Blog de Laure Leforestier

Députés hauts-normands : les assidus et les tire-au-flanc

Les femmes et les hommes politiques sont de plus en plus regardés à la loupe et les évaluations de leur travail fleurissent dans les medias ou sur des sites de vigilance citoyenne. Cette exigence démocratique commence à en agacer certains. Je tiens tout de même à vous faire partager le fruit de mes observations tirées en grande partie de l’excellent site de diffusion et de partage de l’information politique, Regards citoyens.

Le collectif RegardsCitoyens.org est une association constituée de citoyens de tous âges et régions qui se sont rencontrés sur Internet dans un désir commun de proposer un accès simplifié au fonctionnement de nos institutions démocratiques.

La semaine dernière, Regards Citoyens publiait une étude sur la présence des députés et les sanctions financières qu’ils encouraient en fonction de leur absentéisme. La presse nationale et locale s’en est largement fait le relais. Malheureusement pas notre quotidien régional… Au risque de me faire traiter de populiste par des politiciens outragés, voici le palmarès des députés hauts-normands. Pour rappel, il y a 5 députés dans l’Eure(Guy Lefrand UMP, Jean-Pierre Nicolas UMP, Marc Vampa NC, François Loncle PS, Franck Gilard UMP) et 12 députés en Seine-Maritime (Valérie Fourneyron PS, Françoise Guégot UMP, Pierre Bourguignon PS, Laurent Fabius PS, Christophe Bouillon PS, Jean-Paul Lecoq PC, Jean-Yves Besselat UMP, Daniel Paul PC, Daniel Fidelin UMP, Alfred Trassy-Paillogues UMP, Sandrine Hurel PS, Michel Lejeune UMP).

Sur les 577 députés de l’Assemblée Nationale, 7 des 17 députés hauts-normands figurent parmi les 150 derniers :

Marc Vampa, qui remplace Hervé Morin, Françoise Guégot distinguée aussi comme députée godillot, Laurent Fabius parmi les 150 derniers pour les semaines de présence, les présences et les interventions en commissions, Daniel Fidelin parmi les 150 derniers pour les interventions en hémicycle, Sandrine Hurel parmi les 150 derniers en semaines de présence et en présence en commission. Deux députés pourraient voir leurs indemnités rognées : Alfred Trassy-Paillogues lui aussi distingué comme godillot, qui défend le nucléaire et combat les éoliennes. La palme du pire revenant à Jean-Yves Besselat, dont l’activité parlementaire, en dehors des affaires maritimes, avoisine le calme plat…

Désolée pour vous si vous aviez voté pour l’un d’entre eux en 2007, soyez plus vigilants au prochain scrutin !

Dans l’Eure, deux députés se classent dans les 150 premiers : Guy Lefrand qui remplace Bruno Le Maire et Jean-Pierre Nicolas, l’ancien maire d’Evreux, battu en 2008. En Seine-Maritime, j’aurais tendance à vous conseiller de voter communiste la prochaine fois, car ce sont les deux députés qui bossent le plus : Daniel Paul et Jean-Paul Lecoq. Ou alors, vous pourrez toujours essayer de voter pour un écolo, ce sont aussi des bosseurs, et ils sont opposés au cumul des mandats.

Et pour finir, une petite piqure de rappel sur le montant des indemnités des députés (5 287, 31 Euros nets mensuels) qui au vu de leur traitement, aurait tendance à me faire considérer cette activité comme un full-time job, pas vous ?

Avez-vous voté pour un fantôme ?

On le savait déjà, mais le faible nombre de députés présents à l’Assemblée nationale lors du vote sur la loi création et internet, a amené certains à se pencher sur l’activité de nos parlementaires.

Pour le fun, rappelons que l’indemnité mensuelle d’un député s’élève à 5 219, 17 Euros net, à laquelle il convient de rajouter une indemnité représentative de frais de mandat (frais de voiture, de loyer pour la permanence, frais de réception, d'habillement, de transport, etc) de 5 837 Euros mensuels. Les députés disposent en outre d'un crédit affecté à la rémunération de collaborateurs. Calculé en principe pour trois, il peut toutefois, au gré du député, être versé au profit d'un nombre de personnes variant de un à cinq. Le crédit ouvert pour chaque député est de 9 021 €. J’ai connu certains députés seino-marins, qui avec cette enveloppe, rémunéraient comme collaborateurs, qui leur fils, qui leur épouse. Passons ! Le citoyen pourrait être en droit, au vu des coquettes sommes qui leur sont allouées, d’exiger de son député qu’il se consacre à temps plein à son activité.

Merci donc aux infos.com de s’être livrés au hit-parade de l’activité de nos parlementaires sur la base des données officielles recensées par le site de l’Assemblée nationale. Celui-ci comptabilise notamment  le nombre d’interventions en séance publique et le nombre d’interventions en commissions (ce travail préparatoire obscur que les députés mettent en avant pour expliquer que la séance publique ne représente pas tout le travail législatif). L’addition des deux, de juillet 2007 au 15 avril 2009, est naturellement un indicateur d’activisme des parlementaires. Ceux qui cumulent le plus d’interventions sont, assez logiquement, les députés les plus actifs. Ceux qui affichent le moins d’interventions sont soit très silencieux, soit très absents. Des fantômes. Vous pouvez consulter le classement qui s’effectue à l’envers, les premiers étant les derniers de la classe.

Cela m’a pris un certain temps, mais voici le hit-parade des députés de Seine-Maritime qui je vous le rappelle, sont au nombre de 12.

Bonnet d’âne et zéro pointé à Sandrine Hurel (PS)  22^e du classement, suivie de près par Christophe Bouillon (PS) 33^e. Sandrine Hurel semble plus se préoccuper de doter sa circonscription d’un EPR, une « bouffée d’air pour l’emploi » comme elle dit, et Christophe Bouillon est trop occupé à serrer des louches et couper des rubans le week-end. Tous deux exercent pour la première fois ce mandat dont ils ont, je trouve, une curieuse conception. Est-ce l’usure (il en est à son 6^e mandat législatif depuis 1981) qui place Pierre Bourguignon (PS) à la 100^e place ? Trop de mandats pour Michel Lejeune (UMP) 124^e, également maire de Forges-les-Eaux et conseiller général ? A en croire le quotidien Le Figaro, il ne s’excite pas trop non plus au Conseil général : En ligne de mire, le député UMP Michel Lejeune. Il a présidé Alternance 76 pendant près de cinq ans. Face à ce qu'ils estiment être «un manque de dynamisme», des élus de droite ont donc décidé de prendre les rênes «intelligemment» en poussant sur le devant de la scène l'un des leurs, Pascal Martin, 49 ans, maire radical valoisien d'une petite commune, Montville, située au nord de Rouen.

Toujours dans la mauvaise moitié, nous trouvons ensuite Alfred Trassy-Paillogues (UMP) 193^e talonné par Jean-Yves Besselat (UMP) 194^e et pas très loin Laurent Fabius (PS) 207^e ( le doyen qui exerce tout de même son 8^e mandat depuis 1978 !) et Daniel Fidelin (UMP) 219^e.

Deux femmes passent dans la première moitié, toutes deux nouvellement élues,  Françoise Guégot (UMP) 311^e et Valérie Fourneyron (PS) 317^e.

Si l’on suivait les préconisations de Toréador qui, dans un excellent billet ce matin, recommande de ne garder que les 100 députés les plus actifs : Premièrement, si l’on gardait les cent premiers députés, ils produiraient un petit peu plus que les 477 autres qui ne se bougent guère : près de 10 069 interventions (59 en deux ans pour le moins productif) à eux 100 contre 9 442 pour le reste. Voilà qui réduirait de moitié l’inflation législative en supprimant les 5/6ème du coût !

Notre département serait uniquement représenté à l’Assemblée par les députés communistes Jean-Paul Lecoq, 534^e et Daniel Paul 552^e.

Est-il utile de préciser que quasiment tous cumulent d’autres mandats électifs auxquels s’ajoutent souvent des responsabilités dans les communautés d’agglomérations ou de communes ? Dites, les lecteurs, électeurs et citoyens, vous n’en avez pas marre d’être pris pour des cons ?

Test ADN : un député du Nouveau Centre sur mon blog !

Jean Dionis du Séjour, député du Nouveau Centre a déposé spontanément un commentaire sur mon post Colère citoyenne. Il reprend un billet sur son site expliquant pourquoi il a voté contre la loi portant sur l'immigration et le regroupement familial. C’est tout à son honneur.

J’émettrai tout de même quelques bémols sur le bilan parlementaire du groupe Nouveau Centre pour la session extraordinaire de juillet 2007. Je cite :

En matière d’ISF, nous n’avons été que très partiellement entendus. Nous avons voulu améliorer les conditions de mise en œuvre de ce bouclier. Nous avons proposé de sortir  la CSG et CRDS du plafonnement, et de sortir les impôts locaux du bouclier fiscal. Par ailleurs, nous pensons que le meilleur moyen de tenir compte de la forte hausse de l’immobilier est de créer un abattement « automatique » de 300 000 euros sur la résidence principale tout en maintenant l’abattement de 20 %. La solution retenue, qui consiste à porter de 20 à 30% l’abattement sur la résidence principale ne nous apparaît pas comme optimale. Ces propositions n’ont malheureusement pas été reprises par le Gouvernement, mais nous ne manquerons pas d’aborder à nouveau ces sujets dans le cadre du projet de loi de finances qui viendra en discussion au Parlement à l’automne prochain. 

Qu’en termes galants ces choses-là sont dites ! Le Nouveau Centre a voté les 15 milliards d’euros de cadeaux fiscaux aux plus riches et pis c’est tout ! Mais continuons : 

Pour cela, nous avons proposé au Gouvernement :
- d’inscrire dans  la Constitution le principe d’interdiction de tout déficit de fonctionnement - de financer chacune des dépenses nouvelles par des mesures d’économies à dues concurrence ;
- et de mettre en œuvre les quatre grandes réformes structurelles -  à savoir la réforme des retraites, la réforme de l’assurance maladie, la réforme de l’Etat et enfin, la décentralisation – indispensables à l’amélioration de l’efficacité de la dépense publique.

Vœux pieux ?

Petit rappel : Jean Dionis du Séjour, ancien UDF, s’est présenté aux suffrages des électeurs en juin dernier dans sa circonscription du Lot et Garonne avec l’étiquette « majorité présidentielle » et sans candidat UMP face à lui, pas comme du côté de Mont Saint Aignan et de Bihorel. Pour avoir la référence « Majorité présidentielle », il fallait s’engager à respecter 4 conditions : voter la confiance, voter le budget général, voter le budget de  la Sécurité Sociale, ne pas voter la censure....Un chèque en blanc, quoi... Je note non sans une certaine ironie les couleurs bleu et orange de son document de campagne se prévalant du soutien de l’UMP et de l’UDF… Ah, mais j’oubliais, Jean Dionis était toujours président de l'UDF 47  ! Oui, oui, ne vous frottez pas les yeux… 

Vous suivez ? Parce que là ça se complique encore. Lors d’une assemblée générale extraordinaire rassemblant les adhérents UDF et l’association MoDem 47  le 22 septembre, Jean Dionis « a rendu publique sa décision d’adhérer au Nouveau Centre dans les prochains jours, et a présenté sa démission de  la Présidence de l’UDF (ah bon, déjà ?), passant le flambeau, à la suite du vote de l’assistance, temporairement à Daniel Soulage, situation effective jusqu’aux congrès constitutifs du Modem et du Nouveau Centre. Soumettant l’idée d’être présent ensemble sur des listes municipales, il affirme sa volonté, en accord avec P. Beauvillard, de faire vivre le dialogue entre les deux familles politiques. » Voilà qui laisse perplexes certains adhérents MoDem du Lot et Garonne.

C’est sûr que si Monsieur Dionis (ou son assistant parlementaire) ne m’avait pas laissé un commentaire, je ne me serais pas penchée avec autant d’attention sur la situation dans le 47.

C’est comme si ces temps ci, nous vivions une attaque de charme du Nouveau Centre conjuguée à une montée au créneau d'élus UDF.

Mais bon, nous à Rouen comme le dit la propagande municipale « on est pas des beurk ! »

Ailleurs

Allez donc voir ailleurs si j'y suis. Après Jeune MoDem 31, Génération Démocrate, Net-Issy, Oser le dire, et JMJ Arras, je raconte chez Lancelot mes histoires de campagne.

Un peu de proportionnelle ne nous ferait pas de mal

C’était dans le programme présidentiel de François Bayrou et finalement dans le programme de presque tous les partis, l’idée d’établir une part de proportionnelle dans le scrutin législatif. Partout sauf à l’UMP, pas de chance pour nous…

Que donnerait l’introduction de la proportionnelle ? Un schéma évolutif dans le journal Le Monde de ce jour montre 5 scénari possibles. Dans tous les cas de figure, l’UMP aurait obtenu la majorité absolue, donc pas de fantôme de IVe république et d’impossible gouvernance. En revanche, on trouverait peut-être plus de femmes à l’Assemblée (18,5 % pour cette législature et on tient un record !) et de diversité.

Et à quand la limitation des mandats à deux ou trois quand on voit que certains députés rempilent pour le 6^e ou 7^e mandat ?

Fin de partie

Voilà, cette campagne législative est terminée. Rouen a donc élu une femme socialiste. J’adresse mes félicitations à Valérie Fourneyron qui a mené une belle campagne. Je salue le fair-play de Bruno Devaux qui a congratulé sa concurrente dès l’annonce des résultats.

Le résultat était prévisible pour ceux qui lisent ce blog. Je suis d’ailleurs étonnée que la presse locale (et particulièrement l’excellent Paris-Normandie) ait été incapable de se livrer aux mêmes analyses. Existe t’il encore des chroniqueurs politiques dans ce journal ou juste des cire-pompes ?

Prévisible mais j’avais personnellement envisagé un écart moindre, de 2 000 voix. On constate qu’à Rouen, comme ailleurs dans d’autres grandes villes (Bordeaux ou Paris) les électeurs du Modem ont été des modérateurs et ont parié sur la pluralité démocratique. J’ai noté aujourd’hui que la gauche avait parfois du mal à reconnaître le rôle joué par le centre dans la victoire relative (ou parlons plutôt d’échec amoindri) du PS. Ce n’est pas le cas ici à Rouen où Valérie a remercié les électeurs du centre mais j’ai entendu avec une certaine irritation Yves Cochet élu Vert de Paris admettre du bout des lèvres que oui, les électeurs MoDem avaient peut-être aidé à sa réélection (qui sur le papier paraissait fort compromise) mais que c’était surtout dû à la mobilisation des électeurs de gauche… Dans cette circonscription Marielle de Sarnez avait réalisé le score de 18,5 % au premier tour.

Tout ça pour dire aux nouveaux élus à l’Assemblée que nous comptons sur eux désormais pour nous représenter dignement et que nous leur souhaitons un excellent mandat.

J’ai trop pris goût au blog pour m’arrêter, comptez sur moi, chers e-lecteurs pour continuer à vous envoyer mes chroniques impertinentes de la vie politique rouennaise.

L'abstention rend la démocratie stérile

Alors dimanche allez voter. Pour qui vous voulez ou pour personne si vous préférez, mais votez !

Ce blog se met en week-end jusqu'à lundi. Bon week-end à vous, à lundi et d'ici là, n'oubliez pas de voter dimanche.

La faune et l'aphone

Demain soir à 18h devait alors lieu normalement un débat entre Bruno Devaux et Valérie Fourneyron au café de l'Epoque retransmis sur radio HDR. Accepté à l'origine par les deux candidats, le débat est annulé depuis hier soir par Bruno Devaux qui vient de se rendre compte que son emploi du temps surchargé ne lui permettait plus d'y participer. Officieusement il se dit qu'il redoute un peu la «faune» du café...

Je regrette l'annulation de cette rencontre qui promettait d'être passionnante et interactive avec la «faune» de l'Epoque (surtout pour l'occasion des militants PS, Verts, PC ou MoDem, mais même les militants UMP sont autorisés à entrer...).

Valérie Fourneyron sera néanmoins présente. Pour cause de stricte égalité surveillée par le CSA, HDR ne pourra pas retransmettre sur ses ondes. L'affaire est maintenant entre les mains de Sébastien Bailly pour l'enregistrement et la rediffusion sur son blog grand-rouen.com. A suivre donc...

Dans ma boîte à lettres

Et dans la tienne sûrement, cher e-lecteur, à condition que tu sois rouennais, les documents de campagne de l'entre deux tours des deux candidats UMP et PS.

Format A5 pour les deux, 4 pages pour Valérie Fourneyron, recto verso pour Bruno Devaux. Valérie a changé sa photo, Bruno se sert du même visuel que précédemment. Aïe ! Mauvais point pour Bruno, il continue à utiliser indûment le sigle UDF. Attention Monsieur Devaux, ça peut énerver l'électeur du Modem...

Voyons les arguments. L'une se dit engagée pour Rouen et déterminée, l'autre se veut utile et crédible.

Valérie alerte sur les mesures qui commencent à se mettre en place (baisse des impôts pour les plus favorisés, franchise médicale, augmentation de la TVA) et qui risquent de creuser les inégalités. Bruno partage avec enthousiasme le choix des réformes à entreprendre sur l'emploi, l'environnement (pour l'instant à part l'histoire de la part d'OGM autorisée sur les produits bio j'ai pas noté grand chose), la santé, les retraites, la fiscalité et la sécurité.

Le document le plus polémique est celui de Bruno Devaux qui taxe la gauche de démagogie et d'absence de projet.

Graphiquement, le document le plus réussi est celui de Valérie Fourneyron. Elle décline 10 engagements, je suis bien sûr sensible à ceux sur la modernisation des institutions, l'avenir de la planète, le logement, la santé, l'éducation... sur l'Europe en revanche, je me souviens qu'elle faisait partie du camp du non.

Les engagements de Bruno Devaux ? Il soutiendra l'action de Nicolas Sarkozy, sera à notre écoute avec Monique Lebreton et veillera à l'activation des dossiers contournement est et ligne ferroviaire Rouen-Paris.

Alors mon cher e-lecteur, qu'en penses-tu ?

Question aux e-lecteurs

Et toi e-lecteur, quel sera ton choix dimanche prochain ? Certains ont déjà répondu, comme Monsieur Julien  ou TOUFOU qui s'énerve de ne pas me voir me positionner en faveur de Valérie Fourneyron.
Mais toi, e-lecteur, dimanche prochain, tu choisis la médecine du sport ou l'anesthésie générale ? Ou finalement tu vas à la mer? Il paraît qu'il va faire beau ...