J’apprends que Paris-Normandie
doit sortir un papier sur l’état de l’opposition municipale à Rouen. Détachée
des contingences de la représentation politique et de la langue de bois, je
vais vous dresser l’état des lieux tel que je le perçois.
Petit retour en
arrière : En décidant de se présenter aux municipales, Pierre Albertini se
faisait du même coup, le fossoyeur de l’UMP et du Modem à Rouen. Le fossoyeur
d’une future opposition municipale aussi, puisque avec en tête de liste, pour
le casting, beaucoup de candidats néophytes en politique et issus de la
« société civile ».
Soyons clairs, en
tout état de cause, la victoire aux municipales revenait à Valérie Fourneyron.
Mais une liste UMP d’un côté et une liste Modem indépendante de l'autre aurait donné plus
d’élus à ces partis que le tour de passe-passe qui fut réalisé avec la
concoction de la liste « Confiance en Rouen ».
A l’issue de la
raclée historique, les membres de la dite liste se sont constitués en deux
groupes. D’un côté un groupe formé par trois UMP, deux anciens adjoints et une
nouvelle venue. D’un autre côté, un groupe hétérogène formé par tous ces
membres issus de la société civile et à l’époque 4 Modem. Le groupe décide de s’appeler
d’un intitulé plutôt fumeux : Centristes, Démocrates et Indépendants, plus
communément désigné sous les initiales de CDI. Catherine Morin-Desailly, alors
présidente du Modem, prenait la tête de ce groupe peu rompu aux joutes
politiques et se dépêchait de se positionner comme opposante numéro un.
L’automne arrive
et tout un lot de métamorphoses avec lui. La sénatrice autrefois Modem décide
de rejoindre le Nouveau Centre et les militants UMP décident quant à eux de ne
pas choisir Bruno Devaux comme responsable de la circonscription de Rouen, lui
préférant Jacques Duval. C’est là où mon petit doigt entre dans la confidence
et qu’il me glisse à l’oreille que notre anesthésiste mangeur de maïs
transgénique en aurait conçu quelque ombrage. Ni une ni deux, le voilà qui
demande l’asile politique au groupe CDI. Embarras de la sénatrice, qui,
connaissant quelque peu le lascar, ne tient pas à faire entrer le loup dans sa
bergerie. Je ne doute pas qu’en femme bien élevée, elle aura su lui signifier
un refus poli.
Qu’à cela ne
tienne ! L’ancien adjoint au Grand Projet de Ville puis à la Démocratie
locale n’en tiendra pas rigueur à son ancienne collègue. La preuve, il se
félicite aujourd’hui de la voir rejoindre clairement
la majorité présidentielle. Ensuite, il s’égare un peu quand il affirme que ceci est de nature à permettre un
rapprochement politique entre le groupe UMP et le groupe centriste qu'elle
préside au conseil municipal de Rouen.
A ma connaissance, seule Catherine Morin-Desailly
a rejoint le parti des traîtres Nouveau Centre, pas les autres membres
de son groupe. Et donc, ne serait-il pas plus logique que ce soit cette
dernière qui demande à rejoindre le groupe UMP ?
En tout état de cause, Régine Marre,
aujourd’hui vice-présidente du Modem 76 aura à cœur de faire entendre la voix
du Mouvement Démocrate au sein du conseil municipal de Rouen. Une voix qui ne
se complaira pas dans la défense de la précédente municipalité et de son bilan
mais qui tentera d’aborder sans complaisance et sans parti-pris les actions de
l’actuelle équipe.
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