Je continue avec ces chroniques d’Adèle et une difficulté
croissante à trouver un titre adéquat. Hier soir donc, débat à la Halle aux Toiles entre les
deux aspirants à la mairie organisé conjointement par France 3 Normandie, France Bleu
Haute Normandie et Paris-Normandie. L’enregistrement est réalisé en deux
parties à la suite l’une de l’autre. Une première partie de 45 minutes qui sera
retransmise à 22h35 ce soir sur France 3 Normandie puis une deuxième partie de 30
minutes, en ligne sur le site France 3 Normandie à partir de 19 heures ce soir.
La salle est pleine et il y a du beau linge. représentants du Port et de la CCI,
commerçants, restaurateurs chics, quelques maires de l’Agglo, tout ce que la
ville compte comme président de ceci ou cela. La table du débat est installée
en plein milieu. A ma droite, la liste de droite, à ma gauche la liste de
gauche. Quatre journalistes pour mener ce débat qui démarre avec quelques
considérations d’ordre général. Une question de Marc Alvarez (France Bleu) à l’attention
de Pierre Albertini qui s’affirme en candidat libre mais avec le soutien de l’UMP
et du Modem : "Allez vous récupérer toutes les voix du Modem ?".
Réponse de l’intéressé : "En tout cas les militants du Modem ont
voté." Certes, ce sera l’occasion de vérifier s’il y a un décalage
entre les militants et les électeurs dimanche prochain.
Un reportage micro-trottoir interroge les Rouennais sur
leur ville. Les sujets récurrents sont côté positif la rénovation des quais, l’extension
des voies piétonnes, la mise en service de TEOR, côté négatif la saleté, le
stationnement, la difficulté d’accès au cœur de ville, le stationnement. Jean-Pierre
Boulais (Paris-Normandie) rappelle que les principaux thèmes de la campagne de
2001 portaient déjà sur la circulation et la propreté. D’où cette question : "Rouen est-elle indécrottable ?". Le maire sortant se défend
en renvoyant à la décision prise en 1997 d’installer des bacs en centre ville
sans se préoccuper de la possibilité des immeubles d’accueillir ce type d’équipements
dans leurs halls et explique les désordres de la circulation par les nombreux
chantiers dont celui de TEOR qu’a connu la ville ces dernières années. A juste
titre selon moi, Valérie Fourneyron l’attaque sur la médiocrité des espaces
publics, j’en ai déjà parlé de cette voirie rapiécée, sur le manque de lisibilité
des espaces piétons et des pistes cyclables. Je note aussi au cours de la
discussion qu’elle sera la seule à faire souvent référence à l’environnement et
à la nécessité impérieuse de modifier les pratiques en matière de déplacement.
Deuxième reportage, celui-ci sur les chantiers du futur
mandat. On passe au bilan du Maire qui se dit satisfait d’avoir réouvert des
équipements fermés dans lesquels (est-ce l’émotion du débat) il inclut la
médiathèque. Assez ironique pour ceux qui connaissent aujourd’hui les conditions
d’utilisation de la bibliothèque Villon… Il est également fier de l’aménagement
des hangars et de ce qui a été réalisé sur les hauts de Rouen grâce au GPV. Ses
regrets portent sur la propreté, la circulation et l’embellissement de la
ville, trois sujets qu’il se promet bien d’améliorer si les électeurs le
reconduisent dans ses fonctions. Valérie Fourneyron l’attaque surtout sur la
méthode et cite ainsi la médiathèque. Il lui coupe la parole, elle lui répond
fine mouche : "Vous avez du mal à écouter sur ce dossier peut-être".
Ses autres critiques du bilan porteront sur l’emplacement du palais des sports,
les futurs docks qui appauvriront le commerce et le cinéma de centre ville et le
manque de construction de logements sur les quartiers GPV.
Dernières escarmouches autour du palais des Congrès et
conclusion de cette première partie télévisée. Le temps me manque ce matin pour
vous décrire la partie du débat qui sera en ligne. Je vous recommande vivement
le passage à propos de Laurent Fabius, les réponses de Pierre Albertini sont
tout de même assez comiques quand on pense à l’agressivité de ses supporters
sur les blogs.
Quand tout est terminé, je fais un petit tour des popotes
pour recueillir des réactions. La plupart des spectateurs s’accordent à
arbitrer un match nul, autant dire que ce débat n’influencera guère les
électeurs dans leurs intentions de vote. Je me fais juste cette remarque. Il
était communément admis dans l’entourage de Pierre Albertini qu’il était
infiniment meilleur en débat que sa rivale, d’où l’excitation de ses partisans
à réclamer à cor et à cri cette confrontation. Valérie Fourneyron s’en est très
bien sortie, il ne l’a pas « éclatée » comme certains en rêvaient. Tout
ceci me confirme ainsi qu’à d’autres observateurs de la vie politique
rouennaise, que la candidate socialiste a énormément progressé et qu’elle s’améliorera
encore si elle endosse l’habit de premier magistrat dimanche prochain. Maintenant, connectez vous sur France 3 ce soir et à vous de juger...
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