C’est ainsi que Julien Dray se définit lui-même. Isolé sans doute, sniper certainement. « Je tire quand j’ai envie de tirer ». J’ai répondu lundi à l’aimable invitation de Vendredi de venir interviewer l’amateur de montres de collection avec d’autres blogueurs qui, pour beaucoup, l’avaient déjà rencontré avant l’été et la parution de son bouquin, pour lequel il assure, me semble-t-il, une grande tournée promotionnelle.
La première heure de cette rencontre, je dois l’avouer, m’a passablement ennuyée. Non que l’homme soit inintéressant, bien au contraire, mais les sujets de conversation tournaient principalement autour de « l’affaire Dray ». Je ne présume de rien, ni de sa culpabilité, ni de son innocence, mais l’on sent bien que cet évènement l’a profondément traumatisé, l’amenant de manière quasi obsessionnelle à toujours y revenir, quel que soit le sujet abordé. J’en retiens surtout que le PS est un panier de crabes et que Benoit Hamon n’est pas, mais alors vraiment pas son ami.
A part ça ? Personne parmi les présents, pour contester la lente et impitoyable décomposition idéologique du PS, empêtré dans les ambitions présidentielles de nombreux barons et baronnes. Sans doute l’une des plus grandes plaies de notre actuel système politique : tout se rythme sur l’élection clef, la seule qui permette de basculer les rapports de force. Le discours électoral se scande sur l’air trop rebattu de la bipolarité et cela ne risque pas de s’arranger au vu de la scandaleuse réforme du scrutin imaginée par Jean-Pierre Raffarin. Aussi la ritournelle « battre la droite » du PS ne s’assortit pas d’autre chose que du souci de garder la main sur les fiefs.
S’il y a une analyse que je retiens du député de l’Essonne, c’est bien celle-là : La gauche ne parle plus aux classes moyennes et se contente de se mettre en position compassionnelle avec les exclus ». Je l’interroge sur l’impuissance à revoir les logiciels, d’envisager les politiques menées au regard des enjeux de ce siècle, lui demande ce qu’il pense de cette proposition de remplacer les indicateurs de croissance par d’autres indicateurs plus durables, éloignés de la doxa productiviste. Slovar fait des bonds sur sa chaise mais Julien Dray reconnaît volontiers que son parti passe à côté de ces questions essentielles. Je trouve cet aveu, venant d’un cadre socialiste, ancien porte-parole de sa formation, terrible et pathétique.
Jusqu’ici, seul Juan a rendu compte de cette réunion. J’attends donc avec impatience les papiers d'Hypos, Ronald, Vogelsong, et Mancioday.
Ca fait un bail et des baux que le député de l'Essonne ne s'adresse plus aux classes moyennes et populaires.
Et si le PS est effectivement un "panier de crabes", nul doute que "Europe Ecologie" effectue un "copier/coller" de ce fonctionnement. Les alliances "contre-nature" trouvent toujours leurs limites.
Retrouver dans même mouvement les amis d'hulot, josé Bové, Robert Lion et peut- être corinne Lepage (qui, en tous les cas a envoyé des éclaireurs)prouve que ce genre de regroupement "fourre tout" ne sera qu'un feu de paille...
Fred Quillet
Rédigé par : Le cri de la mouche | 31 octobre 2009 à 06:36