Extrait du Parisien Aujourd'hui en France de ce jour :
« Ils sont censés être au service de la nation, mais ils passent leur temps à répondre aux sollicitations de leurs électeurs. Demandes de logement, coups de pouce en tout genre : sous la V e République, les députés sont devenus des assistantes sociales.
A QUOI servent les députés qui seront élus les 10 et 17 juin ? A voter des lois, à adopter une fois par an le budget de l'Etat et à contrôler le gouvernement. Un point, c'est tout. Enfin, théoriquement.
En effet, en ces temps de campagne électorale, alors qu'il s'agit de donner ou non une majorité à Nicolas Sarkozy, la permanence des députés oscille plus que jamais entre l'agence de placement et le bureau des pleurs. Les électeurs les sollicitent pour tout et parfois même pour n'importe quoi. Jadis, les interventions pour éviter le service militaire et faire sauter les PV figuraient en tête du palmarès. Aujourd'hui, c'est au député qu'on demande un travail, une place en crèche, un logement ou le RMI. Sans oublier une foule de passe-droits, et plus encore : il n'est pas rare que le député se transforme en conseiller conjugal avant un divorce, soit sollicité pour modifier un sens interdit ou régler un conflit de voisinage. Les anecdotes que nous avons récoltées auprès de députés en campagne illustrent cette tendance, même si pour certaines elles prêtent à sourire.
Pourquoi une telle dérive ? D'abord, à cause de la confusion des genres : s'il est élu dans le cadre d'une circonscription locale, le député, une fois choisi par le peuple, devrait être l'élu de toute la nation. Mais, trop souvent, il reste celui de ses seuls électeurs d'autant que, sous la V e République, les pouvoirs du Parlement ont été considérablement réduits. Ensuite, à cause du cumul des mandats : le député est souvent en même temps maire, conseiller général ou conseiller régional. On peste de ne pas voir son député dans l'hémicycle de l'Assemblée, mais on exige aussi de le voir tous les jours dans sa circonscription. On élit un législateur et on finit par passer cinq ans avec une assistante sociale.
Beaucoup de députés jouent le clientélisme. Certains élus trouvent leur compte dans cette perversion du système. Ils préfèrent rendre service sur le terrain pour s'assurer une réélection confortable plutôt que rédiger des propositions de loi, faisant passer la distribution locale de passe-droits avant l'intérêt national. »
Ca vous inspire quoi toutes ces dérives ? Ca vous rappelle des députés ou des candidats ?
Grand débat sur la nécessité de proximité des députés ou pas.
Un député représente son parti, dont il respecte les consignes de vote, il ne représente pas en ce sens sa circonscription.
Néanmoins le contact de proximité lui permet de rester au contact des préoccupations de ses électeurs, et faire remonter ces préocupations à sa direction (en principe.....).
Proximité, proximité qui nous a valut des pseudos débats télévisés au ras des paquerettes sans véritable discussion sur de grands projets de société.
En plus le scrutin actuel interdit toute possibilité de représentation à des petits partis, voir des partis qui représentent plus de 10 % des électeurs.
Je crois que le vrai débat est là, dans le défaut de représentativité de notre assemblée.
Rédigé par : Sylvain D. | 28 mai 2007 à 16:49
Bien que les exemples soient assez surprenants et en contradiction avec le rôle que l’on attend d'un député, pour moi, il reste quand même un élu « local » : il doit être à l’écoute des citoyens de sa circonscription concernant les lois qu’il a la charge de voter. On a souvent l’impression que certains lobbys et la discipline du parti prennent le pas sur la mobilisation des citoyens qu'ils l'ont élu.
Rédigé par : Bob | 28 mai 2007 à 17:00