Ca commence par un glissement sémantique affirmé par Groz'bulles :
Nous ne sommes plus des centristes, installés au centre-droit : nous
sommes des démocrates, installés au centre.
Explication de texte : les mots « centrisme » et « centriste » ont pris un sens, et surtout
une connotation. Ils renvoient au centre-droit, à ce concept d’une version
modérée de la droite qui la tempère et lui sert de force d’appoint. Ils
renvoient à une mouvance tiède, hésitante, qui ne sait pas ce qu’elle veut et
n’a aucune conviction ancrée. Accepter
d’être appelés « centristes » serait possible si nous étions toujours, comme
l’ancienne UDF a pu l’être, cette version modérée de la droite qui la complète
et l’équilibre. Or la campagne présidentielle de 2007, et la fondation du
MoDem qui s’ensuivit, a fait de nous un mouvement
profondément démocratique, indépendant et antisystème, qui propose de
nouvelles règles du jeu politique. L’appellation « centristes », et le mot même
«centrisme», ne nous correspondent donc pas, et nous devons les refuser l’un et
l’autre.
Les mêmes avaient précédemment déclaré que :
Le Modem est un
parti révolutionnaire. Il est donc indispensable, et
urgent, de clarifier notre positionnement aux yeux de l’opinion publique. Cela
revient concrètement à affirmer, à tous les niveaux de notre discours, que nous
sommes bien un mouvement antisystème qui propose de nouvelles règles du jeu
politique. En d’autres termes, un mouvement révolutionnaire.
Le blog du démocrate, lui, annonce encore plus crûment la couleur dans Modem, coït post-mortem de l'UDF :
Le MoDem ne pourra
se limiter à se définir, comme le fit l’UDF, comme libéral et européen. Lié aux
classes moyennes, urbain, aux prises avec l’activité économique et
sociale, le MoDem est un dépassement de l’UDF. Avec le passage
par les élections présidentielles et législatives, la rencontre entre F.
Bayrou et les Français, l’UDF a donné naissance à une forme politique qui n’est
plus elle, ou plus seulement… Le MoDem se définira
d’abord comme démocrate : social-libéral, européen et environnemental.
Ca continue avec un retour à la réalité du moment chez Hypos :
Pour finir, j’aborde le sujet du positionnement
politique de notre mouvement. Car, bien que l’on puisse penser à la lecture
des nos échanges internautes, que nous ne sommes que de purs esprits
phosphorant pour le plaisir, François Bayrou a été très clair sur ce sujet
" Le but principal du Mouvement Démocrate sera la naissance et la
promotion d’une classe politique nouvelle " . Pas de doute donc, le
MoDem est un parti politique ayant pour objectif de remporter des victoires
électorales.
Car cette " autre moi ",
légitimement inquiète et révoltée des cadeaux fiscaux, de la morosité
économique, de l’injustice sociale et de la stratégie
" internationale " de son pays, aspirerait, comme plusieurs millions de français fatigués par les
gesticulations présidentielles, à un réel contre-pouvoir. Un contre pouvoir
porté par un homme solide, fondé sur un programme politique déjà largement
approuvé par les citoyens et défendant des valeurs claires, originales et
crédibles.
On pourrait même dire un rappel assez brutal à se
réveiller chez Cédric de Citoyens prenez le pouvoir :
Le MoDem est un parti politique (en devenir), ce qui veut dire que c'est :
- une machine de guerre pour prendre le pouvoir.
- une idéologie, une doctrine, une conception de la société partagée par ses adhérents.
- une organisation pour gérer les militants, sélectionner les futurs cadres et candidats.
- un laboratoire d'idées et des structures d'accompagnement pour le jour où l'on prend le pouvoir.
- du pouvoir et de l'argent à la clé
Bref, pas grand-chose
pour les enfants de choeur. On vient dans un parti politique pour se battre. Se
battre pour défendre ses idées, se battre pour être élu, se battre pour mettre
en oeuvre le projet de société auquel l'on croit. On se crêpe le chignon, on
s'allie, on se déteste, on s'apprécie, on se méprise, on s'admire. C'est une
bête structure humaine comme nos sociétés en font plein, avec des egos
exacerbés, des moments magiques, des coups bas mais aussi des moments de
fraternité intenses.
A Paris, Thibault, de Génération Démocrate compris :
En résumé, la rentrée politique est en marche. La plupart des partis politiques ont subi un bon KO après la victoire
de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, l'ouverture vers la gauche, le dédain du
centre et -avouons-le, son actuelle inexistence politique-. Tous veulent jouer
un deuxième round contre l'omniprésent Sarkozy : les municipales seront-elles
une confirmation de la politique décomplexée et libérale de l'UMP ? Ou bien les
français exprimeront-ils un besoin d'alternance et de tempérance politique ?
Démocrates et
socialistes savent bien que les prochaines échéances sont cruciales, autant
pour leur (sur)vie politique que pour contrer la politique du gouvernement en
place au niveau des bastions locaux.
Le Mouvement
Démocrate est en train de naître pour faire son baptême du feu politique,
contre ses amis du Nouveau Centre et adversaires de l'UMP... A Paris, Marielle
de Sarnez pourra capitaliser sur les 21% de François Bayrou à la présidentielle
et ses 18% aux législatives. La liste démocrate a Paris pourrait bien être une
faiseuse de rois, si le Mouvement Démocrate parvient à dépasser les clivages
internes anciens UDF-nouveaux militants.
Même si Marielle de Sarnez n’a pas l’air d’aller dans sons
sens.
Et Darth Vader le résume :
Il suffit de
parcourir la blogosphère pour se rendre compte que beaucoup ne sont pas dupes : les grandes manoeuvres pour les
municipales ont déjà commencé, notamment dans certaines grandes villes.
L'inévitable, parce qu'inhérent à la nature humaine, ne peut donc être évité :
les tentations carriéristes de certains élus pour conserver leur mandat coûte
que coûte sont grandes. Qu'a donc bien pu passer par la tête de François Bayrou
lorsqu'il s'est désolidarisé de l'UMP ? Est-il devenu fou? Aurait-il condamné
sciemment toute une catégorie d'élus qui veulent s'accrocher mordicus à leur
siège sans se préoccuper d'un horizon plus lointain ?
Quitte à ôter leurs illusions à certains, il
affirme :
On sait tous que la construction du Mouvement Démocrate ne
se fera pas lors du Forum de Seignosse, François Bayrou
étant notamment pressenti pour n'y participer que lors du discours de clôture,
voire également à l'ouverture, alors que cette rencontre durera quand même 4
jours. Ce Forum ne constituera donc qu'une étape, un prologue oserais-je dire.
Les vraies
discussions se dérouleront lors des congrès d'automne. Trois voies se dessinent
aujourd'hui pour l'élaboration des contours du futur mouvement :
- Un gigantesque
retour en arrière, qui serait probablement salué de façon guignolesque par les
médias: retour à l'ancienne UDF, réintégration à terme des députés du nouveau
Centre, inféodation à l'UMP. Que d'élus souhaiteraient probablement que ce
scénario se réalise !
- La création d'un
mouvement composé de courants: UDF d'un côté, CAP21 de l'autre... et les
nouveaux adhérents MoDem regroupés en association connexe ou quelque chose du
genre ;
- Enfin, l'émergence
d'un mouvement unitaire et indépendant, digne du XXIème siècle et capable de
"faire de la politique autrement", ce qui me semblait être l'objectif
initial de François Bayrou, avec à la clé - ne nous voilons pas la face -
probablement de lourds échecs lors des élections municipales, mais un potentiel
électoral énorme à moyen / long terme.
Bref, entre ambitions court terme et ambitions plus
lointaines il faudra choisir. Je ne vois pas personnellement comment en l'état
les deux pourraient être conciliables.
Alors il y a les positions radicales comme celles de
Thomas dans Pragmapolis :
Entre le sarkozisme et le Parti de la République il n’y a pas
de position moyenne qui tienne : on est ou
du côté de la collaboration avec le pouvoir actuel ou du côté de la résistance active.
Mais qui pose les vraies
questions pour l’avenir proche :
Du reste, disons le clairement, si le vaisseau-amiral des ralliés au
sarkozisme, le “Nouveau Centre”
(ex- PSLE) n'était pas devenu
après les élections un vaisseau fantôme faute d'électeurs et donc de crédits,
nul doute que les partisans de la Restauration y auraient rapidement émigré...Mais
voilà, ça n'est pas le cas, et il y a à sauver maintenant le siège de
conseiller municipal de Monsieur Homais ou de Mme de Grand-Air...
Autant dire que, en ce qui concerne les adhérents du Modem, le rapport de
force est encore plus radicalement défavorable à la frange “légitimiste”. D’où
l’angoisse de celle-ci à la perspective de devoir se fondre dans ces hordes de
dangereux gauchistes !
Et il conclut à sa manière :
Au fait, quid des
prochaines élections municipales et cantonales de Mars ? A défaut de lire
dans le marc de café, je peux du moins dire ce qui me semble à la fois le plus
logique et le plus souhaitable :
Tout d’abord, il faudra une véritable cohérence dans
la position du Modem, tant au niveau national qu’au niveau local : pas question
d’un parcours en godille allant un coup vers des alliances à droite et un coup
vers des alliances à gauche.
Ce devra être clairement le refus de toute alliance avec l’UMP et ses supplétifs
'centristes' ou autres (c’est une question d’éthique et de choix de
société). Ce qui implique de poser les bases d’alliances avec les partis de
gauche : Verts P.S. et P.R.G. en premier lieu.
Aux municipales il me semble souhaitable que le Modem soit bien
identifiable lors du 1er tour (avec ou pas une liste commune
avec les Verts : c’est à voir) ; mais au 2d tour l’alliance entre l’ensemble
des partis progressistes que sont le PS, les Verts et le PRG doit être la
règle, avec un panachage des listes.
Alors bien sûr, cet écho de la
blogosphère Modem résonne surtout de ma propre perception de la situation
actuelle et vous pourrez m’opposer nombre de prises de positions différentes
mais nous ne pourrons pas faire l’économie de ce débat dans les mois qui
viennent.
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