Je relaye ici une lettre ouverte aux militants et sympathisants UDF-MoDem de Vitrolles, signée par William Carulla, candidat aux législatives pour l’UDF-Modem dans la 12e circonscription des Bouches du Rhône.
Samedi 4 août 2007
Lors du Congrès de Lyon, la
motion proposée par François Bayrou, synthèse d’une centaine de contributions
venues de quasiment toutes les sections UDF de France, et contenant la décision
de devenir un Parti Libre, non inféodé à un quelconque courant d’opposition ou
de majorité présidentielle, a été prise par 90.9 % des votants.
Force est de constater que ceux qui reprochent à l’UDF son orientation actuelle
(soit disant nouvelle et non validée par le Conseil National), sont ceux qui en
étaient les principaux défenseurs en janvier 2006.
Par exemple, parmi les discours
prononcés lors de ce congrès, on peut extraire :
Herve Morin : « C’est à la rébellion que je vous invite, au refus de la pensée
unique. L’UDF doit incarner la rébellion contre un système qui est à bout de
souffle »
François Sauvadet : « Nous avons été hier plus de 12 000 à faire le choix d'une
UDF indépendante, d'une UDF libre, au terme d'un débat particulièrement riche
d'idées, » (…) « Désormais, cette ligne de l'indépendance de l'UDF que nous a
proposée François Bayrou, c'est notre ligne à tous. »
Il est aussi très savoureux de
constater que lors de ce congrès, aucune réelle contestation argumentée ne
s’est élevée et aucune autre motion n’a été présentée.
La notion de « Parti libre », indépendant de toutes récupérations qu’elles
soient de droite ou de gauche, indépendant dans ses prises de position,
indépendant vis-à-vis d’une quelconque majorité présidentielle ou d’une
quelconque opposition, est donc la notion que nous défendons et à laquelle nous
adhérons.
Nous avons payé cher cette
liberté mais c’est un investissement sur l’avenir. Nous allons être les seuls à
proposer une alternative. L’UMP va être l’exécutant de l’Exécutif et le PS
entre dans une phase de glaciation.
Certains vont objecter cette
petite phrase, prononcée entre les deux tours des Présidentielles lors d’une
interview au journal « Le Monde », concernant le fait qu’il ne voterait pas
Nicolas Sarkozy. François Bayrou s’en est expliqué clairement lors de son
dernier passage à Marseille, le 11 juillet 2007 : « Si je m’étais tu, nous
aurions été dans la majorité présidentielle et cela aurait entraîné d’avoir des
ministres au gouvernement mais aussi des candidatures uniques avec l’UMP aux
législatives.» « Il fallait que je fasse un geste tel pour que l’on ne soit pas
considéré encore comme le deuxième parti de la majorité. Si je n’avais pas fait
ce choix, si je m’étais tu, les quelques quatre millions de français qui ne
venaient pas de l’UDF (et qui ont voté pour moi NDLA) auraient été convaincus
que le centre, c’est la droite. Il était important que je ne leur raconte pas
d’histoire.»
Et, bien entendu, il est inutile de préciser également que François Bayrou n’a
pas pour autant appelé à voter pour Ségolène Royal ce qui, de même, aurait
ruiné tous les efforts déployés pendant la campagne dont le succès est
unanimement reconnu.
Dans l’état actuel des choses, nous poursuivrons la défense des valeurs
contenues dans le projet législatif «la France ensemble » tout en restant « libre » de
nos jugements et de nos prises de position.
C’est pour cela que la porte de
notre section reste grande ouverte pour accueillir aussi bien les militants de
cette UDF que nous estimons tant, que les sympathisants du Mouvement démocrate
si vif et plein d’entrain.
CARRULLA
William
Responsable
de la section UDF-MODEM de VITROLLES
Simple,
claire et efficace, cette lettre reflète à mon sens l’état d’esprit que l’on
voudrait voir régner dans toutes les fédérations.
Je trouve les propos d'H. Morin et de F. Sauvadet absolument édifiants, au regard de leur positionnement actuel. Pour réconcilier les citoyens avec la politique (qu'on n'aille pas me faire croire que du fait du fort taux de participation aux présidentielles c'est quelque chose d'acquis, ... il n'y a qu'à voir ce que ce taux est devenu lors des législatives), il faut conserver un minimum de continuité dans les idées. Ni les adhérents, ni les électeurs (qu'on a trop souvent le tort de prendre pour des "imbéciles") ne sont dupes: chacun connaît très bien le sens de l'expression "aller à la soupe".
Rédigé par : DarthVader | 08 août 2007 à 17:54
Je me permets de reprendre cette lettre de la section de Vitrolles pour la publier sur mon blog. Je ne peux que réitérer les propos de DarthVader. Proche de l'UDF depuis sa création (et peut être plus particulièrement du CDS - Force Démocrate), je n'ai franchi le pas pour adhérer qu'à l'automne dernier. Parce que la campagne de FB et le positionnement de l'UDF enfin se démarquaient du RPR/UMP. Alors on ne peut que regretter ces gens qui préfèrent leur position à leurs idées. Néanmoins, ceux qui sont restés, sont courageux, même s'ils ont des positionnement ambigües. Certains vont certainement nous quitter, mais nous devons garder le cap de ce Congrès de Lyon, de la campagne et du Conseil National du 10 mai.
Rédigé par : Michel Hinard | 09 août 2007 à 19:53
Je vous remercie pour votre lien. J'en suis bien touché.
Si ça continue comme ça, je vais finir par vous soutenir :-)
Bien à vous.
Rédigé par : Monsieur Julien | 09 août 2007 à 23:50
Moi je n'ai jamais hésité à vous soutenir !
Merci pour ces liens ! Et merci pour ce courrier auquel j'adhère totalement, même si je reste très très précautionneux à l'égard de Mrs du PSLE...
Rédigé par : Teddy | 13 août 2007 à 10:44
c'est ce genre de courrier qui redonne espoir, Laure.
je soutiens aussi l'indépendance et espère que nous trouverons tous une même voie...
Rédigé par : aliciabx | 17 août 2007 à 22:01