Ah ! La belle unanimité des politiques
qui, de l’UMP au PC, se réjouissent de l’implantation d’un EPR à Penly, à
proximité de Dieppe ! Et cerise sur le gâteau, ce magnifique bal des faux-culs
socialistes : de Paris, le pôle environnement du PS s’écrie que c’est mal
et que Nicolas Sarkozy est très méchant tandis que la députée PS de Dieppe se
félicite d’avoir fait partie de l’expédition partie quémander l’EPR auprès de Jean-Louis
Borloo.
Tout cela au nom de l’emploi et de la
relance économique de cette région, il est même question avec l’implantation de
ce réacteur supplémentaire d’une formidable
bouffée d’oxygène (sic).
Voici la position de Cap 21, qui comme l’ensemble
des formations politiques écologistes, dénonce cette aberration :
La
décision de relancer le nucléaire, sans concertation et sans évaluation, est
contraire à l'esprit et à la lettre du Grenelle de l'environnement. Elle risque
de privilégier une consommation électrique tous azimuts, au détriment des
objectifs communautaires en matière d'efficacité énergétique et d'énergies
renouvelables et constitue une aberration économique.
Pour Corinne LEPAGE, présidente de CAP21
et vice-présidente du Mouvement Démocrate, le retour au tout nucléaire et à une
politique du passage en force qui a caractérisé la mise en place du programme
électronucléaire dans les années 70 tourne en tout point le dos à une vraie
politique de développement durable et rend en réalité impossible la réalisation
effective de la loi Grenelle. En effet, les décisions de construction d’un
nouveau réacteur EPR en Seine Maritime et les réflexions autour d’un troisième
EPR aboutissent à augmenter considérablement l'offre d’électricité et rendent
totalement virtuel l'objectif de 23% d'énergies renouvelables en 2020 et de 20%
d'efficacité énergétique à cette date.
En
effet, pour vendre son courant, qui ne se stocke pas, et amortir le coût
faramineux de réalisation des EPR (le prototype finlandais avoisine les 5
milliards d'euros), les exploitants, aidés bien entendu par les pouvoirs
publics, vont devoir favoriser la consommation électrique, c'est-à-dire
continuer à promouvoir le chauffage électrique et lutter contre l'efficacité
énergétique.
Ils
ont d'ailleurs commencé très activement à le faire avec l'amendement Ollier,
pour éviter que les objectifs d'efficacité énergétique dans les bâtiments
soient applicables aux bâtiments chauffés à l'énergie électrique d'origine
nucléaire. Ils vont continuer en essayant de dissuader le législateur d'abord,
les consommateurs ensuite, de construire des bâtiments à énergie positive a
fortiori à énergie passive et d'investir dans l'isolation. C'est le secteur du
BTP, celui des matériaux intelligents qui est menacé.
Et
pour que l'énergie nucléaire soit vendue, il faut évidemment qu'elle n'ait pas
de concurrents. Il est donc impératif de détruire le frémissement de
développement de l'énergie éolienne et de tuer dans l'œuf l'essor d'une énergie
solaire alors que des projets de mise en réseau des parcs éoliens offshore de
la mer du nord et de mise en réseau de centrales solaires à concentration en
Europe du sud: Portugal, Espagne, Italie, Grèce etc.) ouvrent des perspectives
particulièrement intéressantes. D'où la bronca orchestrée contre l'énergie
éolienne et la baisse de tarif de rachat de l'électricité solaire dans le
tertiaire pour tuer la rentabilité des projets qui étaient en cours. Il s’agit
là d’une véritable aberration économique : le chauffage électrique est,
économiquement et techniquement, une cause d'importation de courant de pointe
au prix fort.
Pour
imposer ce passage en force, il va de soi qu'il n'est pas possible d'appliquer
les nouveaux modes de rationalité économique promus par le Grenelle, ni de
suivre, dans l'esprit et dans les textes, les procédures de concertation, de participation
prévues au niveau communautaire et transcrites dans les lois Grenelle.
Ainsi,
le modèle économique que construit cette orientation tourne délibérément le dos
à tout l'effort mené dans le cadre du Grenelle et aux politiques suivies par
les autres pays du monde, à commencer par les Etats-Unis, il tourne le dos
aussi à l’expression des Français peu enclins au développement du nucléaire
dans notre Pays.
Pour
Eric DELHAYE, président délégué de CAP21 et membre du bureau national du Modem,
l’Etat consolide le modèle centralisateur de la production électrique au lieu
de promouvoir la relocalisation d’une partie de la production par les énergies
renouvelables, source de croissance et d’emplois pour les territoires ruraux et
la frange littorale. Au lieu du New Deal écologique qui favorise une économie
d’initiative, Nicolas Sarkozy engage aujourd’hui notre pays dans un New Deal
nucléaire et retourne trente ans en arrière.
Son plan de relance qui consacre l’automobile et le nucléaire ruine le
développement d’une puissante industrie française de l'électricité renouvelable
alors que son activité ne nécessite aucun préalable scientifique et technique
coûteux, pose peu de problème d'acceptabilité, offre une rentabilité garantie
en amélioration constante, revitalise les territoires à l’écart des grandes
dynamiques urbaines.
Malheureusement,
une fois encore, pour des raisons idéologiques, la religion du nucléaire, notre
pays se trompe d'époque, se trompe de choix industriels et pour satisfaire nos
champions hexagonaux des lobbies, désormais tous rassemblés, condamne à mort
les éco-industries du XXIème siècle qui avaient cru que le Grenelle leur
ouvrait une nouvelle voie.
Eric
DELHAYE - Président délégué de CAP21
S’il est vrai que l’on a les politiques que
l’on mérite, alors nous les normands sommes des bœufs dont les représentants
vont supplier le gouvernement pour obtenir le droit d’être encore un peu plus
la poubelle énergétique de l’Ile de France !
Ca les énerve aussi !
Les Verts de Rouen
Claude Taleb
Stéphanie Taleb-Tranchard
Stéphane Martot
Michel Perdrial
Mont-Saint-Aignan autrement
Rouen alternatif
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