Comme annoncé, je lance à partir d’aujourd’hui
une revue hebdomadaire des blogs locaux. J’en ai pointé 69 jusqu’alors (je n’ai
pas fait exprès pour le chiffre, je le jure). Je vous promets de n’en faire
qu’à ma tête avec mes têtes. Chaque semaine, je tenterai de vous donner une
température du net d’ici, à Rouen et alentours, je n’hésiterai pas à aller
explorer aussi loin que Le Havre ou l’Eure, c’est dire…
Le ouaib, et c’est bien commode, c’est
d’abord le règne de la déploration. Quelles furent les dernières doléances ?
Les indignations :
Ils
parlent tous de Total, z’avez qu’à cliquer sur les liens.
Petite devinette pour éprouver votre
connaissance bloguesque. Sur quel site normand peut-on trouver ces termes à
propos d’Hadopi ?
On
mesure combien cette loi liberticide et dispendieuse a peu à voir avec la
défense des artistes-créateurs et avec le simple sens de l’histoire.
Dans
un cas comme dans l’autre, elle fait penser à une digue de sable érigée face à
l’océan. Comme toujours, les réactionnaires veulent arrêter l’histoire mais
sont finalement, tôt ou tard, balayés par elle.
Ce n’est pas sur un site révolutionnaire de
l’extrême-gauche mais sur le site tenu par une grande amie de la police et des
armées. Il est vrai qu’elle reproduit juste les déclarations de son leader…
Sinon, les internautes (dont la mémoire
gougueulesque est sans limites) constatent le revirement des socialistes dont
les sénateurs avaient voté unanimement (ou quasi) la loi création et internet.
Il semblerait que les députés socialistes aient enfin compris qu’ils ramaient à
contre-courant.
Pas
très net :
Le PS chez nous, c’est un cas de figure passionnant. Pour
résumer la situation aux lecteurs qui n’auraient pas le bonheur d’être
seino-marins, le PS ici est tenu d’une main de fer par Laurent Fabius et ses
lieutenants. La lecture du site de la fédération PS est devenue mon petit
plaisir quotidien. J’ai inventé un jeu. A chaque nouveau billet paru, je tente de
deviner le blog plagié. Parce que, attention, c’est bossé comme plagiat !
Le webmestre ne se contente pas d’un vulgaire copié-collé en omettant de citer
ses sources. Non, il modifie légèrement les mots, rajoute une petite phrase de
ci de là… On peut légitimement s’arrêter sur l’aspect comique ou pathétique, à
vous de choisir, qui consiste à recopier besogneusement plutôt que d’écrire
soi-même. Deux exemples cette semaine : pillage des Echos pour manifester
une indignation face à la fermeture de Continental Clairoix en Picardie, piratage
du Monde via le NPA sur la progression de l’anti-sarkozisme.
Sans même parler de bonnes pratiques entre
auteurs du net, je me contenterai de ce rappel de la loi :
Il
est interdit de reproduire librement un texte, une image, un son, sans le
consentement de son auteur (article L.122-4).
En
revanche, lorsque l’oeuvre a été “divulguée” (rendue publique par son auteur),
vous pouvez en citer des extraits, sous certaines conditions. Il faut indiquer le nom de l’auteur ainsi que
la source (Article L.122-5 alinéa 3, ce peut être une “analyse”, ou une “courte
citation” (Article L.122-5 alinéa 3, point “a”). En aucun cas, la reproduction
complète (sous quelques formes que ce soit) n’est autorisée. Le droit de
citation autorise donc à reprendre un court extrait d’une “oeuvre” en citant la
source, et ce, uniquement dans le but d’illustrer un propos. En aucun cas il ne
permet de reproduire un article complet. La copie même en citant sa source
n’est pas un droit.
Ceci
expose clairement que des sanctions juridiques sont applicables en cas de
copier / coller sur Internet.
Le
troll :
Il y en a à gauche qui n’en peuvent plus du
mode de gouvernance du PS de par chez nous. Ainsi, Franck Martin, maire PRG de
Louviers, qui se lâche sans la retenue policée à laquelle les politiques nous
ont habitués. Et quand il règle ses comptes, à propos du tranfuge-transfert d’Henri
Weber, euro-député sortant de la circonscription Nord-ouest qui part (peut-être)
sur la circonscription du Centre, ça saigne :
On se
frotte les yeux...
Henri
Weber ? Pas possible... Il est encore là ? Certes, ce vieux bahut (ou vieille
bibliothèque, si vous préférez, c'est un intello) fait partie des meubles
d'occasion de Fabius, mais quand même ! Depuis combien d'élections (sans risque
!) recase-t-on Weber, l'archi-apparatchik, sur un siège tout confort ?
(…)Pauvre
gauche ! L'ennui, c'est qu'à Louviers, on va nous demander de voter Pargneaux !
Je
n'ai jamais été aussi près de voter Cohn-Bendit.
Tant
qu'à liquider Mai 68, comme le suggère Weber... Ou Bayrou. Va savoir...
Le Havre, un pur
moment de rock’n roll :
Rouen est une ville romantique peuplée de dandys, Le Havre c’est beaucoup plus rock’n roll. Ainsi, au dernier conseil municipal -ça ne se passerait pas comme cela chez nous, les rouennais sont trop bien élevés- des parents en colère à propos de la fermeture d’une classe ont jeté des œufs sur les élus :
C'est
du fond de la salle, où s'étaient installés les parents de la Cité Chauvin, que
sont partis, dès le début de la séance, les premières insultes et les huées à
l'endroit du maire, Antoine Rufenacht, et de son adjointe à l'enseignement,
Brigitte Dufour. Des insultes, puis des noms d'oiseaux jusqu'à cet épisode qui
a fait monter la tension d'un cran encore : des jets d'œufs vers les élus.
Je
n’ai pas su si les œufs étaient pourris, dégageant la même odeur que la
raffinerie Total. Le maire du Havre porte plainte et la majorité municipale
s’exprime avec véhémence dans son journal à elle :
Et,
puis c'est le drame! En effet, le texte préparé par le groupe majoritaire
devient vite inquiétant avec "Parfois, certains manifestants amènent leurs
enfants pour ces séances de brailleries", pour arriver à : "A la
vérité, la majorité municipale est habituée à voir des hordes sauvages
débarquer en conseil municipal"...
Ils adorent se lancer des trucs en travers
de la tronche les havrais, ce n’est pas une première :
Le lancé d'oeufs va t il devenir une
spécialité havraise ?
A la veille des fêtes religieuses de
Pâques, j'invite les pâtissiers, chocolatiers
et autres métiers de bouche à s'interroger !
Je
profite donc de l'occasion pour rappeler que ce n'est pas la première fois que
des oeufs perturbent une réunion : lors de la campagne municipale de 2001,
alliés avec les Verts, nous avions essuyé de telles giboulées notamment lors de
la présentation de notre projet municipal. Le restaurant Le Crocus (aujourd'hui
fermé) s'en est souvenu longtemps !
Les
chasseurs qui étaient très remontés contre les écologistes profitaient de
toutes nos manifestations publiques pour nous interdire la parole. Malgré nos
protestations devant ces atteintes à la liberté d'expression et aux droits à
campagne électorale,
la droite n'avait pas dit un mot : rien, silence radio !
Y
avait-il une explication à ce mutisme ? Oui, au moment de la publication de la
liste de droite, la femme du Président des chasseurs y figurait !
Il y
avait donc cause à effet !
Etudiants-diants-diants !
Nous avons perdu Grand-Rouen. Dans la cité
océane, ils ont Le Havrais. C’est comme cela que j’apprends ce qui se passe
là-bas (merci Cyrille !). Donc à Rouen, mais aussi au Havre, les étudiants
manifestent, bloquent la fac et même ils ouvrent un blog.
Blog
ouvert en janvier 2009, qui s'inscrit
"contre le désengagement de l'État, les suppressions d'emploi dans les
universités françaises, la suppression de l'IUFM, et la réforme des statuts de
l'enseignant-chercheur et du doctorant. Bref, contre la LRU dans son
ensemble".
Ce
qui a le don de déplaire aux Jeunes Pops havrais :
Les
Jeunes Populaires du Havre appellent les étudiants à résister et à se présenter
dès demain matin à l’entrée de l’université pour protester contre ce blocage
illégal. Nous invitons également tous les étudiants, opposés au blocage et qui
sont majoritaires, à se rendre vendredi à 14h à la nouvelle Assemblée Générale.
Ensemble, débloquons notre avenir !
C’est vrai qu’ils sont trop forts pour
briser les grèves et débloquer les facs, les Jeunes Pops, c’est même devenu
culte !
Happy birthday :
9 mars 2008-9 mars 2009 : l’arrivée à
la mairie de Rouen de Valérie Fourneyron et d’une équipe PS-Verts-PC s’apprécie
différemment selon la place que l’on occupe au sein de l’hémicycle municipal.
A l’occasion de cet anniversaire, notons
l’arrivée au firmament de la blogoboule rouennaise, ce déjà cultissime site
animé par l’opposition UMP assistée par les Jeunes Pops rouennais. Avec
l’humour qui les caractérise, ils ont baptisé leur blog Rouen démotivée.
Rhhhooo, trop fort, le slogan de Valérie Fourneyron pendant la campagne c’était
Rouen motivée ! mdr…
L’opposition centre mou se livre aussi à un bilan anniversaire :
Après
un an de mandat, que reste-t-il des promesses et des espérances que Mme
Fourneyron et son équipe avaient portées pendant la campagne
électorale ? A l’image des Jeux olympiques de la jeunesse, la réalité a
fait fondre le rêve :
Leur
Ville, que le Maire a curieusement baptisé « Rouen givrée », à
l’occasion des fêtes de fin d’année, ne serait-elle pas rentrée dans une
nouvelle ère de glaciation ?
Evidemment, l’analyse diffère si l’on se
place du côté de l’équipe municipale. Rouen socialiste réalise une vidéo de
Valérie Fourneyron vous pouvez la regarder là.
Les mariages d’amour sont beaucoup moins
solides que les mariages de raison. La preuve, les Verts font toujours partie
de la majorité municipale. Ils s’expriment dans Paris-Normandie :
A
Rouen, sur le mode « je t'aime, moi non plus », les relations ont toujours été
compliquées entre Verts et socialistes. Se sont-elles adoucies ? « C'est un
combat de tous les jours », glisse Jean-Michel Bérégovoy. « On tient le rapport
de forces », jauge Guillaume Grima, en glissant tout de même une précision qui
en dit long : « Faire de l'écologie avec la droite, c'est impossible. Avec la
gauche, c'est difficile. »
Courage camarades, plus que 5 ans à
tenir !
José
nouvelle formule :
Au
Havre, il y Cyrille ; dans l’Eure, c’est José Alcala qui m’informe. Il
vient de changer le nom, l’adresse et la formule de son blog.
Le
nom générique, Vernon, devenait trop restrictif, trop localisé alors que le
blog couvrait l'information bien au-delà de la deuxième ville de l'Eure. Avec
Caméra Diagonale, le média va élargir son horizon tout en conservant sa ligne
éditoriale et son ton. Caméra Diagonale va, aussi, permettre à d'autres
auteurs d'intervenir dans les contenus. Qu'ils soient journalistes ou non.
Plus de diversité, d'angles et de points de vue. Cette évolution se fera dans
le temps, sans précipitation. La vidéo conservera une part importante. A terme,
un journal vidéo hebdomadaire de dix minutes sera mis en place et résumera
toute l'actualité de la semaine. Bref, beaucoup d'idées sont en gestation avec
la volonté de pérenniser le média, à terme.
Perdrial le
geekrivain :
Certain de mes commentateurs le déteste,
d’autres l’adorent, je fais partie du dernier clan. J’aime son exercice
quotidien d’écriture, je m’en fous s’il me raconte des histoires minuscules,
depuis quand mesure-t-on le talent d’un écrivain à ce qu’il raconte ?
C’est la manière dont il raconte qui m’intéresse. Comme j’ai pu m’apercevoir
qu’il me lisait (parfois), j’en profite pour lui dire toute ma frustration de
ne pouvoir commenter chez lui. Il adore les concerts et les vernissages, tenez
l'avant dernier au musée des Beaux-Arts de Rouen par exemple :
Laurence
Tison, Adjointe au Maire chargée de la Culture et du Spectacle vivant,
apparaît. Il est presque dix-neuf heures. Je sais donc que c’est mort. (ce soir-là, c’est
coup double il veut faire vernissage + concert NDLR) Je l’écoute quand même. A défaut de Culture, j’ai droit au Spectacle
vivant.
Elle parle dans tous les sens, passe par le Musée de la Céramique, les jeunes
générations à instruire, André Malraux, une dame de l’Association des Amis du
Musée et un gardien d’icelui qui viennent de mourir, les nombreux élus
présents, les mangas (les jeunes aiment ça, nous apprend-elle). Elle donne
aussi son sujet de dissertation : « L’art ne serait-il pas dans la
perfection du geste ? » Et le Japon dans tout ça ? Eh bien,
« le Japon est un pays fascinant trop souvent mal connu. »
Chroniques
de l’oubli :
Félix Pheillon ne se contente pas de nous
égrener ses souvenirs d’un Rouen dont moi-même je ne conserve qu’un vague
souvenir nostalgique d’une enfance passée pendant les trente glorieuses. Dans
Rouen chronicle, le passé permet de tacler le présent. Et ainsi, l’évocation
d’un ancien journaliste de Paris-Normandie décédé il y a peu, Yvon Pailhès,
m’inspire immédiatement un rapprochement avec le comportement actuel de le
droite et la sous-droite rouennaise.
Question de génération, disais-je ? Plutôt de
clan. Pailhès, comme d’autres, se vit érigé comme le porte-parole des lecteurs
bien pensants, l’établissement rouennais catholique, acquis au centrisme le
plus mou, aux idées les plus conservatrices et aux visées les moins
audacieuses. Sûrs d’eux-mêmes et sûrs du monde tel qu’ils le croyaient aller.
Ceux-là mêmes (Pailhès avec eux) qui livrèrent, vers 1974, le quotidien à
Robert Hersant, enfant du pays, lorsque celui-ci s’offrit le journal et prit sa
revanche sur cette fameuse guerre, et finalement sur eux, les attentistes, ceux
qui n’avaient fait qu’attendre, justement.
Ils professent que le monde va comme il peut, qu’il
ne faut pas faire l’intéressant, mais jouer avec les cartes qu’on a en main.
Ils montrent ce que sont la modestie, la résignation et l’immense orgueil qu’on
retire à n’avoir aucune exigence, donc aucun compte à rendre.
En tout cas,
c’est ce que songeais en écoutant les arguments de certains groupes au conseil
municipal pour ne pas prendre part aux votes des motions dont l’intérêt serait
« national » et pas « communal ».
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