Je n’ai pas mis le nez dans ce blog depuis des lustres. Elles étaient
trop douces ces vacances et la rentrée trop joyeuse. Mais là, ça y est, promis,
juré, craché par terre, je m’y recolle. Et comme j’ai besoin de contraintes pour
produire, je viens de me coller une obligation pour l’année. A partir de ce
mercredi, je tiendrai une chronique hebdomadaire dans le Tchatcho, toute
nouvelle émission de radio HDR que
j’écoute au moment où j’écris ces lignes.
Cette chronique s’appellera Speedball parce que je suis accroc à deux
drogues dures dont je vous entretiendrai : la politique et internet. Et c’est
plutôt amusant de décrypter l’une avec l’autre. Alors rendez-vous mercredi
prochain à partir de 18h15 dans le Tchatcho sur radio HDR. Vous pouvez l’écouter
là.
Et d’ici là, rendez-vous demain matin à Rouen cours Clémenceau pour la
grosse manif.
Les femmes et les hommes politiques sont de plus en plus regardés à la loupe et les
évaluations de leur travail fleurissent dans les medias ou sur des sites de
vigilance citoyenne. Cette exigence démocratique commence à en agacer certains.
Je tiens tout de même à vous faire partager le fruit de mes observations tirées
en grande partie de l’excellent site de diffusion et de partage de
l’information politique, Regards citoyens.
Le collectif
RegardsCitoyens.org est une association constituée de citoyens de tous âges et
régions qui se sont rencontrés sur Internet dans un désir commun de proposer un
accès simplifié au fonctionnement de nos institutions démocratiques.
Sur les 577 députés de l’Assemblée Nationale, 7 des 17 députés
hauts-normands figurent parmi les 150 derniers :
Marc Vampa, qui
remplace Hervé Morin, Françoise
Guégot distinguée aussi comme députée
godillot, Laurent Fabius
parmi les 150 derniers pour les semaines de présence, les présences et les
interventions en commissions, Daniel
Fidelin parmi les 150 derniers pour les interventions en hémicycle, Sandrine Hurel parmi les 150
derniers en semaines de présence et en présence en commission. Deux députés
pourraient voir leurs indemnités rognées : Alfred
Trassy-Paillogues lui aussi distingué comme godillot,
qui défend le nucléaire et combat les éoliennes. La palme du pire revenant à Jean-Yves Besselat, dont
l’activité parlementaire, en dehors des affaires maritimes, avoisine le calme
plat…
Désolée pour vous si vous aviez voté pour l’un d’entre eux en 2007, soyez
plus vigilants au prochain scrutin !
Dans l’Eure, deux députés se classent dans les 150 premiers : Guy Lefrand qui remplace Bruno
Le Maire et Jean-Pierre
Nicolas, l’ancien maire d’Evreux, battu en 2008. En Seine-Maritime, j’aurais
tendance à vous conseiller de voter communiste la prochaine fois, car ce sont
les deux députés qui bossent le plus : Daniel Paul et Jean-Paul Lecoq. Ou alors,
vous pourrez toujours essayer de voter pour un écolo, ce sont aussi des
bosseurs, et ils sont opposés au cumul des mandats.
Et pour finir, une petite piqure de rappel sur le montant
des indemnités des députés (5 287, 31 Euros nets mensuels) qui au vu
de leur traitement, aurait tendance à me faire considérer cette activité comme
un full-time job, pas vous ?
Laissez-moi vous conter une
histoire qui pourrait fort bien démarrer avec la phrase introductive de chaque
billet de Diner’s room : Dans ce monde où la corruption des valeurs
morales étend chaque jour son empire…
Or donc, imaginez une gentille
bourgade d’un peu moins de 20 000 habitants, traversée par une rivière et
bordée par une forêt. Cette aimable cité, qui s’illustra à la fin des 70’s par
une autogestion toute inspirée du souffle de mai 68, est aujourd’hui dirigée
par un maire qui mène là son troisième mandat. Il est également président de communauté
d’agglomération mais, comme vous le savez, ceci n’est pas comptabilisé dans les
cumuls électifs.
Notre édile coule ainsi des
jours heureux auprès de ses administrés, épaulé par sa compagne, elle-même adjointe de la commune et
vice-présidente de l’agglomération que son cher et tendre dirige. Jusqu’en
2008, notre bon maire était également conseiller général. Mais une méchante manœuvre
de ses alliés (par intermittence) socialistes contraria
sa réélection au profit du candidat de la droite, pourtant largement
minoritaire dans ce canton. Vous n’imaginez pas le manque à gagner !
C’est ainsi qu’à l’occasion
des élections régionales, la brouille avec les socialistes s’estompa, la hache
de guerre fut enterrée et le premier magistrat put obtenir une place de
conseiller régional sur la liste de ses meilleurs ennemis. Las ! Imaginez
donc que le
législateur, dans son infinie cruauté, a, depuis 1992, limité le montant
cumulé des indemnités d’élus à la ridicule somme de… 8165,42 euros bruts par
mois. Or l’indemnité brute perçue au titre de conseiller régional qui s’élève à
un peu plus de 1800 euros mensuels venait exploser ce plafond misérable. Notre
nouveau conseiller régional allait devoir subir un écrêtement de 1425 Euros. Il
n’était pas question de gâcher tout ce bel et bon argent et par exemple, baisser
d’autant son indemnité de maire, économisant ainsi quelque vingtaine de
milliers d’euros par an à sa commune. Car fort heureusement le législateur, qui se
souvient toujours à temps, qu’il est souvent lui aussi élu local et cumulard, a
introduit cette petite finasserie qui permet à l’élu concerné d’éventuellement
désigner le ou les bénéficiaires de la
part écrêtée mais selon le III de l’article L. 2123-20 précité, le reversement
de cette part ne peut être effectué que sur délibération nominative du conseil
municipal.
L’affaire fut menée tambour
battant et trois mois après les élections, le conseil municipal de la petite
ville approuva une délibération qui permettait le reversement de ces 1425 euros
frappés d’écrêtement à la compagne du maire. Les revenus du ménage étaient
sauvés !
Il y eut bien quelques esprits
chagrins pour s’opposer à ce vote, les conseillers d’opposition toutes
tendances confondues, UMP,
PS
et NPA
et l’on reconnaît bien là leur mesquinerie ! Car enfin, la
défense de l’intéressé est imparable, permettez-moi de vous la dérouler
pour que vous puissiez en juger par vous-même :
Certes ce n’est pas l’usage
courant mais c’est légal donc c’est autorisé ! Il y a un précédent
illustre, celui du couple
Balkany.
"J'ai souhaité être
totalement transparent, alors qu'en règle générale les élus prennent des hommes
de paille. J'aurais ainsi pu attribuer le surplus à un autre élu qui me
l'aurait restitué."
Cette vertu l’honore ne trouvez-vous pas ?
"Avant d'entrer en
politique, j'étais cadre supérieur. Si j'étais battu, je n'aurais aucun filet
de sécurité car on ne cotise pas aux Assedic. Mettre un peu d'argent de côté,
c'est normal." Il est exact qu’avant 1994, date à laquelle
il décide de donner son corps à la politique, notre élu travaillait dans un hebdomadaire
local et nul n’ignore que les salaires y sont mirobolants… De même que tous les
cadres supérieurs quinquagénaires du privé rendent grâce à Dieu de l’excellent
filet de sécurité qui les protège du harcèlement moral, de la pré-retraite et
du licenciement.
"J'en ai marre de cette
démagogie qui s'abat sur les élus dont la plupart sont intègres et ne
travaillent pas pour l'argent. " En effet, on ne dénoncera jamais assez cette broyeuse
populiste qui s’abat sur nos malheureux élus.
D’ailleurs la presse locale, bien avisée, ne s’et pas commise dans ce
piège puisque jusqu’à présent l’info a juste bénéficié d’un entrefilet dans les
pages politiques de notre excellent quotidien régional. Tous ceux qui ne lisent
pas l’édition papier de l’Eure n’en
sauront pas plus à moins de faire partie des 55 abonnés en ligne.
Mais oui ! Moi aussi je suis allée assister à
cette grande messe célébrée de manière œcuménique par Messieurs Ruffenacht,
Fabius et Delanoë. Et devant ce concert de satisfecit et de congratulations à
droite commeà
gauche ainsi que dans la
presse locale, l’envie me prend de vous faire entendre ma petite musique
légèrement dissonante…
Rien à redire sur l’organisation de ce colloque Seine d’avenir,
réglée au quart de poil. Le mien de poil était passablement hérissé à la
lecture des intervenants. Mais allez donc jeter un œil à ce merveilleux casting
auquel Olympe a décerné l’épididyme
d’or de Mai. Pour ceux qui l’ignoreraient, l’épididyme, c’est un prix
décerné au truc le plus macho du mois. Là, c’est carton plein ! La seule
femme autorisée à s’exprimer fut Valérie Fourneyron, députée-maire de Rouen
mais gentiment écartée des puissances invitantes. Il est vrai que l’on est face
à cette incongruité où la Maire de la ville centre fut obligée de s’effacer
pour laisser la présidence de l’agglomération à Laurent le Magnifique voilà
deux ans…
Au chapitre du mépris, je me suis également laissé
conter par un journaliste bien informé que le maire de Caen aurait été invité
par raccroc, on avait un peu oublié de le convier… Ceci explique sans doute l’acrimonie
de la presse bas-normande, que ce petit dessin résume bien :
J’ai été glacée d’effroi par les interventions d’Antoine
Grumbach, l’urbaniste en charge du Grand Paris. Faut dire qu’il participait à
une table ronde où il fut surtout question de compétitivité, du merveilleux
modèle chinois, où l’on put entendre à propos des ports des perles de ce
type : « La question de la fiabilité sociale, on ne va pas y revenir,
c'est réglé ! » Et Antoine Grumbach de s’émerveiller sur ces milliers d’hectares
réservés aux conteneurs pour le trafic des ports, déplorant qu’il n’y en eut
pas assez dans nos contrées et évoquant alors « un territoire de la
marchandise ». Je propose d’ailleurs que l’on offre à cet éminent urbaniste
un aller simple pour Shangaï en conteneur !
Il y eut aussi cette table ronde réunissant les
trois présidents des régions Basse-Normandie, Haute-Normandie et Ile-de-France.
Seul Laurent Beauvais tenait un discours porté par le souffle d’une seule
Normandie. Alain Le Vern, qui à l’évidence est plus rompu au sport qu’à la
diplomatie, s’est quant à lui payé le président de la SNCF dans les grandes
largeurs. Au nom de tous les galériens du Paris-Rouen, je l’en remercie… Sinon,
je n’ai rien compris à ce que racontait Jean-Paul Huchon dont le phrasé tient
du yaourt.
Portrait d'Alain Le Vern, très déprimé après un voyage dans le Paris-Rouen
Petit bonheur d’après le déjeuner, cet exposé de
Jean-Christophe Victor, le formidable concepteur de l’émission Le Dessous des
Cartes. Et nous avons voyagé de port en port, au Brésil, en Chine, en Corée du
Sud, dans les émirats Arabes. Il fut le seul à tenir des propos écolos, à
déplorer que l’on ait omis de parler d’énergie lors de tous ces échanges, alors
que c’est bien là l’une des problématiques de cette région, qui concentre à la
fois l’industrie pétrolière et nucléaire.
Puis nous eûmes droit, en vidéo, à un message de
Jacques Attali, en grand prophète, imprécateur, style « grossissez ou vous
mourrez »… Next !
Enfin la conclusion avec trois discours successifs.
Celui d’Antoine Ruffenacht, solennel et chargé d’émotion. Celui de Laurent
Fabius, assez somnifère. Celui de Bertrand Delanoë, en total free-style,
charmant, tonique mais pas vraiment préparé. Et ils ont signé tous les trois une
déclaration
finale, fort sympathique mais dans la mesure où la plupart des points concernent
les transports ferroviaires et l’économie, je m’interroge sur l’absence dans ce
document des présidents de Région qui seuls ont les compétences pour agir dans
ces domaines. Mais qu’importe ! Embrassons-nous Folleville et la prochaine
fois, on remet le couvert à Rouen, pardon à la CREA. Comment ? Vous ne
savez pas ce qu’est la CREA (que je prononce creuha) ? Eh bien c’est un
territoire hybride, censé représenter une communauté de 71 communes dont 45 ont
moins de 5 000 habitants, avec des trous de gruyère au milieu et dont
Laurent Fabius est le maître.
Laurent Fabius expliquant à Valérie Fourneyron qu'il est le boss
On aura donc beaucoup entendu parler des ports, de
transports ferroviaires, d’économie. On aura dans la plus grande confusion
mélangé culture et tourisme, on n’aura pas échappé à l’impressionnisme. Et les
gens dans tout ça ? Je ne suis pas persuadée que la donnée humaine, peu
fiable par nature, intègre les critères de prévision et de planification de
tous nos éminents spécialistes.
J’ai beaucoup apprécié le format d’une heure qui
permet de s’exprimer tout à loisir. J’y cause de mon engagement en politique,
nous revenons sur la dernière campagne des régionales, nous digressons sur la
culture. Et puis vers la fin de l’émission, Stéphane m’interroge sur mes coups
de gueule, l’occasion d’’évoquer quelques sujets d’agacement : le projet d’EPR
à Penly, le machisme des politiques régionaux, la saturation impressionniste… A
écouter en direct ou en podcast.
Nous remercions les 52 000 haut-normands qui ont exprimé le 14 mars leur
volonté de faire de l'écologie une priorité des politiques régionales de l'avenir. Pour
Europe Ecologie, ce vote valide le choix d'autonomie : l'écologie est aujourd'hui
la deuxième force politique de la gauche régionale. L'addition des scores des 3
listes : socialiste, écologiste et Front de Gauche, est très supérieure au
résultat de la liste unie de premier tour de 2004.
C'est pour faire vivre les idées écologistes et constituer une majorité
alternative aux solutions de l'UMP, que nous avons décidé de participer à la
liste de fusion de la gauche et de l'écologie pour le deuxième tour. Dès le 22
mars, les élus Europe Ecologie porteront le projet qui a été soumis à un large
débat public pendant 6 mois, par des candidats issus de la société civile, des Verts,
de Cap 21, de Convergence-s et de Nouvelle Gauche.
Nous défendrons avec une ardeur redoublée les solutions de la conversion
écologique de la société haut-normande : l'ambition de la rénovation écologique
de l'habitat, les énergies alternatives à l'exploitation des ressources
fossiles et au nucléaire, le maillage démultiplié des réseaux de transport en
commun urbain et TER, la protection du patrimoine naturel, l'investissement
dans l'économie solidaire et l'économie verte...
Le Parti Socialiste et le Front de Gauche ont décidé au lendemain du
deuxième tour de réaffirmer leur soutien au financement de la liaison A 28-A
13. Sur ce dossier la position d'Europe Ecologie est catégorique et conforme à
celle qui a été portée tout au long du débat : c'est non ! Aux cotés des associations et des riverains, les élus écologistes
s'emploieront à convaincre leurs collègues que la raison écologique et
financière, commande de renoncer à ce projet. Dans le cas hypothétique où il
serait soumis à un co-financement régional, ils s'y opposeront par leur vote.
Claude Taleb, les candidats, et le mouvement Europe Ecologie Haute
Normandie
On n’y échappera pas, sur
aucun blog politique. Dimanche on vote, premier tour des élections régionales.
Et chaque blogueur de nous dire, à mots couverts ou au grand jour, quel
bulletin il glissera dans l’urne.
Il ya plusieurs façons de
choisir : par adhésion aux idées et au projet d’une formation politique,
par rejet d’une politique en cours, par spéculation (comment mon vote en
favorisant telle ou telle formation permettra de modifier l’échiquier), par
hasard…
Dimanche je ne voterai pas par
hasard mais il y aura dans mon vote une combinaison des trois autres raisons.
Par rejet de l’actuelle
politique : rien ne me plaît dans la politique gouvernementale, ni le
discours ultra-sécuritaire jouant sur les peurs et le rejet, ni l’érosion lente
des contre-pouvoirs de l’exécutif, ni la recentralisation à l’extrême des
pouvoirs, ni l’impunité pour les plus riches et la merde grandissante pour tous
les autres, ni les lobbys, ni la dégradation des services publics, ni la
marchandisation de la culture, ni la manière dont on traite les immigrés, ni les
couches alternées de green washing puis
de green bashing, ni… A vous de compléter, ma liste n’est ni exhaustive ni
hiérarchisée.
Pour changer le paysage
politique bi-polaire : c’est plus fort que moi, cette hégémonie de l’UMP et du PS m’insupporte. Je ne pense
pas que cela soit bon pour la démocratie. Dimanche, le premier parti sera l’abstention.
Depuis des semaines on nous présente ce débat autour des enjeux des régionales
comme un duel joué d’avance. Le chancre mou de notre démocratie, c’est le cumul
des mandats. Regardez bien ceux qui se présentent à vos suffrages, ministres,
parlementaires, conseillers généraux, maires, vice-présidents de communautés de
communes… Alors faudrait donner un peu d’air
frais à tout ça, et puis ne pas donner un chèque en blanc au PS, ça ne lui
rendrait pas service et encore moins service aux Français. Il faut envisager la
politique non plus de manière hégémonique et arrogante, genre « je suis le
plus fort et toi le petit, avale les couleuvres et tais-toi », mais dans
le partenariat et le débat d’idées.
Pour réveiller la politique
régionale et la démocratie : le projet que nous soumettons aux normands s’est
construit de manière participative dans l’envie de changer de logiciel. Oui,
nous croyons à la conversion écologique de l’économie comme un remède à l’urgence
environnementale, sociale et économique qui nous frappe. Oui, nous considérons que
les enjeux du 21e siècle doivent être pris en compte dès aujourd’hui
avec responsabilité. Il n’est plus possible de faire peser sur les générations
futures la somme de nos égoïsmes. L’ère du productivisme est dépassée, il est
temps de passer à l’écologie politique respectueuse de la planète et du vivant.
Alors dimanche 14 mars,
lâchez-vous, faites vous du bien et faites du bien à la planète, votez utile,
votez Europe Ecologie !
Recyclage : A chaque élection, vous êtes submergés de
tracts, de prospectus et de bulletins de votes. Pourtant un seul de ces papiers
vous servira : le bulletin de vote Europe Ecologie. Alors que faire du reste ?
A trois jours du scrutin du
premier tour, tous les partis mettent les bouchées doubles. Nous ne sommes pas
en reste à Europe Ecologie, un grand meeting
avec Eva Joly à Rouen vendredi dernier qui fut un franc succès, un autre
hier soir au Havre avec les copains de Basse-Normandie.
Et Dieu créa la femme…
Pour la journée internationale
de la Femme lundi, nous avions choisi avec Véronique et Michaëla d’aller distribuer dans les rues de Rouen un carnet
de vaccination contre le machisme. Un petit document sympa qui se présente
sous forme de test, il faut répondre à 5 questions, le résultat permet de
savoir si vous êtes immunisé(e) avec piqure de rappel le 14 mars dans les
urnes. Accueil favorable la plupart du temps. Une discussion cependant assez
déplaisante avec un type qui n’arrivait pas à goûter l’humour de la démarche, à
l’évidence le féminisme l’horripile. Dans un raccourci sauvage, il cherche à
connaître notre avis sur le foulard et la burqa. Et les athéniens s’atteignent,
il part en vrille sur la mini-jupe et l’impudeur. Nous, on part tracter
ailleurs mais tout de même, je ne crois pas qu’il y a quinze ans, un mec aurait
osé tenir de pareils propos. Ce n’est pas un scoop mais jevousledis, messœurs,
la tendance est plutôt régressive ces temps-ci…
A la traîne
Le site Terra-Eco sort un
palmarès des régions les plus vertes, s’appuyant sur des critères dans trois
domaines : environnement, social et économie. Est-ce une surprise si la
Haute-Normandie sort 22e sur 22 ? Dans les blogs, quelques
aigris que je me garderai bien de citer, y voient la démonstration de
l’inutilité du vote Europe Ecologie. Comme
Juan, je pense tout le contraire. Longtemps, les socialistes ont considéré
leurs alliés Verts comme des petits partenaires à qui l’on confiait peu de
responsabilités et juste les moyens de jouer aux billes. Plus que toute autre,
notre région au fort héritage industriel a besoin d’effectuer la conversion
écologique de son économie. Cela doit se traduire par des politiques publiques
capables de rompre avec les visions traditionnelles qui n’ont pas fait la
preuve de leur efficacité. Pour cela, il faudra beaucoup d’élus écolos au sein
du Conseil régional pour peser dans les décisions de la collectivité.
Boule de cristal
Un sondage spécifique à la
Haute-Normandie est paru ce lundi. Première constatation : cette région
comme toutes les autres d’ailleurs, va voter massivement à gauche aux scrutins
des deux dimanches à venir. Le rejet de la politique gouvernementale est
massif. Deuxième constatation : le score du Front de Gauche est élevé car
il attire à lui la majorité des voix d’extrême gauche, laissant le NPA assez
affaibli. Précaution d’usage qui vaut pour la suite de mon analyse, le sondage
porte sur un échantillon de population relativement faible et implique une
marge d’erreur qui peut aller jusqu’à 5 points. Le même institut de sondage
donnait Europe Ecologie à 8% aux européennes de juin dernier. A la sortie des
urnes, Europe Ecologie comptabilisait un score de plus de 12% sur l’ensemble de
l’eurocirconscription et de plus de 13% sur la seule région Haute-Normandie. Je
pense que le score d’Europe Ecologie dimanche prochain sera au-dessus des 10%
et j’espère bien qu’il sera supérieur à celui du Front National. Je n’en dirai
pas plus, rendez-vous dimanche soir.
Le soutien de Corinne Lepage à
Europe Ecologie
Grand meeting à Strasbourg
lundi dernier où, à mon grand plaisir, Corinne Lepage, présidente de Cap21,
soutenait Europe Ecologie aux côtés de Dany Cohn-Bendit, Eva Joly, Sandrine
Bélier, José Bové. Elle a tenu un magnifique discours dont vous pouvez
retrouver l’intégralité ici.
Je vous en livre quelques extraits, pour moi les plus significatifs :
Alors oui, je suis là ce soir comme militante écologiste de longue date
(Fessenheim, vous connaissez, aussi bien que moi, n’est-ce pas ?), comme
présidente de CAP21 et comme démocrate dans cette région où cette famille, ma
famille aussi, ne peut être absente. Ma présence est donc « naturelle ».
Elle est la place d’un éclaireur qui désire tant voir nos idées et notre union,
gagner.
Et puis je suis ici pour soutenir un projet fondateur, au-delà des
appareils existants, celui d’une nouvelle voie, qui saura, en dépassant
les frontières d'aujourd'hui et en étant devant, faire prévaloir des idées qui
deviennent majoritaires en France, mais ne peuvent s’exprimer dans les forces
traditionnelles. Nous avons à construire une union nouvelle, une union
politique pour un siècle nouveau, porteurs d’enjeux si grands pour l’humanité
toute entière. Cette nouvelle voie écologique, démocratique, sociale et
humaniste est la réponse aux défis sans précédent auxquels nous sommes
confrontés.
(…)
Photo Antoine Doyen
Cette nouvelle voie que nous devons tracer ensemble est celle, vous
l’avez compris, d’un écologisme humaniste, qui doit nous conduire à une maison
commune à la porte de laquelle nous devons laisser nos idées préconçues sur le
monde, comme sur nous-mêmes Il
faut ici et maintenant réaliser l’unité des écologistes et l’union avec
les démocrates si nous voulons vraiment faire gagner l’écologie. Il nous faut
rassembler sur un projet commun de vivre autrement, ensemble, mieux. Un projet
qui donne l’envie de nous faire confiance, un projet qui donne à nos
concitoyennes et nos concitoyens confiance dans l’avenir.
(…)
Il ne s’agit plus seulement de prendre en compte la dimension environnementale
dans les choix économiques - même si par en juger des déclarations
présidentielles au salon de l’agriculture ou l’autorisation donnée de la patate
OGM, c’est déjà trop demander.
Il s’agit d’offrir une alternative globale et cohérente au capitalisme
financier , à la dictature des marchés soutenue en fait par le
néo-conservatisme ambiant, et à une économie financiarisée dont l’objectif
n’est plus le progrès économique, a fortiori le progrès social, mais
l’accroissement des profits. Cette transformation n’a été rendue possible que
par une banalisation de la criminalité financière, une admission générale des
conflits d’intérêts et des trafics d’influence permanents conduisant à choisir
pour les lobbys et contre l’intérêt général.
Les écologistes ne peuvent plus être les gentils écolos, la part morale
d’une politique qui n’en a plus. Ils ne doivent plus être les supplétifs, les
empêcheurs de polluer en rond. Nous avons un devoir qui commence ici et
maintenant, aux régionales : Nous devons créer la nouvelle force politique
qui assume, aux commandes, ses responsabilités et invente un vrai futur. Je
vous le dis : Nous devons commencer ici ce que nous terminerons ensemble
au pouvoir, mettre en œuvre un vrai programme commun, écologique et démocrate.
Nous devons porter l’écologisme aux plus hautes responsabilités pour que nos
idées deviennent des actes. Tu disais, Dany, il y a fort longtemps,
« assez d’actes des mots ». Je reprends la balle au bond et je vous
dis « assez de mots, des actes ».
Et pour le plaisir, la vidéo
du discours de Dany :
La campagne électorale est
entrée dans sa période dite « officielle ». Pour nous, cela veut dire
des réunions tous les soirs, les tractages, les boîtages quotidiens.Plus je découvre les programmes des autres
formations, plus je suis épatée par la qualité de notre travail collectif sur
notre projet ! Pour rappel, il est consultable en ligne ici, une impression
virtuelle pour un programme bien réel.
Normandie(s), pacsons nous !
Vendredi dernier, en conférence
de presse avec Hélène Flautre, députée européenne EE, nous présentions le
document commun des deux régions Haute et Basse Normandie(s). Persuadés de
l’intérêt d’une seule Normandie, nous avançons des propositions concrètes. Nous
nous gardons bien d’annoncer que telle ou telle ville se doit d’être capitale,
convaincus que nous sommes que cette question est le meilleur moyen d’enterrer
le débat… Et nous sommes bien conscients que dans l’actuel saucissonnage de la
réforme des collectivités territoriales, tout le monde, sur ce sujet, avance
dans le brouillard. Le document est téléchargeable ici : Téléchargement 4-pages-bhn-web
Vivent les femmes !
Vendredi prochain, grand
meeting à Rouen, où nous accueillerons Eva Joly et Hélène Flautre et
Marie-Christine Blandin. Avec également des interventions des candidats :
Véronique Bérégovoy, Perrine Hervé-Gruyer, Claude Taleb, Etienne Noël et
moi-même. Si je fais le compte, cela fait six femmes et deux hommes. Lecteurs
de ce blog, vous êtes naturellement tous conviés.
Un homme juste
Quelques heures avant ce
meeting, Eva Joly interviendra dans une table ronde autour de la justice avec
Etienne Noël. Cet avocat pénaliste rouennais s’est fortement engagé pour le
respect de la personne détenue. Il a axé son action ces dernières années sur la
saisine du tribunal administratif par les détenus afin de faire reconnaitre la
responsabilité de l'état concernant les mauvaises conditions de détention. Il
a déjà obtenu la condamnation de l'Etat français et souhaite amplifier son
action sur ce sujet. Ecoutez-le
sur cette vidéo :
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