Pour une fois, j’ai regardé
sur le net le débat sur France 3 Régions de « La Voix est libre ». Le thème m’intéressait : Dire que l'écologie est à la mode relève de
l'évidence. Encore convient-il de se mettre d'accord sur la définition du terme
dont n'hésitent pas à s'emparer certains responsables politiques de tous
bords. Un vrai hold-up intellectuel qui ne résiste pas toujours à
l'examen des différents programmes électoraux. Un peu énervés par cette
tendance les Verts revendiquent leur antério-rité sur le discours écologiste
conforme, selon eux, à leur projet et à leur action. Ils sortent par
ailleurs renforcés par leur résultat aux élections européennes au cours
desquelles ils se sont offert le luxe de devancer les socialistes. Ces
derniers, comme leurs adversaires de droite et de gauche n'en revendiquent pas
moins le devoir d'être actifs et présents sur un créneau dont on sait
aujourd'hui qu'il est crucial à l'échelle de la planète…
Pour débattre, d’un côté de la
table, deux jeunes vieux gens bien propres sur eux, Jean Bazin, conseiller
régional et élu d’opposition UMP à Dieppe, porte-parole de Bruno Le Maire pour
les prochaines élections régionales et Christophe Bouillon, l’infatigable correspondant
de Paris-Normandie chroniqueur des banquets d’anciens le dimanche en bord
de Seine, accessoirement député maire de Canteleu et premier secrétaire du PS
76.
Au passage, j’en profite pour
vous faire remarquer, si cette subtilité vous avait échappé la semaine
dernière, que les militants socialistes hauts normands ont majoritairement
approuvé deux questions qui me paraissent pourtant totalement contradictoires. Ils
se sont en effet déclarés favorables, comme étape vers le mandat parlementaire
unique, à l’impossibilité de cumuler, sans attendre le vote d’une loi, dès les
prochains renouvellements (cantonales 2011, sénatoriales 2011, législatives
2012) un mandat de parlementaire avec une présidence d’exécutif local (commune,
intercommunalité, conseil régional, conseil régional) ou la participation à un
exécutif (vice-président, maire adjoint ). Dans le même temps, ils reconduisaient Alain le Vern, président de
région sortant qui brigue un troisième mandat à la tête de la Région et incidemment sénateur comme tête de liste.
Mais revenons à nos deux gendres idéaux de ce fameux débat télévisé qui faisaient face à deux élus Verts, Claude Taleb, vice-président au Conseil régional et tête de liste aux régionales en Seine-Maritime et Jérôme Bourlet, tête de liste dans l’Eure. Un premier petit galop d’essai donc, avant les débats politiques qui opposeront les différents protagonistes lors de la campagne électorale des régionales. Toujours agaçante cette émission de France 3 où les deux animateurs mêlent en permanence des questions de fond (les éoliennes, l’EPR à Penly, le contournement Est de Rouen) et des questions de cuisine politicienne.
Il est plaisant d’entendre de la bouche des deux représentants de l’UMP et du PS à quel point l’écologie est au cœur de leurs préoccupations et de leurs politiques. Et ils nous gavent de mots prouvant leur bonne conscience environnementale dans des discours qui s’apparentent à du green washing. En résumant et en caricaturant à peine, pour l’UMP, Sarkozy est grand et le Grenelle est son œuvre, pour le PS, ils ont fait le Métrobus et les vélos électriques, c’est dire !
Pourtant, dès que l’on aborde
des questions un peu délicates comme l’implantation d’un nouveau réacteur
nucléaire dans le département ou la nécessité ou pas d’un contournement Est sur
l’agglomération rouennaise, les arguments développés par Claude Taleb
démontrent vite que c’est au pied du mur que l’on juge le maçon et qu’à ce
jour, seuls les écologistes défendent leurs positions de manière convaincante.
C’est la rançon du succès d’Europe Ecologie, aujourd’hui tout le monde lave plus vert que les Verts. A propos, avez-vous signé l ‘appel des écologistes hauts normands ? C’est par ici que ça se passe…
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