Dans
l’un de ses derniers posts, l’écrivain Michel Perdrial se réjouit de ne pas
ouvrir son blog aux commentaires. Il écrit cela après que Grand-Rouen ait
relayé l’un de ses billets parlant de Rouen et qu’il ait essuyé dans les
commentaires plusieurs remarques assez déplaisantes à son encontre. Il nous
rappelle sa démarche et formule un souhait : J’espère,
je suppose, qu’il en est d’autres de ces lecteurs locaux qui lisent mes billets
quotidiens comme je désire qu’ils soient lus, c’est-à-dire avant tout comme des
textes littéraires, et qui comprennent que « je n’ai pas envie que l’on
écrive dans mes marges ».
Bien que lectrice assidue
de son blog, je ne suis pas certaine de le lire toujours comme il le désire. Il
se défend d’être rouennais et pourtant, la ville ou ses alentours sont bien
présents dans son écriture et c’est principalement cela que je viens chercher
dans ses lignes, sa sensibilité, son style narratif sur des lieux, des décors
qui me sont aussi familiers.
Dans un autre genre, Félix
Pheillon s’inquiétait récemment des commentateurs (dont je fais partie) qui
viennent régulièrement déposer quelques mots sur ses billets. Rouen Chronicle
devient une entreprise qui m’entraîne (m’a entraîné) sur des terrains dont je
n’imaginais pas l’étendue. Jérôme Neveu m’assure que ce « blog »
(puisque « blog » il y a) est lu et commenté. Sans doute. Mais ces
commentaires, et les gens qui s’y astreignent, m’effraient plus qu’ils me
contentent. Certains notent mes étourderies qu’ils ont tôt fait de transformer
en fautes d’orthographe.
Une
relecture attentive de ces commentaires, somme toute peu nombreux, me donne
plutôt l’impression que ceux qui viennent se manifester, sont au contraire fort
respectueux et admiratifs de la prose de Pheillon. Etrange décalage entre le
ressenti de l’auteur et les appréciations sur son travail.
Je
suis dans une démarche différente des deux auteurs précédemment cités mais leurs
interrogations me renvoient à mes propres questions sur ce blog. Lorsque je
rédige quelques lignes pour satisfaire mon addiction bloguesque, suis-je
toujours lue et entendue comme je le souhaiterais ? Et c’est quoi au fait
ma démarche ? Il y a un peu plus de dix-huit mois, j’ai démarré un blog de
campagne que j’ai, les élections législatives passées, fait évoluer en blog
politique. Puis j’ai largué la blogosphère orange dans laquelle je m’étais
immergée et continué à parler de politique locale. Et là, je ne sais plus trop sur
quoi j’aurais envie de m’exprimer, les (d)ébats politiques locaux, souvent d’un
niveau de cour de récré ne m’amusent plus guère…
Pourtant
quand le rythme des billets se ralentit terriblement, la fréquentation du site
garde un petit matelas de visites quotidiennes. Il y a indéniablement des « habitués »
avec lesquels pour la plupart j’ai tissé une espèce de relation. Je décide d’oublier
les fâcheux, souvent anonymes, qui manient l’insulte et la méchanceté gratuite.
Ancienne « femme publique », je suis sans doute un peu plus blindée
face aux attaques, en même temps, je ne suis pas maso.
Voilà,
il va falloir évoluer et en ce moment je suis larguée !
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