J’avais envisagé de vous parler du projet du Grand Paris qui concerne notre région et a déjà provoqué de nombreuses réactions en local, mais j’y renonce pour deux bonnes raisons : la flemme car c’est un gros morceau qu’il faut vraiment bosser et d’autres actualités qui méritent plus l’urgence. J’y reviendrai donc plus tard, sans doute vers la mi-juin. D’ici là la punaise veille et archive consciencieusement tout billet s’y rapportant.
Homonyme
mais ce n’est pas de ma faute !
Je le clame haut et fort, je n’ai aucun
lien de parenté avec Maxime Le Forestier, l’un des cinq artistes de gôche qui se
sont offusqués de l’attitude du PS sur la loi Hadopi, soutenant ainsi l’action
de la ministre de TF1 de la Culture et la protection des majors contre
les internautes. Maxime, donc, qui n’est pas mon cousin, l’orthographe de son
nom révélant une origine bretonne (pardon Chouchou), a franchi le point Godwin,
mieux, il l’a pulvérisé selon Numérama :
Alors
qu'il était invité de Marc-Olivier Fogiel pour expliquer les raisons qui l'ont
poussé à co-signer une lettre remplie de contradictions à Martine Aubry, le
chanteur a estimé que laisser faire le piratage était une attitude "pétainiste".
"Les Allemands sont là on les laisse",
a-t-il lancé en risquant un parallèle glissant entre les nazis confortés par le
Maréchal Pétain et les internautes confortés par ceux qui, comme les députés
socialistes, estiment qu'il n'est plus possible de revenir en arrière pour
supprimer le piratage.
Ah les belles âmes que voilà ! Tout de
suite sur le pont pour défendre « l’industrie culturelle », excusez-moi
pour cette expression obscène… Marc Cohen leur règle leur compte ce matin tout
en s’étonnant : les mêmes grandes
consciences inscrites aux abonnés absents depuis 1981, à chaque fois que la
droite ou la gauche portaient un mauvais coup aux salariés, les voilà qui se
sentent pousser des ailes de Jaurès en découvrant les ravages du capitalisme
sauvage.
Il y
a comme un problème de timing :
ce coming-out syndicaliste ne
se fait pas en réaction aux carnages sociaux de Molex, Sony ou Caterpillar, ni
même à propos des gamins de sept ans prolétarisés pour fabriquer nos Nike made in ailleurs par le fameux
capitalisme débridé – quoique souvent bridé… La lutte des Contis, c’est pas
leur business, aux Hadopis.
Restés
de marbre durant des décennies face aux vrais drames des vrais travailleurs,
nos artistes se réveillent soudain en comptant leurs gros sous.
Moins rance que ces vieilles gloires, Romain
Dudek fait partie des opposants farouches à la loi HADOPI car il y voit un
risque majeur sur nos libertés : Cette
loi donne à l’administration et aux fournisseurs d’accès internet et de
téléphonie, des pouvoirs qui devraient être ceux de la justice.
En
gros, « l’administration » sera à la fois juge et partie. Un peu comme si
l’inspecteur de police, qui m’avait un jour traité de voleur, avait eu le
pouvoir du juge de me mettre en prison. J’y serais encore.
Et
tout ceux qui ont eu un litige avec (par exemple) les radars automatiques,
GDF-Suez, des vigiles de supermarchés, un producteur véreux, l’ASSEDIC ou
n’importe quel autre petit chef borné, potentat mesquin et parasite de la vie
des autres, savent de quoi je veux parler.
Un
état de droit, c’est un état ou le moindre prétexte ne vient pas menacer
de rompre l’équilibre fragile des pouvoirs et contre-pouvoirs au profit
des arrangements imbéciles et/ou des petites et grandes mafias. Et où le plus
petit et le plus fragile des maillons de cette chaine, l’utilisateur final, le
simple quidam, toi, moi, l’internaute, le consommateur, appelle-le comme tu
veux, doit être respecté et considéré, non pas comme un coupable potentiel ni
un suspect chronique que le moindre faux-pas mettrait au ban, mais comme un
citoyen responsable. C’est en ça que cette loi est liberticide.
Et puis il y a ce truc terrible que Franpi
remarque : Il y a surtout quelque
chose de pathétique à réussir à me mettre d'accord avec Francis Lalanne par
leur faute. Et ça je ne m'en remettrai jamais.
Et je
n’ai pas fini de vous bassiner…
Avec Hadopi qui me permet une habile
transition vers une autre de mes marottes du moment, l’Europe. Denis, l’un de
mes compères du blog européennes 2007, se réjouit de ce qu’une nouvelle fois,
le Parlement européen se soit prononcé contre la riposte graduée, rendant ainsi
le loi Hadopi caduque avant même son adoption. Malgré les efforts de la présidence française de l’UE et du président
de la République française, les députés européens ont résisté. Pour ceux
d’entre vous qui doutaient encore de l’importance des élections européennes du
7 juin 2009, voilà une raison de croire à la force de votre vote.
Un argument supplémentaire pour vous
convaincre d’aller voter. Pour qui au fait ? Les eurodéputés UMP qui
soutiennent Hadopi ? C’est vous qui voyez…
José Alcala en profite pour mettre en
exergue certaines contradictions de ce parti présidentiel : Ou bien l'Europe joue son rôle et madame
Albanel serait bien inspirée d'observer ses décisions parlementaires, ou bien
elle n'est qu'une galerie d'imposteurs et la ministre française a toutes
les raisons de la déconsidérer en passant outre ses votes. Mais alors, il faut
le dire et le dire vite. Avant le 7 juin.
Heureusement
que les blogueurs sont là
Et qu’ils planchent pour vous sur les
élections européennes. Mardi dernier nous rencontrions Corinne Lepage, cette
semaine ce sera au tour de Jean-Paul Gauzès, numéro trois de la liste UMP. Je fourbis
mes questions, mes petits camarades aussi. Je ne suis pas sûre que l’épreuve
soit très cool pour les candidats, mais nous, on se marre bien. Je constate que
les médias, après avoir longtemps fait semblant de déplorer le manque d’intérêt
des citoyens pour cette future échéance électorale tout en évitant
soigneusement d’en parler alors qu’ils remplissaient l’espace avec des grippes
improbables, semblent enfin s’intéresser à la question. Si vous cherchez du
lourd, c’est là que ça se passe.
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