aujourd'hui devenue le destin logique d'Europe-Ecologie.» Je pense en effet que l’un des plus gros challenges des listes Europe Ecologie sera de convaincre que nous ne ressemblons pas à la caricature que l’on tente de faire de nous : entre éleveurs de chèvres, fumeurs de joints et bobos des villes supposés rouler en 4x4.

De faire la démonstration qu’en matière d’économie, sujet sérieux par excellence, les écolos apportent une autre réponse, toute aussi crédible. A ce propos, j’ai croisé samedi un membre de notre liste Europe Ecologie Haute-Normandie, ex PS de la mouvance de Pierre Larrutourou. Allez lire la tribune de ce dernier dans le Monde, histoire de constater qu’il y a des économistes qui tiennent la route dans cette grande aventure d’Europe Ecologie.

Il y eut aussi ces prises de paroles de Stéphane Gatignon, maire de Sevran, ex PC ou d’Augustin Legrand, fondateur des enfants de Don Quichotte. Nous sommes allés les interviewer après le meeting, ainsi que Sandrine Bélier dont David est tombé éperdument amoureux depuis son intervention le soir où NKM a perdu les geeks !

Moi, j’ai plutôt été impressionnée par la stature et le charisme d’Augustin Legrand et sa réponse à cette question : Tu as souvent été déçu par les politiques. Qu’est-ce qui t’a séduit chez Europe Ecologie ?

Il y a une sincérité chez Europe Ecologie, il y a un courage chez Europe Ecologie qu’il n’y a pas ailleurs. Nous on le voit parce qu’on est énormément dragués par les politiques depuis qu’on a lancé le mouvement les enfants de Don Quichotte, tout le monde vient nous voir, le PS, l’UMP, évidemment aussi le centre. Et puis les Verts. Les Verts, ils ne sont pas venus nous voir pour nous parler avant l’élection comme ça, ils sont venus nous voir en étant sur le terrain, sans leurs badges, sans leurs  drapeaux verts. On avait des avocats, on avait des militants, on avait des gens qu’étaient  très présents sur le canal Saint-Martin et qui nous ont aidés. Donc la sincérité dans le changement, je crois qu’ils ont fait leurs preuves à ce niveau là. Ils sont là sur toutes les luttes aussi, c’est ça qui est intéressant, c’est que les Verts, chaque fois qu’il y a des manifs, des sujets de société, je pense aux sans-papiers, au mariage homosexuel, au droit des femmes, aux retraités, au handicap, enfin ils sont tous là à militer quoi ! Donc à un moment leur sincérité à vouloir faire en sorte que les choses changent, je crois qu’elle n’est pas à remettre en cause. Deuxièmement sur le fond, sur l’expertise, sur le diagnostic, ils ont eu l’intelligence depuis le début de dire : « Nous on n’a pas l’expertise. On ne sait pas finalement précisément ce qu’on doit faire sur le logement, le mal-logement et l’exclusion pour réellement changer la tendance, inverser les choses. »  Mais c’est normal qu’ils ne  l’aient pas cette expertise-là, c’est un travail considérable !  On le voit bien nous, le collectif des associations unies c’est 31 associations, fédérations, qui travaillent depuis maintenant 3 ans avec les pouvoirs publics ; on remet des rapports successifs, c’est des centaines de mesures, c’est une soupe finalement, c’est un ensemble de choses qu’il faut faire, pour faire en sorte que les choses changent. Et bien Europe Ecologie a été nous voir et nous a dit : « Votre programme à vous, ce que vous réclamez, on prend tout, on prend l’ensemble, il n’y a rien qui nous fait peur ! » Il y a des mesures sur lesquelles on demande du courage politique, sur lesquelles il faut du courage politique…. La suite à découvrir sur la vidéo de Seb :

Et puis je n’ai boudé mon plaisir en entendant le discours de Dany Cohn-Bendit que vous pouvez écouter ci-dessous dans un montage réalisé par LibéLabo avec des images du photographe Sébastien Calvet. C’est de ce discours que j’ai tiré mon titre, tellement 68 revival !

Meeting Europe-Ecologie
envoyé par liberation. - L'actualité du moment en vidéo.

Et parce que j’aime la pluralité des opinions et la confrontation des points de vue, prenez connaissance aussi de ce qu’en disent Adrien, Seb Musset, Olympe (billet à venir dans la soirée), David, Vogelsong et dagrouik. Ce dernier qualifie le meeting de « bordel joyeux ». L’expression me plaît, la jubilation était au rendez-vous. Mais je rajouterais un autre qualificatif, emprunté à Jean-Michel Bérégovoy, adjoint Vert de Rouen : c’est un « bordel fécond » qui j’espère bien donnera naissance à une approche des politiques publiques à la fois  innovante et rafraichissante.

Et le 14 mars, et le 21 mars, on verra qui rira le plus fort… Daniel Cohn-Bendit

Appel authentique contre les 24 heures motonautiques

Nous, citoyens, militants, élus écologistes Rouennais, réunis à Rouen, le 10 décembre 2009, au restaurant L'Authentique, déclarons :

• A l'heure du sommet de Copenhague, nous prenons acte de la volonté de la Ville de Rouen, de s'impliquer dans la lutte contre le réchauffement climatique. Nous nous en réjouissons.

• Aujourd'hui, pour passer de la parole aux actes, nous demandons solennellement que la ville de Rouen se désengage du financement public des 24 heures Motonautiques. 

• Nous demandons également que la ville de Rouen n'autorise plus cette manifestation, même financée par des sponsors privés. 

La ville ne doit plus cautionner cette manifestation, issue du siècle du pétrole à bas prix, dévoreuse de carburant et fortement émettrice de CO2 ! L’exemplarité écologique suppose que la ville réoriente le budget consacré aux 24 heures motonautiques vers l’organisation d’une fête populaire qui s’appuie sur les énergies renouvelables, autour de notre fleuve, la Seine.

Cette décision, qui ne résumerait pas à elle seule une politique ambitieuse dans ce domaine, serait un premier pas symbolique important. 

Nous appelons la ville de Rouen à faire ce premier pas !

Au risque d’exaspérer certain de mes lecteurs qui, dans ses commentaires du précédent post, considérait que je faisais fausse route en demandant l’arrêt de cette manifestation à la gloire du kérosène et des sports mécaniques, j’en remets une couche aujourd’hui. Et collective la couche puisque à l’issue du débat de la semaine dernière, nous avons été d’accord pour lancer cet appel à destination des Rouennais. Cap21 s’associe tout naturellement à cet action initiée par les Verts de Rouen ainsi que de nombreux citoyens qui ne se réclament pas d’une appartenance politique particulière. L’esprit d’Europe Ecologie en somme !

Si je le connaissais, j’irais bien solliciter la signature de Félix Pheillon, lui qui dans son post du jour écrit cette phrase qui me ravit (comme assez globalement l’ensemble de sa prose) : Dites donc, encore vingt ans ! Vingt ans de 24 heures Motonautiques et vingt ans de sottises genre Rouen givrée ! Je n’y résisterai pas.

Et nous non plus. Alors si vous en avez assez des vroum vroum du 1^er mai, je vous invite à vous rendre sur le blog du collectif et à nous laisser un message dans "contact", en précisant vos coordonnées.

J’espère sincèrement que madame ma Maire entendra cet appel. Tiens, pour rassurer son cabinet, je lui redonne ce lien vers un sondage de Paris-Normandie réalisé à l’occasion des précédentes 24h : 75% des lecteurs n’en ont rien à carrer de ce truc qui pue, qui pollue et qui fait un boucan ahurissant.

Et pendant que j’y pense, relisez cette diatribe de mon ronchon favori qui a baptisé cette manifestation le giratoire à barbeaux :

Mais le pire reste certainement cette course débile qui consiste à faire tourner des "bateaux" autour d'une île au mitan de la Seine pendant 24H dans un bruit métallique, histoire de faire caguer les tanches en surplus des riverains et de faire venir dans ma ville de prestigieuses vedettes comme Jordy ou Laurent Jalabert (de quoi faire de l'ombre à Corneille ou Marcel Duchamp !).

(…) C'est cependant ainsi : Nantes a ses Folles Journées où l'on peut repartir avec le concert que l'on vient d'entendre sur une clé USB pendant toute une semaine et Rouen a Jordy qui vient pétarader en rond sur 3 kilomètres pendant toute une journée.
On fait ce qu'on peut.

De Copenhague à Rouen

Apéro-Débat CITOYEN

Jeudi 10 décembre 2009 à 19h00

à la Pizzéria-Grill L'Authentique

47 Bis place du Général de Gaulle 76000 ROUEN

(en face de l'Hôtel de Ville de Rouen)

Les Verts de Rouen vous invitent à un Café-Débat Citoyen sur le thème suivant : La réduction des Gaz à Effets de Serre, du local au global à travers trois axes : se nourrir, se loger, se déplacer

La ville de Rouen se mobilise pour le climat et a signé l’appel de Copenhague. Très bien ! Valérie Fourneyron, maire PS de Rouen et Guillaume Grima, adjoint Vert sont partis représenter la ville au sommet de Copenhague. Epatant ! Il n’y a plus qu’à mettre en pratique cette grande déclaration de principes, en commençant par exemple, par ne pas reconduire les 24 heures motonautiques de Rouen. C’est ce que soutient Stéphane Martot, qui animera le débat demain soir :

Il est évident que les bonnes intentions, de Copenhague à Rouen, doivent devenir réalité ! On a tous compris que Le Grenelle de l'environnement avait été intéressant, qu'il avait été un moment de réflexion pertinent, mais on a aussi compris que la droite ne voulait pas appliquer... ce Grenelle, tout simplement par ce que cela remettrait en cause - forcément - le capitalisme et le productivisme.

 Et pourquoi voudraient-ils le faire, puisque c'est le système politique qu'ils défendent et qu'ils protègent ?

 On a aussi compris que la gauche en crise sur le fond de son propre projet politique se raccroche, comme elle peut, par des stratégies de communication au Projet Ecolo, puisqu'il est porteur.

 Cette danse du ventre des convertis... à l'écologie, surtout dans le discours et dans la communication, sur un air du ..."plus écolo que moi tu meurs !", me  fait... sourire.

 Il est cependant encore temps de se lancer vraiment dans une politique écolo. Ce n'est pas la fin du monde qu'il faut annoncer, mais le grand espoir de changement que cela peut occasionner. Débattons-en, la question est passionnante.

 Oui, il est temps, à Rouen, au retour de Copenhague, d'annoncer l'arrêt... des 24 heures motonautiques... à ce jour soutenus par le PS, le PC, le Modem et l'UMP.

 Aux actes citoyens !

Du global au local quoi !

Régionales 2010 Haute-Normandie : Cap21 rejoint Europe Ecologie

Il existe entre le Modem et Europe Ecologie de nombreuses convergences sur l'urgence sociale économique et démocratique dans notre pays et nos régions. Cependant, alors que s'opèrent ces convergences, il se distingue à l'intérieur du Modem des divergences quant aux méthodes pour atteindre le même but : établir une société démocratique et équitable dans un environnement le mieux préservé possible et une économie locale créatrice d'emplois durables et non délocalisables basés sur des filières de formation pérennes.

Certains adhérents Modem voudraient établir une social-démocratie productiviste basée sur la croissance, la relance de grands travaux, de l'automobile et du nucléaire (adhésion au projet titanesque de Grand-Paris, contournement Est, EPR, maintien de l'agriculture intensive, défense des intérêts de grands groupes pétrochimiques...) et veulent ajuster à la marge le capitalisme financier.

La social-démocratie a pu être un modèle pertinent et efficace en Europe (même s'il n'a jamais vraiment été adopté en France). A l'heure où ce modèle peine à se renouveler et à affronter les défis du siècle nouveau, est-il nécessaire d'essayer de le construire à contretemps en France et dans nos régions ? Ne devons nous pas plutôt inventer une éco-démocratie basée sur un nouveau contrat social et de nouveaux indicateurs de développement humain, sur la reconversion écologique de l'économie, sur le soutien aux PME-PMI  et non aux grands groupes), sur l'innovation technologique, les énergies renouvelables et une agriculture biologique garante d'une alimentation de qualité?

CAP 21 Haute-Normandie défend cette seconde option et estime qu'elle n'est pas compatible avec la première. C'est pourquoi, considérant l'avancement des travaux préparatoires d'Europe Écologie Haute-Normandie et des Mouvement Démocrate 27 et 76 auxquels Cap21 Haute-Normandie a fortement contribué, considérant  la priorité accordée ou non à la construction d'un projet fédérateur que ne saurait remplacer l'appel incantatoire aux valeurs partagées, considérant les  convictions et les options programmatiques (qui sont toutes respectables bien qu'incompatibles avec les nôtres), nous avons décidé après consultation des adhérents entre les 13 et 15 Novembre de faire le pari de la cohérence sur un projet plutôt que sur une étiquette politique et de rejoindre Europe Écologie dans un large rassemblement des écologistes, des démocrates et des citoyens qui font le choix de l'imagination, de la complémentarité et de la confiance mutuelle pour mettre l'écologie au cœur de l'action publique régionale pour la prochaine mandature.

Cap21 est un parti charnière entre l'écologie et la démocratie et nous affirmons que l'urgence écologique et sociale n'est pas dissociable de l'urgence démocratique.  Nous nous emploierons donc à porter ce message au sein d'Europe Écologie Haute-Normandie en présentant plusieurs candidats Cap21 au sein de cette liste.

Nous invitons à nous rejoindre tous ceux et celles qui dans les rangs démocrates souscrivent à cette démarche, et à signer l’appel des écologistes haut normands pour les régionales 2010.

 Mathieu Amelot

Délégué régional Cap21 Haute-Normandie

Après le Languedoc-Roussillon et PACA, la Haute-Normandie est la troisième région où les adhérents de Cap21 font le choix de rejoindre Europe Ecologie. D’autres régions à suivre ?