Blog de Laure Leforestier

Engrenages, la suite

Il y a neuf mois, deux journalistes du monde.fr étaient venues enquêter dans notre région sur la réalité des français dans la crise. Quatre semaines d’investigations et de rencontres, chaque semaine consacrée à un lieu : Petit-Quevilly et les usines qui licenciaient, Renaut Cléon, le technopôle du Madrillet et le quartier des Emmurées à Rouen. Quatre semaines de reportages, sur un blog, Engrenages,  photos, écrits, audio, des témoignages glanés aussi bien auprès des victimes de cette crise, que des décideurs, politiques ou chefs d’entreprises. De magnifiques récits, touchants de vérité, sincères, le sentiment à la lecture des posts qui s’accumulaient d’une grande sensibilité et d’une vraie éthique journalistique. On croise rarement une telle approche dans la presse qui souvent se contente d’évoquer rapidement une situation puis de passer vite à autre chose.

Il y a neuf mois, j’avais eu le plaisir de dîner avec l’une de ces deux journalistes, Aline Leclerc, lors d’une soirée assez particulière pour moi puisque c’était le jour de mes 50 ans. J’avais été enchantée par la fraîcheur, la vivacité, la spontanéité de cette jeune femme et marquée par son intelligence des autres. Elle avait promis de revenir avec sa consœur, Claire Ané. Promesse tenue.

Depuis lundi dernier, elles retournent sur les lieux de leurs enquêtes passées, interrogent à nouveau les témoins, que sont-ils devenus neuf mois après ? L’occasion de mettre en perspective des  histoires personnelles, comme celle, fort sympathique de Corinne et Ludivine, qui après avoir été licenciées de chez Rexel, décident de monter leur propre affaire. Ou de s’inquiéter, avec Marcelle de ce que deviendront ses enfants. Elle tente de faire le deuil de son entreprise car elle a été licenciée de chez Johnson Controls tout comme son fils. Mais lui, à son âge, avec deux enfants à charge et un crédit sur le dos pour sa maison, retrouvera-t-il un emploi avec un salaire lui permettant d’assurer ses charges ?

A suivre… Passionnant et tellement pétri d’humanité…

Ci-dessus le site de Johnson Controls aujourd'hui et ci-dessous il y a neuf mois

Ecologie, ici et maintenant !

Appel des Verts de Haute-Normandie et d'Europe Ecologie

Notre région est magnifique. Nous ne voulons pas qu'elle rate les grands rendez - vous de l'avenir : l'adaptation au changement climatique, la protection de la nature et la création d'emplois durables. Nous rêvons d’un nouveau contrat social et écologique à la hauteur des défis du 21ème siècle. Et nous ne manquons pas d'atouts pour y parvenir : la Haute-Normandie est riche de la diversité de ses territoires, de son énergie, des savoirs-faire de ses habitants et de la variété de ses milieux naturels.

Mais le littoral, les vallées de la Seine et de l'Eure, les terres cultivables et les espaces naturels sont soumis à la pression de projets économiques et urbains consommateurs d'espaces, détériorant d’autant nos conditions d’existence. Le modèle industriel et agricole dominant repose, en outre, sur l'hyper consommation d'énergies fossiles, d'engrais, de pesticides et autres polluants chimiques, et fait peser une épée de Damoclès sur notre santé et sur la qualité de vie des générations futures. Il rend nécessaire une stratégie déterminée et des solutions concrètes de décroissance de notre empreinte écologique. Ce modèle est aussi socialement insoutenable. Les emplois dans les grands groupes et leurs sous traitants sont fragilisés à l'heure où les salles de marché décident du sort des entreprises ou des prix payés aux paysans, sur des critères de profit, à court terme. C'est pourquoi nous appelons de nos voeux un changement de cap.

Nous souhaitons prendre notre avenir en main : anticiper et orienter l'inévitable changement de civilisation qui s'annonce plutôt que subir de nouveaux dégâts environnementaux et sociaux. Nous faisons nôtre le projet de conversion écologique de l'économie qui a été popularisé par Europe écologie et qui nous semble particulièrement approprié à l'économie Haut-Normande.

Nous avons la conviction que le meilleur peut émerger de ce nouvel imaginaire politique : la transition progressive vers un mode de développement qui valorise les initiatives et les richesses locales, les circuits courts, l'innovation technologique, la création d'entreprises écologiques et de nouveaux services aux habitants, l'accès aux loisirs et à la culture pour tous, le développement de l'économie solidaire. Ce projet met avant tout l’humain, dans son environnement, au coeur de nos considérations…

Les milliers d’emplois ainsi créés apporteront la démonstration que ceux qui opposent écologie et emploi se trompent. La protection de la planète, la protection sociale, et le partage des richesses seront les fondements d’un nouvel art de vivre ensemble. Les responsabilités de la collectivité régionale sont importantes : développement économique, aménagement des territoires, formation, transports collectifs, environnement, action culturelle…

Elles peuvent faire de la Région un acteur majeur de cette mutation, avec la participation des citoyens.

Un Eco - projet pour 2010

La campagne d'Europe Ecologie, lors du scrutin européen, a montré la créativité des acteurs de l'écologie concrète, lorsqu’ils se rassemblent, dans le respect de leur diversité.

Ecologistes politiques ou associatifs, démocrates, entrepreneurs, syndicalistes, paysans... Artisans de la transformation au quotidien, citoyens autonomes, solidaires et responsables… Nous souhaitons faire le choix de l'imagination, de la complémentarité et de la confiance mutuelle pour mettre l'écologie au coeur de l'action publique régionale pour la prochaine mandature.

Nous organiserons dans les prochaines semaines des Ateliers Participatifs du Projet Haute Normandie Ecologique et réunirons, en novembre prochain, une Convention qui adoptera notre Eco-Projet pour 2010.

LES 200 PREMIERS SIGNATAIRES

Appel mis en ligne par
Les Verts de Haute Normandie - le groupe des elus Verts au Conseil régional - les Verts de Rouen - les Verts du Havre - Mont Saint Aignan Autrement - Saint Pierre Express - Penser paysage - Ministère pour un monde meilleur - Claude Taleb, - Laure Leforestier - Stéphane Martot - Stéphanie Taleb Tranchard

Hey ! I’m back…

Allez ! Puisqu’il faut rentrer, rentrons… Enfin, manière de parler puisque je n’ai quasiment pas quitté la ville cet été, consacré entièrement soit à des moments de dévouement filial, soit à une entreprise toute maternelle d’organiser le mariage de ma Lola.

Perso, le mariage ça n’a jamais été mon truc, mais pour elle, pour la joliesse de son histoire, je n’ai pas compté ma peine. Et puis, préparer une fête, j’adore ça ! Et je crois que pour les deux tourtereaux, ce fut une belle journée.

Mon plus doux souvenir ? Le merveilleux cadeau que m’a fait Guillaume Grima en me proposant de co-célèbrer le mariage. Je n’en avais pas eu l’occasion lors de mon mandat et me permettre ainsi de leur souhaiter belle et heureuse vie, de les encourager dans le chemin qu’ils se tracent tous les deux, déjà extrêmement forts malgré leur jeune âge, quand la majorité de leurs camarades attendent la trentaine pour fonder une famille. Oui, marier sa propre fille, c’est une expérience d’une intensité émotionnelle vertigineuse. Comme il y avait messe derrière, j’ai bien pu vérifier que ma religion à moi, c’est plutôt la République, ses institutions et la laïcité.

Regardez comme ils sont mignons les jeunes époux, entourés de fleurs et d’angelots Renaissance…

Les prochains billets, j’aborderai des sujets plus sérieux, moins personnels mais j’avais envie de vous raconter ne serait-ce qu’un tout petit peu, ce qui fut pour moi le temps d’un été, l’occasion de méditer tout à loisir sur ce qui tisse le lien entre les générations de femmes, les mères et les filles, les filles et les mères, la chance de goûter toute la valeur de ce nous nous transmettons et le sentiment de baigner dans l’amour, tout simplement.

Et puis, la relève est assurée ! Princesse Inès et moi vous envoyons plein de bisous. Je deviendrai pas un peu trop love là ? Non, je le jure Monsieur le président, j'ai rien pris, c'est juste cette musique...

Lecture rapide

Je déserte ce blog et Internet tout entier depuis deux ou trois semaines. Peu importent les raisons qui me sont toutes personnelles et familiales. L’actualité en goutte à goutte ne m’intéresse guère en cette période estivale et pour le moins assez particulière dans ma vie.

Aussi quand ce matin je jette un œil à ma liste de lecture qui m’annonce impassible que j’ai largement dépassé les 1000 post non lus, je décide de m’atteler à un tri sauvage. Cet épisode aura eu le mérite de me permettre de dégager mes priorités. Tant pis pour les blogueurs trop prolixes, qui publient abondamment, je les ai sans vergogne marqués comme lus sans même les lorgner leur prose un seul instant. Aucune pitié non plus pour les agrégateurs. Aux oubliettes de la toile les sites de partis politiques dont le verbiage militant, que je consulte parce que j’exerce une veille régulière, ne m’allèchent guère.

Je n’ai gardé que les blogueurs les moins diserts, ceux qui cisèlent un peu leurs écrits, décidant impitoyablement de passer à pertes et profits les billets tapés à la va-vite, à l’orthographe et au style hasardeux, tous ceux qui noircissent leurs écrans de réactions immédiates et souvent sans recul de ces news finalement si ineptes. Autant vous dire que le malaise du président ou les propos de Manuel Valls m’apparaissent comme une écume absurde et vaine. Je n’ai pas très envie de me laisser distraire.

Mais comme je suis de quelque part et que je le revendique, je me suis laissé de côté une grande partie de l’actualité locale. Et tout ça me réserve, à l’heure où je tape ce billet, quelques 650 posts à lire encore.

J’ai malgré tout noté au passage que Twitter n’était peut-être plus aussi hype et sur les conseils de Narvic, je me suis abonnée à Friendfeed. Aussitôt, toute une flopée de blogueurs fréquentables que je côtoie se sont abonnés à mon flux. Je dis oui à tout le monde mais amis blogueurs, aidez-moi, je n’entrave que pouic à ce machin et j’ai la flemme d’essayer de comprendre. En plus, Crouzet a l’air de trouver ça naze, alors ça me perturbe…

Le jeu concours de l’été

Ce matin, il était plus que temps, j’ai envoyé ma démission du Conseil national du Modem. Je ne reviendrai pas sur les raisons qui me font partir, il suffit de relire les billets de ce blog au fil de ses deux ans d’existence pour comprendre.

Nombreux sont ceux qui comme moi ont quitté cette aventure qui s’annonçait si alléchante au lendemain des présidentielles 2007 et dont les ambitions se sont réduites à peau de chagrin depuis. Certains savent traiter de cette question avec humour. Ainsi Leroy-Morin, avant de partir au soleil, vient de lancer une grande cause pour l’été que vous pouvez retrouver sur Facebook. Enrichissez les aventures de Toto au Modem. De quoi s’agit-il ? Cliquez et vous découvrirez une planche de BD où les bulles sont vierges. A vous d’imaginer les dialogues en vous inspirant de votre propre expérience au sein du Modem.

Voici deux exemples, localisés à Villemomble et dans le 93. 

J'ai le sentiment que l’on  pourrait aisément changer le nom de la commune ou du département. Maintenant lecteurs, amis Modem et déçus du Modem, à vous de jouer ! Remplissez la planche avec des dialogues de votre cru. Il n’y a bien sûr aucune discrimination de ma part, et mes lecteurs socialistes peuvent jouer aussi, je suis persuadée que leur parti offre des épisodes au moins aussi comiques.

Personnellement, je vais m’atteler à la rédaction de dialogues et je vous en livrerai le résultat à la fin de l’été. Un seul reproche : Leroy-Morin (cette feignasse !) n’a pas eu le courage de créer un générateur, il vous faudra donc user de méthodes artisanales pour remplir la planche.

Chronique pas anodine de la décomposition démocratique

Ainsi donc à Hénin-Beaumont, le Front National réalise un score de près de 40 % au premier tour. Il peut s’en trouver qui gueulent la main sur le cœur et appeler les électeurs d’Hénin-Beaumont à un sursaut républicain. On peut noter que la participation à ce premier tour fut de 60%, ce qui semble énorme pour une élection partielle. On peut considérer aussi le phénomène comme le fait avec acidité et amertume Jean-Luc Mélenchon : L’extrême droite est très largement en tête avec 39,35 %. Il y a six listes à gauche ! La liste officielle du PS, du PC et du Modem arrive en troisième position avec 17,01 %. En  deuxième position, à 20,19 %, c’est un dissident socialiste ! Et trouver des explications : Le désastre est en marche. Bien sûr, le refrain numéro un, « halte au fascisme », a fonctionné comme un vieux pétard mouillé. Et comme c’était l’unique argument de la « gauche officielle » pour justifier son alliance sans principe avec des fantômes du Modem  et recycler les élus sortants de la municipalité dont le maire est en prison, on comprend mieux le résultat lamentable. Mais encore : De tout cela, et avant de devoir assister au deuxième tour de ce mauvais cauchemar, retenons la responsabilité écrasante de l’appareil socialiste de ce secteur qui a laissé tout aller jusqu’à ce point de décomposition morale, militante et politique. Je le vois comme une métaphore de l’Etat général du PS, la corruption en moins cela va de soi. Mais voila bien le visage ultime du localisme, du règne sans idées, sans principe, sans projet, des caciques et des barons qui bidonnent les élections internes, mentent et trichent en permanence, se moquent des débats, des textes et de tout ce qui n’est pas eux et leur connivences puis s’étonnent d’être ensuite vomis par les gens du commun qui n’en peuvent plus !

Pendant ce temps-là, à Perpignan, la liste UMP du maire sortant Jean-Paul Alduy arrive largement en tête du 2^e tour de l'élection municipale organisée après l'invalidation pour fraude du scrutin de 2008. Faut-il rappeler que le scrutin avait été invalidé pour fraude à la chaussette et que lors du premier tour du dimanche précédent on avait cette fois-ci détecté une fraude aux bulletins sous les aisselles ? Même pô grave !

Affaire de la fraude au dessous de bras  selon Brave patrie : Martine à une explication logique : « Je collectionne les bulletins de vote et j’en envoie à ma famille. Bon, je vous laisse, j’ai rendez-vous chez mon psy ».

Si j’ai bien tout compris et que je résume : corruption à gauche ? L’électeur sanctionne et vote Front national. Tricherie à droite ? L’électeur conforte les tricheurs. On peut en rire pour éloigner l’angoisse de ce que l’on voit pointer inéluctablement, la dictature molle du marketing et de l’info à l’attention des masses de consommateurs-électeurs. On peut constater ensemble sur nos blogs que dans un monde où il y a une révolte en Iran, un président qui décide seul d'un référendum déjà voté en 2003, des tensions au Niger ou au Honduras ou encore des licenciements partout, lorsqu'il est question de la mort de l'employé du siècle de l'industrie musicale, cela dure 25 minutes sur 36 au JT de France 2.

L’été s’installe (temporairement) en Normandie, en démocratie, c’est l’hiver qui s’annonce. En attendant, petit chéri de sa mère devient majeur dans trois semaines. Et croyez-moi, il ira voter aux prochaines élections, dussé-je l’y envoyer à coups de pieds au cul !

La nuit des valeurs sûres

Hier soir, à la tombée de la nuit, je suis allée regarder les derniers essais du spectacle lumière qui démarre ce soir à Rouen. « De Monet aux pixels » laisse la place aux « Nuits impressionnistes ». C’est une bonne chose de renouveler ce spectacle qui avait plus que vécu, c’est également heureux d’en avoir confié la direction artistique et la création à Hélène Richard et Jean-Michel Quesne, alias Skertzo, qui avaient réalisé le précédent spectacle. Je n’avais aucun doute quant à la qualité, j’étais à priori plus réservée sur la commande qui leur fut faite. Commande initialement passée à la fin du précédent mandat qui envisageait un parcours dans la ville qui allait s’égarer dans des lieux comme l’intérieur de l’abbatiale Saint-Ouen ou l’aître Saint-Maclou. Oui mais voilà, depuis Lolo est arrivé, avec ses gros sous et son projet tarte à la crème d’une grrrraaaannnnde expo sur l’impressionnisme en 2010 au Musée des Beaux-Arts de Rouen. Alors l’ambition fut revue à la baisse. De Monet à money… Adieu les pixels !

Donc je résume : deux lieux de projection, la façade de la cathédrale comme précédemment et la façade du musée des Beaux-Arts pour faire la promo de l’expo prévue l’année prochaine. Entre les deux, rien, aucun parcours balisé et un lien ténu, cette fameuse tarte à la crème, que l’on retrouve sur la façade du palais des Congrès : Monet et l’impressionnisme, ça c’est de l’art !

Sur la façade de la cathédrale, le principe est resté le même, les douze images ont changé, la bande son aussi. Cela fonctionne toujours. On garde cette vision hallucinogène, toujours le sentiment d’être sous trip. J’aime bien le nouveau son, je ne suis pas sûre qu’il plaira à tout le monde… Je garde en mémoire deux ou trois visions de l’édifice particulièrement excitantes, une cathédrale à tendance wharholienne, une autre où le bâtiment semble se disloquer, s’étirer puis se rassembler, les niches et les statues se démultipliant. J’oublie en revanche volontiers certaines qui me semblent des resucées de la précédente édition et je demande à revoir celle des coquelicots, mais j’en garde un souvenir comment dire…. pffff….

Après la première projection, je dirige mes pas vers le musée des Beaux-Arts et m’assied sur un banc devant la façade. La contemplation de l’architecture dans l’obscurité avant même le démarrage de la projection, m’impose une évidence : comment tirer d’un édifice aussi convenu les mêmes sensations que d’une cathédrale gothique ? Je suis bien en face d’un temple de la culture bourgeoise tel qu’il avait été conçu à la fin du XIXe siècle, sans génie, sans audace, bien référencé comme il faut. Le début du spectacle vient conforter cette sensation puisque les fenêtres du musée deviennent de gros cadres dorés dans lesquels se projettent des « évidences » de l’impressionnisme. On a aussi droit à Van Gogh, très prisé pour les boîtes de chocolat et les calendriers de fin d’année. Quelle relation avec les collections du musée ? Certes, le travail est bien fait, la technique est de qualité, mais je m’ennuie. Je bâille à voir défiler toutes ces images que même le dernier des cuistres a entraperçu un jour sur les pages glacées d’un livre d’art bien en évidence sur la table basse du salon.

Les seuls moments fugaces où je sors de ma langueur c’est quand la référence à la tarte à la crème disparaît, que le bâtiment s’habille de traits, de points, à son tour se rassemble et se disloque. Où quand (enfin une référence à l’intérieur du musée !) La rue Saint-Denis en fête apparaît et que les petits drapeaux se détachent du tableau et viennent danser sur les murs. La bande son va bien avec la tendance générale, elle plaira aux bourgeois rouennais et à ceux des alentours, ceux-là même qui se précipitèrent en masse pour s’extasier sur l’exposition Frechon, petit maître local qui orne les murs de leurs habitations. Et puis cela devrait séduire aussi les cars de japonais septuagénaires.

Pendant ce temps-là, petit chéri de sa mère dansait sur les quais aux sons d’ Etienne de Crécy, concert financé aussi par le fils de l’antiquaire. Elle est là la jeunesse Lolo, elle kiffera nettement moins les peintres exposés il y a plus de 150 ans. Non, parce que si j’ai bien compris, le Magnifique il veut qu’on cause de lui dans la presse, en 2010 de préférence, si vous voyez l’échéance à laquelle je pense… Et pourquoi ses petits camarades socialistes ne lui ont pas dit que pour le même prix (je vous fais un lot entre 8 à 10 millions d’Euros), on peut faire une biennale contemporaine dans l’estuaire de Nantes plutôt qu’une Armada de l’Impressionnisme ?

Je n’étais pas la seule à traîner dans les rues de Rouen hier soir puisque le Major a capturé quelques images du spectacle à aller voir sur son blog.

Je twitte et ça ne s’arrange pas !

Il y a donc eu sur Rouen cette rencontre d’adeptes de twitter au 3 pièces. Plusieurs des participants en ont fait un compte-rendu, cela me simplifie la tâche, allez lire chez Trombines, Desperate Librerian Housewife ou chez Klog ce qu’ils en racontent. En revanche, je ne trouve pas l’article de Paris-Normandie particulièrement pertinent au-delà du fait qu’il contient des erreurs qui ce matin ont irrité une de mes camarades. Sur twitter, on échangerait des photos de chat !!! Même si mon extrême honnêteté m’oblige à avouer qu’il y a bien des photos de chats qui circulent.

Ce que j’ai retenu de cette première twittparty, c’est la diversité des profils. On trouve bien sûr des bibliothécaires, des documentalistes, des journalistes ou des web-mestres, mais pas seulement, j’y étais bien moi ! On trouve surtout mais pas exclusivement des blogueurs. On trouve des gens qui viennent là pour sortir de leur univers et en rencontrer qui agissent sur d’autres sphères mais localisés sur le même territoire.

Déniché sur JCFrogblog : Twitter c’est pour les curieux. Si tu ne vois pas dans Internet autre chose qu’un terminal pour acheter ton billet de train, si tu ne veux pas faire rentrer Internet dans ta vie, alors profite de ton style de vie et oublie twitter.

Il a beaucoup été discuté de l’usage de twitter. Faut dire que tellement de sornettes sont débitées par des gens qui n’y sont pas… et si t’es pas rentré dedans, ben, désolée !

Perso, ça me sert à plein de trucs. C’est d’abord un réseau social où je me connecte avec plusieurs tribus. C’est un moyen d’échanger des liens et des infos. Comme ça va vite, c’est que là que tu chopes l’actu en temps réel. Un exemple : quand Albanuche se fait dégommer Hadopi, et ce, à plusieurs reprises, immédiatement toute la twittosphère se marre. Et c’est l’assaut de bonnes blagues. Ou encore, le soir des élections européennes, c’est là qu’on trouvait le plus vite les résultats, le dieu Google était impuissant.

C’est aussi sur twitter que je papote avec des copines. Un usage qui jusque là n’a pas été indiqué, c’est comment meubler une soirée télé pourrie. Les garçons eux s’en servent pour commenter les matchs de foute. Avec mes copines, on commente les pires programmes, genre Eurovision ou L’amour est dans le pré.

Mon twitter à moi, il me ressemble. Je suis connectée à la fois sur des réseaux locaux, et la twittparty m’a permis d’agrandir le cercle, ou sur des blogueurs politiques. Et puis aussi sur les journaux et les journalistes. Un peu comme mon blog. Et comme dans la vraie vie, je veux bien être sérieuse mais à condition de me marrer.

Non, il y a un vrai inconvénient à twitter au-delà de l’addiction. C’est que le blog en prend un coup. J’en deviens paresseuse. Tout est noté là sur le côté droit de mon blog dans mon fil twitter, rebalancé sur mon mur facebook, les liens, les réflexions, les échanges. Et puis sur twitter, les réactions sont immédiates. Patrice pense que du coup, quand on écrit un billet, c’est plus fouillé, qu’on arrête de poster pour un oui pour un non, le truc bâclé et écrit à la va-vite. Probable…

Je terminerai avec cette citation, que certains attribuent à Confucius, d’autres à Mao, quelques dissidents poussent même l’audace à en donner la paternité à Maïtre Kan, le maître du Petit scarabée mort dans un bouge thaï :

“Si tu trouves qu’un réseau social est con c’est de ta faute : c’est que tu t’es connecté à des cons!“

En plus les mojitos étaient excellents…

Et pour mieux suivre tout, une perle. Oui, je sais, je vous embrouille avec mes perles. Un jour je vous expliquerai à quoi ça sert…

# twittpartyrouen

Avisse à la population twitteuse et non twitteuse de notre belle bourgade et de ses alentours. Demain mardi 23 juin, première réunion de twitterers à partir de 19h30 au 3 pièces (place de l’Hôtel de ville) à Rouen.

Vous êtes tous bienvenus. C’est quelqu’un qui m’a dit que les mojitos étaient excellents !

Il semblerait qu’il y ait le wifi. Vous pouvez donc utiliser smartphones et eepc. Après avoir un temps fait courir le bruit qu’il ne pouvait venir, il semblerait que le pape de la netosphère rouennaise nous honorera de sa présence. Ah non, oups, désolée, depuis la semaine dernière, il s’est fait détrôner par un galérien de la SNCF... Qui sera là aussi. Enfin bon, l’élite sera là…

Sinon, avec mes copines, on parlera de Louboutin et de tartes abricots-amandes, et peut-être aussi de chats trop mignoooons. Ca va être fun. Et si vous n’avez rien compris et que vous commencez à me soupçonner de démarrer une bouffée délirante, c’est qu’il faut sans doute que je fasse un billet sur les effets de twitter. Je ne fais plus trop de billets ces temps ci, vous l’aurez noté. La mollesse estivale et la forte concentration de fêtes ont eu raison de mon ardeur.

Soutien au Melville

Le 4 juin, un article paraît dans Paris-Normandie relatant les difficultés du seul cinéma d’art et d’essai en centre ville à Rouen, le Melville, menacé de disparition. La raison ? Le département de Seine-Maritime ne soutient plus financièrement la pérennité du lieu. Cycle infernal, le département se désengage car la Ville de Rouen aussi. La réaction est immédiate, un groupe de soutien se crée sur facebook. En une semaine, plus de 2 000 personnes se sont inscrites. Si vous voulez rejoindre le mouvement, c’est là que ça se passe.

4 Juin : Création du groupe de soutien au Melville.

5 Juin : 150 membres dans le groupe de soutien au Melville.

6 Juin : 400 membres dans le groupe de soutien au Melville.

7 Juin : 850 membres dans le groupe de soutien au Melville.

8 Juin : 1400 membres dans le groupe de soutien au Melville.

9 Juin : 1800 membres dans le groupe de soutien au Melville.

10 Juin : plus de 2000 membres dans le groupe de soutien au Melville.