Retour sur cette élection municipale d’hier à Rouen qui a
fait la une de tous les JT. Et j’ai choisi pour cela de vous parler de mon bureau
de vote, celui que je préside et où je vote, le 33. S’il reste deux quartiers
bastions pour la droite à Rouen, c’est bien du côté de la Gare et du côté de Jouvenet. Mais
ce dimanche, il s’est passé un drôle de truc au 33.
J’ai pris le temps de regarder les résultats de deuxième
tour sur ce bureau de vote depuis 2001 et le rapport de force droite-gauche. Deuxième
tour parce que notre scrutin avec ses 4 listes, une seule à droite, une à
gauche et deux à l’extrême gauche avait déjà des allures de duel final et le
résultat en est la preuve.
Municipales 2001, 56 % pour la droite, 58 % aux
législatives de 2002. Léger fléchissement aux cantonales de 2004 en pleine
vague anti gouvernement Raffarin, la
droite ne réalise « que » 54 %. Aux présidentielles, c’est le bureau
33 qui votera le plus pour François Bayrou au 1er tour, à plus de 28
%. Au 2nd tour des présidentielles, le 33 confirme malgré tout son
ancrage à droite en votant à 56 % pour Nicolas Sarkozy. Quelques semaines plus
tard, c’est naturellement au 33 que j’obtiendrai mon meilleur score aux
législatives, impossible de remettre la main sur la feuille de résultats tout
de suite, mais ça devait tourner autour des 16-17 %. Nonobstant, au 2nd
tour des législatives, le candidat UMP obtiendra 53 % des suffrages face à Valérie
Fourneyron.
Hier, ce bureau bascule à gauche avec 51 % des suffrages
pour Valérie Fourneyron, 3 % pour les deux listes d’extrême gauche, ne laissant
que 46 % pour Pierre Albertini, moins dix points par rapport à son score de
2001. Tous mes voisins seraient-ils devenus gauchistes ? J’en doute. Un prochain
scrutin, les cantonales qui s’annoncent par exemple, nous permettra de vérifier
ce que j’avance. Mais je crois que c’est un rejet massif du maire sortant qui s’est
exprimé hier dans les urnes par une population qui aurait plutôt tendance à
représenter son électorat naturel. Dommage que François Bayrou, regardant la
situation depuis Paris et peut-être mal renseigné par certaine parlementaire de
l’impopularité du maire ait jugé utile de réaffirmer jeudi dernier : À Rouen, les adhérents du MODEM se sont
clairement prononcés en faveur d’une participation à la liste du Maire sortant,
largement renouvelée et ouverte à la société civile. Ils ont voulu s’associer à
ce projet et participer à cette ouverture engagée par Pierre Albertini dont ils
partagent les valeurs humanistes et européennes… Ainsi, j’appelle les
Rouennaises et les Rouennais à se prononcer en faveur de la liste conduite par
Pierre Albertini.
C’est vrai que 33 adhérents se sont déclarés pour une
liste d’union avec Pierre Albertini. Apparemment cela n’aura pas suffi à
convaincre les Rouennais puisque sur 64 bureaux de vote, seuls 6 ont donné une
majorité au maire sortant. Le Modem au lendemain des législatives possédait un
potentiel à Rouen qui pouvait lui permettre d’imaginer de présenter une liste
indépendante aux municipales. Malheureusement, l’autisme de François Bayrou en
a décidé autrement.
Et au prochain conseil municipal, nous aurons une nouvelle
maire. Je lui adresse toutes mes félicitations pour sa belle victoire qu’elle
est allée chercher sur le terrain. Et je suis fière d’avoir comme maire de ma
ville natale cette fille courageuse et tenace, ma contemporaine, qui fut ma
camarade de classe du primaire jusqu’au lycée. Vivent les Rouennaises !
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