Je ne suis guère amatrice des grandes messes médiatiques, et normalement, lundi dernier, j’aurais plus volontiers regardé Starwars que le grand débat qui confrontait le président de la République à une dizaine de Français. Une aimable invitation de l’équipe d’Arrêts sur images et de Guy Birenbaum pour venir commenter cette émission à La Ligne J@une m’a convaincue du contraire. J’ai donc suivi avec attention ce qui s’est dit ce soir là sur TF1, histoire de ne pas raconter de bêtises le lendemain.
De la première partie, l’interview accordée à Laurence Ferrari pendant le JT, je n’ai pas retenu grand-chose. Une douzaine de questions pendant un quart d’heure, des réponses qui éludaient les questions, un virevoltage sans grand intérêt. Il me semble entendre malgré tout déjà quelques approximations, en particulier sur l’actuel objet du scandale, les doubles rémunérations et fonctions de Monsieur Proglio.
Passons directement à la seconde partie, sans même un intermède publicitaire. Je m’attendais au pire après avoir lu la présentation de cette émission. J’ai été agréablement surprise par ces Français, qui, chacun leur tour, racontaient leur quotidien, leurs difficultés, leurs angoisses. Tout ce qu’ils décrivaient, leurs interrogations ne laissaient guère filtrer de complaisance à l’égard du chef de l’Etat. Beaucoup de questions donc, qui tapaient là où ça fait mal, en tout cas, là où ils avaient mal.
Face à eux, un président de la République qui avait endossé l’habit de la compassion et de l’empathie. Calme, ne versant pas trop dans l’autosatisfaction, tentant même parfois de jouer l’humilité.
Comment ne pas entendre ces plaintes, ces craintes, ces désespoirs tour à tour exprimés ? Pourtant, malgré une réelle qualité d’écoute, les réponses furent rarement satisfaisantes. Mais pouvaient-elles l’être ? N’est-ce pas là la limite de ce type d’exercice ? Je reprends ce qu’en dit fort justement Aliocha : nous réduisons aussi insidieusement la politique à une gestion à la petite semaine et à courte vue des problèmes individuels ou catégoriels des français. Plus de souffle, plus de vision, plus de grands débats idéologiques ni de destin commun, mais l’illusion que la politique nationale n’a d’autre vocation que la résolution immédiate des difficultés de chacun. Pendant ce temps, la politique, la vraie, se déroule à Bruxelles et dans les organismes internationaux, où se jouent le destin des peuples sous la pression des lobbys. Les visages restaient fermés, dubitatifs, comme s’ils notaient, sans illusion, l’impuissance du politique.
Pour la Ligne J@une, Guy
Birenbaum avait demandé à chaque intervenant de sélectionner un passage de l’émission
qui nous avait paru remarquable. J’ai choisi celui avec Bernadette (puisque les
femmes étaient toutes appelées par leur prénom mais pas les messieurs),
salariée de la grande distribution. Il y a un moment où, face au constat des
difficultés rencontrées par cette dame et sa famille, assez caractéristiques
d'une classe moyenne étranglée, Nicolas Sarkozy répond : "la seule façon d'améliorer le pouvoir
d'achat pour des gens comme vous, c'est les heures supplémentaires"
Il me semble qu’on a là, après toutes les promesses de la campagne
présidentielle, le travailler plus pour
gagner plus de la France qui se lève tôt, le retour de bâton de l’échec des
mesures prises comme les réduction d'impôts ou la défiscalisation des heures
supplémentaires.
Pour en savoir plus, vous pouvez regarder la Ligne J@une dès maintenant si vous êtes abonnés à @si ou sinon à partir de vendredi. Je le mettrai en ligne. Trois blogueurs et un politique participaient : Seb Musset, Hervé Resse dont j’ai découvert le blog et moi-même. Après avoir vainement cherché un vrai blogueur sarkozyste, Guy Birenbaum s’est rabattu sur Thierry Solère, vice-président du conseil général du 92 qui a un blog et UMP, est-il besoin de le préciser… Avant le début du tournage, le conseiller général nous pose cette question : « Mais c’est quoi un vrai blogueur ? » Spontanément je lui réponds : « C’est quelqu’un qui écrit ses textes. »
Des blogueurs invités à la Ligne J@une pour commenter, c’était une première. Alors merci Guy et merci à toute l’équipe d’@si.
D'habitude, c'est sympa à voir la Ligne Jaune. Là, ça le sera d'autant plus...
Quand ma connection sera stable...
Bonne journée à toi
Rédigé par : falconhill | 27 janvier 2010 à 09:38
Ah enfin tu penses à moi en écrivant au lieu de twitter
Rédigé par : LCDM | 27 janvier 2010 à 12:31