Laure nous a
livré un billet caustique sur ma venue. Elle me dit durant ce week-end :
« Vas-y, fais moi un billet sur ton opinion
sur l’Armada et sur ce que tu veux ». Elle a en outre conscience que
ce billet va lui meubler une journée, pas folle la guêpe…
Sur l’Armada, je peux. Sur « ce que je veux », on va éviter bien
que je saurais comment attirer la blogo orangée en relatant le débat qu’on a eu
sur les « blogs MoDem à ch…»
(ça, c’est de moi) sur les « gros c… »
(ça, c’est de Laure) et sur les « Il est choupi » (oui Teddy,
encore merci pour cette fine remarque). Juriste de formation, on va faire un
billet en deux axes :
I. Il faut être bête
pour ne pas voir l’Armada une fois dans sa vie quand on ne vit pas loin.
L’Armada, c’est une idée de génie (donc
pas d’un mec de gauche, bien entendu). Début juillet, j’annonce crânement à des
potes que je vais à Rouen. Eclats de rire général vu que l’un venait de
dire : « Je vais à Barcelone
faire le fête ». Autant affirmer après une annonce de mariage qu'un
couple sur trois divorce…
En fait, mes potes sont nuls sur ce
plan-là. L’Armada, c’est sympa pour quelqu’un comme moi, qui ne voit jamais de
jolis navires et des marins et qui monte encore moins dessus (NDLR : les
navires). Les marins nous accueillent avec plaisir sur leur bateau, la Seine est mise en valeur et
le centre-ville est joli par endroits (à une heure de Paris, des belles
maisons à colombage devraient attirer des curieux).
Laure nous a expliqué que pour sortir sur
les quais, il n’y avait rien cette année.
Et bien, je n’en sais rien puisque nous sommes sans cesse sortis dans un bar du
centre ville. Les commerçants du centre gueulent chaque 5 ans de ne pas
profiter du magot touristique. Paris-Normandie a expliqué dans un article du
lundi 14 juillet qu’heureusement, il y avait la mairie en place (PS) pour
essayer de pallier aux insuffisances de ses prédécesseurs, bons à aller faire
des colliers avec des coquillettes… C’est un peu leur « Dépêche du Midi »
à eux, amis toulousains. Ce journaliste aurait pu interroger le tenant du bar
où nous avons bu comme des marins polonais.
II. Mme La Maire, il y a des choses à
améliorer.
L’Armada, c’est parfois le bordel malgré
de nombreux efforts. Passons les « on
ne peut pas pisser surtout quand on est une femme » et les « j’en ai marre de faire 2 h de queue
pour visiter le navire allemand, on se croirait à Paris ». En effet,
non seulement je ne suis pas une femme et je n’ai visité que les navires où il
n’y avait pas de files d’attente (sauf justement le navire allemand car j’ai eu
mes entrées mais je ne vous dirai pas comment… Quelle joie de passer devant la
populace !).
Venons-en à plusieurs choses
dérangeantes :
-
« Emporté par
la foule, qui nous traîne, nous entraîne ». Beaucoup trop de monde et
cela en devient dangereux. Si un jour il y a un coup de feu ou un truc qui
effraie, ça sera une bousculade digne de celles de la Mecque. Des parents
ont amené leurs morveux enfants en poussette en plein heure de pointe.
C’est de l’inconscience. Un moment, nous étions coincés et j’ai mis 30 minutes
pour faire 100 mètres. Ayant un portable, j’en ai profité pour appeler les personnes qu’on appelle
quand on s’ennuie ou quand on est dans un embouteillage, comme des adhérents du
MoDem 31 (au passage, ils ont des perles chez eux, les MoDem 76 : un mec
veut tout simplement être « sénateur ». La prochaine fois, on fera un
bal masqué avec des toges romaines et il sera content).
-
« L’Armada,
c’est la foire de Montpellier ou d’ailleurs mais sur la Seine ». Figurez-vous que le long des quais, il n’y a
pas que des bateaux et des badauds.
Tout d’abord, il
y a des stands commerciaux. Autant c’est sympa de manger une glace, acheter un
pull marin (rassurez-vous, pas moi, j’ai du goût), voir de la pub pour le
département de l’Eure (un petit lien
pour les lecteurs du Sud) mais autant l’intérêt est minime avec des stands
comme celui des « couteaux Laguiole »
(prononcez « Layole » amis normands), « le gant qui nettoie tout », le fameux « truc en gélatine pour vase », etc.
Ensuite, il y a
des « petits » restos attrape-touristes. On « savoure » un
aligot aveyronnais pour 18 euros (oui Kag,
tu as bien lu) avec une malheureuse saucisse, un plat de « charcuterie
corse » aussi corse que Teddy peut l’être. Bref, j’ai été déçu de ne pas
manger quelque chose de local. Vous allez me dire « Mais mon petit, nous, les Normands, on veut bouffer autre chose que des
trucs d’ici !». Peut-être, mais ne vous faites pas avoir au moins.
-
« Inutile de
prendre le T4, c’est complet : marchez les jeunes !». Le T4 est
un « métrobus » spécialement
mis en place pour l’occasion. Impossible de le prendre parfois ou alors il
aurait fallu tuer trois vieilles. Au passage, les rouennais sont des
veaux : même à Paris, ils ont compris qu’on laisse d’abord les gens
sortir avant de rentrer. Amis rouennais, n’ayant pas eu
le temps de vous faire un croquis, la typographie est différenciée afin que
vous méditiez sur ce conseil plein de bon sens. Bref, 5 km à pied, ça m’usait et pas
que mes souliers. Ne comptez pas au passage sur un cyclic (leur vélib à eux, mais
eux, chauvins, l’appellent par leur A.O.C. « cyclic », tout comme la Maire veut un « Rouen-sur-Mer »
au lieu de « Rouen-Plage » pour ne pas être trop proche de Delanoë).
En effet, il n’y en a presque pas : j’ai pleuré d’émotion quand j’en ai vu un. Ne
comptez pas non plus sur un banc, truc en bois bien pratique où dans le reste
de la France,
on aime se poser surtout quand on est vieux et quand on sort d’un bar. Ah oui
pour les lecteurs non Normands : le « métrobus » (pas mal
d’ailleurs pour les autres lignes T1, T2, T3), c’est un bus sur site propre, à
conduite pré-guidée, qui passe donc à des heures fixes et qui est considéré
comme un… tramway (mais « trambus », ça sonnait moins bien pour eux,
ne me demandez pas pourquoi…).
En conclusion, on grogne mais c’était bien ! J’ai passé un week-end très agréable et je reviendrai (mais avec des affaires d’hiver ce coup-ci).
Le Petit Grognard
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