Demain dimanche, je n'ai nullement l'intention d'aller participer à la primaire socialiste. Et voici pourquoi :
Parce que Maman ne ne le veut pas : Eva Joly, candidate des écologistes à la présidentielle a clairement souligné qu'aller voter aux primaires socialistes sur un projet socialiste concernait peu les militants écologistes.
Parce que j'ai déjà participé à une primaire : souvenez-vous, c'était en juin dernier, la primaire des écologistes. Même si le choix de la majorité s'est porté sur Eva Joly que je ne soutenais pas à l'époque, c'est désormais ma candidate.
Parce qu'après avoir écouté avec attention les débats entre les six candidats, aucun ne me donne envie de voter pour elle ou pour lui. Ils sont très loin de l'écologie politique.
Il sera toujours bien temps au deuxième tour des présidentielles d'aller éventuellement voter PS. Demain et la semaine prochaine, les socialistes choisissent leur candidat(e). Les écologistes ont déjà choisi leur représentante. La vraie primaire c'est au premier tour que ça se passera.
Il se peut en revanche que j'aille assister au dépouillement demain soir, juste pour le plaisir de voir des socialistes de Seine-Maritime obligés de respecter la transparence d'un scrutin. Cela les changera des primaires de 2007 et du congrès de Reims...
Tout d'abord je tiens à remercier les électeurs qui ont jugé utile de se déplacer dimanche et de voter Europe Ecologie. Ensuite je remarque avec plaisir que nous améliorons le score par rapport aux régionales où la liste EE obtenait 6% des suffrages. La participation est à peu près la même que l'année dernière avec une participation de 53,3%, ce qui est, vous en conviendrez, nettement au-dessus de la moyenne nationale.
Une (presque) bonne surprise est le (relatif) raisonnable score du FN qui obtenait 9,91 % aux cantonales de 2004 et 11,4 % aux régionales de 2010. On constate bien une progression mais on est loin des percées ahurissantes constatées notamment à Rouen. Il est vrai que Martial Hauguel, conseiller général UMP sortant réalise un très bon score. Ceci explique peut-être cela lorsque je remarque par exemple qu'à Rouen, les performances du FN découlent de la droite dite traditionnelle qui s'écroule.
Le parti socialiste, quant à lui, est en net recul tant par rapport à son score des régionales 2010 (37,4 %) qu'à son score des cantonales 2004 (38,7%). C'est vraisemblablement dû en partie à la faible notoriété de son candidat.
Le Parti Communiste est en recul par rapport aux régionales de l'an passé (10,55%) mais se console s'il se compare aux résultats des cantonales 2004 (3,22%). A noter également qu'en Seine-Maritime, même si les candidats se présentaient sous le label Front de Gauche, il n'y avait que des candidats PC pour le scrutin de dimanche.
C'était la première fois que les écologistes présentaient une candidature sur ce canton.
Pour la suite, je relaye ce communiqué rédigé ce matin par les candidats EELV de Seine-Maritime, de l'Eure et le bureau régional :
Europe Ecologie Les-Verts Haute Normandie remercie les électeurs qui ont apporté leurs suffrages aux 39 candidats de notre mouvement et ont confirmé l'ancrage durable de l'écologie dans nos territoires.
Le sentiment qui domine au lendemain de ce scrutin est l'inquiétude liée à la très forte abstention. Celle ci exprime le décrochage grandissant de nos concitoyens à l'égard de l'action publique et favorise le vote sans débouchés en faveur des thèses d'exclusion et de violence portées par le Front national.
EELV appelle à voter contre tous les candidats du Front National.
Le parti socialiste, dans l'Eure et en Seine Maritime, n'a pas souhaité réaliser un accord qui aurait favorisé l'élection de conseillers généraux écologistes.
Pour autant, face à la politique anti-sociale du gouvernement Sarkozy, nous appelons sans hésitation à faire barrage aux candidats de la droite et du Front National en Seine Maritime comme dans l'Eure.
Dans ce département particulièrement touché par le chômage, les problèmes de santé et les pollutions liées au modèle productiviste, cette élection sera tout sauf anodine.
Nous appelons tous les citoyens qui veulent renouveler la politique et renouveler la gauche à saisir cette chance.
Chaque année, la journée internationale des droits de la femme coïncide à quelques jours près avec l'anniversaire de ce blog. Voici ce que j'en disais en 2007, 2009 et 2010. En 2008, à la même période, ma ville élisait une femme comme maire pour la première fois. En cette 100e journée, je me demande combien de siècles il faudra pour parvenir à l'égalité réelle en droits et je pense au sort réservé aux femmes ivoiriennes et je me dis qu'il y en a plus que marre du viol utilisé comme une arme de guerre.
Mais restons légers même si ce n'est pas mon humeur du jour. Cette année, les femmes candidates d'Europe Ecologie en Seine-Maritime vous ont préparé un petit quizz : qui a dit que les femmes n'avaient pas leur place en politique ? Allez donc tester vos connaissances sur le machisme politique. Je commence par une facile . Qui a dit « Mais qui va garder les enfants? »
Ces élections cantonales sont une belle illustration du peu de place laissée aux femmes. En Seine-Maritime, 34 cantons à renouveler : 142 hommes et 63 femmes selon la fameuse règle de grammaire qui veuille qu'en politique, le féminin de candidat soit suppléante. Prenez les deux partis majoritaires. Bon, à l'UMP, c'est un peu difficile de compter car ils avancent masqués, trop anxieux de se prendre une dégelée sur leur seule étiquette. J'ai dénombré 4 femmes titulaires. Au PS, c'est un poil mieux, 13 femmes sur 34. Parmi ces 13 candidates, 7 ont une chance d'être élues.
Les 27 candidates Europe Ecologie Les Verts en Seine-Maritime, 13 titulaires et 14 suppléantes, qui dit mieux ?
Effet de manches et communication.com, nos collectivités territoriales viennent de signer la charte pour l'égalité homme/femme dans la vie locale. Si la ville de Rouen et le conseil régional de Haute-Normandie sont plutôt bons élèves, il reste beaucoup de boulot pour la CREA et le Conseil Général. Tenez, prenez l'un des six principes fondamentaux de la charte : Le droit à l’égalité des femmes et des hommes requiert que les autorités locales et régionales prennent toutes les mesures et adoptent toutes les stratégies appropriées pour promouvoir une représentation et une participation équilibrées des femmes et des hommes dans toutes les sphères de la prise de décision. Appliqué à l'exécutif de la CREA, cela donne un bureau composé de 45 vice-présidences (mazette, what a mexican army !) 38 hommes et 7 femmes. Le bureau du Conseil Général de Seine-Maritime est plus modeste, il compte 10 vice-présidents hommes pour 5 femmes vice-présidentes. Quant aux présidences des commissions, on trouve là 5 hommes pour une femme. Ce sont pourtant les mêmes qui s'indignent et qui déclarent : « Cette signature (celle de la charte NDLR) est une nécessaire prise de conscience et un appel à la mobilisation : en tant que collectivités locales nous nous devons de montrer l’exemple. A l’heure où le gouvernement a décidé d'imposer un mode de scrutin uninominal majoritaire pour l'ensemble des conseillers territoriaux, l'effet combiné avec la réduction du nombre d'élu-es va entraîner mécaniquement un recul de la parité dans les assemblées territoriales » . Vous croyez qu'elle peut encore reculer ?
Je dédie cette journée à ma sœur de cœur, partie hier, partie trop tôt, merveilleuse femme d'esprit, drôle, élégante, courageuse et combattive. Et je fais quoi, moi, maintenant, sans toi, ton humour, ta complicité et ta bienveillance ?
Vendredi matin, nous étions un bon nombre de candidats réunis pour présenter le programme d'Europe Ecologie Les Verts aux cantonales de Seine-Maritime. Le même exercice se déroulait au même moment dans l'Eure. 27 candidatures pour les 34 cantons renouvelables du 76, c'est une première. Jusqu'alors, les écolos présentaient surtout des candidats dans les centres urbains. Signe de croissance, on nous trouve désormais aussi sur les cantons ruraux.
Tout comme pour les régionales, le programme s'est écrit de manière collective. Et c'est aussi collectivement que nous avons évoqué les uns et les autres les propositions que nous formulons pour le département. Le programme est consultable en ligne (clic). Nous proposons de changer d’approche dans la gestion du département. Moins de «politique.com» et plus de prévention et d'investissement dans des politiques qui préservent l’avenir et redonnent toute leur place à l’humain.
Je l'ai déjà dit, ces cantonales n'intéressent pratiquement pas la presse nationale, un peu plus la presse locale mais qui adooore se focaliser sur le bi-partisme et les duels de second tour UMP/PS avant même l'issue du premier tour. Vous pouvez retrouver l'ensemble des candidats Europe Ecologie Les Verts sur le site départemental. Beaucoup de candidats écolos ont aussi un site, regardez la liste qui suit, il y en a sans doute un près de chez vous :
Six candidats en lice pour les élections cantonales à Bacqueville en Caux. Petit tour d'horizon :
UMP - Martial Hauguel (suppléante Virginie Serre) : C'est le conseiller général sortant et le maire de Luneray. En 2004, il était élu d'un cheveu ( 15 voix d'écart) face à Gérard Fuchs. Pour une raison que j'ignore - tout lecteur mieux au fait que moi est le bienvenu pour donner l'info - l 'élection de mars 2004 a été annulée et Martial Hauguel a du se représenter aux suffrages des électeurs lors d'une cantonale partielle en décembre 2004. Cette fois-ci sa victoire face à son adversaire PS était beaucoup plus nette, puisqu'il gagnait son siège dès le premier tour avec 55,2% des suffrages. Il est vrai que cette élection avait moins mobilisé d'électeurs qu'en mars 2004. Sa réélection n'est pas assurée dans un canton où, au fur et à mesure des scrutins, la gauche gagne du terrain. Ainsi, aux élections régionales de 2010, l'ensemble des listes de gauche totalisait plus de 55% des voix. En parallèle, le socle électoral de l'UMP s'effrite avec le temps. Elu sous l'étiquette divers droite en 2004, Monsieur Hauguel a cette fois-ci l'investiture de l'UMP. Ce qui n'est pas non plus gage de réussite en ces temps de rejet profond de la politique gouvernementale et de son président par une énorme majorité de Français.
PC - Pauline Masson (suppléant Karim Kedimallah) : Cette jeune étudiante de 22 ans est la benjamine de cette élection. Le score du PC est généralement assez modeste sur ce canton, sauf aux dernières élections régionales où la liste bénéficiait sans doute de « l'effet locomotive » de sa tête de liste, le maire de Dieppe, Sébastien Jumel.
FN - François Delahaye (suppléante Fabienne Watrowski) : Ce parti de l'extrême, du repli identitaire et de la stigmatisation de l'autre se porte malheureusement plutôt bien en cette période de crise... Est-il besoin de rappeler que les valeurs défendues par les écologistes sont aux antipodes de l'idéologie véhiculée par le FN ?
DVD - Jean-Michel Leforestier (suppléante Evelyne Fizet) : L'homonymie n'est pas un hasard, Jean-Michel Leforestier est un de mes (nombreux) cousins. Le berceau familial est situé à Tocqueville en Caux, commune du canton de Bacqueville où l'un de mes autres cousins est maire. Nous avons tous les mêmes arrières grands-parents. A la génération de mon grand-père, les frères et soeurs essaimèrent dans le pays de Caux. Lors d'une grande cousinade qui eut lieu en 1990, plus de 450 descendants se retrouvèrent. Pour nous reconnaître, on nommait le prénom du grand-père (ou de la grand-mère), puis celui du père. Vous suivez ? Par exemple, Jean-Michel est de la branche Adrien-Michel. Edouard, maire de Tocqueville est de la branche André-André. Moi je suis de la branche Paul-Paul. Même si nous portons le même nom, nous ne défendons pas les mêmes politiques. Jean-Michel Leforestier a choisi de se présenter sans étiquette (mais à droite tout de même) et d'après ce que j'ai compris, milite activement contre les éoliennes.
EELV - Laure Leforestier (suppléant Bertrand Noël) : conseillère régionale de Haute-Normandie et candidate dans un canton pas vraiment acquis aux principes de l'écologie politique, j'espère pouvoir faire progresser nos idées sur cette terre plus favorable à l'énergie nucléaire qu'aux énergies renouvelables.
J'aurais l'occasion prochainement d'évoquer les programmes des candidats (si je les trouve). A ce jour, seul le programme du PS est sorti. Nous présentons le nôtre demain à la presse à Rouen et mercredi prochain, j'aurais l'occasion de le présenter à la presse de Dieppe avec les copains de Longueville sur Scie et de Dieppe Est. Je sais bien que je suis une geek, mes enfants m'appellent serial mother, mais le moins que l'on puisse dire, c'est que cet amour des nouvelles technologies de communication n'est pas partagé par les autres candidats pour lesquels j'ai eu bien du mal à trouver la trace sur internet.
Le Comité de pilotage de la ligne grande vitesse Paris-Normandie a annoncé mardi dernier ses estimations du coût des différents scénarios du projet de ligne nouvelle. D’ores et déjà, il est admis que ces hypothèses devraient varier entre 7 et 12 milliards d’euros (M€). Les élus Europe Ecologie– Les Verts (EELV), évidemment favorables au développement du rail, rappellent en premier lieu un ordre de grandeur utile au débat : le coût moyen, estimé par RFF, de construction d’un kilomètre de LGV est de l’ordre de 20 millions d’euros (m€), alors que le coût moyen de modernisation d’un kilomètre de ligne sur le réseau secondaire est estimé à 1 million d’euros, soit un rapport de 1 à 20.
Pour les élus écologistes des trois régions concernées par le projet, Basse-Normandie, Haute-Normandie et Ile-de-France, la mobilisation de tels moyens dans ce projet passe clairement à côté des enjeux urgents du transport ferroviaire.
Cécile Duflot, présidente du groupe Europe Ecologie – Les Verts au Conseil régional d’Ile-de-France, rappelle « la situation intenable vécue au quotidien par des millions de franciliens dépendants de transports collectifs dégradés par des années de sous-investissement. La priorité, pour la région Ile-de-France, est de répondre à ce problème, pas de nourrir une nouvelle fuite en avant sur les lignes à grande vitesse, sur lesquelles la France a déjà beaucoup misé ces vingt dernières années, laissant son réseau secondaire à l’abandon. Les politiques de transport et d’aménagement du territoire doivent s’appuyer sur les besoins de vie quotidienne, sur les situations concrètes des usagers, pas sur la préférence des grands aménageurs pour les projets colossaux ».
David Cormand, président du groupe EELV en Haute-Normandie, ajoute : « Il n’y a pour l’heure aucune hypothèse de financement crédible du projet. L'État, une fois passées les déclarations fracassantes du Président de la République au Havre, n’a rien dit depuis 2009 ! Et il n'a pas mis le moindre euro sur la table. Notre priorité : l’amélioration à court terme de l’existant, la réalisation du Mantois et le noeud ferroviaire sur la rive Gauche de l'Agglomération de Rouen afin de garantir au plus grand nombre des trains qui partent et arrivent à l’heure. Le « fantasme LGV » retarde d'autant les initiatives à prendre d'urgence. L’enjeu du rapprochement de la Normandie à Paris ne peut pas conduire à sacrifier encore les lignes intermédiaires. »
Pour Mickaël Marie, membre de la Commission Transports du Conseil régional de Basse-Normandie et président du groupe EELV, « il est temps de se concentrer sur ce qui pourra effectivement être fait.. En l’occurrence, les besoins sont clairs : à court terme, l’amélioration du service sur les lignes existantes (un cauchemar aujourd’hui sur Paris-Cherbourg et, plus encore, Paris-Granville !) ; à plus long terme, dans un contexte de pétrole plus cher, à la réhabilitation des lignes de proximité supprimées dans le passé. Et ça ne coûtera pas plus cher : les travaux préalables à la réouverture de la ligne entre Caen et Flers sont estimés entre 60 et 70 millions d’euros, soit 3 à 4 kms de LGV. »
Bonsoir Manu, bonsoir Malik, bonsoir à vous toutes et tous, auditrices et auditeurs d’HDR. 7e chronique du Speedball, pour tous les accrocs de la politique et d’internet enregistrée dans des conditions particulières puisque je ne suis pas en studio mais dans mon salon.
En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées… Ce slogan d’une publicité sortie dans les années 70, à la fin des 30 glorieuses, la fin d’une France prospère qui ne doutait pas de ses acquis sociaux quand il y avait du boulot pour tout le monde, me trotte dans la tête ces jours-ci alors que l’essence et surtout le gasoil se font rares aux stations services.
Conséquence de la contestation de la réforme sur les retraites, le blocage des raffineries et des dépôts de carburants se fait sentir particulièrement dans notre belle région toute dédiée à l’industrie pétrolière…
Pourtant, selon le gouvernement, il n’y avait pas de pénurie à craindre. Message qui n’a pas du être bien entendu par Monsieur et Madame Tout-Le-Monde qui se sont empressés d’aller faire le plein. Résultat, des files d’attente interminables aux rares stations services encore détentrices des précieuses gouttes de pétrole.
Même si sous le titre rassurant « Essence, un retour à la normale dans 4 à 5 jours », Le Figaro tente de relayer le discours gouvernemental, il est bien obligé de faire ce constat :
A force de minimiser l'importance de la pénurie pour éviter les pleins de précaution, le discours se retrouve déconnecté des réalités du terrain. «Arrêtons de dire qu'il n'y a pas de pénurie ! Chez moi, il n'y a plus une goutte d'essence», a tempêté un député de Loire-Atlantique ce mardi, lors d'une réunion à l'UMP. «Il y a besoin de faire évoluer les éléments de langage sur le 'pas de pénurie' parce que ça crée un malentendu», a confirmé Jean-François Copé, patron des députés de la majorité.
Elements de langage… Il semble que cela ne suffira pas à rassurer les lecteurs, pour s’en convaincre, allez lire les commentaires qui suivent cet article, ils sont édifiants, je vous en livre quelques uns, piochés au hasard, incrédule : Comme d'habitude, c'est une information irréaliste Je peux vous dire que hier soi , tout l'ouest s'est définitivement bloqué et les autoroutes se vidaient. Ou ironique : "Il n'y aura pas de pénurie"... "Essence : un retour à la normale dans 4 à 5 jours"...Et en plus, l'essence sera gratuite ! Ou très critiques : Tiens à propos les prioritaires que sont les médecins n'ont déjà plus de carburant pour assurer leurs visites à domicile. Bachelot si prompte à réquisitionner les médecins pour la pseudo grippe de l'année dernière, ne s'est même pas penchée sur le sujet. Les préfectures n'ont rien mis en place, quel foutoir...
Alors il y a bien des tentatives de déblocage. Ainsi dimanche dernier au Havre, la Compagnie industrielle maritime a vu débarquer vers 7 heures, la mer une opération commando qui a permis la remise en fonctionnement du pipeline qui dessert en kérosène l'aéroport de Roissy.
Hier à Rouen, c’est le terminal Rubis qui était l’enjeu de toutes les attentions policières et syndicales :
Devant les dépôts, on s'installe, puis on s'en va, et on revient... Le terminal Rubis, au Grand-Quevilly, près de Rouen, est un bon exemple de ce petit jeu stérile mené par les autorités - stérile parce les raffineries sont à l'arrêt. Dégagé samedi matin, il a été à rebloqué lundi, et débloqué mardi matin à l'aube. A 14h 16, Paris-Normandie annonçait brièvement qu'il était "à nouveau bloqué par une trentaine de manifestants", et à 17h 30, que "le boulevard maritime [était] bloqué depuis 16h30 à la hauteur du terminal Rubis à Grand-Quevilly par 200 grévistes qui bloqu[aient] l'accès aux réserves de carburant".
Peut-être y sont-ils encore, peut-être ont-ils été délogés...
Blocage du terminal Rubis
Photo JM Thuillier - Paris-Normandie
Hier, j’entendais des automobilistes se refiler le tuyau : « La station machin, vient d’être réapprovisionnée en gazole… » Oui, c’est la dernière info que l’on s’arrache, tous les quotidiens s’y sont mis, en première page de leur site internet, ave cette rubrique : Où trouver de l’essence ? Comme quoi, internet démontre son utilité, tel ce forum sur Automoto qui recense département par département les stations où l’on peut s’approvisionner, ainsi que le temps d’attente. On en est à 39 pages de contributions sur la Seine-Maritime à l’heure où je vous écris.
Lundi, cette quête du carburant à inspiré ces lignes à David Abiker :
En faisant mes 20 minutes de queue à la pompe, j’ai pensé à plein de choses. D’abord encore et toujours à Mad Max. Mad Max était visionnaire puisque l’action se déroulait dans une époque d’après le pétrole
En me saisissant du déversoir, je sens malgré le plein de soulagement, que tout ça, c’est du passé. Ma descendance se débrouillera autrement, elle pédalera, elle ramera, elle rebondira, elle roulera au courant, elle avancera en courant mais pour elle, l’essence ce sera le non sens.
Je pense aussi que l’époque de l’après pétrole n’est pas de la science-fiction. Vous avez sans doute déjà entendu parler du peak oil, ou en français le pic pétrolier, moment où la production de pétrole cessera d’augmenter et commencera à décliner. Les optimistes annoncent que le pic pétrolier surviendra au plus tôt en 2020.
Ce sont surtout des économistes, certains pays comme les USA ou certaines compagnies pétrolières… Ils croient en la prolongation des progrès technologiques, ils pensent que l'exploitation du pétrole non conventionnel comblera la chute de production du pétrole conventionnel pendant un certain nombre d'années.
Pourtant, un certain nombre d'optimistes, y compris des compagnies pétrolières, ont revu leurs prévisions à la baisse. C'est le cas de l'AIE qui, jusqu'en 2006 clamait que jusqu'en 2030 il n'y aurait pas de problème à condition de faire les investissements nécessaires.
Les pessimistes pensent au contraire que le pic pétrolier est imminent, voire que nous y sommes déjà. Ce sont souvent des géologues et d'anciens employés de compagnies pétrolières ou aussi des experts non liés aux producteurs qui eux, accordent beaucoup d'importance au « terrain » et aux difficultés d'extraction du pétrole.
Comme le temps m’est compté, je vous épargne l’exploitation des sables bitumineux qui ressemble à l’enfer d’un point de vue écologique. C’est que le bitume, englué dans la glaise et le sable sous les forêts du nord de l’Alberta, ne se donne pas. Il faut aller le chercher au prix de techniques coûteuses, dangereuses pour la santé des Premières Nations vivants sur ces territoires, et extrêmement polluantes. Ce qui en fait le pétrole le plus « sale » au monde.
Non, je vous rappellerai simplement que depuis le printemps dernier, nul ne peut ignorer la dangerosité des plates-formes de forage en haute mer. Parce que dans le golfe du Mexique, s’ils ont du pétrole, ils ont aussi et surtout leurs yeux pour pleurer…
Vous pouvez retrouver cette chronique ainsi que les liens vers les sources que j’ai citées sur mon blog laureleforestier.com avec en prime des bonus photos et vidéos. A mercredi prochain pour une nouvelle chronique et d’ici là, gardez les yeux et les oreilles ouverts et achetez vous des bonnes chaussures ou mettez vous au vélo !
Bonsoir Manu, bonsoir Alain,
bonsoir à vous toutes et tous, auditrices et auditeurs d’HDR. Aujourd’hui
démarre donc notre premier rendez-vous d’une chronique hebdomadaire que je
tiendrai tous les mercredis dans le Tchatcho. Cette chronique s’intitule Speedball parce que je
suis accroc à deux drogues dures dont je vous entretiendrai : la politique
et internet. La politique parce que je suis conseillère régionale et militante
d’Europe Ecologie. Internet parce que je blogue depuis bientôt 4 ans et que je
passe beaucoup trop de temps sur les réseaux sociaux Facebook,
Twitter et compagnie. Speedball donc
pour résumer le mix entre ces deux addictions et parce que le politiquement
correct ne sera pas de mise dans mes interventions.
On parlera de politique, locale
de préférence mais ce pourra être aussi une clé d’entrée sur la politique
nationale. Et nous nous attacherons à observer la façon dont les medias nous
distillent l’information.
Premier exercice pratique
aujourd’hui avec la grosse manifestation d’hier dans les rues des villes de France et
de Navarre contre la réforme des retraites qui entre en débat à l’Assemblée
Nationale. Pour résumer de manière schématique les revendications, je reprends
ce slogan aperçu sur une pancarte : Une
réforme juste et pas juste une réforme. Mon propos aujourd’hui n’est pas
tant de vous convaincre du bien-fondé à lutter contre cette réforme des
retraites mais d’attirer votre attention sur la manière dont il a été fait état
de cette journée de luttes sociales dans la presse en général.
Partons de Rouen. J’étais au
rendez-vous cours Clémenceau ce mardi 7 septembre et le constat est que la
participation était énorme ! Du jamais vu de mémoire d’un vieux
manifestant. Avec un
parcours inédit jusqu’alors passant par tous les ponts du centre ville. Entre
le début et la fin du cortège, il s’est écoulé pas loin de 3 heures. Combien de
manifestants me demanderez-vous ? C’est là où cela commence à se
compliquer. Les chiffres varient selon les observateurs. 25 000 manifestants
selon la police, 60 000 selon les syndicats, 70 000 selon
les élus communistes ou socialistes.
Prudent, France
3 Régions coupe la poire en deux en annonçant 45 000 personnes. A
noter, le bel effort de couverture en direct des manifestations en Haute-Normandie réalisée par
Paris-Normandie.
Pour le fun, notez que sur le
site du monde.fr qui proposait une carte interactive des manifestations en France,
il y avait 21 000 manifestants selon une source provenant de…. La
République du Centre, quotidien régional qui a plus coutume de relater l’actualité
d’Orléans ou de Chartres que de celle de Rouen et du Havre ! Mais
peut-être que vu d’une rédaction parisienne, tout ça c’est pareil, juste un
grand réservoir de ploucs… Personnellement, j’ai pu bénéficier des lumières d’un
fin observateur, un copain écolo, membre de la LPO, la
Ligue Protectrice des Oiseaux, très habitué à compter les populations d’oiseaux
migrateurs. Il a dénombré un passage de 20 000 manifestants à l’heure ce
qui nous donne un résultat approchant les 60 000. Si l’on met ce chiffre
au regard de la population totale de l’agglomération Rouen-Elbeuf, on s’aperçoit
que plus de 10% de la population défilait dans la rue, ce qui n’est pas rien
quand même !
Rouen n’est pas une exception
et cette bataille des chiffres on la retrouve un peu partout. Ainsi, en début d’après-midi,
le
site de Ouest-France publiait : Alors
qu'à la mi-journée, le ministère de l'Intérieur estimait à 450 000 le nombre de
manifestants en France, dans les 114 cortèges qui s'étaient élancés, les
comptages effectués par les journalistes de Ouest-France dans l'ensemble des
villes de l'Ouest donnent un total de 250 000 manifestants dans l'Ouest, avant
même que la manifestation monstre prévue à Nantes ne se soit élancée.
Le pompon du pompon c’est à
Marseille, où les syndicats annoncent 200 000 manifestants quand, la police
n'en a vu que 27 000. Le
journal La Provence avance l’explication
d’un syndicaliste :"Marseille est la plus grande ville en France où l'on
manifeste le matin. C'est un enjeu politique majeur." Pourquoi ? "Tout simplement,, parce que cela permettra de donner le ton, la
tendance avant la manifestation de Paris qui a lieu l'après-midi.Le
gouvernement a donc tout intérêt à donner un chiffre au rabais."Pour, en somme,
porter un coup de canif à la
mobilisation dans la capitale.
Et tout ceci permet à beaucoup
de grands medias presse, radio et télé de titrer sur une mobilisation moins
forte qu’en 1995, quitte à pratiquer sans vergogne de la désinformation comme
BFM TV qui affirme contre toute évidence que cette réforme était dans le
programme du candidat Sarkozy. Le site Arrêt sur images,
que je saurai trop vous recommander et qui a besoin de vos abonnements pour
vivre, rappelle que jusqu’en 2008, le Président de la République était opposé à
un report de l’âge légal du départ à la retraite. Ce n'est pas l'argument martelé en permanence depuis des mois -"puisqu'on
vit plus longtemps, il faut travailler plus" - qui a été décisif dans ce revirement. Si Nicolas
Sarkozy a changé d’avis, c'est parce que le passage à 62 ans (qui devrait
permettre à l’Etat d’économiser 20 milliards d’euros par an) est la solution la plus rapide
pour
diminuer le déficit public et ainsi éviter la baisse de la note de la
France (le fameux AAA) par les agences de notation.
En attendant que radio HDR remanie son site internet, vous pouvez
retrouver cette chronique ainsi que les liens vers les sources que j’ai citées
sur mon blog laureleforestier.com avec en prime des bonus photos et vidéos. A
mercredi prochain pour une nouvelle chronique et d’ici là, gardez les yeux et
les oreilles ouverts et ne vous laissez pas endormir par les contes à dormir
debout et autres storytellings que l’on vous sert à l’envi du matin au soir.
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