Avec un peu de retard, le long week-end et la météo ensoleillée ne m’incitant pas au stakhanovisme, je m’en viens vous relater notre rencontre avec Hélène Flautre, tête de liste Europe Ecologie dans le nord-ouest. Deux heures d’échange avec une femme spirituelle et parfaitement au fait du mandat de députée européen pour lequel elle se représente pour la seconde fois. Dotée de l’un des meilleurs bilans parmi les députés sortants, Hélène Flautre a répondu avec intelligence et compétence à nos interrogations. Les sujets furent nombreux :
- Sur le traité de Lisbonne qu’elle considère comme utile pur renforcer les pouvoirs du parlement. Sur la nécessité de doter l’Europe d’une véritable constitution qui permettrait de faire sauter le verrou de l’unanimité, système absurde qui confine les décisions européennes au plus petit dénominateur commun.
- Sur la politique agricole qui sera revue en co-décision en 2013. La candidate constate que la PAC, fixée dans les années 60, n’a plus d’objectif. Elle plaide pour une conversion écologique.
- Tout comme Corinne Lepage, Hélène Flautre lie les problématiques économiques à celles de l’environnement. Selon elle, le chemin est étroit, qui nécessite d’accompagner la décroissance des entreprises en favorisant leur reconversion. Elle cite ainsi une entreprise d’équipementier automobile reconvertie dans la production de pales d’éoliennes. Elle soutient également l’idée d’une fiscalité européenne, d’une taxe énergie-climat. Elle ne parle pas de protectionnisme mais de l’Union européenne comme effet de levier, prenant en exemple la directive REACH, qui oblige à un accès qualifié au marché européen.
- Sur les droits de l’Homme (et des femmes !), sujet qu’elle connaît bien pour assurer la présidence de la sous-commission, j’apprends que sur certains pays, Cuba (qui me tient à cœur) ou la Chine, communistes et socialistes s’abstiennent de dénoncer.
- Sur la directive de la honte, rejetée seulement par les communistes et les Verts et soutenue par la droite, les socialistes et les démocrates. Pas de quoi pavoiser pour les trois principaux partis français ! Les changements climatiques, les guerres poussent de plus en plus de réfugiés vers notre continent, au péril de leurs vies, ainsi on comptabilise plus de 12 000 migrants ayant péri en Méditerranée. De plus en plus de femmes et de mineurs aussi. Notre seule réponse serait-elle la prison ?
- Peu de sujets de désaccord dans ce que j’ai entendu, à part la position vis-à-vis de la Turquie. J’entends bien l’argument d’Hélène Flautre qui fait valoir que c’est la perspective d’adhésion qui aide les démocrates turcs. Mais je fais partie de ceux qui considèrent que l’élargissement de l’Europe s’est accompli de manière trop rapide, empressé de construire un espace économique entièrement offert au libre-échange, négligeant de renforcer l’Europe politique.
Tout comme Dominique, je suis tombée sous le charme de cette femme qui correspond à l’idée que l’on peut avoir d’un responsable politique. Je lui souhaite sincèrement d’obtenir les suffrages nécessaires à sa reconduction.
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