Désolée, mais je n’arrive plus…

à faire semblant d’y croire !

Je me suis toujours intéressée à la vie politique de mon pays mais j’ai mis bien du temps avant de m’engager. Je m’engage bien pour les affaires de la cité en devenant adjointe au maire de Rouen en 2001, mais je reste fort longtemps jalouse de mon indépendance d’esprit et ne m’encarte pas. Et puis un jour, en mai 2006, en écoutant un discours lors du vote de la motion de censure au gouvernement Villepin, l’orateur me donne enfin un espace politique. Quelqu’un qui dit :

Nous avons un virus dans notre démocratie, qui empêche la démocratie de se défendre : c’est l’absolutisme. Et la démocratie est incompatible avec l’absolutisme. (…) Dans  la République absolutiste, il n’y a plus qu’un but politique : contrôler le quartier général. À partir de quoi, on installera ses hommes partout, ses réseaux partout. Tout le pouvoir pour un clan et qui n’est pas avec moi est contre moi. D’où l’état de guerre intestine, la guerre des clans pour contrôler l’Etat.

Quelqu’un qui dit aussi :

Je sais bien qu’il y a la discipline de parti. Je sais bien qu’il y a les habitudes. Et je connais bien cette idée : « nous n’allons pas mélanger les voix avec le Parti socialiste et les communistes… » … Eh bien, en effet, je franchis un pas : j’accepte de voter, dans des circonstances nationales graves, avec des gens qui sont différents de moi. Je ne renie rien de ces différences, mais je les fais passer après l’intérêt national.

Enfin relisez tout le discours, moi ce jour là, je me suis dit que je pourrais peut-être arrêter de voter blanc au 2^e tour des présidentielles (en 95 parce qu’en 2002 on n’avait pas le choix…). Faut croire que je n’étais pas la seule à avoir entendu ces paroles, nous étions quelques millions. La suite on la connaît, je m’encarte, ensuite les présidentielles puis les législatives.

Et l’aventure ne cesse d’être passionnante parce que ce même homme, candidat malheureux aux présidentielles, continue à nous en promettre de jolies choses. Il dit ça par exemple le 24 mai 2007 :

Ce n’est pas une œuvre solitaire qui commence. J’ai voulu ce nouveau mouvement, mais il n’est pas le mien. Je le porterai avec une équipe. L’élection présidentielle, c’est forcément l’histoire d’un homme ou d’une femme face à un peuple. Un mouvement, c’est au contraire une communauté humaine.

Et il ébauche les lignes d’un futur parti dont les bases ne peuvent qu’emporter mon adhésion. Et même que ce beau parti du XXIe siècle, on va le construire tous ensemble dans les semaines qui suivent, dans un grand élan citoyen et un bouillonnement d’idées. Et on est un paquet à le croire à ce moment là. Et je rencontre tout plein de gens tous aussi passionnants les uns que les autres par leur parcours politique, professionnel, humain et je me dis en cette époque de Sarkozie triomphante que nous pouvons ensemble construire une alternative.

Aussitôt après, j’entends dans ma fédération : « Oh mais là, on est tous fatigués, faut se reposer, on en reparle après les grandes vacances… » Bon, je trouve ailleurs une bande de potes avec qui pendant l’été on s’attelle joyeusement à lancer une vaste réflexion sur le fonctionnement de ce nouveau parti tout beau. Cela s’appelle le cercle Méthodes, mais partout ailleurs en France, il y en a plein d’autres qui planchent sur une charte éthique, une charte des valeurs et des statuts. Il m’apparaît déjà, qu’au-delà du discours lénifiant sur les valeurs partagées, la question du positionnement dans une France qui se révèle avec un nouveau paysage politique doit se poser.

Arrive Seignosse et une première descente. Les discours sont toujours bien beaux, mais du travail colossal fourni par les adhérents pendant l’été, point ! Oh, quelques ateliers pour amuser la galerie mais la suite nous prouvera qu’ils auront peu d’incidence sur la constitution du mouvement.

Et pendant ce temps là, en Seine Maritime, la politique de l’édredon est active (enfin passive agressive) pour étouffer toute remise en cause des équilibres et rapports de force. Il n’est pas question de débat d’idées, il est surtout question de garder des sièges. Nous sommes quelques uns à nous agiter, à nous rencontrer, mais rien n’y fera et rien ne changera.

A l’approche du congrès fondateur, nombre d’adhérents découvrent avec horreur les projets de statuts. A nouveau, une poignée de volontaires, cette fois ci, les Démocrates en mouvement, se réunissent, phosphorent, font des propositions d’amendements hyper raisonnables et déjà bien loin de nos rêves, pour tenter de recoller à ce qui devient de plus en plus une utopie de parti démocrate. J’assisterai, globalement écoeurée, à Villepinte, à une mascarade de congrès et à l’adoption de statuts qui ressemblent à s’y méprendre à feue l’UDF (enfin, non, l’UDF n’est pas morte, elle bouge encore, la suite de ma démonstration nous le prouvera). Dès ce moment, la seule chose qui me retient encore dans ce parti, c’est la qualité des personnes que j’ai pu croiser et l’envie de rester dans cette communauté.

J’allais oublier la pantalonnade des élections au conseil national. Quelqu’un peut il m’expliquer l’urgence qu’il y avait à les mener puisqu’à ce jour, les représentants élus n’ont toujours pas été appelés à siéger ? Vous allez sans doute m’accuser de grosse paranoïa mais j’aurais tendance à croire que c’était pour prendre au dépourvu tous ces nouveaux et reconduire les bonnes vieilles structures UDF. Pas de bol, tous ces démocrates forcenés s’étaient déjà constitués en réseaux, et c’est ainsi que les listes Régions en mouvement ou la liste de Quitterie en Ile de France sont un peu venues bousculer la donne.

Comme il n’y avait aucun positionnement clair, ces élections municipales se sont révélées une farce pour le Modem, ou une tragi-comédie si l’on regarde un peu comment les adhérents se sont déchirés et partagés dans une même ville et je citerai de manière non exhaustive Lyon, Bordeaux, Angers, Strasbourg. A vous de compléter la liste au gré de vos propres expériences locales. Le bilan est pathétique. Même si certains veulent encore y voir l’émergence d’une nouvelle force politique, je crois que le citoyen électeur retiendra surtout que pour un parti qui prônait de vouloir faire de la politique autrement, le Modem aura été le champion de la cuisine électorale.

Et dans mon bled, il se passe quoi ? Ben rien ! Ils sont tous très fatigués ceux qui ont fait la campagne d’Albertini qui s’est pris une branlée, alors ils ne veulent surtout pas de débriefing avant les vacances de Pâques. Faut dire que les grandes manœuvres ont commencé, que les sénateurs sont à l’ouvrage et je suis prête à parier que d’ici les européennes de 2009, la « grande famille du centre » se sera retrouvée toujours au nom de ces fameuses valeurs partagées.

Formidable ! Mais ce n’est pas mon truc… Au moins cette année passée au centre avec une bande de gens toujours le cul entre deux chaises, cette fauxculterie ne visant qu'à garantir toujours la même soupe aux mêmes notables, cet aréopage de "nouveaux" aux dents au moins aussi acérées que leurs aînés, m'aura rendu un immense service. Je sais désormais où me placer sur l'échiquier politique, je sais que je n'ai pas besoin d'un gourou pour me montrer la voie, je sais que je suis un esprit libre, bref je sais que je suis à gauche et que je n'ai plus rien à faire entre les bisounours, les gros malins qui mènent leur barque et les salauds professionnels.

Des grosses bises à tous ceux que j’ai eu plaisir à rencontrer. Je n’ai pas envie de vous perdre de vue. Et bon courage à ceux qui restent…

Comments

[Rédigé par : Teddy]

Evidemment, je suis un peu déçu. Je m'y attendais aussi.

Je pense toutefois que ce n'est pas la chose à faire. Le Mouvement Démocrate a un potentiel, il est, certes, handicapé et lui faut trouver un remède. Mais, en étant objectif, on savait que ce serait difficile, que ça ne se ferait pas du jour au lendemain. Et ceux qui croyaient que cette machine serait en route pour ces municipales se trompaient. J'en ai fait partie, jusqu'à un certain jour de décembre où j'ai découvert que cette vision que nous avons, de la France, de la Démocratie, et de notre courant de pensée, n'était pas partagée par tous, et que, notamment, les plus réticents étaient les tenants du centre droit à droite.

Soyons raisonnable : ce parti n'existe pas encore, toutes nos tentatives de lui donner une existence fiable ont échouées à cause de peaux de banane.

La question du positionnement a son importance, et sa réponse réside dans le souhait de la majorité de nos adhérents, pour peu qu'on veuille les interroger, pour de vrai.

Pour ma part, je reste à CAP21 et au MoDem, et je lutterai bec et ongle. Faire de la politique autrement, ça commence, peut être, par le refus du renoncement, non ?

[Rédigé par : Laure Leforestier]

@ Tous :
C'est bien ce que je disais, c'est cette chaleur humaine et cette communauté qui m'ont tant plu et retenue aussi longtemps. Je vous dois, prochainement un autre billet et je vous livrerai mes raisons aussi très personnelles qui m'incitent à prendre mes distances. Vous êtes des personnes formidables, des citoyens réveillés, actifs, engagés. Je l'avais déjà écrit un jour, je me demande vraiment si le mouvement démocrate mérite de tels adhérents...

[Rédigé par : marie laure]

Ma chère chère Laure,
Je rentre de province et lis donc ton article fort tard. Tes mots, un par un, sont ceux que j'aurais pu prononcer. Arrivée un peu après toi au MoDem, nous avons traversé ensemble le courant, nous nous sommes tenues par la main et tu m'as toujours apporté les sages conseils de celle qui connaissait "la maison politique" pour l'avoir fréquentée en ta Mairie.
Je savais tes doutes et tu connais les miens : Avec MiP et d'autres qui me sont tous proches, nous avons vécus les mêmes désillusions et senti les même odeurs d'arrière cuisine.

Tu ne peux pas savoir à quel point ton post me fait de la peine. J'ai l'impression d'être orpheline. Emputée d'une des meilleurs parties qui restent (restaient) encore au Modem. Avec toi, avec d'autres, je me sentais encore prête à combattre encore pour défendre l'idée démocrtate.

Et c'est pourquoi, bienque je connaisse ta position et sache ce qu'il t'en coûte de l'affirmer aujourd'hui, j'ai envie de joindre, en tout égoïsme, ma prière à celle de Forces Hyères.

Je ne crois plus une seconde dans ce parti qui n'a de démocrate que son nom. Je ne crois pas que Bayrou soit capable ni d'en être le forgeron, ni même d'être un jour un Président capable de rassembler les Français alors même qu'il n'a pas su capitaliser sur l'immense espoir et la totale confiance que 60000 adhérents lui faisaient.

Mais ce que je sais, c'est que nous devons rester ensemble, proches, en alerte, pour mettre en musique ce projet que nous avons si bien réfléchi.

Le petit grognard, MiP, étaient UDF avant que d'être Modem. J'avais comme toi, le coeur et le vote (sporadique) à gauche. Pourtant, nous nous sommes rejoins, nous nous sommes entendus, nous avons le même projet. Et demain nous serions dans des familles séparées et adversaires ? NON ! Nous devons continuer. Ou ? comment ? je ne sais pas. Je n'ai pas envie de me diluer dans le PS qui ne nous écoutera pas plus que les Mariani, Arthuis, Mercier, d'aujourd'hui ! J'imagine sans peine que d'autres de nos camarades n'ont nulle envie de se dissoudre dans le NC donc l'UMP.

Nous sommes NOUS et (non Bayrou et sa posture de victime) NOUS sommes les vrais bédouins. Et quitte à errer, errons ensemble, forgeons notre route et faisons émerger de nos rangs le leader qui nous convient !
Restes s'il te plait, non pour défendre un appareil minable et y participer en vandant ton âme, mais pour défendre avec tes "frêres" l'idée que nous nous faisons de la "politique autrement" !

[Rédigé par : chr!s]

Vivement vendredi et ton prochain billet.

[Rédigé par : benedicte]

Rien à redire c'est le constat que j'avais fait personnellement. Et comme toi, bien non impliquée dans la politique locale, c'était la première fois que je votais avec enthousiasme ... et bien qu'isolée géographiquement, j'en ai fait des déplacements sur le terrain pour participer à la construction de ce mouvement.
Je me suis retirée après le Congrès, parce que j'ai compris que tout y avait été verrouillé, de manière bien calculée et sournoise. Dépenser de l'énergie, du temps (et de l'argent) pour construire oui, mais pas pour passer son temps à lutter contre le sabotage permanent et volontaire d'une machine à exclure les adhérents !
Mais bon, cet élan a été brisé, mais c'est une vague de fond, il renaîtra autrement ... il faut prendre le temps de guérir la déception et désillusion qu'il a engendré.
Je vais relayer ton article sur mon blog, parce que tu as tellement mieux exprimé que je ne saurais le faire une partie de ce que je ressens. Les contacts ne se perdront pas pour autant. Bises Laure

[Rédigé par : Paule Puigserver Gervois]

Bonsoir LAURE,
Nous nous connaissons à peine .Un soir de décembre ,nous nous sommes rencontrées pour la premiére fois,l'ambiance était chaude ,ces foutues élections !Chacun arguait de sa légitimité.C'était la premiére fois que je participais à une soirée d'élaboration de liste . Je me suis dit que je n'étais pas faite pour cela .Mais alors que je sortais tu es venue me demander de rester.Nos regards s'étaient simplement croisés et pourtant .....Des regards sont parfois plus éloquents que de longs discours .J'ai compris que tu étais malheureuse et sincére,alors je suis restée.Je connais ta situation et si tu ne peux faire autrement ,je respecte ta décision mais je te demande une seule chose :"ne nous décourage pas ".J'ai envie de tenter l'aventure jusqu'au bout.Certes tout n'est pas parfait mais surtout ne me dis pas que tu pars à gauche et que ce sera mieux.As-tu vu les infos aujourd'hui ?LE TIBET ?le silence de certains partis de gauche est assourdissant .
Tu vas peut-être travailler avec des gens de gauche qui sont sans doute trés biens ,mais crois-tu que nous pouvons tout cautionner ?Voilà que c'est moi qui vais te décourager.
Je te souhaite bonne chance et comme dit F.BAYROU ,la maison reste toujours ouverte !Je ne peux te rattraper sur le pas de la porte ,je n'ai à t'offrir que de "l'ESPERANCE".

[Rédigé par : Yorgat]

Et bien moi j'y crois encore ... car quand quelqu'un dit "je suis à gauche", je lui réponds "ça veut dire quoi ? plus de justice ? parce que la droite est contre la justice ? plus d'Etat comme si ça aidait quelque chose ?"

Bref, ces élections municipales m'ont renforcée dans l'idée du Vème République certes capable de créer des majorités, mais totalement incapable de tolérance et de diversité politique ... et j'ai bien envie de continuer à ruer dans les brancards. Pour l'instant ça ne passe pas, mais un jour ça finira par passer.

La où les démocrates font une grossière erreur c'est de se déchirer quand notre parti n'est pas passé au second tour, certains vers la droite, d'autre vers la gauche, d'autres dans l'abstention. A quoi ça sert ? Chacun a sa stratégie, sa sensibilité ... l'essentiel est qu'on se retrouve pour le combat d'après.. parce que notre point commun à tous, c'est de savoir qu'il n'y a pas de frontière et qu'un individu n'est pas une étiquette politique.

Bref, moi je continuerai à raisonner non plus avec des étiquettes politiques, mais de façon pragmatique, problématique par problématique.

Une fois que j'ai ouvert les yeux là dessus, il me sera impossible de les refermer.

[Rédigé par : florent]

Quelques mots ce soir suite à ma stupeur à la lecture de cet article.
Je m'associe à la plupart des commentaires, notamment BGR, Nelly, Chantal, Teddy, Marie-Laure ...
Je pense que ce n'est pas encore le moment de partir : nous avons besoin de gens comme vous au MoDem, si tous les adhérents de qualité s'en vont (et ils sont déjà nombreux -trop- à avoir renoncé) les choses n'auront plus aucune chance de s'améliorer ! En premier lieu si vous n'êtes plus là pour voter aux élections internes. Et bien sûr pour la construction du mouvement, de son pogramme, de ses actions... Si j'ai décidé de m'engager dans ce mouvement, c'est aussi pour ne pas rester les bras croisés : on sait très bien qu'il n'y a rien à attendre des autres partis ; alors si on reste à se tourner les pouces et compter les points, ça ne risque pas de changer ! Pour une fois qu'il y a une opportunité de créer un parti nouveau, qui réponde à nos attentes et celles du pays, il ne faut pas la laisser passer ! Alors, certes, le début de l'aventure est assez décevant... Raison de plus pour persévérer et redoubler d'efforts ! J'avais annoncé il y a longtemps que les ennuis dureraient bien au-delà de 2007 : la purge n'est pas terminée, l'épisode du départ des députés et de la création du NC n'était que le premier de la série. L'offensive des sénateurs (probablement rejoints par des conseillers généraux et des élus municipaux) est l'une des dernières, et probablement l'une des plus puissantes : il faut la contrer, peser de toutes nos forces ! Et ce n'est possible que de l'intérieur. N'affaiblissez pas nos troupes par votre départ. Vous êtes un élément clef de l'avenir de ce mouvement, au moins localement. Et comme l'a dit Chantal, vous en avez le devoir.
Quelle soit votre décision (report de votre départ après les élections internes, ou pas), je vous exhorte à garder votre carte pour l'instant, quitte à la ranger au fond d'un tiroir. Je parie que vous la ressortirez bientôt. Et sinon, je sais que vous resterez active même en dehors d'une structure, et c'est finalement peut-être l'essentiel. Je viendrai toujours avec plaisir sur votre blog pour vous lire.

[Rédigé par : Sumer]

Juste une question :

Qu'est-ce qui est important pour nous, néo-démocrates convaincus (à ne pas pas confondre avec les démocrates récemment convertis) ?

Est-ce de porter un homme et un parti, si éloignés soient-ils, en dépit des discours, de l'idéal qu'ils ont fait naître et qui nous a fait les rejoindre ?

Ou bien est-ce au contraire de rechercher une voie efficiente de promotion des valeurs démocrates et citoyennes qui, au fond, nous ont fait nous rencontrer ?

Si nous en demeurons à l'homme et au parti, alors nous sommes tous morts, car ils auront facilement raison de nous.

Si, au contraire, nous prenons le temps de nous interroger sur la voie idoine, alors nous ne pouvons que constater qu'il existe mille solutions, dont le leader et le parti qui nous ont été un temps proposés ne constituent qu'une.

Maintenant que nous avons constaté que ce n'était pas la meilleure, quelqu'un voudrait-il bien m'expliquer ce qui nous empêche d'en explorer une autre ?

Si rien ne nous tient plus à coeur que la promotion de ces valeurs, pourquoi nous laisserions-nous arrêter par le premier obstacle venu ? Ou alors je n'ai rien compris ...

[Rédigé par : Thomas MARCY]

Bravo Laure,

Comme d'habitude ton analyse est fouillée et solidement étayée. Tu as tout dit. Et pour avoir partagé comme toi le sort des candidts progresistes aux législatives en Seine-Maritime je peux confimer à 100% ton propos.

Je suis particulièrement en empathie avec ton dernier paragraphe. A moi aussi les Tartuffes ou les niais de l'UDF auront révélé ma vraie place sur l'échiquier politique: résolument A GAUCHE. Ils m'ont définitivement vacciné contre le conservatisme et la rhétorique foireuse de l' "humanisme" (on est "humaniste" quand on a plus aucune idée à défendre : c'est pratique et surtout ça ne coûte rien concrètement).

Nous, nous avons envie d'agiter des idées en commun et de changer la société.

Cela est incompatible avec le fait de rester au MoDem en cautionnant ainsi cet égocentrique de Bayrou (dont les pirouettes rhétoriques d'orateur de préau ne suffisent plus à dissimuler le caractère désespérément creux et faux-derche).

Allez, on va la changer la vie !
A bientôt.

[Rédigé par : Alain Picharotte]

Chère Laure,
Tu as pris une décision difficile.
Il est dur après s'être enflammée pour de belles et bonnes idées de constater que ce n'était que des discours creux, faux, et intêressés.
Sur le fond, tu as évidemment raison.
Le Modem ne sera jamais démocrate. C'est congénital. Il est né du dessein d'un homme qui l'envisage uniquement comme un instrument de sa propre carrière politique.On a vu l'appareil UDF en action et personne, à mon sens, ne peut le contrecarrer. Car il ne s'agit pas d'un combat d'idées, mais d'une lutte d'apparatchicks.
Nous sommes d'accord.
Moi, ce qui me fait mal ce n'est pas seulement cette trahison.
C'est de penser aux centaines de personnes, qui se sont enflammées comme vous et qui vont, elles aussi, se lasser, renoncer, s'arréter, disparaître.
Combien sommes nous dans ce cas ?
Et combien serons nous quans les élections internes vont prouver une fois de plus que rien n'est possible ?
Combien sommes nous à rêver d'un regroupement de tous ces militants de la démocratie.
Pas seulement venant du Modem. Car ils sont nombreux aussi proches du PS, des verts, du PC.
Combien sommes nous à vouloir créer une formation politique qui ne sera ni de gauche, ni du centre, encore moins de droite parce qu'il sera humaniste, démocratique et citoyen, s'incrivant dans une longue tradition de Jaurès à Bourdieu, bref, le parti progressiste du XXI° siècle ?
Ce qui me retient encore de partir c'est la peur de revenir à zéro, que tout ce qui nous a réuni s'efface.Alors je vois 2 possibilités.

1 Que ceux qui croient qu'on peut sauver le Modem s'y emploient. Leur combat est juste.Chacun doit faire son expérience.S'ils gagnent, (hélas je n'y crois pas), je reviendrai penaud et content.
Mais nom de Dieu, que ceux qui n'y croient plus se regroupent aussi et s'organisent. Il sera toujours temps d'accueillir les déçus des autres formations.
Nous ne serons pas très nombreux au début, c'est vrai. Mais il y a le téléphone, il y a internet. On peut se parler et discuter, échanger nos expériences, donc progresser.
Dans quelques mois, nous pouvons être plusieurs centaines et nous constituer en un premier groupe politique où tout sera remis à plat, où nul contingence électorale viendra semer le trouble.
Bien sûr, nous n'aurons pas d'élus. La belle affaire! Nous ne serons pas riches. La belle affaire! On ne parlera pas de nous dans les médias. La belle affaire !
Nous aurons des idées, nous agirons chacun sur notre terrain. A Billère cela a doné 17% à Chauteau
Alors ? C'est pas une bonne idée ça ?
Toutes mes amitiés à toi, chère Laure que je n'ai jamais rencontré.
Alain Picharotte

[Rédigé par : KPM]

Ah non alors ! Si tous les gens bien s'en vont, il ne va nous rester que les apparatchiks ! C'est le contraire qu'il faut faire. Reste, s'il te plaît Laure. Nous avons besoin de toi. Tu ne peux pas laisser les vieux routards te manipuler. Le départ des bisounours, c'est ce qu'ils veulent, qu'ils puissent enfin remettre la main sur la vieille machine.

Tu te plains de nos statuts... as-tu comparé avec ceux du PS ? ceux de l'UMP ? ...ceux des Verts ? La meilleure base de départ c'est à mon sens celle du MoDem. Et puis, n'est-ce pas d'abord pour des idées que tu t'es engagée ? Ces idées, auraient-elles déménagé ?

Je t'embrasse.

KPM

[Rédigé par : eric 84]

Merci Laure pour un tas de choses, je vais attendre un petit mois histoire de voir si les choses bougent radicalement cette fois, sans grandes illusions, et je me tire aussi, c'est dommage tout de même que nous nous soyons laissés faire sans trop broncher, les occasions étaient là pourtant, il y en a encore une en ce moment et j'en profite pour balancer ça dans le néant : "C'EST LE MOMENT". Je garde précieusement "cercle méthode" en souvenir de ces moments forts et de l'équipe.
Bonne continuation.eric

[Rédigé par : ArnaudH]

Bonsoir Laure,

J'arrive en retard à la magnifique bataille qui s'est engagée pour te garder au MoDem. Moi aussi je voulais te dire que ton esprit, tes analyses et ta persévérance ces derniers mois nous manquerons! Par contre, je suis sur, qu'à l'image de ce qui se passe en Italie, nous nous retrouverons au sein d'une alliance unique pour vaincre la droite devenue radicale (au MoDem qui finira par murir ou dans un ensemble plus large).

Ciao Bella

** retourne à sa campagne de terrain pour faire gagner le PD italien **

[Rédigé par : Mirabelle]

je comprends que vous soyez tous désabusés ... moi aussi je le suis. Si je me laissais aller peut-être que je tiendrais les mêmes propos. Il y a eu des fautes, des erreurs et surtout BEAUCOUP DE PRECIPITATION, d'improvisation donc pas de vraie stratégie, pas de ligne ... la pagaille, quoi, et c'est vrai que c'est pénible quand on y investit son temps, son énergie etc ... aujourd'hui nous avons cette chance de pouvoir en tirer les leçons, de remettre tout à plat et de faire changer les choses au modem... je ne pense pas que ce soit le moment de quitter le navire. il est clair, que comme vous, je m'en irai si nous continuons dans cette voie, mais donnons nous tout de même le temps d'une dernière chance.

[Rédigé par : Christophe Ginisty]

Pareil que Chantal :

Je viens ici souvent,
J'apprécie ce que j'y trouve,
Nous avons tous ces impatiences,
Je trouve qu'il est dommage de partir maintenant.

Mais bon, c'est une décision très profonde apparemment.

[Rédigé par : KaG]

Coucou Laure,

On peut dire que tu en fais couler du pixel, entre ton billet, les liens vers celui-ci, et les mails qui circulent.
Beaucoup de choses sont dites, justes, sensibles, idiotes parfois.
Rien que ça devrait te faire réfléchir un chouya :)
Je pense, en tout cas, que ton départ est un poil prématuré, même si le temps peut paraitre long.

[Rédigé par : aliciabx]

Courageuse Laure, je t'assure de mon amitié et te fais de grosses bises. Nous serons toujours là, au moins pour le pays.

[Rédigé par : Farid]

Excellent !

Non pas que tu veuilles partir mais que tes antcorps anti-cons soient encore actifs ...

Plutôt que de partir à chaque fois qu'on n'est pas d'accord avec les cons qui nous polluent le Modem si on commençait par dégager (sans restriction aucune) tout ceux qui ne rentrent pas dans le moule démocrate ou a envisager de partir tous d'un coup et laisser ceux qui racontent des sornettes hors jeu.

Ça mettrait de l'ordre !

[Rédigé par : Hyarion]

Les raisons de votre départ rejoignent les miennes (http://anarcho-monarchiste.over-blog.org/article-17669880.html) .
Personnellement, en dépit des rencontres intéressantes que j'ai pu faire au sein du MoDem, je ne pouvais y rester. Je ne m'y sentait pas à ma place, mes idées restant, majoritairement et avant tout, des idées de gauche.

Cordialement, :-)

Hyarion.

[Rédigé par : TOUFOU]

Il y a longtemps que je n'ai pas posté... Mais j'ai bien suivi, j'ai lu et j'ai appris des choses.
Et c'est peut-être maintenant que les déçus du Bayrouisme et du Morin-Desaillysme peuvent se retrouver.
On le fait quand, cet apéritif des "Leforestieriens" pour voir où on en est et si on a quelque chose à faire ensemble pour Rouen?

[Rédigé par : Stéphane]

Bonjour Laure
Ici à Tours, même situation et même constat: des anciens UDF et quelques arrivistes profitent de l'étiquette MoDem pour aller quêter des postes auprès du maire sortant. Face à cela, pas de découragement mais des militants qui décident courageusement (et en trois semaines !) de monter une liste de 55 personnes, écrire un projet et faire campagne. Au final, un score certes décevant mais la satisfaction d'avoir combattu vraiment pour nos valeurs.
Nos anciens cadres ont été suspendus.
Désormais, on va construire -sans eux- la fédération en espérant y faire vivre la participation, la transparence, l'exigence démocratique et l'effort collectif que nous avons connus pendant la campagne.

Bref, partir, c'est donner raison à ceux qui veulent briser nos rêves et je ne m'y résouds pas.

Retroussons nos manches, montrons que nous existons et défendons nos valeurs.
Nous sommes majoritaires.
Hauts les coeurs !

[Rédigé par : hubert]

Bon ben il va falloir réfléchir à la façon d'avancer maintenant
a bientôt Laure
Je suis dispo pour un café si tu veux demain vers 14H

[Rédigé par : GuillaumeD]

On se connait fort peu mais tu fais(ais) de mes références au sein du MoDem. Personnellement, j'aurais tendance à te dire exactement comme Bernard.

Je ne me vois pas argumenter davantage, étant conscient que tu as vu et entendu des choses en grand nombre avant d'avoir pris ta décision.

Personnellement, j'ai encore de un peu d'espoir, mais grâce à quelques gens dont toi, je n'ai plus aucune naïveté.

Merci, bonne route à toi, et si tu trouves une seule bonne raison de revenir, n'hésite pas! Il y aura du champagne! (si tout le monde n'est pas parti ;-)

[Rédigé par : herve guillou]

Je partage à 100% ton constat. La chute me laisse cependant dubitatif. A gauche oui. Nous y sommes. Mais si c'est pour aller au PS, non. Le Parti socialiste français n'a pas eu une seule idée depuis 20 ans. Il a marginalisé tout ce qui dépassait intellectuellement les performances d'un présentateur du JT20 de TF1. A entendre ses principaux porte parole, on peut penser qu'il y en a encore pour de nombreuses années. Au fond, au constat selon lequel il faut arrêter de chercher un gourou, j'en ajoute un autre qui est que le système partisan est épuisé. Il faut faire de la politique ailleurs, comme on l'a fait dans les années 1970. A cette époque, les partis avaient tellement écoeuré la jeunesse qu'elle est allée dans des mouvements différents, qu'on a appélés alternatifs, et heureusement n'a pas sombré dans l'horreur terroriste. Ils n'ont pas eu besoin d'élus. Ils n'en voulaient pas. Cela les aurait plombés. Nous en sommes au même point. Regarde le PS pour en revenir à la gauche française. Non seulement il ne pense pas, mais il a horreur de ce qui pense (pour marginaliser un type comme Rocard ..). Il s'allie aux verts, le seul parti dont les neurones s'agitent encore, mais il les méprise cordialement. Ces rigolos, ils n'aiment pas le pouvoir ! Ils n'aiment pas les honneurs ! Le MODEM, qui est en train de redevenir l'UDF, n'est certes pas mieux. Mais la droite française n'a jamais prétendu avoir des idées. Comme dirait Audiard, c'est même à cela qu'on la reconnait, dans le monde entier.
Alors restes toi même Laure. Tu as tout ce qu'ils n'ont pas. La générosité et l'intelligence. Tu n'as pas besoin d'eux. Mais la politique, dans le bon sens du terme, a encore besoin de toi.