Vite, vite, une dernière fois, parler de l’évènement,
profiter du buzz avant qu’il ne soit trop tard, tout est question de timing
dans le monde du ouaib…
Petite revue de toile sur ce qui s’est raconté pendant
cette Armada. Qui aime bien châtie bien, j’en profite donc pour égratigner au
passage Grand Rouen, transformé en publi-reportage le temps de cette sauterie.
Ce fut, à n’en pas douter, la grande Armada du numérique,
chacun se précipitant sur les quais pour y aller de sa photo des p’tits bateaux.
Peu trouvent grâce à mes yeux et j’ai considéré avec un profond ennui tous ces cordages,
proues, marins, défilés, concerts, feux d’artifices… J’ai un petit faible pour
les photos et les légendes de Fred.
Et comme je suis très old school, j’ai une nette
préférence pour ceux qui écrivent pour de vrai. Ainsi Michel Perdrial décrit
admirablement le début de la fête avec l’arrivée de l’Amerigo Vespucci :
Il y a foule sur le
quai, on photographie, on filme, on commente. Deux filles apprennent à faire
coucou aux marins qui pour l’instant ont autre chose à faire. Lassée, l’une
d’elle suggère à sa copine d’aller s’asseoir sur une bitte. C’est un bon début.
Parce que le marin, il n’y a que ça de vrai pour animer
les quais, la ville et le cœur des filles. A condition qu’il soit en uniforme :
Parmi le public, un
soldat mexicain collé à une fille d’ici enlève sa casquette et devient
subitement quelconque, quasiment laid. Tout le charme du militaire marin tient
dans sa casquette.
C’est aussi ce qu’a remarqué Arnaud Faugère, qui poursuit
pour la 5e édition, sa grande thèse sur les marineros du Cuauthémoc :
Leurs sorties se
font en civil, et personne ne remarque ces types trapus et burinés aux regards
doux. Complètement décalés.
Je ne peux que souscrire à cette appréciation de mélomane
averti :
Il est agréable de
penser qu’une chanson attache ses notes à chaque moment. Alors il va falloir
essayer d’oublier la médiocrité de nombre de musiques d’ambiance censées
satisfaire le plus grand nombre. Salsa épicée façon supermarché, rock balancé
au tractopelle, variété avariée et autres digressions pathétiques imposées à de
pauvres tympans surexposés.
Voici un autre amoureux de la musique qui a souffert
pendant ces dix derniers jours :
Si les éditions
précédentes étaient synonymes d'euphorie, de concerts parfois surréalistes
(ah... la Campagnie
des musiques à ouïr en première partie de Manau) et de chaleur incroyable,
celle-ci aura été synonyme d'ennui profond, de concerts en coma dépassé, de
pluie et d'évènements religieux dont on se demande bien ce qu'ils viennent
foutre là !
Je laisse Franpi conclure :
Depuis quelques
heures, Rouen a repris son visage, il n'y a plus de mâts qui dépassent, plus de
benêts avides de chapeaux publicitaires à l'effigie de la Matmut, plus de bruits
lancinants d'hélicoptères stationnaires goinfres d'essence pour surveiller une
manifestation avec des bateaux qui se targuent de respecter le protocole de
Kyoto. Oui, c'est aussi ridicule que de faire des sandwiches bios aux 24h
motonautiques.
Et encore, je suis gentille, je ne vous détaille pas tout
le mal que j’ai pensé des feux d’artifices. Si vous voulez voir à quoi
ressemble une vraie magie pyrotechnique, allez donc faire un tour par là et
soyons fous, imaginons ensemble ce qu’aurait pu être l’embrasement du pont Flaubert !
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