Hier, en consultant les réactions des uns et des autres sur le scrutin du 7 juin, je trouve sur le site de la section socialiste rouennaise ce merveilleux dessin :
Avec un si beau coloriage, on se dit que le
PS se porte bien à Rouen. Mais si on chausse ses lunettes et que l’on s’intéresse
d’un peu plus près au ravissant dégradé qui va du rose pâle au rouge sombre,
on s’aperçoit que les quartiers les plus colorés correspondent au mieux à 34 %
des suffrages pour le PS. A ce stade du billet, rappelons les principaux résultats
du vote sur Rouen : UMP : 25,17% ; Europe Ecologie : 21,39
% ; PS : 17,53 % ; Modem : 9,98 %. On pourrait aussi dire
que depuis Epinay et la mutation de la SFIO en PS, c’est la première fois que
le PS n’arrive pas en tête des forces de gauche à Rouen.
Il y a également cette pertinente réflexion, cette
fois-ci sur le site de la section départementale : Dans ce contexte, les socialistes ont un résultat honorable et
décevant à la fois car plus tassé que prévu. Rien à voir avec la catastrophe
annoncée. Non, effectivement, ils espéraient sauver les meubles à 20%, ils
prennent une branlée en n’atteignant pas les 17%.
Je tiens à rassurer mes lecteurs adhérents
et sympathisants socialistes (je sais qu’ils sont nombreux à venir s’encanailler
chez moi) vous êtes entre de bonnes mains. Tout va bien ! Tenez, je vous
livre la remarquable analyse faite au lendemain du vote par le chef de la section PS
Rouen et envoyée aux militants :
On commence par se rassurer avec une
observation du scrutin national qui conclut : De tout cela, il ressort que
les enjeux locaux ne semblent nullement avoir influé sur ce scrutin.
Passons maintenant les résultats de Rouen à
la loupe : Le PS et Verts jouent aux vases communicants : Les Verts sont forts là où le PS est faible
et réciproquement. Il existe peu de quartiers où les deux partis sont tous deux
très forts ou tout deux très faibles. Hahaha ! Les Verts devancent le
PS dans 40 bureaux sur 64… L’UMP devance le PS dans 38 bureaux.
Les Verts : un électorat bobo et populaire de
centre-ville : Nan ! En 2008, c’est l’équipe municipale
sortante qui traitait ce même électorat
de bobos qui à l’époque a largement voté pour la liste d’union PS-Verts-PC.
Salauds de bobos ! On ne peut pas compter sur eux…
Les Verts
triomphent aux alentours de 30% sur les "coteaux nord" au sens
large, c'est à dire une très large bande est-ouest qui va des coteaux
ouest au Vallon Suisse en passant par Pasteur, St Gervais, Jouvenet, St
Hilaire, Croix de Pierre, St Nicaise, et toute la partie nord de l'hyper
centre. Ils ont donc rassemblé un électorat de centre ville : les bobos de
Jouvenet et de la rue Eau de Robec et un électorat plus "alternatif"
de la rue des Bons Enfants ou de la Croix de Pierre. Inversement, le PS fait
des scores catastrophiques dans les quartiers anciens du centre-ville et sur
les coteaux nord. Oui,
voilà, c’est bien ce que je disais, les Verts cartonnent dans les deux tiers de
la ville. Reprenez votre carte colorée, tout ce qui n’est pas rouge sombre, c’est
perdu pour le PS.
Au PS, on se console comme on peut : Le PS réalise d'excellents scores dans
l'ensemble des quartiers du GPV, Grammont et Hauts de Rouen. Oui, des
scores excellents dans les bureaux où la participation globale est la plus
faible, elle tombe à 23 % sur Grammont quand la participation moyenne sur la
ville est autour de 40%.
Et tout cela lui permet de conclure au secrétaire
de section, accessoirement chef de cabinet à la Ville : "Le
PS doit poursuivre son travail de rénovation engagé en ce sens depuis plusieurs
mois. "
Alors si j’ai bien tout suivi, ce soir au
PS, ils ont un bureau national qui va analyser les raisons de la défaite de l’UMP
(ça, ce n’est pas moi qui le dit) et constater que la rénovation est en marche,
camarade, la victoire est au bout du chemin !
Figurez-vous qu’il y a au sein même du PS des esprits chagrins qui analysent autrement : Mais notre parti a ses propres
responsabilités et les électeurs nous l’ont clairement et fortement signifié.
Le PS doit changer dans ses méthodes, ses rapports aux citoyens. (…) Il faut un
travail collectif qui donne à chacun sa place, qui permette aux militants de
participer à la décision collective. On ne peut venir chercher Ségolène Royal
quand cela va mal à quelques jours du scrutin et ne pas l’associer à la
direction de notre parti, alors même qu’elle a su depuis plusieurs mois avoir
des expressions fortes sur la « croissance verte » ou « les Etats-Unis d’Europe
». Sur le billet, un commentaire : Nombre
de militants PS et adhérents de Désirs d'avenir (dont moi je le revendique)
n'ont pas hésité à voter Europe écologie pour sanctionner Martine Aubry.
C'était le seul moyen que nous ayons, nous les petits militants de base, les
sans-grades, pour peser sur l'avenir du PS et sa re-fondation sur d'autres
bases. Il ne nous reste plus qu'à attendre et voir ce que les locataires de la
rue de Solférino vont décider demain.... sans nous consulter!
J’ai aussi trouvé dans les commentaires de
mon précédent billet, ceci :
Adhérent
du P.S. à Rouen je trouve que la déculottée socialiste a du bon : celle de
faire comprendre, comme l'a lâché Montebourg sur le plateau de France2, que la
question de la 'rénovation' du P.S. était caduque... Bref, que la S.F.I.O.
(pardon: le PS né à Epinay en 1971) est morte ! Le P.S. ne doit plus chercher à
survivre à lui-même (comme l'a essayé le feu le P.C.F. accroché à ses fiefs
locaux). Il doit bien plutôt :
1)
Accepter de traiter à égalité avec les Verts (ce qui implique la mise à la
retraite des grands et vieux féodaux locaux, engoncés dans leur morgue
nombriliste).
2)
Engager la réflexion avec les Verts, le Front de Gauche et peut-être une
fraction en révolte qui monte au MoDem pour bâtir UN NOUVEAU PARTI de gauche
progressiste et intellectuellement audacieux.
La
préparation d'une plate-forme commune pour les régionales de 2010 sera un
premier test. Puis la mise en place d'une procédure de désignation d'un
candidat unique pour la présidentielle de 2012. Enfin, le nouveau parti, ouvert
à la société civile, aux intellectuels ; sans les cumulards et les apparatchiks
traditionnels. Allez, chers camarades socialistes, ne vous lamentez pas ... et
osez ouvrir vos gueules pour faire comprendre aux dirigeants départementaux,
régionaux et nationaux que qu'il est temps d'enterrer le passé !
Et
tant pis pour ceux qui ne voudront rien comprendre : "Laissez les morts
enterrer leurs morts" (j'offre un café au premier qui sait me retrouver
l'origine de cette citation).
Thomas MARCY
Alors, bien sûr, je ne suis pas membre du
PS mais en tant qu’observatrice, je me pose des questions : le déni de
réalité est-il la bonne méthode ? Je ne sais pas, je ne dois pas
fréquenter les bonnes personnes, parce que j’ai des copines engagées au PS qui
font des réflexions de ce genre sur twitter : sinon je ne sais pas vous mais j'ai l'impression qu'il ne se passera
rien au B.N. de ce soir mais je dis ça je ne dis rien. Ou qui publient des
billets où elles parlent d’un principe de réalité.
Non, sérieux, vous commencez à faire chier
grave au PS. Il nous reste 3 ans pour nous mettre tous en ordre de marche pour
nous débarrasser de l’actuel président de la République, j’en ai jamais voulu,
mais là encore moins qu’hier, il fait rien que du bobo à ma République. On sait
tous aujourd’hui que ce n’est plus le béarnais qui nous sortira de ce mauvais
pas. N’importe qui, je vous jure, je voterai pour n’importe qui, Ségo, Hollande,
Aubry, DSK, non pas Fabius quand même, faut pas exagérer… Alors, s’il vous
plaît, c’est possible de sortir de votre autisme et de vous y coller pour de
vrai ?
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