Lundi après-midi, troisième rencontre de notre collectif, cette fois-ci avec Estelle Grelier, numéro deux de la liste PS. Même si ces jours-cil les sondages sont en berne pour les socialistes, la candidate a peu de souci à se faire, son fauteuil pour Bruxelles est assuré.
Une femme jeune, sympathique et dynamique, voilà de quoi rendre notre échange ouvert et sans langue de bois, teinté de cordialité malgré la malice de certain de mes camarades… Retenus par ses activités professionnelles, Denis avait publié le matin même toute une batterie de questions que notre interlocutrice avait potassées pour y apporter ses réponses. Mais comme nous sommes tous un peu taquins, et que les absents ont toujours tort, nous avons inventé d’autres questions. Après tout, Estelle Grelier pourra y répondre sur son blog puisqu’elle est une des rares candidates - avec Corinne Lepage - à en tenir un écrit de sa main. A condition qu’elle ne le ferme pas au lendemain de la campagne, ce qu’elle fit après sa défaite aux législatives de 2007.
Quand on conduit un parcours politique aussi brillant et rapide que notre candidate au sein du parti socialiste en Haute-Normandie, il faut faire allégeance à Laurent Fabius. Ce qu’Estelle Grelier fera en soutenant le non au traité constitutionnel européen puis la candidature du maître des lieux aux primaires socialistes de 2007. Premier malaise et première incompréhension de ma part. J’ai beau savoir que je parle ici dans une terre fortement euro-sceptique, je ne percute toujours pas en quoi, le non de 2005 a apporté une amélioration au fonctionnement de l’Union européenne. Et je persiste à y voir du côté de certains socialistes, un calcul politicien qui nous a bien plombé l’Europe. Estelle Grelier s’affirme sans regrets par rapport au non, n’aurait pas voté le traité de Lisbonne, solution bricolée j’en conviens faute de mieux, mais s’apprête à siéger sur les bancs du PSE avec les socialistes espagnols et les travaillistes anglais, partis au pouvoir dans leur pays qui ont ratifié ce fameux traité.
Lorsque j’évoque avec Estelle Grelier le cumul des mandats, un sujet qui me tient à cœur car je suis persuadée qu’il vérole la classe politique française, la réponse qui m’est faite est loin de me satisfaire. Elle abandonnera son mandat de vice-présidente à la région au lendemain du 7 juin et estime qu’elle sera en capacité d’assumer pleinement ses fonctions de première adjointe à Fécamp, de présidente de la communauté de communes et de députée européenne. Lors d’un débat samedi dernier, Jean-Paul Gauzès avait affirmé consacrer quatre jours par semaine à son activité d’euro-député. Cela ne laisse pas beaucoup de temps pour le local. Lorsque je lui rappelle gentiment que le non-cumul des mandats faisait partie du programme de la candidate socialiste à l’Elysée en 2007, son sourire me laisse comprendre que les programmes n’engagent que les imbéciles qui veulent y croire. Arnaud a déjà évoqué dans son billet le fait qu’Estelle Grelier entend se représenter aux législatives de 2012. Législatives qu’elle avait perdu en 2007 face à Daniel Fidelin qui l’avait battu avec 53,16% des suffrages. Mauvaise perdante, la candidate n’avait pas hésité à saisir le Conseil constitutionnel pour demander l’annulation du vote. Sa requête fut rejetée. Une éventuelle victoire en 2012, l’obligerait à laisser le mandat qu’elle brigue actuellement. Est-ce bien sérieux ? Et surtout, quel respect témoigne-t-on aux électeurs ?
La réunion s’achève et la
candidate part pour Vernon où l’attend un meeting de campagne. En en lisant le
compte-rendu qu’en fait José Alcala, j’ai la surprise de lire : La candidate socialiste est arrivée avec
quarante minutes de retard par rapport à l'horaire prévu. Embrassades sur
l'estrade avant de lancer "Excusez-moi,
mais j'étais à Rouen avec des blogueurs de droite, qui ne m'ont pas lâché".
Sans complexes, je vous dis !
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