La question mérite d’être posée. Elle m’est
venue en lisant l’info de la semaine de la blogosphère rouennaise, à savoir la
fermeture de Grand-Rouen. Sébastien Bailly, l’auteur du blog nous informe :
Grand-Rouen s’arrête. Mais, la bonne nouvelle, c’est que tout cela n’est pas vraiment fini. Car si Grand-Rouen s’arrête, c’est que je pars vivre, ailleurs, une nouvelle aventure. Le 20 octobre 2008, je rejoins en effet l’équipe de journalistes de Paris-Normandie, pour m’occuper… d’Internet
Mouais, je souhaite de tout cœur à
Sébastien de réussir dans sa nouvelle aventure professionnelle mais je demeure
sceptique. Je ne suis pas la seule d’ailleurs et je reprends la question de Communes
76 :
Paris-Normandie
perd peut-être des lecteurs, mais est-ce qu'il gagne des internautes pour
autant ?
Et pour une fois amis lecteurs, ne soyez
pas paresseux et cliquez sur le lien pour lire tout l’article ! Non mais…
C’est bien la peine que je me décarcasse à faire de l’hypertexte !
Parce que jusqu’alors j’avais surtout connaissance
de journalistes qui quittaient ce quotidien régional qui tient le record
national de perte de lecteurs. Des années que la bête pourrit par la tête :
ambiance de merde, armée mexicaine de sous-chefs… Le premier avantage pour ceux
qui en sont partis c’est d’avoir pu rapidement ensuite arrêter les anxiolytiques.
Il y a différentes manières d’en sortir. J’en
connais qui sont passés à … Liberté Dimanche, quotidien dominical du groupe
mais où il semblerait que la rédaction respire mieux. Il y a ceux qui ont
intégré la communication d’une collectivité locale, pour ensuite, en intégrant
une autre collectivité, céder sa place à un autre journaliste de
Paris-Normandie dans la première collectivité locale. Vous suivez j’espère…
Il y en a qui sont partis pour un ailleurs
que j’ignore. Et il y en a qui continuent à écrire, mais sur le net. Je pense à
Philippe Gammaire mais surtout à Guillaume Narvic, personnage virtuel auteur de
novovision. Longtemps Narvic a gardé l’anonymat mais lisez donc ce billet sur
la corruption de la presse et devinez où l’histoire se situe. En son temps, la
parution de ce post a généré un gros buzz. Depuis quoi ? A peine un an, Narvic
publie des billets où il ne cesse de s’interroger sur l’avenir de la presse, de
ses liens avec le net. Tous ses papiers sont extrêmement fouillés ce qui lui a
valu rapidement la reconnaissance des stars de la blogo, tenez c’est chez lui
que Versac est allé chercher l’asile politique et Embruns, avant son départ
vers les cousins canadiens le kiffait grave. Et de temps en temps, on sentait
les racines rouennaises de notre petit singe, allez donc lire ça (et cette
fois-ci encore, ne trichez pas, lisez-le pour de vrai !).
Et le jour où notre Sébastien Grandrouennais
nous annonce qu’il nous lâche pour le groupe Hersant, Narvic nous informe qu’il
intègre l’équipe de Médiachroniques (Comment ? Vous ne connaissez pas ?
Je vous aime bien mais parfois vous êtes un peu bœufs…). C’est aussi l’occasion
de révéler le visage qui se cachait derrière le petit singe.
Alors tous mes vœux à Sébastien et à Narvic
dans leurs nouvelles aventures. Et promis, Sébastien, je viendrai prendre un
verre au Bateau Ivre le 7 novembre pour
fêter le troisième non-anniversaire de Grand-Rouen.
C'est étonnant tout cela.
Il va falloir que Sébastien Bailly revoit sa façon de traiter l'info car l'étique et l'objectivité n'étaient pas de mise sur Grand Rouen et cela va lui poser problème dans la nouvelle maison... Mais c'est sûrement ce qu'on appelle le profesionnalisme, il ne doit pas en manquer. Enfin, ce n'est pas son embauche par le Paris Normandie qui en apporte la preuve... :-) On n'est pas compétent parce qu'on y est, on est compétent par ce qu'on y fait !
Rédigé par : pouet | 13 octobre 2008 à 13:55
Au-delà de cette péripétie, mon constat est que la "blogosphère" dont beaucoup se gargarisent, engendre (sans jeu de mots, Sébastien B.) surtout des "courriers des lecteurs" - appelons ça ainsi! - la plupart du temps nuls. Il suffisait, ces dernières semaines, de lire les commentaires des habitués de Grand Rouen: des potes qui se causaient entre eux, prompts à se gausser de celui qui n'appartenait pas à leur petit cercle. Et des centaines de blogs ressemblent à cela: jamais ils ne remplaceront la presse et ses journalistes professionnels, aussi casse-pieds et redondants soient souvent ceux-ci. Les blogs tiennent grâce à leur(e) auteur(e), point. Fin des illusions.
A présent, Bailly chez Hersant Médias... Fera-t-il preuve de verve, de légéreté intelligente? Saura-t-il se tenir à distance des "influenceurs" de tout poil? Parallèlement, le site de PN, et PN tout court, conserveront-ils une certaine indépendance vis-à-vis des multiples municipalités socialistes? On peut nourrir quelque crainte... Ou non. Il serait stupide de juger a priori. Bon travail au quotidien régional et à ses salariés, et rendez-vous dans quelques semaines pour de premières impressions de citoyens électeurs.
Rédigé par : François de Rouen | 13 octobre 2008 à 15:06
Bonjour Laure,
merci de me citer comme ancien de Paris-Normandie. Mon blog principal c'est http://www.universmedias.com. Le lien vers lequel vous pointez est un blog de formation. Aujourd'hui je suis formateur multimédia et ravi de l'être (pour toutes les raisons décrites par Narvic sur son blog, cf votre lien). Quand j'écris désormais c'est en toute liberté éditoriale.
Quant au choix de Sébastien d'entrer à PN il est honorable: essayer d'insuffler l'esprit du web2 dans un journal qui en a bien besoin.
C'est un pari excitant à relever, Je lui souhaite bon courage et pleine réussite... en gardant à l'esprit la question dans votre titre ;-)
Rédigé par : Philippe Gammaire | 27 octobre 2008 à 10:47