Petite revue des réactions à l’élection de
Barack Obama dans nos blogs locaux. Voilà un sujet qui fait chanter tous nos
politiques locaux à l’unisson. A gauche, le PC est content, le PS est content.
In the middle of nowhere, Catherine Morin-Desailly
souhaite good luck à Barack. A droite, Bruno Devaux, sans doute à court d’inspiration,
recopie fidèlement ce qu’en dit son maître à penser, Jean-François Coppé.
Pas très original tout cela… Du côté de la
société civile, on est content aussi. Monsieur Julien, qui se faisait un sang d’encre
à quelques heures du résultat, s’enthousiasme sur le discours du nouveau
président. Teddy exulte: I am proud to say "I am French and
American.”
Il professore Albertini s’interroge : Une
aventure comparable est-elle possible en France ?
La réponse est hélas négative, moins en raison de
l'opinion que de la structure des partis.
Ultime justification de son choix qui fut
fortement controversé par les électeurs rouennais ? Enfin, dernier clin d'oeil
désarmant, c'est à Sarkozy que fait penser le plus Barack Obama, aujourd'hui !
Par une extrême coïncidence, le billet du
jour de l’écrivain Michel Perdrial, paru au même moment, semble lui répondre :
Je le vois déjà, Sarkozy, se
comparant à cet autre homme de droite (mais sympathique) qu’est Obama. La
différence entre lui (de ce côté de l’Atlantique) et lui (de l’autre côté de
l’Atlantique), c’est que l’un des deux a été élu sans les voix des racistes. Je ne crois pas à la coïncidence en revanche quand Franpi,
au lendemain des élections américaines cite LeRoi Jones et Cecil Taylor.
Bon, mais assez
rigolé, ce soir se joue un autre scrutin, quelle motion pour le P.S. ? Quoi ?
Cela ne vous intéresse pas ? Vous êtes comme Jules alors : C'est que l'on peine à s'intéresser à la
liturgie compliquée d'un parti chamailleur et centré sur lui-même.
C’est vrai qu’il
faut chausser ses lunettes et se concentrer fortement pour opérer un choix :
A cet égard, il faut un esprit retors
pour dégager de véritables fractures entre les principaux textes. Si l'on
écarte l'orientation proposée par Benoît Hamon, les travaux que défendent
Martine Aubry, Bertrand Delanoë et Gérard Collomb/Ségolène Royal ne se
distinguent guère. Une économie de marché tempérée par la régulation de
l'autorité publique et les discours incantatoires.
Et comment ça se
passe chez nous en Seine-Maritime ? Si j’en crois Eric de Falco : Pendant que les socialistes échangent leurs
idées en pleine transparence, les partis de droite organisent les assassinats
dans les couloirs pour ne laisser qu'une seule tête à la sortie.
Comme c’est beau
cet échange d’idées, cette transparence, cette absence de pression ! C’est
sans doute grâce à cela que tous les élus de Seine-Maritime sont signataires de
la motion Aubry-Fabius, même Yvon Robert qui s’était démarqué en son temps pour
Ségolène Royal. Enfin quand je dis tous les élus, j’exagère. Pierre Bourguignon,
le député maire de Sotteville-les-Rouen fait partie des Strauss-Kahniens ralliés à la motion Delanoë, Dominique Gambier,
le maire de Déville-les-Rouen reste Royaliste.
Si l’on se
promène sur le site de la fédération PS de Seine-Maritime, leur actualité
semble plus préoccupée par les élections américaines que celle de leur parti.
Pour trouver un peu de contradiction, il faut aller faire un tour du côté des
tenants de la motion E (traduisez les Royalistes) : Voter A, B, C, D ou F est respectable. Evidemment. Mais que ceux qui
s'apprêtent à le faire ne se fasse aucune illusion. Dès le 20 novembre, si
l'une des 5 l'emporte ou si des arrangements s'opèrent, chaque courant se reconstituera,
chacun avec son champion, avec le cortège mortifère des ambitions personnelles,
des ego surdimensionnés, du manque de respect des militants. Si c'est ce que
veulent mes camarades, soit. Mais qu'on ne vienne pas demain pleurer parce que
le PS s'enfonce un peu plus dans la guerre des chefs. Qu'on ne vienne pas
pleurer de voir jusqu'en 2012 les uns et les autres s'observer, se marquer, se
démarquer, s'allier et se trahir. Comme toujours... Depuis trop longtemps!
Il semblerait que
le gros point de divergence soit la question des alliances possibles et les
partisans de Ségolène Royal ne se privent pas de souligner quelques
incohérences : Certains de nos
camarades fabiusiens nous expliquent que seules les alliances avec nos alliés
traditionnels nous permettront de gagner. Or, Bartolone et ses amis s'escriment
depuis de nombreuses années (et ils y sont parvenus) à évincer le PCF de
Seine-St-Denis.
Peu de blogs de
militants socialistes chez nous, c’est donc dans le Nord que je suis allée
chercher ce témoignage : D’autant qu’une question lancinante se pose, les
militants des grosses fédérations voteront-ils au canon… c'est-à-dire en
suivant, les consignes données par les poids lourds de celles-ci.
Pour ma part, si tel était le cas, j’en serai fort
déçu mais dans le même temps peut-il en être autrement dans un parti où la
proportion des élus et des obligés est surdéterminante.
Arnaud Mouillard,
sympathisant PS-PC voit la fin de l’affaire ainsi : Je pense qu’aucune motion n’aura la majorité le soir du 6 novembre et
que les négociations seront de mise lors du Congrès de Reims. Selon moi, il y
aura sur une alliance Delanoe / Aubry afin de faire barrage à Royal, et qui
placerait le maire de Paris comme nouveau Premier secrétaire comme le souhaite
François Hollande.
Maintenant, sur i-Télé, je viens d’entendre la
possibilité d’une alliance Aubry/Royal pour faire barrage à Delanoë. Si tout cela
ce n’est pas du marquage à la culotte !
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