Blog de Laure Leforestier

The revolution will not be televised

A l’initiative des blogueurs italiens, il y a eu le No Berlusconi day. Partie du net, cette  opération a rassemblé plusieurs centaines de milliers de manifestants dans les rues de Rome, réclamant la démission du cavaliere. Il n’en fallait pas plus pour inspirer à certains internautes français de transposer cette action dans l’hexagone. On en a causé sur twitter et David en a même fait une perle :  

Voici ce que je réponds associée à une vingtaine de blogueurs politiques sur cette journée No Sarkozy prévue le 27 mars prochain :

Le No Sarkozy Day est une initiative sincère et spontanée. Nous respectons la démarche et l’engagement qui ont amené les organisateurs à entreprendre cette action. Mais, nous blogueurs, nous ne pouvons nous y associer.

En premier lieu, Nicolas Sarkozy a été élu. Certes la France de Nicolas Sarkozy n’est pas une république irréprochable mais nous sommes attachés au principe démocratique. En tant que Président de la République, il bénéficie de la légitimité des urnes. Réclamer sa démission, c’est ouvrir une boîte de Pandore. Nous ne souhaitons pas jouer aux apprentis sorciers. Au contraire, Nicolas Sarkozy doit rester 5 ans au pouvoir, assumer ses erreurs jusqu'au bout. Le No Sarkozy Day doit avoir lieu le 7 mai 2012 et pas avant.

Ensuite, nous estimons que l’initiative est biaisée dès le départ. Le problème du "No Sarkozy Day", c’est que le nom de Sarkozy soit l'unique vecteur de mobilisation. L’antisarkozysme primaire ne fera pas évoluer les mentalités, elle les confortera. Plutôt que de se focaliser sur l'homme, nous préférons nous concentrer sur le bilan désastreux de son action politique. Nous voulons bâtir une véritable alternative politique au sarkozysme qui soit à la fois construite et argumentée.

Nous pensons que cette opération se révélera contre-productive. Nous ne souhaitons pas être associés à cette initiative lancée sans concertation et qui relève plus du buzz marketing que de l’action politique. Le risque d’une instrumentalisation et d’une récupération politique d’un futur fiasco existe…

Les 24 premiers signataires : Le Volontaire, Partageons mon avis, Les jours et l'ennui de Seb Musset, Le Monolecte, Bah by CC, Peuples, Intox2007.info, Falcon Hill, Disparitus, Sarkofrance, Back2basics, Neuromancien, Edelihan, l'hérétique, Marc Vasseur, Piratages(s),Reversus, Yann Savidan, Le Pavé, Hypos, H16, De tout et de rien, Romain Blachier, Des pas perdus

Ceux qui n’ont pas souhaité signer : Gauche de combat, Martin_P, Cédric Garoffe, Cpolitic

Si je publie les noms de ces derniers, ce n’est pas pour le plaisir de la balance mais pour répondre au souhait de Gauche de Combat, qui, je n’en doute pas, expliquera sur son blog pourquoi il n’a pas souhaité s’associer à la démarche. Cpolitic l'a déjà fait. Autant dire que la rédaction commune a fait l’objet d’un débat passionné et parfois houleux. Chacun a déposé sa contribution, le texte final résultant d’une synthèse soft et consensuelle. Voici ce que j’écrivais :

Je ne vois pas l'intérêt de cette action. Comme beaucoup de ceux qui se sont exprimés avant moi, s'il y a un No Sarkozy Day, ce sera en mai 2012. D'ici là, ce n'est pas l'antisarkozisme primaire qui dessinera les lignes politiques du changement. Et puis, j'ai comme une grosse lassitude des actions à deux balles et des pétitions à la noix de tous les révolutionnaires en peau de lapin ! Je crois que s'il y a des moyens d'actions pour tenter de s'opposer à l'actuel rouleau compresseur, cela passera par la voie du juridique, le pouvoir judiciaire étant l'un des rares lieux encore un peu efficace de contre-pouvoir. Je donne un exemple : à Caen, les magistrats ont réussi à faire fermer le centre de rétention. il y en a d'autres. Et sinon, en mars 2010, il y a aussi des élections. Mobilisons-nous déjà sur celles-là. Je suis curieuse de voir le résultat des urnes. Ce n'est que par les urnes que la recomposition politique existera, tout le reste n'est que criailleries et jérémiades puériles.

Comme le dit fort justement Juan, le No Sarkozy Day, c'est le 7 mai 2012, point barre !

Un grand merci à Reversus et Vogelsong, tous deux à l’origine de ce texte commun qui réussit à faire s’associer des blogueurs de droite, du centre et de gauche. Et parce que tout doit toujours finir en musique, un monstrueux mix Gil Scott Heron versus Dead Kennedys. Enjoy !

Lecteurs, les blogueurs politiques vous gâtent !

Petit cadeau de fin d’année : A l’initiative de Vogelsong et de Reversus, 35 blogueurs ont voté pour élire les Nicolas d’or. Démonstration en vidéo (merci Gaël)

Et pour les initiés, la perle :

  

De Copenhague à Rouen

Apéro-Débat CITOYEN

Jeudi 10 décembre 2009 à 19h00

à la Pizzéria-Grill L'Authentique

47 Bis place du Général de Gaulle 76000 ROUEN

(en face de l'Hôtel de Ville de Rouen)

Les Verts de Rouen vous invitent à un Café-Débat Citoyen sur le thème suivant : La réduction des Gaz à Effets de Serre, du local au global à travers trois axes : se nourrir, se loger, se déplacer

La ville de Rouen se mobilise pour le climat et a signé l’appel de Copenhague. Très bien ! Valérie Fourneyron, maire PS de Rouen et Guillaume Grima, adjoint Vert sont partis représenter la ville au sommet de Copenhague. Epatant ! Il n’y a plus qu’à mettre en pratique cette grande déclaration de principes, en commençant par exemple, par ne pas reconduire les 24 heures motonautiques de Rouen. C’est ce que soutient Stéphane Martot, qui animera le débat demain soir :

Il est évident que les bonnes intentions, de Copenhague à Rouen, doivent devenir réalité ! On a tous compris que Le Grenelle de l'environnement avait été intéressant, qu'il avait été un moment de réflexion pertinent, mais on a aussi compris que la droite ne voulait pas appliquer... ce Grenelle, tout simplement par ce que cela remettrait en cause - forcément - le capitalisme et le productivisme.

 Et pourquoi voudraient-ils le faire, puisque c'est le système politique qu'ils défendent et qu'ils protègent ?

 On a aussi compris que la gauche en crise sur le fond de son propre projet politique se raccroche, comme elle peut, par des stratégies de communication au Projet Ecolo, puisqu'il est porteur.

 Cette danse du ventre des convertis... à l'écologie, surtout dans le discours et dans la communication, sur un air du ..."plus écolo que moi tu meurs !", me  fait... sourire.

 Il est cependant encore temps de se lancer vraiment dans une politique écolo. Ce n'est pas la fin du monde qu'il faut annoncer, mais le grand espoir de changement que cela peut occasionner. Débattons-en, la question est passionnante.

 Oui, il est temps, à Rouen, au retour de Copenhague, d'annoncer l'arrêt... des 24 heures motonautiques... à ce jour soutenus par le PS, le PC, le Modem et l'UMP.

 Aux actes citoyens !

Du global au local quoi !

Régionales 2010 Haute-Normandie : Cap21 rejoint Europe Ecologie

Il existe entre le Modem et Europe Ecologie de nombreuses convergences sur l'urgence sociale économique et démocratique dans notre pays et nos régions. Cependant, alors que s'opèrent ces convergences, il se distingue à l'intérieur du Modem des divergences quant aux méthodes pour atteindre le même but : établir une société démocratique et équitable dans un environnement le mieux préservé possible et une économie locale créatrice d'emplois durables et non délocalisables basés sur des filières de formation pérennes.

Certains adhérents Modem voudraient établir une social-démocratie productiviste basée sur la croissance, la relance de grands travaux, de l'automobile et du nucléaire (adhésion au projet titanesque de Grand-Paris, contournement Est, EPR, maintien de l'agriculture intensive, défense des intérêts de grands groupes pétrochimiques...) et veulent ajuster à la marge le capitalisme financier.

La social-démocratie a pu être un modèle pertinent et efficace en Europe (même s'il n'a jamais vraiment été adopté en France). A l'heure où ce modèle peine à se renouveler et à affronter les défis du siècle nouveau, est-il nécessaire d'essayer de le construire à contretemps en France et dans nos régions ? Ne devons nous pas plutôt inventer une éco-démocratie basée sur un nouveau contrat social et de nouveaux indicateurs de développement humain, sur la reconversion écologique de l'économie, sur le soutien aux PME-PMI  et non aux grands groupes), sur l'innovation technologique, les énergies renouvelables et une agriculture biologique garante d'une alimentation de qualité?

CAP 21 Haute-Normandie défend cette seconde option et estime qu'elle n'est pas compatible avec la première. C'est pourquoi, considérant l'avancement des travaux préparatoires d'Europe Écologie Haute-Normandie et des Mouvement Démocrate 27 et 76 auxquels Cap21 Haute-Normandie a fortement contribué, considérant  la priorité accordée ou non à la construction d'un projet fédérateur que ne saurait remplacer l'appel incantatoire aux valeurs partagées, considérant les  convictions et les options programmatiques (qui sont toutes respectables bien qu'incompatibles avec les nôtres), nous avons décidé après consultation des adhérents entre les 13 et 15 Novembre de faire le pari de la cohérence sur un projet plutôt que sur une étiquette politique et de rejoindre Europe Écologie dans un large rassemblement des écologistes, des démocrates et des citoyens qui font le choix de l'imagination, de la complémentarité et de la confiance mutuelle pour mettre l'écologie au cœur de l'action publique régionale pour la prochaine mandature.

Cap21 est un parti charnière entre l'écologie et la démocratie et nous affirmons que l'urgence écologique et sociale n'est pas dissociable de l'urgence démocratique.  Nous nous emploierons donc à porter ce message au sein d'Europe Écologie Haute-Normandie en présentant plusieurs candidats Cap21 au sein de cette liste.

Nous invitons à nous rejoindre tous ceux et celles qui dans les rangs démocrates souscrivent à cette démarche, et à signer l’appel des écologistes haut normands pour les régionales 2010.

 Mathieu Amelot

Délégué régional Cap21 Haute-Normandie

Après le Languedoc-Roussillon et PACA, la Haute-Normandie est la troisième région où les adhérents de Cap21 font le choix de rejoindre Europe Ecologie. D’autres régions à suivre ?

A gauche ma ville ? Nan, c’est une blague…

Je fais partie des 5 839 membres qui soutiennent le cinéma d’art et d’essai Le Melville sur Facebook. Et je reçois la lettre hebdomadaire envoyée par son directeur, Jean-Michel Mongrédien qui nous tient au courant des difficultés qu’il rencontre à faire vivre sa structure. Le moins que l’on puisse dire, c’est que les collectivités locales ne l’aident pas. Voici un extrait du message qui m’est parvenu aujourd’hui :

Chers spectateurs,

Nous avions prévu d¹organiser le 12 décembre 2009 avec  Les Verts  de la Ville de Rouen une journée de projections de films et de débats à l’occasion  du sommet de Copenhague. La Ville a repris ce projet à son compte en interdisant que cette manifestation se déroule au Melville. (…)
Encore une fois, nous constatons l'acharnement du Maire à vouloir faire disparaître Le Melville du champ culturel de la Ville.

La manifestation aura bien lieu en effet, mais elle se passera … au Gaumont ! Il faudra m’expliquer la logique qui pousse une municipalité à subventionner chichement, mais à subventionner tout de même encore cette année,  un cinéma d’art et d’essai qui tient une longue tradition de débat citoyen tout en privilégiant pour la circonstance l’un des plus gros groupes cinématographiques. Chronique d’une mise à mort annoncée ? J’en ai bien peur ! Enfin, il paraît que c’est une majorité socialiste qui dirige ma ville…

Café-Géographique à Rouen : La Haute-Normandie a-t-elle encore un avenir ?

Je ne dirai jamais assez de bien du blog Normandie 2010. Impulsé par des universitaires, Normandie 2010 a vocation à élargir le débat sur l’avenir régional au-delà du cercle habituel des spécialistes. L’objectif est de permettre à différents acteurs de se rencontrer, d’échanger des opinions et des points de vue et de profiter des compétences de chacun.

Et depuis cet été, c’est  un bonheur de lire les contributions qui paraissent à un rythme à peu près hebdomadaire. Ce sont les mêmes animateurs qui s’étaient attelés à la rédaction de l’ouvrage Rouen, la métropole oubliée, paru à quelques semaines des municipales de 2008. Saisissant à chaque fois l’opportunité du débat électoral, nos universitaires se penchent sur la question battue et rebattue de l’avenir de la Normandie. Une ou deux ? Et le Grand Paris, que vient-il faire dans tout ça ?

Voilà une bonne occasion de discuter avec l’équipe du blog qui nous convie pour un café géographique à Rouen :

Mercredi 25 novembre à 18h30 au Bar des Fleurs (place des Carmes)

Convention Europe Ecologie Haute Normandie

 

Chouette ! Une #twittpartyrouen…

Autant vous avertir dès le début de ce billet, chers lecteurs. S vous n’êtes pas comme moi accroc à Twitter, aux fils d’infos, à la veille collaborative, ce billet va vous raser et de toute façon, vous n’y comprendrez rien. Or donc, les aimables trolls Nouveau Centre, UMP, Modem, PS et autres non apparentés, vous pouvez briser là.

Avis à la population des twittos rouennais et au-delà. :

3^e #twittpartyrouen

Jeudi 5 novembre à partir de 19 heures

Au 3 pièces (place de l’Hôtel de Vlle)

C’est plutôt marrant ces rencontres qui mélangent super technos, webmestres, bibliothécaires, blogueurs, journalistes, communiquants, politiques. J’ai vu qu’à Lille, ils vont eux inaugurer leur première twittbouffe, nom de code #chico. Je me demande si c’est bien pertinent chico parce que ce hastag a l’air pas mal utilisé par des américains pour désigner toute autre chose, mais bon, c'est les nordistes qui voient...

Peut-être jeudi prochain pourrais-je me faire expliquer ce qu’est une googglewave invitation ? On parlera des listes twitter sûrement. Bon, des listes, j’en ai fait, mais je ne vois pas trop encore à quoi ça peut servir. Par exemple, j’aurais bien aimé envoyer un twitt pour jeudi à tous ceux que j’ai listés dans rouennais et alentours. Mais ça, ça n’a pas l’air possible.

Au fil du temps et des nouveautés, je me suis fabriqué ma petite robinetterie à moi pour suivre les infos qui m’intéressent. Mon cicérone dans cette expérience a toujours été mon copain @narvic. Parfois, avec un enthousiasme confondant et incitateur, il m’envoie dans des trucs que je n’arrive pas à bien utiliser, genre delicious ou FriendFeed. Mais c’est aussi lui qui m’a initié à Google reader, Facebook, Twitter. Après, je me suis arrangé mon petit circuit à ma sauce en rajoutant une pincée de pearltrees, un doigt de yoolink et hop, ça me donne de l’info toute chaude ! Alors quand Narvic m’invite à devenir bêta-testeuse sur CoZop, j’obtempère, sans me poser de question et sans rien y comprendre d’ailleurs. Assez bêta comme testeuse…

Pour notre plus grand bonheur, jeudi, Narvic fera un petit tour dans sa ville natale, pour nous expliquer l’intérêt de ce qu’il nomme l’outil indispensable du journalisme de liens. De ce que j’ai compris, CoZop te fabrique ton propre journal de veille à partir des liens qu’envoient tes followers. Et tu peux doser l’intérêt que tu portes aux sujets avec un petit curseur comme tu vois sur l'image là. L'image, c'est pas mon curseur, c'est celui de Narvic, je suis trop quiche pour faire une capture  d'écran. Bon, déjà, il n’y a rien sur l’écologie, alors j’ai dû mettre à fond le curseur sciences. Autre chose : j’aimerais bien un journal local, rien qu’avec les twitts des rouennais, mais ça ce n’est pas possible.

Et puis je pense aussi que jeudi on boira des mojitos et on parlera de la meilleure adresse rouennaise de macarons. Et tous ceux qui le souhaitent sont les bienvenus.

Poor lonesome cowboy

C’est ainsi que Julien Dray se définit lui-même. Isolé sans doute, sniper certainement. « Je tire quand j’ai envie de tirer ». J’ai répondu lundi à l’aimable invitation de Vendredi de venir interviewer l’amateur de montres de collection avec d’autres blogueurs qui, pour beaucoup, l’avaient déjà rencontré avant l’été et la parution de son bouquin, pour lequel  il assure, me semble-t-il, une grande tournée promotionnelle.

La première heure de cette rencontre, je dois l’avouer, m’a passablement ennuyée. Non que l’homme soit inintéressant, bien au contraire, mais les sujets de conversation tournaient principalement autour de « l’affaire Dray ». Je ne présume de rien, ni de sa culpabilité, ni de son innocence, mais l’on sent bien que cet évènement l’a profondément traumatisé, l’amenant de manière quasi obsessionnelle à toujours y revenir, quel que soit le sujet abordé. J’en retiens surtout que le PS est un panier de crabes et que Benoit Hamon n’est pas, mais alors vraiment pas son ami.

A part ça ? Personne parmi les présents, pour contester la lente et impitoyable décomposition idéologique du PS, empêtré dans les ambitions présidentielles de nombreux barons et baronnes. Sans doute l’une des plus grandes plaies de notre actuel système politique : tout se rythme sur l’élection clef, la seule qui permette de basculer les rapports de force. Le discours électoral se scande sur l’air trop rebattu de la bipolarité et cela ne risque pas de s’arranger au vu de la scandaleuse réforme du scrutin imaginée par Jean-Pierre Raffarin. Aussi la ritournelle « battre la droite » du PS ne s’assortit pas d’autre chose que du souci de garder la main sur les fiefs.

S’il y a une analyse que je retiens du député de l’Essonne, c’est bien celle-là : La gauche ne parle plus aux classes moyennes et se contente de se mettre en position compassionnelle avec les exclus ». Je l’interroge sur l’impuissance à revoir les logiciels, d’envisager les politiques menées au regard des enjeux de ce siècle, lui demande ce qu’il pense de cette proposition de remplacer les indicateurs de croissance par d’autres indicateurs plus durables, éloignés de la doxa productiviste. Slovar fait des bonds sur sa chaise mais Julien Dray reconnaît volontiers que son parti passe à côté de ces questions essentielles. Je trouve cet aveu, venant d’un cadre socialiste, ancien porte-parole de sa formation, terrible et pathétique.

Jusqu’ici, seul Juan a rendu compte de cette réunion. J’attends donc avec impatience les papiers d'Hypos,  Ronald, Vogelsong, et Mancioday.

Chronique pas anodine de la décomposition démocratique

Ainsi donc à Hénin-Beaumont, le Front National réalise un score de près de 40 % au premier tour. Il peut s’en trouver qui gueulent la main sur le cœur et appeler les électeurs d’Hénin-Beaumont à un sursaut républicain. On peut noter que la participation à ce premier tour fut de 60%, ce qui semble énorme pour une élection partielle. On peut considérer aussi le phénomène comme le fait avec acidité et amertume Jean-Luc Mélenchon : L’extrême droite est très largement en tête avec 39,35 %. Il y a six listes à gauche ! La liste officielle du PS, du PC et du Modem arrive en troisième position avec 17,01 %. En  deuxième position, à 20,19 %, c’est un dissident socialiste ! Et trouver des explications : Le désastre est en marche. Bien sûr, le refrain numéro un, « halte au fascisme », a fonctionné comme un vieux pétard mouillé. Et comme c’était l’unique argument de la « gauche officielle » pour justifier son alliance sans principe avec des fantômes du Modem  et recycler les élus sortants de la municipalité dont le maire est en prison, on comprend mieux le résultat lamentable. Mais encore : De tout cela, et avant de devoir assister au deuxième tour de ce mauvais cauchemar, retenons la responsabilité écrasante de l’appareil socialiste de ce secteur qui a laissé tout aller jusqu’à ce point de décomposition morale, militante et politique. Je le vois comme une métaphore de l’Etat général du PS, la corruption en moins cela va de soi. Mais voila bien le visage ultime du localisme, du règne sans idées, sans principe, sans projet, des caciques et des barons qui bidonnent les élections internes, mentent et trichent en permanence, se moquent des débats, des textes et de tout ce qui n’est pas eux et leur connivences puis s’étonnent d’être ensuite vomis par les gens du commun qui n’en peuvent plus !

Pendant ce temps-là, à Perpignan, la liste UMP du maire sortant Jean-Paul Alduy arrive largement en tête du 2^e tour de l'élection municipale organisée après l'invalidation pour fraude du scrutin de 2008. Faut-il rappeler que le scrutin avait été invalidé pour fraude à la chaussette et que lors du premier tour du dimanche précédent on avait cette fois-ci détecté une fraude aux bulletins sous les aisselles ? Même pô grave !

Affaire de la fraude au dessous de bras  selon Brave patrie : Martine à une explication logique : « Je collectionne les bulletins de vote et j’en envoie à ma famille. Bon, je vous laisse, j’ai rendez-vous chez mon psy ».

Si j’ai bien tout compris et que je résume : corruption à gauche ? L’électeur sanctionne et vote Front national. Tricherie à droite ? L’électeur conforte les tricheurs. On peut en rire pour éloigner l’angoisse de ce que l’on voit pointer inéluctablement, la dictature molle du marketing et de l’info à l’attention des masses de consommateurs-électeurs. On peut constater ensemble sur nos blogs que dans un monde où il y a une révolte en Iran, un président qui décide seul d'un référendum déjà voté en 2003, des tensions au Niger ou au Honduras ou encore des licenciements partout, lorsqu'il est question de la mort de l'employé du siècle de l'industrie musicale, cela dure 25 minutes sur 36 au JT de France 2.

L’été s’installe (temporairement) en Normandie, en démocratie, c’est l’hiver qui s’annonce. En attendant, petit chéri de sa mère devient majeur dans trois semaines. Et croyez-moi, il ira voter aux prochaines élections, dussé-je l’y envoyer à coups de pieds au cul !