Chaque année, la journée internationale des droits de la femme coïncide à quelques jours près avec l'anniversaire de ce blog. Voici ce que j'en disais en 2007, 2009 et 2010. En 2008, à la même période, ma ville élisait une femme comme maire pour la première fois. En cette 100e journée, je me demande combien de siècles il faudra pour parvenir à l'égalité réelle en droits et je pense au sort réservé aux femmes ivoiriennes et je me dis qu'il y en a plus que marre du viol utilisé comme une arme de guerre.
Mais restons légers même si ce n'est pas mon humeur du jour. Cette année, les femmes candidates d'Europe Ecologie en Seine-Maritime vous ont préparé un petit quizz : qui a dit que les femmes n'avaient pas leur place en politique ? Allez donc tester vos connaissances sur le machisme politique. Je commence par une facile . Qui a dit « Mais qui va garder les enfants? »
Ces élections cantonales sont une belle illustration du peu de place laissée aux femmes. En Seine-Maritime, 34 cantons à renouveler : 142 hommes et 63 femmes selon la fameuse règle de grammaire qui veuille qu'en politique, le féminin de candidat soit suppléante. Prenez les deux partis majoritaires. Bon, à l'UMP, c'est un peu difficile de compter car ils avancent masqués, trop anxieux de se prendre une dégelée sur leur seule étiquette. J'ai dénombré 4 femmes titulaires. Au PS, c'est un poil mieux, 13 femmes sur 34. Parmi ces 13 candidates, 7 ont une chance d'être élues.
Les 27 candidates Europe Ecologie Les Verts en Seine-Maritime, 13 titulaires et 14 suppléantes, qui dit mieux ?
Effet de manches et communication.com, nos collectivités territoriales viennent de signer la charte pour l'égalité homme/femme dans la vie locale. Si la ville de Rouen et le conseil régional de Haute-Normandie sont plutôt bons élèves, il reste beaucoup de boulot pour la CREA et le Conseil Général. Tenez, prenez l'un des six principes fondamentaux de la charte : Le droit à l’égalité des femmes et des hommes requiert que les autorités locales et régionales prennent toutes les mesures et adoptent toutes les stratégies appropriées pour promouvoir une représentation et une participation équilibrées des femmes et des hommes dans toutes les sphères de la prise de décision. Appliqué à l'exécutif de la CREA, cela donne un bureau composé de 45 vice-présidences (mazette, what a mexican army !) 38 hommes et 7 femmes. Le bureau du Conseil Général de Seine-Maritime est plus modeste, il compte 10 vice-présidents hommes pour 5 femmes vice-présidentes. Quant aux présidences des commissions, on trouve là 5 hommes pour une femme. Ce sont pourtant les mêmes qui s'indignent et qui déclarent : « Cette signature (celle de la charte NDLR) est une nécessaire prise de conscience et un appel à la mobilisation : en tant que collectivités locales nous nous devons de montrer l’exemple. A l’heure où le gouvernement a décidé d'imposer un mode de scrutin uninominal majoritaire pour l'ensemble des conseillers territoriaux, l'effet combiné avec la réduction du nombre d'élu-es va entraîner mécaniquement un recul de la parité dans les assemblées territoriales » . Vous croyez qu'elle peut encore reculer ?
Je dédie cette journée à ma sœur de cœur, partie hier, partie trop tôt, merveilleuse femme d'esprit, drôle, élégante, courageuse et combattive. Et je fais quoi, moi, maintenant, sans toi, ton humour, ta complicité et ta bienveillance ?
each girl has her own rights
Rédigé par : chevsky | 02 juin 2011 à 16:05