Pour ce premier billet des chroniques d’Adèle, je suis
allée assister hier soir au meeting de Valérie Fourneyron qui accueillait le
maire de Paris venu la soutenir pendant sa campagne.
La salle sainte Croix des Pelletiers est pleine. On y
croise toute la gauche rouennaise, le président du Conseil Général, deux
députés maires de l’agglomération, des maires, les candidats aux cantonales, des
militants… et aussi un public nombreux qui lui, n’est pas forcément encarté.
Bertrand Delanoë et Valérie Fourneyron entrent ensemble.
C’est Valérie Fourneyron qui démarre avec un discours construit en trois
parties : l’accueil du maire de Paris puis un propos très politique sur le
nécessaire rassemblement de la gauche dans le contexte national et enfin la
déclinaison de son programme. Elle insiste sur la construction collective
démarrée très en amont, sur le fait que les projets qu’elle présente ont été également
discutés avec les autres partenaires de la ville que sont l’Agglomération, le
Conseil Général et le Conseil Régional.
C’est ensuite le tour de Bertrand Delanoë. Vous pouvez
écouter l’intégralité de son discours sur Grandrouen. Je dois dire que c’est un
vrai tribun, son discours est fluide, sans aucune note, en impro totale. Et on
comprend bien en quoi il a l’étoffe d’un présidentiable. Je me fais cette
réflexion que ce n’est pas si courant d’entendre une grosse pointure politique
en live. Jusque là j’ai bien sûr apprécié les qualités d’orateur de François
Bayrou et je me souviens aussi d’un discours tenu par Nicolas Sarkozy au Parc
Expo. Cela devait être vers 2003, une grande messe autour de la
décentralisation. J’étais revenue impressionnée par l’animal politique et
pendant des mois mes enfants m’avaient accusée des pires turpitudes pour avoir
osé reconnaître que l’homme était brillant.
Mais revenons au maire de Paris. Dans son discours
traitant de la politique nationale, il a des envolées lyriques sur les valeurs
bafouées de la France,
il insiste sur les fondements de la laïcité. Lisez le blog du petit docteur, à
l’évidence je n’étais pas la seule à être séduite par le bonhomme.
Quand Bertrand Delanoë parle de Paris, on le sent habité
par sa fonction de maire et imprégné de la nécessité du vivre ensemble. Il
insiste sur trois axes pour lui essentiels de son dernier mandat : le
logement, l’environnement et l’économie.
Son discours est virevoltant, entrecoupé en permanence
d’anecdotes et de digressions avec une dose d’humour très appréciable. Je
terminerai avec cette petite boutade qu’il lance à Valérie Fourneyron : « Lorsque tu dis, Valérie, que tu prends tes
exemples aussi chez des amis, ça me fait sourire parce que lorsque j’étais
candidat à la mairie de Paris, j’allais prendre mes exemples, notamment à
Nantes et Rennes. Donc, je me dis si tu fais comme ça, à mon avis tu vas gagner… »
J'ai écouté les quarante minutes de discours sur Grand-Rouen et je trouve que tu en as fait un très beau compte rendu. Moi aussi, j'ai trouvé qu'il assurait sacrément. Son phrasé, ses exemples et ses petites anecdotes sont toujours bien senties. Il y a de la justesse et de l'amour dans sa conception politique et c'est rassurant de voir de l'humanité même à un haut niveau de responsabilités.
Il a renvoyé Sarkozy dans les cordes et ça fait du bien. Ce qu'il dit est vrai : Sarkozy a été président du parti majoritaire à l'Assemblée et il est ainsi responsable de la situation de la France depuis 2002. Il ne doit en aucun cas s'en exonérer.
Delanoë a aussi été "choqué" par les Hauts de Rouen et ça, c'est si révélateur du travail à accomplir pour ces gens que l'on a trop négligé.
Bref, c'est un tribun remarquable et ses idées humanistes donnent un souffle d'inspiration nécessaire à notre ville, à la gauche et à notre pays.
Je perds toute objectivité en disant cela mais je crois qu'il est tout bonnement exceptionnel.
Rédigé par : M. Julien | 02 février 2008 à 18:53
C'est rigolo comme coïncidence : j'ai reçu cette semaine une note sur les villes à syn-profil [bobo-trèsédé].
Sinon,il paraît que Louis de Funès vient d'épouser Michael Jackson à l'Elysée aujourd'hui.
Rédigé par : chr!s | 02 février 2008 à 20:46
@Monsieur Julien
Je me permets quand meme de tempérer vos ardeurs et votre enthousiasme : Certes, Delanoë a l'étoffe d'un "président" mais par ailleurs, pour connaître quelqu'un qui travaille très étroitement avec ses équipes, je crois pouvoir dire que démocratie et humanité ne sont pas beaucoup plus présents aux sommets du PS parisien qu'aux sommets du Modem :)
Rédigé par : marie laure | 03 février 2008 à 08:06
bon, j'écoute mr Delanoë via la fameuse prise de son de Mr bailly sur grand rouen (tres bonne idée d'ailleurs).
Attention peut être à ne pas sacraliser un personne..
Même si à l'écouter..si tout cela était fait sans notes, c'est un bon discours.
Un discours toutefois, bien rodé..il est aussi en campagne, non?
M'enfin c'est un véritable tribun..intelligent..pour le reste, je ne suis pas parisien :)
Rédigé par : le bonauxilien | 03 février 2008 à 15:17
Dernier recours, la foi...
http://martinefruit.unblog.fr/2008/02/03/la-priere-du-maire-de-rouen/
Rédigé par : Le Major | 03 février 2008 à 17:06
Chère Laure, vous m'impressionnez.
Nous serions sans doute -très- souvent en désaccord si nous devisions ensemble de politique générale, mais j'apprécie votre courage, votre culture, votre humour et surtout la qualité de votre écriture.
Voilà, c'est dit.
Rédigé par : Franpi | 03 février 2008 à 19:44
Puisque vous avez fait connaissance avec le maire de Paris, permettez au "Rouennais de l'étranger" que je suis, puisque Rouennais de naissance, j'habite Paris désormais, de tenter une comparaison entre ce que les Parisiens ont connu depuis 7 ans avec ce qu'on connu les Rouennais...
Paris a bougé depuis 7 ans. Clairement. Visiblement. Pour tous. Partout.
On parle beaucoup hors de Paris des opérations très médiatiques telles que "Paris-Plage" ou la "Nuit blanche". Mais ce n'est pas du tout ça que les Parisiens voient en premier...
Nous voyons en premier un effort de construction qui nous a mis en chantier pendant 6 ans, mais tout est achevé, aujourd'hui que nous avons un bilan à tirer.
Le moindre micro terrain disponible a été mis à profit pour construire du logement social, des crèches et des jardins publics ou communautaires. Il y en a partout, tout le monde en connait un exemple au coin de chez lui.
Toutes les opportunités de réorganiser la voirie ont été mises à profit pour favoriser les bus, les vélos et les piétons.
Au quotidien, je vous l'assure, nous vivons mieux.
Et nos impôts locaux n'ont pas augmenté.
Nous sentons un véritable élan donné à cette ville. Nous somme certainement encore loin du compte pour faire de Paris une métropôle internationale agréable à vivre et attractive pour tous. Mais il est clair que les choses ont changé.
A Rouen... Quel élan ? Quel projet ? Quel avenir ?
Avez-vous l'impression qu'il s'est passé quelque chose à Rouen depuis 7 ans ?
Rédigé par : guy76 | 04 février 2008 à 01:14
@ Franpi :
Je rosis de confusion et de plaisir sous les compliments.
Rédigé par : Laure Leforestier | 04 février 2008 à 17:01