Blog de Laure Leforestier

Les résultats du 1er tour à la loupe

Voici un petit tableau comparatif des résultats du 1er tour des élections législatives en France et à Rouen :

	National	Rouen
Abstention	39,5 %	41 %
UMP et alliés	45,58 %	39, 2  %
PS et alliés	28,01 %	35,10 %
MoDem	7,61 %	9,36 %
Extrême droite	4,68 %	3,05 %
PC	4,29 %	2, 43 %
Extrême gauche	3,41 %	4, 55 %
Verts	3,25 %	5, 04 %
Divers	3,18 %	0, 66 %

Même en ajoutant à Bruno Devaux les voix de Brigitte Brière et d'Hubert de Baillencourt, on constate que leur score est très nettement inférieur à la moyenne nationale. A l'inverse, Valérie Fourneyron obtient un résultat  bien supérieur au PS national. Résultat honorable pour les Verts et le Modem. L'extrême droite (FN + MNR) est comme toujours en dessous du résultat national.
Bruno Devaux est arrivé en tête dimanche dernier.  Mais le total des voix de droite est inférieur  de 1000 voix à celui des voix de gauche. J'ai laissé de côté les 3 300  du Modem. Je gage que dimanche prochain, ces voix (si elles ne vont pas à la pêche) se répartiront plutôt avec un avantage à la candidate socialiste, ce qui avait déjà été le cas au deuxième tour des présidentielles et risque de s'accentuer pour ce deuxième tour des législatives, car il me semble que l'UMP a déjà fait le plein   à droite.

Entre deux tours

Les résultats du premier tour des législatives à Rouen conduisent à plusieurs constatations :
La taux de participation historiquement faible est attristant. Les démocrates s'étaient peut-être réjouis un peu trop tôt à l'issue des présidentielles, croyant que les Français avaient repris goût au débat citoyen et à l'expression démocratique par les urnes. La politique est-elle un gadget, dont on se désintéresse sitôt le "match" présidentiel passé?
Le résultat du MoDem à Rouen est honorable au regard du résultat national (+ 2 points).
Jamais la bi-polarisation n'aura été aussi prégnante. Il n'en demeure pas moins qu'un espace au centre s'est ouvert, indépendant, sans allégeance aucune, mais néanmoins fort convoité par les deux candidats encore en lice.
Parce que je considère les électeurs comme des citoyens adultes et responsables, je ne donnerai bien sûr aucune consigne de vote et ne soutiendrai aucun des deux candidats. J'ai déjà été sollicitée par Bruno Devaux pour participer à sa réunion à la halle aux Toiles ce soir à laquelle assisteront, je n'en doute pas, grand nombre d'élus de la majorité municipale à commencer par le Maire de Rouen. Je n'irai pas tout comme je n'irai pas aux réunions de Valérie Fourneyron.
En revanche, tout au long de cette semaine, je vous donnerai un éclairage sur les engagements des deux candidats sur les thématiques que j'ai personnellement défendues pendant cette campagne.
Je remercie les électeurs qui m'ont accordé leur confiance. Ce blog a vocation à continuer au-delà de la campagne législative.

Huit bonnes raisons

Dimanche prochain vous irez voter. Au cas où vous hésiteriez encore, huit bonnes raisons pour glisser un bulletin orange dans l'urne :

• Vous souhaitez que la diversité du débat démocratique soit respectée.

• Vous voulez une élue qui vous représente et vous défende à l'Assemblée Nationale, vote les lois en conscience sans prendre ses ordres auprès de Nicolas Sarkozy ou Laurent Fabius.

• Vous voulez une députée à part entière qui s'engage à ne pas cumuler les mandats et à siéger à plein temps.

• Vous savez que l'enjeu de dimanche prochain est un débat national et non municipal.

• Vous ne vous reconnaissez plus dans le clivage droite-gauche.

• Vous avez une certaine idée de la morale en politique et ne croyez pas aux fausses promesses des candidats qui voudraient vous faire croire que les pouvoirs d'un député boucheront les trous dans la chaussée, donneront du boulot à votre copine et répareront la porte d'entrée de l'immeuble.

• Vous avez toujours voté PS, mais là, trop c'est trop, vous ne voyez pas où cette querelle de chefs va mener le parti qui n'a plus de colonne vertébrale.

• Enfin Rouen est et a toujours été une ville au centre, où le vote Front National fait toujours des scores largement inférieurs à ceux de la moyenne nationale. Seulement il y a 20 ans sous Jean Lecanuet, la ville était centre droite. Aujourd'hui quand on voit les résultats du deuxième tour des présidentielles, la ville est centre gauche. Alors dimanche prochain, plus d'hésitations, envoyez une candidate centriste vous représenter au palais Bourbon !

Recentrez vous !

Votez Laure Leforestier

Motivés

La réunion d'hier soir à la halle aux Toiles était l'occasion à la fois d'apporter une conclusion à la campagne du premier tour des législatives après de nombreuses rencontres dans différents cafés de Rouen et de  lancer le  MoDem sur l'agglomération. Beaucoup de nouvelles  têtes donc, de nouveaux adhérents ou sympathisants qui se retrouvaient avec les «historiques» de l'UDF. Les mêmes valeurs : le respect d'un véritable fonctionnement démocratique et la construction européenne. Les mêmes envies : aujourd'hui et pour les cinq ans à venir, tenir un espace politique au centre, d'ouverture et de tolérance, un laboratoire d'idées où doit s'élaborer une réflexion partagée sur les enjeux de notre société. Un nouveau fonctionnement à envisager ensemble : ces 75 000 nouveaux adhérents, c'est l'émergence d'un nouveau parti du XXIe siècle, forcément différent dans sa manière d'impliquer les adhérents. Une vraie volonté participative qui sera enrichie par la diversité des parcours et expériences professionnelles ou associatives de tous ces nouveaux venus.

Ce qui me frappe quand j'écoute les motivations de tous ceux qui viennent nous rencontrer, c'est qu'ils ont connu un parcours assez identique au mien : après avoir longtemps voté sans conviction mais parce qu'il le fallait bien, ils ont reconnu dans le discours de François Bayrou un espace qui leur convenait enfin. Certains ont déjà milité dans d'autres partis, d'autres, pour la plupart, s'engagent pour la première fois en politique. Tous avec cette même volonté : on ne peut pas rester 5 ans les bras croisés à regarder et constater impuissants la mise en place d'un projet de société dont nous redoutons qu'il continue à morceler encore un peu plus la société française.

Aussi, face à la pensée unique (concept indiféremment utilisé par la gauche ou la droite mais dans une signification différente), nous défendrons le monde de l'esprit et de la pluralité.

Omerta

Les médias régionaux (France 3, Paris-Normandie et Liberté Dimanche) ne doivent pas trop apprécier le débat démocratique et pluraliste; rien de mieux qu'une bonne alternative bi-polaire, la voie du centre, c'est un peu compliqué pour leurs analyses.
Résumons-nous :

Liberté Dimanche évoquera les élections législatives dans un dossier le dimanche 27 mai qui se résumera aux combats possibles du deuxième tour.
France 3 Normandie, réalise dans la 1ère circonscription un zoom sur trois candidats PS, UMP et ... Verts. Il est vrai que le score des Verts au 1er tour des présidentielles (1,5 %) leur laisse à penser que cela risque de plus influencer les élections législatives que celui de François Bayrou à 20, 5 %. Bien que régulièrement invitée aux divers évènements que j'ai organisés pendant cette campagne, la chaîne régionale n'a jamais jugé utile de m'interroger. Hier soir nous lancions le MoDem à Rouen, à l'évidence cette démarche doit être sans intérêt pour les remarquables chroniqueurs politiques de la chaîne. Au-delà de l'obligation d'information au citoyen qui incombe à une chaîne de service public, je vérifie actuellement avec mon conseil juridique si le temps accordé au MoDem dans la campagne législative de la 1ère circonscription est conforme aux règles du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel.
J'ai gardé le meilleur pour la fin, le chroniqueur politique de Paris-Normandie. Nous avons eu droit pendant quelques jours entre le 12 et le 16 mai au feuilleton Pierre Albertini se présentera t'il aux législatives ? Nul doute que s'il l'eut fait, le Maire de Rouen aurait eu droit à un traitement au moins égal à celui qui a été réservé aux candidats UMP et PS. Personnellement, je n'ai jamais eu le plaisir de m'entretenir avec Christophe Préteux dans le cadre de la campagne législative. Négligeant mes invitations, mes communiqués de presse (sur l'utilisation abusive du sigle UDF par Bruno Devaux, sur le départ de Pierre Albertini de l'UDF) le journaliste s'est contenté de me citer dans un article sur les législatives à Rouen, reprenant les propos que j'avais tenus quelques semaines auparavant à un autre journaliste. Je ne suis pas sûre que ce soit très déontologique tout ça ! Je me suis plainte de ces manières auprès de la rédactrice en chef hier qui m'a assurée que je ne devais y voir aucun ostracisme mais plutôt de la maladresse. C'est sans doute pour cela qu'aujourd'hui dans un dernier article, notre chroniqueur commente une dernière fois le suspense électoral à Rouen entre le PS et l'UMP en prenant grand soin une dernière fois de ne pas me citer mais de mentionner les candidats Verts et PC.

Alors merci à TF1, à Libération, au Figaro, à The Independent, medias qui eux ont jugés bon de me rencontrer et m'interroger. Je concluerai avec cette remarque de John Lichfield, correspondant à Paris de The Independant, régulièrement publié dans Courrier International : «le problème de la presse aujourd'hui est qu'elle préfère le divertissement à l'information».

Carte scolaire : ne nous laissons pas abuser par de faux arguments

Aujourd'hui le gouvernement veut progressivement supprimer la carte scolaire. Au MoDem, nous défendons l'idée qu'il faut repenser la carte scolaire pour  l'égalité des chances : en défendre le principe, lui redonner son sens. Là où plusieurs établissements sont identiquement accessibles, il faut construire des réseaux et ouvrir aux élèves, peut-être aussi aux enseignants, la possibilité d’accéder à tous les établissements du réseau.

Au-delà de la garantie de l'égalité des chances, l’existence de la carte scolaire répond  aussi à des impératifs triviaux. Il est tout bonnement impossible pour l’État de préparer la rentrée scolaire s’il n’est pas en mesure de prévoir à l’avance les effectifs des établissements. Comment construire des collèges ou affecter des enseignants si l’on ignore comment les élèves vont se répartir sur le territoire ? Dans les écoles, collèges et lycées, il serait impossible d’amortir de tels mouvements, en raison de locaux et d’effectifs par classe non extensibles. D’ailleurs dans l’enseignement supérieur, il n’existe guère de cas où l’affluence d’étudiants n’ait pas débouché sur la mise en place d’une sélection plus ou moins officielle par les établissements et filières concernés...

Il est donc impossible que la suppression de la carte scolaire permette comme le prétend le ministre de l'Education «le libre choix des établissements par les familles». Elle ne peut consister qu’en un libre choix des familles par les établissements. D’ailleurs, lorsqu’il n’était pas encore ministre de l’Education nationale, Xavier Darcos parlait dans Le Monde du 6 septembre 2006 de laisser les établissements «recruter» des élèves là où ils le souhaitent et donnait en modèle le très sélectif Institut d’Etudes Politiques de Paris («Sciences Po») qui a ouvert un accès destiné à une poignée d’élèves de quartiers populaires, chargés de venir apporter un peu d’exotisme social dans cet établissement à la composition sociale très favorisée.

Les partisans de la suppression claironnent qu'il ne s’agit pourtant que de mettre le droit en conformité avec les faits, sachant qu'elle est déjà contournée par 30% des familles. Mais ils oublient de signaler que dans les deux tiers des cas, il s’agit d’inscriptions dans les établissements privés. Le projet gouvernemental apparaît dicté avant tout par l’idéologie méritocratique du nouveau président. La remise en cause de la carte scolaire traduit le renoncement officiel de l’État à assurer le droit de tous à la réussite scolaire au profit d’un système légitimant la réussite d’une minorité favorisée censée incarner le mérite.

En cela, il est particulièrement malhonnête de faire passer la carte scolaire comme un simple dispositif technique ayant mal vieilli depuis son instauration en 1963 qui serait dès lors discutable, sans remettre en cause les fondements de l’école républicaine. L’ambition républicaine d’assurer à tous les futurs citoyens un niveau élevé d’éducation a d’abord été satisfaite par l’école primaire publique, laïque, gratuite et obligatoire. La carte scolaire la prolonge dans le contexte de l’allongement de la durée des études et de l’urbanisation de masse. Or ces phénomènes n’ont cessé de s’accentuer.

Donnons un égal accès à tous les établissements aux filières d’excellence, au lieu de créer des filières de «discrimination positive» alibi (et conservons un volant de places offertes à un concours national ou académique pour ne pas pénaliser à rebours les bons élèves). Dès lors, chaque famille, au lieu de chercher une grand-mère ou un collatéral dans le 5ème arrondissement, cherchera la même grand-mère ou le même collatéral dans un lycée provincial ou de banlieue.

After

Pour finir en beauté, après la réunion

Jeudi 7 juin à 19h30

Halle aux Toiles

Concert de soutien avec le groupe Carny Barker .

Du funk donc, et des idées neuves !

La politique en musique, c'est quand même plus chouette quand c'est pas Mireille Mathieu !

Réunion conviviale !

Télécharger l'invitationTéléchargement venez_decouvrir_le_modem.pdf

La justice que je défends

Des affaires particulièrement graves comme celle d’Outreau, les délais trop longs des procédures civiles ou pénales, les condamnations de l’Etat français par les instances européennes en matière de durée de détention provisoire ou de conditions carcérales, sont autant de signes d’une défaillance de notre justice et les causes de la défiance grandissante de nos concitoyens envers elle.

Afin de remplir son rôle de régulation sociale, notre justice doit être réellement indépendante. Pour ce faire, la désignation du Garde des Sceaux devrait évoluer vers un mécanisme de nomination par les députés et sénateurs selon une majorité qualifiée des deux tiers, sur proposition du chef de l’Etat. Indépendant du gouvernement, il collaborerait avec lui quant aux priorités et moyens. Distinct du pouvoir législatif, il porterait devant le parlement un débat sur la politique pénale. De la même manière, la réforme sur la composition et la présidence du Conseil Supérieur de la Magistrature ne saurait être reportée une nouvelle fois.

En matière pénale, l’objectif doit être d’assurer les poursuites et de protéger la société tout en améliorant sensiblement  les droits de la défense. C'est pourquoi je pense primordial d’en finir avec la religion de l’aveu et de limiter fortement le recours à la détention provisoire, ainsi que sa durée. Les alternatives proposées, comme celles de repenser et développer la surveillance électronique ou les travaux d’intérêt général, doivent être poursuivies. Nos prisons, honteusement surpeuplées, comptent 30 % de prisonniers en détention provisoire…

Face à cette situation, je m’inquiète de l’effet d'une mesure comme la «peine plancher» pour les multi-récidivistes que le gouvernement veut mettre en place. Toutes les organisations de magistrats, de gauche comme de droite, soulignent que cette réforme va entraîner une explosion du nombre des incarcérations, y compris pour les mineurs, allant au-delà des capacités actuelles d’accueil des établissements pénitentiaires français. Une telle réforme ne peut se concevoir qu’en étant accompagnée simultanément de deux autres réformes, l’une pour développer les sanctions alternatives à l’emprisonnement pur et simple et développer les centres spécialisés pour les mineurs, l’autre pour développer les mesures d’aide à la réinsertion des sortants de prison.

Le projet de loi qui a été transmis par Mme Rachida DATI au Conseil d’État pour avis fin mai 2007 ne prévoit aucune de ces indispensables mesures d’accompagnement. La réforme, telle que le Gouvernement veut la mettre en place dès cet été, conduira en réalité à de nouvelles condamnations de la France pour conditions de détention contraires à la Convention européenne des droits de l’homme, et à la sortie de prison de condamnés endurcis et sans projet de vie, avec les risques de rechute dans la délinquance que cela implique. Une telle mesure porte atteinte au principe de personnalisation des peines et risque de conduire à un accroissement des incarcérations. Je crois bien plus utile qu’un délinquant, et en particulier un mineur, soit sanctionné, à proportion, dès le premier acte délictueux. Avec une telle politique pénale, les limites des programmes actuels de construction d’établissement – même s’ils permettent l’amélioration des conditions de détention - seront très vite atteintes.

Notre politique pénitentiaire doit être repensée, en commençant par considérer l’emprisonnement comme une période transitoire, et non comme une relégation définitive. Le détenu n’est pas hors de la société, la prison non plus. Ainsi, la suppression des sorties «sèches» doit être un objectif, de même que l’obligation d’une activité pour tout détenu, et le renforcement des services d’insertion et de probation.

Parce que ces questions sont prioritaires et majeures, elles requièrent une évaluation en amont des moyens et une loi de programmation, garante d’un effort prolongé et soutenu.

C’est pourquoi, élue, conformément à la ligne politique, nouvelle en France, du Mouvement Démocrate, j'approuverai certaines de ces réformes dès lors qu’elles seront conformes aux intérêts et aux besoins des citoyens, mais je m'élèverai contre d’autres réformes inacceptables qui perdraient de vue la nécessaire égalité de traitement entre tous les citoyens.

La (mauvaise) blague du jour

 "Oui, bien sûr ! Bien sûr que je suis un pur et absolu démocrate ! La tragédie, c'est que je suis le seul pur démocrate au monde. Voyez les États-Unis : des tortures horribles, des sans-abri, Guantanamo. Voyez l'Europe : des manifestations violentes, durement réprimées. Même les Ukrainiens se sont discrédités et vont vers la tyrannie. Depuis la mort de Gandhi, je n'ai personne à qui parler !"

Interview de Vladimir Poutine dans Le Figaro. Brrrr....