Laurent Fabius a donc été élu hier soir président du
conseil de la communauté d’agglomération rouennaise avec 100 % des suffrages
exprimés. Il est vrai qu’il était seul candidat et que la minorité de droite,
très affaiblie depuis les municipales avec la perte de Rouen, Mont Saint Aignan
et Bonsecours, comptant moins d’une vingtaine de représentants dans une
assemblée qui en compte 110, avait renoncé à présenter un autre candidat.
L’ambition affichée de l’ancien premier ministre est de
continuer le développement du grand Rouen en faisant passer d’ici 5 ans la communauté
d’agglomération à une taille de communauté urbaine, en s’unissant
vraisemblablement avec celles d’Elbeuf, Barentin voire aussi avec Louviers Val
de Reuil. Tous les acteurs politiques quelles que soient leur famille
politique, s’accordent à dire que cette échelle de territoire recouvrirait plus
justement l’aire urbaine et ferait passer Rouen dans le club plus fermé des
grandes communautés urbaines de plus de 500 000 habitants (avec Lyon, Lille,
Marseille, Bordeaux et Nantes). Tous reconnaissent les bénéfices potentiels de
ce changement de dimension à condition comme le signale Valérie Fourneyron de veiller à ce qu’elle ne se réduise pas
«à une stratégie d’aubaine pour récupérer une DGF bonifiée »… Pierre
Albertini se félicite sur son blog de ce que les bonnes idées finissent toujours par s’imposer. Et tout le monde
s’accorde à dire qu’une personnalité politique de l’envergure de Laurent Fabius
est la mieux placée pour faire avancer le « schmilblick ».
Au-delà de la satisfaction d’avoir participé à toutes les
étapes du développement de l’intercommunalité rouennaise, c’est un autre
challenge qui s’annonce pour le nouveau président de l’agglo. Comme l’analyse
assez justement Ouest-France, en devenant
le patron ambitieux du Grand Rouen, son ancrage n'aura plus rien à envier à
ceux de Bertrand Delanoë à Paris, de Jean-Marc Ayrault à Nantes, de Martine
Aubry à Lille, de Ségolène Royal en Poitou-Charentes, voire de François
Hollande, nouveau président de la Corrèze. Si l'avenir des présidentiables
socialistes est dans le local, il faudra compter avec Laurent Fabius. Cette
obligation de réussite est-elle à
prendre comme un bon présage pour l’avenir notre territoire ?
Je retiens également la création d’une agence d’urbanisme,
outil qui a fait cruellement défaut aux décideurs rouennais jusqu’à ce jour. Voilà
qui devrait contenter Pierre Bourguignon, député maire PS courant Strauss Kahn, reconfirmé dans ses fonctions en étant
élu 2e vice-président chargé de l’urbanisme.
Je ne peux que me réjouir d’apprendre que l’Agglo va augmenter
son champ de compétences en commençant très rapidement par le tourisme. J’avais
largement participé à l’élaboration du dossier lors du précédent mandat et c’est
un plaisir de constater qu’il va être repris par cette nouvelle équipe. Je m’étonne
toutefois de ne pas trouver parmi les très nombreux vice-présidents
(et là, pas de doute, le masculin l’emporte sur le féminin, 3 femmes pour 24
hommes), nul élu en charge du tourisme, ni de l’économie d’ailleurs. Est-ce à
dire que Valérie Fourneyron, députée maire de Rouen et première vice-présidente
aura l’économie et le tourisme dans son portefeuille ? A moins que ce ne
soit Frédéric Sanchez, maire de Petit-Quevilly, 3ème vice-président chargé du
développement durable et des coopérations territoriales ?
2 postes de vice-présidents ont été réservés à des élus de
la minorité. Faible part il est vrai, mais c’est une toute petite minorité. Lors
de la précédente mandature, où la minorité comptait 45 délégués, 4 postes de
vice-présidents lui avaient été accordés : Françoise Guégot, députée et maire
sortant de Mont Saint Aignan battue le 16 mars, Max Martinez, maire de
Bonsecours qui ne se représentait pas à sa succession et dont le dauphin a été
battu, Eric Césari, adjoint au maire de Rouen, désormais adjoint au maire de Courbevoie
et moi-même. Les trois villes dont nous étions issus sont les trois qui ont
basculé à gauche. Alors je conseille à Pascal Houbron, maire de Bihorel et à Serge
Cramoisan, maire de Mesnil-Esnard de surveiller leurs électeurs. On ne sait jamais,
et si les postes de 26ème vice-président chargé de la coopération décentralisée
et de 27ème vice-président chargé des politiques européennes portaient la
poisse ? C’étaient pile-poil les délégations de Françoise Guégot et de Max
Martinez. Déjà que ce coup là c’était moins une que Bihorel et Darnétal passent
elles aussi à gauche n’eussent été quelques prises de pieds dans le tapis ici
et là.
Comment ça, personne ne commente ? Bah dis donc Laure, tu es épargnée. Qu'est-ce que j'aurai pris si ça avait été moi qui aurait parlé de Laurent Fabius !
Trève de plaisanterie, j'ai écoute le discours de Laurent Fabius sur grand-rouen.com, je dois dire, que, même si je doute que tout soit fait dans un esprit rasembleur, les idées sont bonnes.
Rédigé par : Teddy | 06 avril 2008 à 14:34
Un billet intéressant sur grand-rouen.com
http://www.grand-rouen.com/agglomeration/la-parite-version-agglomeration-de-rouen/2369/#comments ça m'étonne de toi Laure que n'aies pas relevé l'info, tant ce billet aurait pu être signé de ta main avec un titre un poil plus provocateur genre "Qui va garder les enfants?" ou "Fafalocrate?"
Rédigé par : Matthieu Amelot | 06 avril 2008 à 14:37
@ matthieu :
mais si j'en parle, relis bien, tu trouveras ça :
"je m’étonne toutefois de ne pas trouver parmi les très nombreux vice-présidents (et là, pas de doute, le masculin l’emporte sur le féminin, 3 femmes pour 24 hommes), nul élu en charge du tourisme, ni de l’économie d’ailleurs."
mais c'est vrai, je ne m'alourdis pas...
Rédigé par : Laure Leforestier | 06 avril 2008 à 16:12
@ laure:Mea culpa! j'aurais du te relire aujourd'hui j'avais zappé la parenthèse il y a deux jours.
Rédigé par : Matthieu Amelot | 06 avril 2008 à 21:14